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lundi 29 avril 2013

DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES, ET LE Ve SOMMET DE L’AEC EN HAITI EST-CE UN SUCCES ? (2)




DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES, ET LE  Ve  SOMMET DE L’AEC EN HAITI EST-CE  UN SUCCES ? (2)

JEAN ROBERT JEAN-NOEL

28  AVRIL 2013

Les événements se sont succédé à un rythme accéléré au cours de ce mois d’avril 2013. Ces cascades d’événements ont prolongé ceux  du mois de Mars 2013 avec  des interrogations sans réponses pour la plupart. D’où la conservation du titre du mois dernier : « des événements en cascades avec plus d’interrogations que de réponses, et le 5e Sommet de l’AEC en Haïti, est-ce succès ? (2). Tous les points retenus pour ce mois méritent d’être analysés en profondeur. Malheureusement, la vie est une question de choix et de priorités ; donc, notre choix d’analyse approfondie se porte sur le 5e Sommet de l’AEC en Haïti, en particulier à Pétion-Ville. L’article de ce mois d’avril 2013 s’articule donc autour de deux grands points (i) les faits saillants du mois qui seront passés en revue et (ii) le 5e Sommet de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC) qui sera analysé en profondeur pour permettre au lecteur de mieux appréhender cette thématique en vue d’éviter la confusion avec la CARICOM, et se termine par des conclusions appropriées.

1.       LES FAITS SAILLANTS DU MOIS D’AVRIL 2013

La mort de certaines personnalités.
La mort de Mgr  Ligondé comme celle de Margareth Thatcher a été diversement interprétée.  Ce sont des personnalités qui ont marqué leur temps. (i) Le monde entier se souvient de la « Dame de Fer » qui avec l’Ex-Président Reagan a donné une impulsion vigoureuse  à ce nouveau concept que l’on appellera plus tard la mondialisation. On était au début des années 1980. Cette libéralisation à outrance va modeler le monde d’aujourd’hui avec la prédominance de la finance sur tout le reste jusqu’à la crise financière de 2009 et la crise européenne actuelle. Et au niveau d’Haïti, (ii) c’est la disparition de Mgr Ligondé, le Premier Archevêque de Port-au-Prince qui a laissé son empreinte indélébile sur  l’Eglise Catholique. C’est l’Archevêque du fameux discours « N’ayez pas peur » qui lui avait valu une inimitié sans borne de la part des partisans de LAVALAS.  (iii) Enfin, c’est la disparition de Georges Corvington, le fameux et fabuleux historien de «  Port-au-Prince au cours des ans », une œuvre colossale.  Ces figures disparues qui ont marqué leur temps de leur vivant auront-elles des impacts durables après leur disparition? Une certitude : Georges, oui !

L’élection de Nicolas Maduro au Venezuela.
En tout cas, après la mort de Chavez, c’est l’élection de son dauphin et Vice-président, M. Maduro avec une marge très faible (1.8%) par rapport à son adversaire (Capriles). Le vote est totalement électronique au Venezuela. L’opposition a accusé le pouvoir de frauder. Ce qui a entrainé des manifestations causant la mort de près d’une dizaine de personnes. Les USA n’ont pas accepté le résultat des élections, mais l’Amérique Latine et la Caraïbe (LAC) ont reconnu le successeur de Chavez et ont fait bloc derrière lui en participant à son investiture, y inclus le Président Haïtien. Les USA sont-ils en perte de vitesse au niveau de la zone LAC ?  De toute manière, Maduro ne pourra pas gouverner comme Chavez. Il est obligé de composer avec son adversaire qui représente l’autre moitié du Venezuela. Et Haïti dans tout cela ?

Elections en 2013 ou pas en Haïti ?
Notre pays n’a pas su comme le Venezuela organiser dans les temps les élections. Jusqu’à présent, malgré la mise en place au cours de ce mois d’Avril de notre fameux Collège Transitoire du Conseil Electoral Permanent (CT-CEP) avec les représentants des trois (3) Pouvoirs, on n’est pas certain que les élections auront lieu cette année. Et la question du mois dernier demeure, veut-on vraiment des élections en Haïti cette année? En tout cas, si l’on en croit l’opposition qui accuse déjà le Pouvoir en place de « magouilles préélectorales » avec la mainmise sur la présidence du CT-CEP à partir de l’élection de M. Menard à la tête de l’Institution électorale, le Président Martelly sera obligé de démissionner en Janvier 2014, si les élections n’auront pas lieu cette année ou si elles ont lieu dans la magouille. N’est-ce pas M.  Le Député Danton LEGER ? Avec ou sans élections, le Pouvoir Exécutif aura-t-il le dos au mur au début de 2014?

La démission de la Ministre des finances
 La démission en cascades des ministres de l’économie et des finances et de la communication et la « mise à pied de fait » du ministre responsable des relations avec le Parlement  qui a poussé le Parlement à mettre au dehors  de l’enceinte  parlementaire le Premier Ministre et son Gouvernement (imaginer l’inverse et le tollé qui s’ensuivrait !), n’ont pas pour autant découragé l’Equipe Martelly-Lamothe qui en a profité pour « réajuster » le Gouvernement  en apaisant les autres ministres pour leur faire comprendre qu’il ne va plus y avoir de chambardement  en leur sein. Ce qui a apporté une sorte de sérénité chez les ministres restant. M. Laleau est passé au MEF tout en continuant à s’occuper du Commerce par intérim, tandis que Mme Darguste tout en restant à la Culture s’occupe de la Communication par intérim. Le départ de Mme Marie Carmelle Jean-Marie du MEF a beaucoup perturbé le marché des changes, le dollar s’est un peu plus apprécié par rapport à la gourde. S’en sortira-t-on sans grand dommage? Il est à souligner que MCJM aura marqué indélébilement et unanimement son passage à l’Economie et aux Finances. A mon ami, M. LALEAU, qui a aussi marqué son passage à l’Industrie et au Commerce, de nous faire oublier MCJM. Est-ce possible?

La semaine  de la Finance du Group Croissance
La semaine de la Finance du Group Croissance est à sa 3e édition. Elle a lieu comme d’habitude au Karibe Convention Center avec une forte participation du monde de la finance du 9 au 12 avril sur le thème : « Renforcer la gouvernance financière en Haïti ». Voici l’explication de M. Pharel du choix thématique : « Au niveau de la finance publique, nous estimons que la pression fiscale est trop faible, il faut octroyer beaucoup plus d’argent à l’Etat. Mais, il faut qu’il [Etat] ait plus de redevance et plus de transparence ». Durant ces 4 journées de réflexion, des experts invités et les participants ont discuté sur des sujets liés au renforcement de la gouvernance financière notamment, la fiscalité, la bonne gouvernance, éthique et gouvernance, l’évolution de l’économie haïtienne, l’audit interne et sa contribution à la bonne gouvernance, financement des petites et moyennes entreprises. Les deux personnes honorées cette année sont Pierre Marie Boisson et Joseph Paillant, deux personnalités qui ont marqué le monde de la Finance cette année. Voici la vision de M. Boisson de l’évolution de l’économie nationale : " Je n’ai jamais perdu l’espoir de voir mon pays exporter et cela passera, selon moi, par une dépréciation de la gourde, un sacrifice dans le secteur de l’énergie, et un changement dans l’attitude des pouvoirs publics qui sont jusqu’ici trop anti-profit, ". A-t-il raison dans son diagnostic? Une chose est sure, la gourde se dévalue par rapport au dollar, pour l’instant, on le sent dans nos poches. Plus tard, on verra s’il avait raison ou non.

Et l’impression globale, c’est que ce monde continue d’innover, malgré les obstacles de toutes sortes. C’est un monde qui se prend très au sérieux et qui continue à se renforcer malgré un environnement plutôt défavorable. Ils ont su tirer leur épingle du jeu en s’appuyant sur un savoir-faire éprouvé et sur une maitrise des nouvelles technologies y relatives. Pourquoi tout le pays ne suit-il pas l’exemple du monde de la finance?

Le Film de Raoul Peck, «  L’Assistance Mortelle »
 C’est très difficile pour notre pays de sortir des bras de «  nos grands amis » de la Communauté Internationale qui nous étouffent avec cette «  Assistance Mortelle ». Le Film de Raoul Peck qui passe sur nos petits écrans (Télé Métropole, Télé Kiskeya) nous en dit long sur l’amour de nos frères de la Communauté Internationale à notre égard dont l’accompagnement est super-intéressé et qui se permet de prendre des décisions à notre place car nous ne sommes pas assez matures pour mener à bien cette refondation, surtout assurer la gestion d’environ 10 Mrds USD à travers la CIRH dans laquelle la partie haïtienne a joué le rôle de figurante. Ce film nous a appris que notre vieux bon Président Préval a failli être mis dans un avion contre son gré par le Proconsul Edmond Mulet, et ce, avec l’aval du reste de la CI après le 1er tour des élections (novembre 2010), que M. Bellerive, notre Premier Ministre de l’époque, a dû s’inviter à une réunion organisée par cette CI au nom de notre pays, et a du leur dire : « Je ne ferais quoique ce soit  en dehors de la Constitution ». De la bouche de M. Bellerive, on a appris qu’ « il y a un embargo sur les armes en Haïti », et plus loin : « La frontière entre le support et l’ingérence est mince ». Avec des policiers non armés, quelle sécurité peut-on donner ? Pourrait-on arriver à développer notre pays avec un amour aussi étouffant de «  nos amis »? Nous aiment-ils tellement pour notre résilience ou pour ce qui est dans notre sous-sol que nous ignorons? En tout cas, ce qu’ils nous donnent d’une main, ils le reprennent de l’autre en nous laissant des miettes, et nous accusent en plus d’être des corrompus. La leçon : « Il n’y a pas de raccourci au développement », et  « la dictature de l’aide est violente ». « Il y a un problème haïtien, mais il y a un problème de la Coopération aussi » a conclu Jean Max Bellerive. Nos dirigeants actuels et la Communauté internationale ont-ils bien appris la leçon? Pour les dirigeants haïtiens, et en leur sein, et pour l’opposition, ils sont des corrompus, ou tout au moins, ils tolèrent la corruption. N’est-ce pas la position de ceux qui laissent le bateau ou de ceux qui n’y sont pas encore montés ? Ne vous étonnez pas si, à la fin de l’année, nous sommes perçus comme le dernier de la classe. Savez-vous que l’indice de la corruption, c’est d’abord et avant tout une question de perception ?

La Justice : les grands et les petits.
 Imperturbable, notre justice « fait son travail », on arrête  les directeurs d’école qui ont fraudé (et donc corrompus) dans le cadre du programme de scolarisation universelle. La plupart sont sur les verrous, malgré que le  « contrat avec l’Etat n’ait pas prévu cette clause » d’arrestation. La femme du Président et son fils sont accusés de corruption. Deux avocats sont à la base de cette accusation. Un d’entre eux est sommé par la justice pour diffamation, celui-là qui a accusé « la ministre du Tourisme d’être la maitresse du Premier Ministre », et ce sur les ondes. Cette même justice a osé convoquer l’Ex-Président Aristide dans l’Affaire « Jean DOMINIQUE ». Heureusement, le 5e  Sommet de l’AEC du 23 au 26 avril 2013 a permis de différer cette convocation à une date ultérieure. Est-ce là qu’on voulait arriver après la convocation  de  Duvalier et de Préval ? Il faut rappeler que le principe de base de notre justice c’est la présomption d’innocence et non la présomption de culpabilité dont sont victimes la majorité de nos prisonniers (87%), surtout les petits, en particulier, une que je connais, en prison depuis  maintenant un an et deux mois sous l’accusation d’être l’auteure intellectuelle d’un crime alors que les auteurs réels ne sont pas encore appréhendés. De quelle justice parle-t-on ?

Le Président au Venezuela et le Premier Ministre aux USA.
Le Président Martelly s’est comme toute l’Amérique Latine et la Caraïbe solidarisé avec le nouveau Président Vénézuélien. Il s’est rendu à l‘investiture du Président Maduro dont l’élection n’est pas reconnue par les USA plutôt  favorables à son concurrent. Normal vu les rapports conflictuels des USA avec Hugo CHAVEZ. En tout cas, Haïti a suivi les pays frères de la Zone LAC. D’un autre coté, notre Premier Ministre, Laurent LAMOTHE, a séjourné aux USA, flanqué de son ministre de l’Education Nationale. Ils ont signé un partenariat avec le MIT pour l’utilisation de la langue créole dans l’enseignement de la science et des nouvelles technologies. Par la suite, le PM a fait toute une tournée dans l’Est des USA rencontrant la diaspora haïtienne, en particulier à Queens.  Ces voyages ne s’inscrivent-ils pas dans cette diversité diplomatique menée par Haïti depuis le Président Préval et renforcée par cette administration, coopération Nord-Sud et Sud-Sud ? C’est peut-être dans ce cadre qu’il faudrait situer le 5e Sommet de l’AEC.

2.       L E 5E  SOMMET DES ETATS DE LA CARAÏBES (AEC) EN HAÏTI : EST-CE UN SUCCES?

« Le thème central de ce 5e sommet "pour un renouvellement de la vision fondatrice de l’AEC, œuvrons pour une caraïbe plus forte et unie", nous porte à proposer des actions en vue du renforcement de nos engagements antérieurs et la mise en place de programmes et de projets au bénéfice des catégories de la populations les plus vulnérables », a souligné, le 26 avril 2013, le Président de la République lors de son discours le dernier jour du Sommet de l’AEC.

Ce Sommet, qui a eu une préparation de plus de 6 mois, s’est soldé par deux extrants: (i) la déclaration de Pétion ville et (ii) le plan d’action de l’AEC. Ces documents ont été élaborés par la partie haïtienne et peaufinés par les délégués de l’ensemble des Etats de l’AEC. La déclaration de Pétion ville a  traité les quatre thèmes principaux de l’AEC que sont le transport maritime et aérien, le tourisme durable, le commerce et le développement des relations économiques externes, et la réduction des catastrophes naturelles. C’est un document qui traduit la vision des chefs d’états sur l’avenir de la grande Caraïbe. «  La grande Caraïbe est un espace géographique et politique comprenant des Etats et territoires de taille, de langues, de cultures et de niveaux de développement différents, et qui se partage la Mer des Caraïbes en tant que patrimoine commun » (Dr Watson Denis, 2013)
Selon le Dr Watson Denis, dans le livre, « L’Association des Etats de la Caraïbes : l’Organisation de la grande Caraïbe », Port-au-Prince, Haïti, 2013, « l’AEC a pris naissance officiellement le 26 juillet 1994 ». « L’un des objectifs fondamentaux de l’AEC, c’est le dialogue politique, la concertation et la coopération entre les 25 Etats membres  et les 5 Etats associés… L’association s’intéresse de très près à la bonne gestion, à la protection et à la sauvegarde de la Mer des Caraïbe, comme un patrimoine commun des peuples de la région. » «  De par sa caractéristique, l’AEC est une organisation de formulation de programmes, dans le sens qu’elle élabore les projets et met en place des normes et procédures, jouant ainsi un rôle dans l’établissement des régimes internationaux mais n’exécute pas. »
Sur les 10 Chef d’État ayant confirmé leur présence, seulement 6 d'entre eux se sont rendu à ce Sommet en raison de contretemps liés à l’actualité et aux priorités de leur pays respectif. Malgré ces absences remarquées le Sommet a rassemblé un nombre important de leaders. Il faut souligner que  la présence de 29 pays et territoires est un nombre de participants record dans les annale de l’AEC.
Selon le Journal, Le Matin : « La Déclaration de Pétion-Ville présente la vision des chefs d’États sur l’avenir de la région. Avec le plan d’action, ce sont des documents stratégiques que les États caribéens disposeront pour aborder l’avenir et résoudre certains problèmes communs ».  Plus loin, le Journal enchaine : « Le clou du sommet a eu lieu le vendredi 26 avril avec la signature par les chefs d'Etat et de gouvernement de la région des documents préparés par les ministres des affaires étrangères et autres délégués. Avec ce sommet Haïti envoie un signal à la communauté internationale et atteste qu’elle est en mesure d’organiser de grands événements. »
La déclaration de Pétion-Ville  se subdivise en 40 articles dont certains méritent d’être repris textuellement pour favoriser la compréhension du lecteur de cet article sur ce qu’est l’AEC par rapport à d’autres institutions régionales de la Zone Amérique Latine et Caraïbes et par rapport à la perception des pays de l'AEC de notre pays, de son rôle dans l'histoire universelle et de son apport dans le concept de citoyenneté.  Il s’agit des articles 1, 12, 15, 19, 24, 32, 34, 36, 39. (Réf. http://lesmeilleurstextes.blogspot.com/2013/04/5e-sommet-de-laec-declaration-de-petion.html)
1. Nous sommes réunis dans le but de ratifier la vision fondatrice de l'Association, et de nous engager à consolider et revitaliser cette dernière pour que nos efforts permettent la mise en œuvre de politiques, programmes et projets de coopération couronnés de succès orientés vers le renforcement et l'unification de la Grande Caraïbe.

12. Nous exprimons notre engagement envers la Communauté d'États latino-américains et caribéens (CELAC) créée en février 2010 sur la Riviera Maya, Mexique, nous réaffirmons la vigueur des accords adoptés dans la déclaration et le plan d'Action de Caracas, y compris ses Statuts du 3 décembre 2011 dans le cadre du sommet de fondation de la CELAC à Caracas, Venezuela et la déclaration du premier sommet de la CELAC adoptée le 28 janvier 2013 à Santiago(Chili).

15. Nous reconnaissons les efforts d'intégration déployés dans la région, comme la Communauté de la Caraïbe (CARICOM), le Système d'Intégration d'Amérique Centrale (SICA), l'Organisation de la Caraïbe Orientale (OECO), l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique - Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), le PETROCARIBE, le Projet d'Intégration et de Développement Méso-américain et l'Alliance du Pacifique, Union des nations sud-américaines (UNASUR) ainsi que les autres schémas d'Intégration à fort contenu social, fondés sur les principes de justice sociale, de complémentarité et de coopération.

19. Nous rappelons notre engagement pour la préservation de la Mer des Caraïbes en tant que patrimoine commun des peuples de la région et considérons fondamentaux le maintien et la consolidation de la Commission de la Mer des Caraïbes. Nous reconnaissons des contributions dans ce sens de la part des États Membres de l'AEC, notamment de la Barbade, pendant son mandat de présidente de ladite Commission ; et des Pays Observateurs et institutions qui ont collaboré étroitement avec la Commission. Nous nous réjouissons du soutien global et de la reconnaissance dont bénéficie la Commission de la Mer des Caraïbes, et notamment la mention qui en a été faite dans le Rapport de l'Équipe de haut niveau sur la Durabilité mondiale de l'ONU au mois de janvier 2012.

24. Nous rappelons et ratifions l'actualisation et la reconduction du Plan d'Action de Saint-Marc, et ses 27 points définis à l'occasion de la Conférence de haut niveau sur la Réduction des Catastrophes de l'Association des États de la Caraïbe, qui s'est tenue en novembre 2007 à Saint-Marc, République d'Haïti, en tant que guide du Programme de travail de l'AEC dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes.

32. Étant donné le mandat de l'AEC, en ce qui concerne la question du commerce et l'intention des Chefs d'État de la Caraïbe de créer un espace économique consolidé dans la région de la Caraïbe; et compte tenu de l'état actuel du système commercial mondial, nous soutenons les efforts de notre organisation, afin d'accroître les échanges commerciaux et les investissements dans la région de la Grande Caraïbe. A cette fin nous encourageons à maintenir la relation de collaboration et de consultation entre l'AEC et les observateurs fondateurs liés au développement économique, tels que la Commission Economique pour l'Amérique Latine et la Caraïbe (CEPALC), le Système Économique Latino Américain et Caribéen (SELA), entre autres. Dans ce sens, ils reconnaissent le besoin de faciliter un mouvement accru de personnes entre et au sein des Etats membres de l'AEC.

34.Nous reconnaissons l'initiative du Gouvernement de la République de Trinité-et-Tobago afin de promouvoir le progrès économique de la région, par la création d'un Processus de Convergence structuré dont les objectifs soient une plus grande facilitation de la circulation des capitaux et services, promouvoir l'établissement de dispositions visant a protéger les investissements dans la région, l'intégration des marchés de capitaux, le développement des infrastructures pour améliorer la logistique et explorer avec les institutions financières internationales la réorientation de leurs politiques pour appuyer les pays moins développés face aux mouvements brusques de l'économie internationale et maintenir la stabilité macroéconomique.

36. Nous accueillons avec satisfaction la volonté des régions françaises de la Caraïbe de devenir Membres Associés de l'AEC en leur nom propre, et nous nous félicitons de leur participation active aux différents comités de l'Association.

39. Nous exprimons à l'occasion de ce Ve Sommet notre admiration pour la nation haïtienne. Le monde a une dette de gratitude envers le peuple haïtien, qui fut le premier à abolir totalement l'esclavage, offrant ainsi la possibilité de devenir citoyens à tous les êtres humains.

Conclusions
Le Premier Ministre, Laurent Lamothe pense qu’Haïti a fait une forte impression sur la scène internationale, en organisant un tel événement couronné de succès, avec la logistique que cela suppose, les efforts déployés, les sacrifices consentis, ce qui « démontre les progrès qui ont été accomplis en Haïti.»

Ce 5e Sommet de l’AEC a permis des rencontres bilatérales entre Haïti et d’autres pays de la région. Ces rencontres ont concerné le Chef de l’Etat et aussi ses ministres avec d’autres Chefs d’Etat et d’autres ministres.

C’était aussi l’occasion de faire une mini exposition avec le ministère de l’Agriculture et ses partenaires comme le Café REBO, le Café SELECTO, le Rhum Barbancourt. Il en a été de même pour le ministère du Tourisme, du ministère de la Culture et ses partenaires comme la Galerie Nader et autres. La commission culturelle de la préparation du 5e Sommet  a favorisé la réalisation de toutes ces activités ainsi que celles organisées au début du Sommet et la veille du 26 avril 2013 pour les chefs de délégation qui étaient sur place ainsi que les ministres des affaires étrangères.

La conférence de presse animée par le Président et le Secrétaire Général de l’AEC a permis d’éclaircir certains points obscures comme la non participation de certains chefs d’Etat, la condamnation de l’Embargo contre Cuba, etc. A noter que cette condamnation a déjà fait l’objet de la déclaration de Panama en 2005 (Réf. Art.7. Dr Denis, 2013). Les deux personnalités ont affiché leur satisfaction en ce qui a trait à la réussite du 5e Sommet de l’AEC en Haïti.

Par rapport à ce 5e Sommet de l’AEC et à l’ensemble des événements en cascades qui ont jalonné ce mois d’avril 2013, Haïti a beaucoup plus d’interrogations que de réponses. Certes elle essaie de sortir la tête de l’eau, mais les faits saillants montrent clairement qu’ « Il n’y a pas de raccourci au développement » et que la communauté internationale y incluse l’AEC ne nous fera pas de cadeaux. Elle n’a pas d’amis mais des intérêts. A nous de prendre nos responsabilités, en nous rappelant que toute responsabilité nécessite des moyens tant matériels qu’humains. Et les résultats sont fonction de la qualité et de la quantité des moyens mis à disposition et de l’usage qu’on en fait. Sommes-nous prêts à retenir  et à appliquer cette leçon ?