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dimanche 27 mars 2011

HAITI-ELECTIONS 2e TOUR, RESULTATS 31 MARS 2011, HAITI D’ABORD !

HAITI-ELECTIONS 2e TOUR, RESULTATS 31 MARS 2011, HAITI D’ABORD !
Jean Robert JEAN-NOEL
27 Mars 2011

Le 7 décembre 2010, le Conseil Electoral Provisoire (CEP) proclama les résultats des élections du 1er tour des présidentielle et législatives du 28 novembre 2010. Ces élections et leurs résultats provoquèrent près d’une dizaines de morts et des dégâts matériels estimés à 100 M d’USD par nos économistes et une crise électorale qui a mis à nue la dépendance du pays vis-à-vis de la Communauté Internationale (CI). Face à la désolation ressentie durant ces deux jours d’émeute, je me suis permis, le 10 décembre 2010, en tant que citoyen haïtien vivant en Haïti, de ramasser les cinq (5) propositions citoyennes sur cette crise et d’y ajouter deux (2) propositions après une analyse très judicieuse dégageant la responsabilité du pouvoir en place dans cette crise électorale, dont une, la 6e sera reprise par l’OEA proposant de remplacer le candidat du pouvoir par Mr Martelly au 2e tour (www.jrjean-noel.blogspot.com), .
En effet, face à l’aggravation de la situation globale du pays en ce mois de décembre 2010, malgré l’implication directe de la CI dans cette crise, en particulier l’OEA, le Président de la République, Mr Préval, a fait appel à des experts de cette institution pour aider Haïti à trouver une solution à la crise électorale. Par des artifices de calculs qui s’apparentaient beaucoup plus à une solution politique, les « experts de l’OEA » ont proposé de remplacer Mr Célestin par Mr Martelly au 2e tour des élections présidentielles, solution avalisée par la CI dans son ensemble et appliquée par le CEP. Ce qui nous a valu deux mois de retard sur le calendrier électoral et l’organisation de ce 2e tour, ce 20 mars 2011, entre Mme Manigat et Mr Martelly. La proclamation des résultats de ces élections est prévue pour ce 31 mars 2011. Qu’en sera-t-il ? Le pays aura-il à payer à nouveau les pots cassé de notre inconscience ?

La position des deux camps

Selon les premières estimations des médias basés sur les dépouillements le soir même des élections, et sur certains procès verbaux affichés aux centres de vote, les tendances seraient plutôt favorables à Mr Martelly dont la photo est publiée en première page de l’Hebdomadaire Haïti en Marche (Haïti en Marche # 09 ), Premiers chiffres : Michel Martelly pourrait l’emporter jusqu’à 60%, selon HEM. Sur cette base et d’autres, disent-ils en leur possession, les partisans de Mr Martelly ont crié victoire. Sur les médias en ligne, c’est l’empoignade. Chacun se dit en possession d’informations les plus fiables. Sur ces entrefaites, le camp Manigat a fait sortir un communiqué signé de Mr Patrice Dumont disant détenir d’informations laissant croire que Mme Manigat est dans une position confortable pour gagner les élections. Les alliés de Mme Manigat, en l’occurrence MM Latortue et Beauplan, invitent d’aller débattre au centre de tabulation. Un groupe appartenant à « Repons Peyizan » a tenu aussi sa conférence en clamant la victoire de Mr Martelly. Toutes ces interventions ont eu pour effet de rétablir « l’équilibre » et de forcer les observateurs et le commun des mortels à un certain attentisme et à spéculer aussi sur « d’éventuelles magouilles » du CEP qui a interdit de publier les tendances.

D’un autre coté, en écoutant les déclaration des uns et des autres, en lisant les empoignades sur le net, on a cette désagréable impression que les deux camps sont prêts à en découdre et sont prêts à lâcher leurs sbires dans la rue pour « faire respecter le vote du peuple ». On a comme l’impression, que notre pays, notre chère Haïti, n’est pas l’enjeu principal de ces élections, que chaque camp se bat pour sa chapelle et non pour cette Haïti meurtrie par un tremblement de terre qui a fait officiellement 316,000 morts, malade du choléra, dévastée par des cyclones, gangrenée de corruption, fragilisée par sa vulnérabilité environnementale et son positionnement sur la route des ouragans , et ses risques de tremblement et/ou de tsunami . L’observateur averti que je suis est inquiet, d’autant que hier samedi 26 mars 2011, j’ai vécu, à Miragoâne, à la localité de Chalon un incident qui pourrait se révéler le signe avant coureur de ce qui va se passer après le 31 mars 2011.

L’incident de Miragoâne

En effet, ce 26 mars, j’ai été dans la zone de Miragoâne pour une consultation sur l’irrigation. Vers midi, j’ai vu des barricades sur la Nationale no 2. J’ai demandé à mon chauffeur d’avancer prudemment. On a été accueilli par des jets de pierres et des tirs d’armes à feu au niveau de Chalon. La raison de cet incident est simple. Le PAM qui a ouvert des chantiers « cash for work » au niveau de la zone, a eu un retard de paiement. Voilà la raison pour laquelle, on a du perdre deux heures de temps à négocier avec des mécontents et certains ont vu la vitre de leur véhicule briser. Qu’est-ce qu’un usager de la route a à voir avec un retard de paiement d’une organisation internationale qui a ouvert des chantiers pour essayer de recapitaliser la population de la zone ?

L’état d’esprit avant la proclamation des résultats le 31 mars 2011.

Cet incident témoigne de l’état d’esprit qui prévaut actuellement dans le pays où la moindre étincelle peut provoquer une explosion incontrôlable favorable aux éternels fauteurs de trouble . Les nerfs sont donc à fleur de peau. Quand on sort travailler ou vaquer à ses occupations, on ne sait pas si on va rentrer sain et sauf à la maison. On est tout le temps sur le qui vive. On n’a pas la tranquillité d’esprit nécessaire pour réfléchir aux grands défis qui attendent le pays. Et nos intellectuels sur le net, surtout ceux-là qui vivent à l’extérieur au lieu d’y pencher car en principe plus à même de le faire en lieu et place de nous autres qui confrontons la réalité quotidienne de terrain, s’entredéchirent pour des questions sans grandeur de partisannerie politique. Que l’élu soit Manigat ou Martelly, les défis d’Haïti ne changeront pas. Alors, s’il vous plait, évitez d’alimenter les antagonismes au sein de la population, noir-mulâtre, riche-pauvre, partisan Manigat-partisan Martelly, Haïtien de l’intérieur-Haïtien de l’extérieur, intellectuel-simple d’esprit, etc. Haïti a besoin de tous ses fils et filles pour affronter ses défis et se refonder. Ce ne sont pas les résultats des élections qui vont changer quoi que ce soit en Haïti ! Les deux protagonistes auront à confronter les mêmes problèmes et les mêmes défis surtout ceux liés la refondation d’Haïti. Qu’ils convient leurs partisans à ne pas empirer la situation du pays en brisant et en cassant quelle que soit l’issue de ce 2e tour. Rappelez-vous que ce 2e tour n’est autre qu’un compromis politique suite à la gargote électorale du 1er tour ! Rien d’autre !

Haïti d’abord !

Tacitement, nous avons accepté ce compromis d’aller à ce 2e tour car nous sommes fatigués. Nous avons accepté de laisser Mr Préval aller jusqu’au 14 mai 2011 car nous sommes fatigués. Nous avons accepté le retour de MM Aristide et Duvalier car nous sommes fatigués. Nous avons accepté la hausse du prix du carburant qui va avoir des répercussions sur le cours de notre vie car nous sommes fatigués. Nous acceptons de vivre dans cette précarité car nous sommes fatigués. Alors, acceptons les résultats de ce soit disant 2e tour comme une première étape vers cette grande concertation nationale pour jeter les bases d’un grand sauvetage national de l’Haïti de demain, moderne, émergeante, décentralisée et souveraine. Haïti d’abord, c’est notre cri de ralliement dorénavant ! Vous vous retrouvez dans ce cri, alors « faisons la route ensemble » et laissons les autres se battre pour leur chapelle, tout en les suppliant de ne pas briser et casser le petit reste qui reste. Ils nous doivent bien cela, n’est-ce pas ? Après tout, c’est leur pays aussi ! Donc Haïti d’abord s’il vous plait !!!

vendredi 10 décembre 2010

HAITI-ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE 10, LES SEPT OPTIONS DE SORTIE DE CRISE

HAITI-ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE 10, LES SEPT OPTIONS DE SORTIE DE CRISE
Jean Robert JEAN-NOEL
10 Décembre 2010

2010 est à ma connaissance l’année la plus terrible qu’Haïti ait connue. En effet, notre pays fut victime du tremblement de terre qui a fait plus de 250000 morts et des dommages estimés à 120% du PIB de 2009;le cyclone Tomas a fait une dizaine de victimes et des dommages estimés à des dizaines de millions de dollars américains ; le choléra a franchi le cap de 2000 morts, et les résultats des élections du 28 novembre ont provoqué près d’une dizaine de morts et des dommages importants aux Cayes, au Cap, à Port-au-Prince, à Pétionville et une paralysie du pays depuis la proclamation de ces résultats. Les résultats de ces élections viennent exacerber la crise haïtienne. Quelles sont les options possibles pour s’en sortir ?

La crise électorale et ses racines historiques
Cette crise est en grande partie provoquée par le pouvoir en place. En effet, après la prise du pouvoir en 2006, au lieu de réaliser les élections indirectes pour la mise en place du Conseil Electoral Permanent (CEP), le Président Préval et son Premier Ministre, Jacques Edouard Alexis, avec la complicité de certains leaders politiques, préférèrent procéder à la mise en place d’un nouveau conseil électoral provisoire(CEP). Ce nouveau CEP avait organisé les sénatoriales contestées de 2009. Ces sénateurs « mal élus » ont permis au pouvoir d’asseoir sa mainmise sur le Parlement qu’il avait déjà dominé au niveau de la chambre basse grâce à un contrôle du groupe parlementaire CPP. Cette mainmise permit au Président de se débarrasser de Mme Pierre-Louis, la Première Ministre qui, entre temps, avait remplacé Mr Jacques Edouard Alexis, lui-même lâché par le Président et renvoyé par le Senat alors dominé par les Sénateurs qui allaient par la suite se considérer comme des opposants au Président Préval, et qui, paradoxalement, allaient prendre position pour Mme Pierre-Louis lorsque le Président décida de s’en débarrasser. Cet appui à Mme Pierre-Louis et les bons résultats obtenus par cette dernière(2.9% de croissance du PIB en 2009) n’avaient pas empêché le Président de la renvoyer malgré l’avis contraire de la plupart des haïtiens et de la communauté internationale, et de la remplacer par Mr Jean Max Bellerive, le Premier Ministre actuel. Le Président, sûr de ses forces et ayant le vent en pourpre, créa le Parti INITE et procéda à un léger remaniement du CEP qui avait prévu d’organiser les législatives en février 2010, et ce, malgré les protestations de l’opposition. Ces législatives n’avaient pu avoir lieu à cause du tremblement de terre du 12 janvier 2010, et ont du être fusionnées avec les Présidentielles pour être organisées le 28 Novembre 2010, malgré le refus de participation d’une frange de l’opposition à cause même, disent-ils, de la mainmise du pouvoir sur le CEP. Ces élections ont pu avoir lieu en effet ce 28 novembre 2010 avec beaucoup d’irrégularités et de fraudes, de l’avis de tout le monde et même du Président de la République lui-même. Sur la crise globale haïtienne vient donc se greffer une crise électorale sérieuse.

Comment sortir de la crise électorale ?
Haïti est au bord du gouffre cette fois-ci depuis la proclamation des résultats préliminaires de ces élections, le 7 Décembre 2010. Pour sortir de la crise électorale actuelle qui a déjà provoqué des dégâts considérables et des pertes en vies humaines, et qui pourrait avoir des conséquences incalculables pour notre pays, il y a plusieurs propositions/options sur le tapis (i) L’annulation des élections du 28 novembre 2010 ;(ii)L’organisation d’un second tour à 4 candidats ;(iii) L’organisation d’un second tour à 3 candidats;(iv) Le renvoi pur et simple du Président Préval ;(v) Le remplacement du Gouvernement tout en conservant le Président jusqu’au 7 février 2010 ; (vi) L’organisation d’un second tour sans le candidat du pouvoir ; (vii)Un compromis entre le pouvoir et Martelly pour « l’élection de Mme Manigat » au 1er tour. Ces deux dernières options sont miennes.

(i) L’annulation des élections du 28 novembre 2010
Cette proposition vient du groupe des 12 candidats à la présidence qui , le 28 novembre 2010, avait lancé un appel à l’annulation des élections pour cause d’irrégularités et fraudes massives. Quand on écoute la déclaration de l’ensemble des candidats, on a l’impression que tout le monde accuse le CEP sans distinction, y incluse la plate-forme INITE qui réclame la victoire à 52%. Cette proposition s’accompagnerait du renvoi du CEP. Cette proposition devrait avoir l’aval du pouvoir et de la communauté internationale pour être mise en application.

(ii) L’organisation d’un second tour à 4 candidats classés en tête de liste par le CEP
Cette proposition a été faite par Gérard Daniel Rouzier avant même la proclamation des résultats des élections du 28 Novembre 2010. Si le CEP en avait tenu compte, cela nous aurait évité la situation actuelle. Mais face à cette situation, cette option peut-elle encore être appliquée? D’autant que Céant qui vient en 4e position reste un farouche défenseur de l’option annulation.

(iii) L’organisation d’un second tour à 3 candidats
Cette proposition est déduite d’une interview de Valérie Numa sur Vision 2000 avec Mme Odette Roy Fombrun. Elle est reprise par certaines personnes qui croient que, face à l’ampleur de la crise électorale, il faudrait une solution politique pour sauver ce qui peut encore l’être.

(iv) Le renvoi pur et simple du Président Préval
C’est ce que demande la frange de l’opposition qui n’a pas été aux élections, c’est ce qu’exigent certains manifestants, c’est ce que proposent certains cadres sur les sites de la diaspora et de certains médias en ligne. Cette proposition n’est pas réaliste pour la bonne et simple raison qu’il ne reste que deux mois à Mr Préval pour laisser constitutionnellement le pouvoir. La mise en application d’une telle proposition dépendrait de la volonté du Président de partir avant l’heure, de la disposition de la communauté à accepter une telle option et de la capacité des manifestants à rester mobilisés sur une période plus au moins longue avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Cette option, à mon avis, est à écarter.

(v) Le remplacement du Gouvernement tout en conservant le Président Préval jusqu’au 7 février 2010
Cette proposition prévoit la mise en place d’un nouveau gouvernement qui accompagnerait le Président jusqu’au 7 février 2011. Le Président serait remplacé à partir de cette date par le Président de la Cour des Cassations qui aurait trois à six mois pour organiser les élections. Il est aussi prévu tout un agenda pour ce nouveau gouvernement. Cette proposition sans le dire annulerait les élections du 28 Novembre 2010 et renverrait le CEP. A coté du remplacement du gouvernement qui me parait irréaliste à 2 mois de la fin du mandat du Président Préval, je pense que cette proposition ne permettrait pas d’apaiser la tension actuelle liée en grande partie à l’élimination de Mr Michel Martelly. L’annulation des élections satisferait les 12 candidats, la frange de l’opposition qui n’a pas participé aux élections, certains manifestants, certains cadres de la diaspora, mais lèserait les trois premiers candidats en lice.

(vi) L’organisation d’un second tour sans le candidat du pouvoir
Cette proposition se base sur les conséquences des 2 premières journées de protestation qui traduisent un ras le bol par rapport au pouvoir en place et qui se traduit par le rejet de Mr Jude Célestin en procédant à la mise à feu du local de la plate-forme INITE, des photos géantes de ce candidat du pouvoir, et en lui vouant une hostilité frisant la haine. En fonction de ce constat, Mr Célestin s’effacerait au profit de Mr Martelly. Cette proposition exigerait beaucoup de sacrifices de la part du pouvoir en place qui s’est arrangé pour en garder le contrôle à travers Mr Célestin. Trop d’intérêts de groupes seraient en jeu au détriment de ceux du pays pour l’application d’une telle option. Il faudrait un sens poussé de l’Etat et une compréhension profonde des intérêts supérieurs de la nation haïtienne de la part des tenants du pouvoir pour la mise en application d’une telle proposition. Une déclaration de renoncement de Mr Célestin au profit de Martelly serait l’une des meilleures options pour calmer la tension actuelle selon moi.

(vii) Un compromis entre le pouvoir et Martelly pour « l’élection de Mme Manigat » au 1er tour
C’est une option purement politique pour sauver la situation et ce qui reste de l’intégrité du pays. Jude Célestin (48 ans) et Michel Martelly (49 ans) feraient une déclaration commune qu’ils accordent leurs voix à Mme Manigat (70 ans). Le Président Préval, le CEP et la Communauté internationale prendraient acte et cautionneraient cette solution négociée. Le groupe des 12 ainsi que la frange de l’opposition qui n’a pas participé à ces élections applaudirait cette solution dans un élan patriotique. La société civile prendrait position publiquement pour cette solution politique négociée. Et Haïti étonnerait une fois de plus le monde.
Sommes-nous capables d’une telle grandeur d’âme et d’un tel élan patriotique ? Moi, Jean Robert JEAN-NOEL, je le Crois, et vous ??? A moins que ces leaders qui nous gouvernent ou qui aspirent à le faire n’aient aucune considération pour cette pauvre Haïti « tant chérie » par eux !!!