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vendredi 31 décembre 2021

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (22) ? BILAN 2021, PERSPECTIVES 2022, DE L’ANNEE DE TOUS LES DANGERS A L’ANNÉE DE TOUTES LES INCERTITUDES (?).

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (22) ? BILAN 2021, PERSPECTIVES 2022, DE L’ANNEE DE TOUS LES DANGERS A L’ANNÉE DE TOUTES LES INCERTITUDES (?).

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

31 DECEMBRE 2021

              L’année 2021, l’année de tous les dangers, qui aurait dû être la dernière de la présidence de Jovenel Moïse, s’est déroulée sous cette présidence seulement les six (6) premiers mois. En effet, le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse a été assassiné crapuleusement par un commando colombien avec de fortes complicités haïtiennes. Remplacé dans un premier temps par le Premier Ministre, Claude Joseph, ce dernier a dû céder sa place au Premier Ministre issu de l’opposition plurielle, Ariel Henry, nommé par le défunt juste avant son assassinat. Depuis, le pays va de choc en choc. On en a dénombré 7: (i) l’assassinat du président Moïse, (ii) le tremblement de terre du 14 août, (iii) le passage de la tempête Grace sur le grand sud, le 17 août, (iv) la crise migratoire haïtienne à Del Rio, au Texas, en septembre, (v) La crise du carburant, (v) le kidnapping des 17 étrangers en Octobre, et (vii) l’explosion d’un camion-citerne au Cap-Haïtien, le 14 décembre, bilan: 90 morts et une soixantaine de blessés graves et légers. Quand on se rappelle les violences  qui ont accompagné les six premiers mois de l’année, avec son lot de morts spectaculaires, à Martissant (massacre de paisibles citoyens ), à Village de Dieu (massacre de policiers), à Cité Soleil, prises de commissariats et d’antennes de police (massacre de policiers et destruction), à Bel air, à Delmas 40, massacre de paisibles citoyens (une vingtaine de personnes  dont Antoinette Duclair et Diego Charles), on a donc dénombré durant toute l’année plus de 500 morts violentes par balles, sans compter les morts par accidents et les victimes du Covid-19 qui se traduisent par 530 cas de mortalité, tendance à la hausse surtout avec le variant Omicron qui fait des ravage dans le monde entier à partir d’un niveau de contagiosité exceptionnel de 1 pour 10. D’un autre côté, l’ouragan politique, qui prend une forme moins violente depuis la mort de Jovenel Moïse et qui stagne sur notre pays à travers la bataille des accords politiques « non inclusifs » dont l’ambition vise la mise en place d’un « Etat inclusif », risque d’envenimer  la situation en 2022, en continuant le règne de l’instabilité politique , le responsable de tous nos malheurs. D’où  le titre de cet article : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (22) ? BILAN 2021, PERSPECTIVES 2022, DE L’ANNEE DE TOUS LES DANGERS A L’ANNÉE DE TOUTES LES INCERTITUDES (?). »

              Avant de tenter une analyse  sociopolitique et socioéconomique de l’année 2021 et dégager des perspectives pour 2022, passons en revue rapidement  la prise de pouvoir par Jovenel Moïse jusqu’à la fin de 2020.

1.       PRÉSIDENCE DE JOVENEL MOÏSE 2017-2020

              En effet, Jovenel Moïse a accédé au pouvoir le 7 février 2017, avec l’étiquette d’ « inculpé », sans la participation des quatre (4) sénateurs de l’opposition, Beauplan, Cassy, Chéramy et Pierre (l’actuel ministre de la planification) à la cérémonie d’investiture au Parlement, ces sénateurs et leur parti politique n’ont jamais reconnu la victoire aux urnes du président Moïse et n’ont pas donné de période de grâce à ce dernier. Comme l’avait prédit, l’un de leur allié, Me André Michel, le pays sera réduit en cendre si  Jovenel Moïse arrive à accéder au pouvoir. Durant la première année de cette présidence, le président Moise a pu travailler dans une paix relative (grèves au niveau de la justice, OAVC, salaire minimum, etc.), il a mis en place un gouvernement avec Jack Guy Lafontant, lancé sa stratégie de la Caravane du changement, dans l’Artibonite, dans le grande Sud, lancé les travaux de la Route Hinche-St Raphaël sous financement de l’Union Européenne, continuer les Travaux de la Route Cayes-Jérémie, achever les travaux de la route Cap-Labadie, doter les directions départementales des Travaux publics et du ministère de l’agriculture de 123 M d’USD d’équipements et récupérer environ 200 équipements lourds de l’Etat dont des usines d’asphalte, et lancer des travaux sur près de 700 km de route en terre dont la route Carrefour-Joffre-Port-de-Paix.

              « Le budget criminel » a ébranlé les bases du pouvoir de Jovenel Moïse

Il s’apprêtait à étendre la caravane sur l’ensemble du pays et a doté le pays d’un budget à la hauteur de ses ambitions, quand le 12 septembre 2017, son opposant farouche, Jean Charles Moïse, ayant profité de la grogne entourant le « budget criminel », pour paralyser la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette grande manifestation a surpris tout le monde et ébranlé les bases du pouvoir en place.

6,7 juillet 2021, le tournant de la présidence de Moise

Le pouvoir a dû faire face à plusieurs soubresauts politiques jusqu’à l’explosion populaire des 6,7 juillet 2018, liée à l’augmentation des cours du carburant qui a marqué  le tournant de la présidence de Jovenel Moïse. Les petrochallengers se sont mêlés de la partie, l’opposition politique s’est renforcée et a mené la vie dure à cette présidence, a paralysé le pays en 2019, avec le phénomène pays-lock, et les diatribes des oppositions politiques à la radio, la TV, les réseaux sociaux et les médias en ligne. Le pouvoir a perdu la bataille médiatique et le président, qui a entrepris une valse de changement de premiers ministres, s’est vu coller l’étiquette  de mal absolu. L’instabilité politique s’est installée avec acuité et s’est aggravée avec le constat par Jovenel Moïse de la « caducité du parlement », le 13 janvier 2020. Il s’ensuivait la rébellion policière, le corona virus avec 236 cas de mortalité recensé à la fin de 2020, l’augmentation spectaculaire des cas de kidnapping (3000 au cours de la seule année 2020[1]), la prise de plus d’une quarantaine de décrets par le président Moïse, qualifiés de « liberticides » par Le Nouvelliste, les assassinats spectaculaires de paisibles citoyens, dont le plus criant demeure celui du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Dr  Monferrier Dorval, tous ces assassinats étaient attribués, à tort ou à raison, au pouvoir en place et au président Moïse lui-même.

Résultats en termes de PIB

              Tout cet ouragan politique, cette instabilité politique, cette entropie, s’est soldé, en fonction de son ampleur par des résultats en termes de PIB de : (i) 2.5% en 2017 (calme précaire), (i) 1.7% en 2018 (accentuation de la précarité politique), (iii) -1.7% en 2019 (Pays-lock et paralysie de l’activité économique), et en (iv) -3.3% en 2020 (crise politique aigüe, multiforme, multidimensionnelle, insécurité globale et kidnapping). Il est à remarquer que les résultats économiques sont inversement proportionnels à l’instabilité politique. En fin de compte, Haïti s’est retrouvée, à la fin de 2020, avec deux (2) années consécutives de décroissance économique totalisant un PIB de -5%, alors que la population continue  de croitre à un rythme de 1.33% (2017), 1.30% (2018), 1.27% (2019), 1.25% (2020), donc Haïti s’enfonce dans la pauvreté durant deux années consécutives de récession économique.

Année

2017

2018

2019

2020

2021

Taux de Croissance PIB

2.5%

1.7%

-1.7%

-3.3%

-1.8%

Taux de Population

1.33%

1.30%

1.27%

1.25%

1.37%

Situation Politique

Calme précaire

Détérioration de la situation

Pays-Lock

Aggravation crise/kidnapping

Aggravation Crise/kidnapping  

Sources : IHSI, Banque Mondiale et reconstruction par l’auteur.

C’est dans cette ambiance d’instabilité politique et de décroissance économique qu’a démarré l’année 2021, l’année de tous les dangers.  Que s’est-il passé en 2021 sur les plans sociopolitique et socioéconomique ?

2.       SITUATION SOCIOPOLITIQUE HAITIENNE

              Pour analyser la situation sociopolitique, il faut la  regarder  en deux temps, les six premiers mois sous la présidence de Jovenel Moïse, et les six derniers mois sous le leadership de Ariel Henry et ses alliés, en grande majorité, anti-Jovenel.

              Les six premiers mois de l’année 2021 sous le leadership de Jovenel    

              Le président Moïse s’est fixé trois priorités, le 1er janvier 2021 : (i) Energie, (ii) Référendum et (iii) Elections. Durant ces six (6) mois, tout en faisant face à cette opposition plurielle, il s’est concentré sur les priorités qu’il s’est fixées, en particulier sur les travaux routiers ( Cayes-Jérémie, Carrefour-Joffre-Port-de-Paix, Camp-Coq-Cap-Haïtien, sans parler des multiples routes en terre, la mise en place et la réhabilitation des centrales électriques sur l’ensemble du pays, le remplacement des pompes d’irrigation à énergies fossiles par des pompes solaires, la reconstruction du barrage de la Tannerie, à Grande Rivière du Nord, la réalisation du barrage de retenue de Marion. Son gouvernement a beaucoup encouragé des travaux de rénovations urbaines aux Cayes, à Camp-Perrin, à Jérémie, à Port-au-Prince, à Delmas, Pétion Ville, aux Gonaïves, à Port-de-Paix, à Belladère, au Cap-Haïtien, au Trou du Nord, à Ouanaminthe, etc. Il en a profité à chaque visite de terrain pour s’adresser au peuple et dénoncer le système pezesouse. Quand il est à Port-au-Prince, il en profitait pour parler directement au peuple via les réseaux sociaux  pour expliquer le sens de son combat. Il a fourni des tas d’informations sur la capture de l’Etat par les oligarques corrompus.

              Ce qu’il faut retenir durant cette période, surtout après ce qu’on a appelé, le coup d’Etat manqué du 7 février 2021, déjoué, parait-il, par un certain Dimitri Hérard,  c’est la radicalisation des positions des antagonistes politiques. On aurait dit que Jovenel Moïse s’est retrouvé seul face à son combat pour changer le système pezesouse. L’opposition plurielle l’a traité de tous les noms et l’a accusé de tous les malheurs du pays. Lorsqu’il a insisté pour organiser le referendum, le 27 juin 2021, la bataille a pris une toute autre tournure et les menaces fusaient de toutes parts. Comme il l’a fait au fort de la crise en 2019 (pays lock), il a tendu la main en plusieurs occasions à l’opposition plurielle. Malheureusement, le niveau de haine était tellement élevé, le manichéisme était tellement à fleur de peau, que personne ne pouvait même oser parler d’entente sans être taxé de partisan de Jovenel. Un de mes collègues est allé jusqu’à demander aux « 12 M d’haïtiens de se constituer en opposants à M. Moïse ». Il faut noter que trois mois avant son assassinat, les gangs avaient pratiquement le pays en main, tout au moins au niveau de la zone métropolitaine, kidnappant, violant, rançonnant et tuant de paisibles citoyens, sans des réponses proportionnelles de la part de l’Etat. Le Président, accusé d’être « le principal chef de Gang », a fait appel à l’OEA et a décidé, après la démission du PM Jouthe pour convenance personnelle et son remplacement ad intérim par le ministre des affaires étrangères, Claude Joseph,  d’ouvrir le pouvoir à l’opposition plurielle qui a, officiellement et catégoriquement, refusé toute collaboration avec le pouvoir en place. Il a fini par nommer, après son voyage à Antalya, en Turquie, un premier Ministre proche de l’opposition en la personne d’Ariel Henry. Il a été sauvagement assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.

Les six derniers mois  de l’année 21 sous le leadership d’Ariel Henry

              Tout de suite après l’assassinat de Jovenel Moïse, Claude Joseph a tenu le poste de premier ministre jusqu’à l’enterrement du défunt et a passé le maillet à Ariel Henry. Durant ces six derniers mois, Haïti a connu sept (7) chocs y inclus l’assassinat du président Moïse, comme nous les avons énumérés à l’introduction. J’ai fait un certain nombre de vidéos pour expliquer ces chocs qui sont venus envenimer la crise multiforme et multidimensionnelle que traverse le pays[2].

              Avec la mort brutale du président Moïse, la bataille politique a pris une autre tournure. Au lieu de s’exercer dans la rue à coup de manifestations, de krazebrize, elle s’est concentrée sur des accords politiques. On en a dénombré au moins quatre (4). Les deux plus importants demeurent l’accord du 30 août 2021, dit de Montana, et celui du 11 septembre 2021, dit de la Primature ou d’Ariel Henry. Toujours est-il que, sur la base de cet accord, l’opposition plurielle (radicale (SDP) et modérée) a intégré le gouvernement tout en exigeant la mise à pied des « Jovenelistes ». Ce qui a été fait, en pleine crise de carburant. Après une trêve donnée par le gang G9 et alliés, le nouveau gouvernement en a profité pour augmenter les cours du carburant sur le marché local (Gazoline 250 G/gal, Kérosène 352 G/gal et Gasoil 350 G/gal). Tout ceci s’est fait sans incidents majeurs.

              Parallèlement, les tenants de l’accord de Montana fait des mises en place pour arriver à l’application de l’accord, qui prévoit « l’élection » d’un président de la République, d’un premier ministre et le choix d’un gouvernement de technocrates. Comment, ils vont faire pour évincer Ariel Henry ? Personne ne sait. En tout cas, la manifestation du 29 décembre pour la libération des prisonniers politiques qui s’est transformée en manifestation anti Ariel Henry et anti André Michel,  donne un avant-goût de ce qui pourrait se passer en début d’année de 2022. Le prochain test de l’administration Ariel Henry se fera aux Gonaïves, le 1er janvier 2022, pour le 118e  anniversaire de l’indépendance d’Haïti. Attendons voir.

3.       SITUATION SOCIOECONOMIQUE

L’exacerbation de la bataille politique n’a pas totalement empêché le pouvoir en place, tout au moins durant les six premiers mois de l’année et avant, de mener certaines activités socioéconomiques : en matière de renforcement du système de santé publique, selon Dr Pape (Covid-19 oblige) ; en matière de construction et de réhabilitation d’établissements scolaires (222 unités), de recrutement et de régularisation de 15,000 enseignants et d'élaboration de 6 documents de politiques publiques dans le secteur de l’éducation, si l’on en croit les propos de l’ex-ministre de l’Education nationale, Agénor Cadet[3] ; en matière de réhabilitation et de construction de routes sur environ 2000 km dont 250 km asphaltées et/ou bétonnée tant au niveau de certains axes qu’au niveau des rénovations urbaines ; en matière d’énergie électrique, la mise en place d’un certain nombre de centrales hybrides dans les villes moyennes telles : Les Irois, Tiburon, les anglais, Chardonnières, Môle saint Nicolas, Jean Rabel, Bonbadopolis, etc. ; de centrales de grandes capacités dans les grandes villes telles : Port-de-Paix, Fort Liberté, zone métropolitaine de Port-au-Prince avec la mise en place de la plus grande centrale électrique du pays, centrale de Carrefour (60 MW). Malheureusement, mise à part l’énergie électrique où les travaux continuent au niveau de certaines petites villes, c’est l’arrêt de l’ensemble des activités entreprises par le président défunt. Par contre, après le tremblement du 14 août, l’administration d’Ariel Henry a dû intervenir au niveau de la Péninsule Sud d’Haïti,  et encourager les ONG à intervenir dans cette région du pays. Il faut noter l’évaluation des effets du tremblement de terre et du cyclone Grace par le gouvernement avec l’aide de la communauté internationale. D’où le PDNA de 2021 avec des effets estimés à 1.6 Mrds d’USD et des besoins de 1.97 Mrds d’USD pour le relèvement et la reconstruction.

Ce qui se traduit par une chute du PIB de -1.8% pour la troisième année consécutive ; une dégringolade de la gourde par rapport au dollar américain, environ 100 G pour 1 USD officiellement, 110 G pour 1 USD sur le marché parallèle ; une inflation de 24.6% en rythme annuel (novembre 2021), « le coût de la vie est donc plus cher aujourd’hui en Haïti de 24.6% qu’au mois de novembre 2020 », selon Radio Télé Métronome.

Sur un autre plan, on a dénombré plus de 1000 cas de kidnapping, c’est donc une industrie plutôt florissante qui décapitalise la classe moyenne et les masses ; selon @CardhHaiti, du 1er janvier au 27 décembre 2021, 498 morts par balles contre 297 en 2020, rapporté par Radio RFM.

En ce qui a trait au Coronavirus, au 31 décembre 2021, Haïti a enregistré 25,985 cas de contamination et 766 cas de mortalité dont plus 530 cas en 2021, tandis que le monde a franchi le cap de 286, 613,638 cas de contamination et 5, 432,140 de mortalité. Le variant Omicron fait des ravages au niveau mondial et pourrait affecter la reprise économique mondiale. Officiellement, ce variant n’est pas encore en Haïti, mais il fait des siennes aux USA et en République Dominicaine ainsi que le variant Delta encore là. Ce qui est de mauvais augure pour le pays d’Haïti dont les USA et la République Dominicaine demeurent les deux principaux partenaires économiques.

4.       CONCLUSIONS BILAN 2021 ET PERSPECTIVES 2022

Comme on le constate, la 22e rubrique consacrée à la thématique : Covid-19, Haïti et le monde à la croisée des chemins (?) ne trouve pas toujours de réponse satisfaisante tant en Haïti qu’au niveau mondial. Le monde se débat avec le coronavirus qui mute à chaque fois, et les variants sont différents d’une mutation à une autre. Ce qui donne du fil à retordre aux spécialistes, les divisent et nous laissent dans la perplexité et l’incertitude la plus totale, d’autant que, question de religion, de politique ou autres, le simple mortel que nous sommes, nous sommes perdus.

Jusqu’à présent, malgré l’augmentation de plus de 200% des cas de mortalité liés au Covid-19, Haïti est loin d’être frappée aussi fort que ses voisins immédiats. Nous sommes beaucoup plus préoccupés par l’insécurité globale liée directement à cette instabilité politique, responsable de tous nos malheurs. L’insécurité alimentaire, qui touche très certainement plus de 5 M d’entre nous, en est un corollaire. Les cas de kidnapping de plus d’un millier de personnes en 2021 est en nette baisse par rapport à 2020 (3000 cas) , mais beaucoup plus juteux et meurtriers cette année. Ce qui poussera les tenants de cette industrie à vouloir continuer à tout prix, donc à forcer les dignes filles et fils du pays à s’expatrier pour fuir l’enfer haïtien, au plaisir de nos amis qui ne cessent  de nous enfoncer en nous bombardant de déportés (réservoirs des bandits), d’haïtiens illégaux, et de nos réfugiés économiques, en favorisant l’accès à l’achat d’armes à feu sophistiquées et de munitions chez eux par les acolytes des bandits et en privant nos forces de l’ordre de l’accès à ces mêmes armes  pour les combattre.

 Toutefois, en dépit de la  détérioration de la situation économique, avec un PIB de -1.8%, la situation est moins grave que l’année 2020 avec un PIB de -3.3%, malgré les divers chocs subis par Haïti en 2021. C’est vrai que le PIB per capita chute à 697 USD et que le PIB global se chiffre à 8.1 milliards de dollars américains et que 58.5% de nos compatriotes vivent sous le seuil de la pauvreté absolue, mais il demeure possible de retourner la situation en nous battant pour une vraie entente nationale en vue de rétablir la stabilité politique, « le premier des biens publics », pour répéter le défunt président.

Nous venons de plonger notre pays dans une récession économique de -6.8% durant trois années consécutives 2019, 2020 et 2021 principalement par nos luttes intestines pour les broutilles du pouvoir, il est temps de stopper l’hémorragie et de nous libérer des vieux démons de la division qui nous a conduits à cette croisée des chemins. C’est à nous de nous en sortir en nous battant désormais pour Haïti et non pour nos clans respectifs. L’ôte-toi que je m’y mette ne nous mènera qu’à la disparition certaine du navire haïtien. Sommes-nous si suicidaires pour aller jusqu’au bout de notre propre destruction?

En tout cas, si l’année 2021 a été l’année de tous les dangers, faisons en sorte que celle de 2022 ne soit pas celle de toutes les incertitudes. En continuant à nous battre pour le triomphe de tel accord par rapport à tel autre, avec le seul souci de la prise de pouvoir d’un clan par rapport à un autre, ce sera l’année de toutes les incertitudes. Dans le cas contraire, c’est-à-dire, une vraie entente entre nous pour : (i) un combat sans merci contre l’insécurité, (ii) la fusion des accords, (iii) la mise en place d’un nouveau système en équilibre (nouvelle constitution) axé sur le peuple comme tenant et aboutissant du processus de développement d’un « Etat Haïtien Inclusif », (iv) l’organisation des élections générales, et (v)  la remise du pouvoir aux nouveaux élus pour la prise en charge du nouvel Etat d’Haïti. Ce nouvel Etat nous permettrait de contempler non un taux de croissance du PIB de 1% comme le prévoit la Commission Economique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPALC) en 2022 (0.5 % selon le ministre de l'économie et des finances (MEF), Patrick Boisvert, mais des taux de croissance à deux chiffres pour les années à venir, comme le réalisent actuellement la République Dominicaine (11%) et le Panama (11.9%). Soyons donc ce peuple haïtien dont « la mission est de rétablir la dignité humaine dans le monde », selon l’Ati national Carl Henry Desmornes.  

jeudi 2 décembre 2021

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS(21), L’EMBOURBEMENT CONTINUE

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS(21), L’EMBOURBEMENT CONTINUE

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

1er DECEMBRE 2021

              A partir de cette 21e chronique consacrée à la thématique : « Haïti et le Monde à la croisée des chemins (?), j’ai envie de dire : « point final » et pas de réponse à cette interrogation surtout pour Haïti. Heureusement, j’ai trop de respect pour mes lecteurs pour me laisser gagner par le découragement. Cela fait quand même plus de 21 ans que j’analyse mensuellement la situation politique et socioéconomique haïtienne et parfois avec des incursions au niveau mondial, en particulier depuis l’arrivée du Covid-19 en mars 2020 en Haïti, surtout durant ces derniers 21 mois où l’on enregistre des variants dont le dernier en date se nomme « OMICRON » et vient de la région sud de l’Afrique, en particulier de l’Afrique du Sud. Je me sens donc obligé de continuer d’informer autrement, d’analyser notre situation avec ce souci d’objectivité qui caractérise l’ensemble de mes textes, en évitant cette logique manichéenne de « pour ou contre » qui vous force à prendre position politiquement (polarisation), en me battant pour un « Etat Inclusif », et en essayant de rester au milieu, objectif, sans être neutre, en dépit de l’embourbement de notre pays lié à cet ouragan politique. D’où le titre de cette 21e chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS(21), L’EMBOURBEMENT CONTINUE. »

              Cette chronique s’articule autour de la situation au niveau mondial avec accent sur le nouveau variant omicron, et de la situation au niveau d’Haïti avec accent sur l’ouragan politique, le remaniement du cabinet ministériel par Ariel Henry, et se termine par des conclusions appropriées, avec accent sur la nécessité d’une entente inter-haïtienne pour éviter l’embourbement total.

1.       Situation au niveau mondial dominée par le nouveau variant Omicron

Le Covid-19 rebondit. C’est normal. On s’y attendait. A la saison froide, c’est toujours ainsi depuis son apparition. La situation au niveau mondial[1] se traduit par 262,955,708 cas de contamination et 5,218,935 cas de mortalité, avec les USA en tête, viennent ensuite l’Inde, le Brésil et la Grande Bretagne. Quant à Haïti, elle enregistre au 1er décembre 21, 25175 cas de contamination et 738 cas de mortalité. Par rapport au mois dernier, Haïti dénombre 1215 cas de plus de contamination et 67 cas de mortalité de plus, soit 7 cas de plus que le mois d’octobre. Y-a-t-il de quoi être inquiet ? Quand on sait que les statistiques ne sont pas  fiables chez nous en Haïti, oui, il y a de quoi être inquiet. Avec l’apparition de ce nouveau variant, Omicron, Haïti devrait être préoccupée quand les  nations développées s’affolent.

L’Omicron affole les nations développées et plusieurs Etats ferment leur frontière[2]

Selon France 24, « La découverte récente, en Afrique australe du nouveau variant Omicron est, pour une partie de la communauté scientifique, la conséquence de l’inégalité vaccinale dans la lutte contre le Covid-19. La décision de plusieurs États de fermer leur frontière est, pour certains épidémiologistes interrogés par France 24, une preuve supplémentaire d’une vision "égoïste" de la lutte contre la pandémie des pays dits développés.

Des cas ont été détectés au Portugal, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou encore en Italie. Le variant Omicron du virus Sars-Cov-2, observé pour la première fois en Afrique du Sud, il y a moins d'une semaine, poursuivait, lundi 29 novembre, sa migration du Sud, sous-vacciné, vers le Nord où il est souvent déjà question de troisième dose. En France, même s’il n’y a aucun cas déclaré à ce jour, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a jugé "probable" que cette souche "circule déjà" sur le territoire.

Et Omicron affole ces nations qui pensaient voir la lumière au bout du tunnel pandémique grâce à de vigoureuses campagnes de vaccination qui ont permis à plus de 66 % des Européens d’être entièrement vaccinés contre le Covid-19. Le nouveau variant pourrait, en effet, contourner la protection des vaccins du fait des très nombreuses mutations qu'il comporte.»

USA et son plan d’infrastructure de 1200 Mrds d’USD

C’est aussi une préoccupation pour les USA. On craint un impact certain sur l’économie en pleine relance. En témoignent les déclarations de la Secrétaire au Trésor et du Gouverneur de la FED, la Banque Centrale américaine. C’est vrai que le programme infrastructure de 1.2 Trillion USD (1200 Mrds d’USD) (nettement inférieur par rapport à la proposition de départ : + 3000 Mrds) est approuvé de manière bipartisane. Mais sa mise en application pourrait être perturbée par les mutations successives du covid-19, en particulier par la dernière en date, l’Omicron. L’essentiel c’est que ce plan est approuvé par les deux partis et le vieux Joe est regaillardi. En témoigne le résumé de France 24 : « Joe Biden a signé lundi, en grande pompe dans les jardins de la Maison Blanche, la loi – adoptée péniblement par le Congrès il y a une dizaine de jours – sur un plan de 1 200 milliards de dollars destiné à moderniser les routes, les ponts, le réseau Internet à haut débit, et considéré comme l'un des plus ambitieux de l'histoire moderne américaine.»

Et le vieux Joe de conclure : « Voilà mon message aux Américains: l'Amérique va de nouveau aller de l'avant et votre vie va changer pour le meilleur ».

La mise en œuvre de ce vaste programme aura un impact certain sur l’économie moribonde haïtienne grâce à sa diaspora aux USA. Et aussi sur la République Dominicaine, notre voisine immédiate.

République Dominicaine et la persistance d’Abinader

Abinader, le président de la République Dominicaine qui a connu une croissance de 11% pour l’exercice en cours, est très actif dans le dossier haïtien. Il fait feu de tout bois pour « pacifier Haïti », s’ingérant sans vergogne dans la politique interne du pays haïtien, demandant et obtenant le départ du ministre des affaires étrangères haïtiennes, Claude Joseph, qui lui tenait tête dans sa rage de pacifier Haïti sans les Haïtiens. Ariel Henry, le Premier ministre Haïtien, qui a envoyé Daniel Supplice en République Dominicaine pour  apaiser la situation conflictuelle, découlant des tweets échangés entre Abinader et C. Joseph, a pu obtenir un assouplissement de la part des dominicains, sans pour autant obtenir une pause dans le renvoi des illégaux haïtiens. Et Abinader persiste et signe dans sa stratégie de vouloir résoudre la crise haïtienne sans les Haïtiens en convoquant une réunion de haut niveau, à Puerto Plata, avec les présidents du Costa-Rica, Carlos Quesada, et du Panama, Lorentino Cortizo, pour les 10 et 11 décembre 21 prochains. Le thème de cette rencontre au sommet, la crise haïtienne. Que cherche Abinader?  En tout cas, pas d’éclaircissement sur l’assassinat crapuleux du président Moïse qui est venu aggraver la crise multiforme et multidimensionnelle du pays d’Haïti.  

2.       Situation au niveau d’Haïti

La situation est toujours dominée par l’ouragan politique assombrissant le ciel d’Haïti. De cet ouragan découle tout le reste, l’insécurité globale, le kidnapping, la crise du carburant, la crise économique, la dégringolade de la gourde par rapport au dollar américain (1 USD=99.73 à l’achat et 99.69 à la vente et + 110 G au marché parallèle), la vie chère, l’insécurité alimentaire, etc.

2.1.  L’ouragan politique perpétué par les partenaires d’hier

Haïti s’enterre de plus en plus sous le poids de cet ouragan politique. C’est le glissement continu dans l’abime. Ses fils et filles, alliés d’hier, se battent pour la conquête du pouvoir politique en dehors de tout processus électoral, à coup d’accords politiques « déjovenélisants ». Comme si l’assassinat du président Moïse était un simple fait divers.

La pomme de discorde, les deux accords, celui d’Ariel Henry et celui de Montana

Après l’assassinat crapuleux du président Moïse, on croirait naïvement à un dégel rapide de la situation politique. L’opposition plurielle, ayant fait de Jovenel le problème par excellence, aurait dû rapidement nous sortir de l’auberge une fois « ce dictateur », ce « petit voleur », ce « petit menteur», ce « chef de gangs» disparu. Malheureusement, il n’en est rien. C’est la polarisation autour des deux principaux accords en circulation. Les deux camps continuent de se battre entre les alliés d’hier face au feu président lâchement assassiné par des étrangers avec de fortes complicités internes.

Accord d’Ariel Henry du 11 septembre 21. Ceux-là qui héritent le pouvoir ne veulent pas revendiquer l’assassinat crapuleux de J. Moïse tout en revendiquant la mise à pied des « Jovenélistes » au sein du gouvernement en place, et l’application de la plupart  de leurs revendications charriées lors de la bataille pour le déchoucage de ce dernier des 6 et 7 juillet 2018 jusqu’à son assassinat crapuleux dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Ce qui est fait selon leurs exigences, tout au moins pour certaines revendications. Actuellement, ils mènent la danse et partagent le pouvoir avec un PM de leur camp, Ariel Henry, nommé par J. Moïse juste avant son assassinat, quelques alliés de PHTK et un seul ministre nommé par le feu président. André Michel s’enorgueillît d’un « gouvernement plus équilibré » et d’un « score de 5 à 0 » jusqu’à date obtenu par son équipe. Contre qui ? En tout cas, pas contre Jovenel Moïse, mort, enterré et presqu’oublié.

Accord de Montana du 30 août 21. Pour ceux qui revendiquent le pouvoir selon « un processus plus proche de la Constitution de 1987 »,  l’Accord de Montana, ils n’ont mentionné le nom du président assassiné qu’une seule fois dans un ajout fait à l’article 22 de l’accord après sa date de publication du 30 août 21. Cet accord, dont la rédaction a commencé bien longtemps avant l’assassinat crapuleux du président dans une ambiance anti-Jovenel, n’a pas jugé nécessaire  de faire de cet assassinat un élément-clé, un carrefour, une croisée des chemins. C’est comme si, selon eux, le mandat de J. Moïse ayant touché à sa fin, le 7 février 2021, son assassinat crapuleux, le 7 juillet 21, par un commando colombien n’aurait été que l’aboutissement logique d’un régime honni ( Yo mal touyel men li byen mouri, donc en quelque sorte bon débarras ). Il faut remarquer que la grande majorité des signataires de cet accord (regroupements politiques, religieux et entités de la société civile) n’étaient pas en odeur de sainteté avec le feu président accusé de tous les maux de la République et de tous les péchés d’Israël. C’est donc logique qu’ils mettent en place une stratégie de choix du président de la République et du Premier Ministre basée exclusivement sur les signataires de l’accord ; d’autant que tous les regroupements politiques auraient droit à plusieurs voix, tandis que PHTK et Alliés (en principe proches du défunt) n’auraient droit qu’à une seule voix. Ainsi tout candidat pro-Jovenel et pro-PHTK serait automatiquement battu.

Une ambiance vraiment délétère, un enfer

Cette bataille pour accéder au pouvoir à travers des accords ne se fait plus dans la rue à coup de manifestations violentes, de pays lock, de rébellion policière, de sorties tumultueuses de FANTOM 509 tuant des policiers, attaquant des commissariats de police, brulant des biens de l’Etat en particulier, et, parfois des biens privés. C’est toujours la même polarisation politique entre anciens alliés anti-Jovenel pour la grande majorité, à coup d’accords, de visites d’émissaires américains qui nous recommandent la même chose de gérer nos problèmes nous-mêmes et de nous promettre de venir nous aider à faire face à l’insécurité en mettant à notre disposition des moyens non appropriés (17 véhicules ordinaires pour la PNH), en nous empêchant d’équiper correctement notre embryon d’armée, et à coup de menace de notre voisin de l’Est, la République dominicaine. Entre temps, toute la zone métropolitaine de Port-au-Prince est sous le contrôle des groupes armés qui tuent, kidnappent, violent, rançonnent à coup de centaines de milliers de dollars américains par tête de kidnappé haïtien, et de million d’USD par tête de kidnappé étranger. Une sorte de « retour à l’esclavage », selon l’éminent professeur Haïtien à la Sorbonne Jean Marie Théodat. La crise du carburant est toujours là en dépit des efforts pour amener l’or noir dans les stations de vente (marché noir). Et nos voisins, le grand-frère américain, l’hostile dominicain, nous renvoient presque journellement nos migrants illégaux, nos déportés (anciens prisonniers), par voies aérienne, terrestre et maritime, sans aucune considération humanitaire ; tandis que nos « amis » de la communauté internationale déconseillent à leurs ressortissants de mettre les pieds chez nous et conseillent à ceux sur place de se planquer chez eux ou, au mieux, de laisser cette galère au plus vite. Une ambiance vraiment délétère, un enfer, où survient un remaniement ministériel à l’avantage des anciens partisans de « la transition de rupture ».

2.2        Remaniement du cabinet ministériel

A partir du dernier remaniement du cabinet ministériel du 25 Novembre 21 par Ariel Henry, avec l’introduction de 8 ministres en provenance des partis et entités totalement opposés à Jovenel Moïse, et la conservations des 9 autres déjà en place depuis le 21 juillet, Ariel Henry occupant le poste de ministre de la culture en attendant de le confier à un signataire de l’accord du 11 septembre[3], les carottes sont cuites, plus de possibilités d’entente entre les protagonistes et anciens partenaires anti-Jovenel. Au lieu de fusionner les accords et d’en sortir un plus inclusif, on continue la bataille pour les broutilles du pouvoir politique sous prétexte qu’on se bat pour Haïti. Tous les pêcheurs en eau trouble, les ennemis du pays, en profitent pour semer la pagaille et embourber davantage notre pays. Par exemple, les kidnappeurs reprennent du service en dépit du fait d’avoir encore en leur possession 15 étrangers.

Dans son discours de circonstance, le PM Henry a évoqué, entre autres, la question de subvention du carburant qui coûte à l’Etat 30 Mrds de gourdes pour l’exercice écoulé sur 96 Mrds  de gourdes de recette. Sans le dire, mais on comprend qu’il faudrait coûte que coûte augmenter les prix  à la pompe. Dans cette ambiance explosive de vie chère, comment procéder ? L’avenir dira le reste.

Quant à la mission de ce gouvernement, elle se résume ainsi : "L'une des tâches principales de ce gouvernement est de créer un environnement sûr et stable", a annoncé le Premier ministre, afin d'organiser "des consultations populaires pour l'adoption d'une nouvelle Constitution et le choix de nouveaux élus qui auront à gérer notre pays tant au niveau national qu'au niveau local". France 24[4].

3.       En Guise de Conclusion

La situation de notre pays durant ce mois de novembre 2021 a été loin d’être rose ; qui pis est, notre pays continue sa dégringolade dans l’abime sans fond à cause de l’ouragan politique qui y stagne depuis belle lurette et qui mute à chaque fois, surtout depuis l’assassinat de Jovenel, entre anciens alliés de l’opposition plurielle comme le covid-19 en variant Omicron.

La crainte du Variant Omicron

« Le variant Omicron et la réaction du monde à son émergence illustrent à quel point les pays dits développés n'ont pas compris que "la planète ne sera pas en sécurité tant qu’il n’y aura pas de stratégie globale de vaccination", affirme le chercheur britannique. Car peut-être qu'Omicron ne sera pas, au final, résistant aux vaccins disponibles. Mais le soupir de soulagement qui en résulterait ne serait que de courte durée, pour Michael Head, car "sans changement de mentalité, le risque est grand que dans six mois un autre variant qui serait, lui, résistant aux vaccins fasse son apparition ».France 24.

En plus du variant omicron, la persistance de la RD à agir pour Haïti sans Haïti est un autre signe d’inquiétude pour notre pays. La détérioration de la situation politique ne facilite pas les choses et nous conduit à une augmentation des cas de covid-19, à une  nette augmentation des cas de kidnapping ; il est  dénombré 803 cas de kidnapping dont 54 étrangers de 4 pays, de janvier à octobre 21, selon Me Gédéon Jean. Le mois de novembre était plutôt fertile en cas de kidnappings spectaculaires. D’où la nécessité de nous entendre pour Haïti pour éviter l’embourbement total de notre cher pays.

Au risque de me répéter, seule une entente inter-haïtienne nous permettra de sortir de cette galère et d’entamer ensemble la construction de cet « Etat inclusif », rêve de la majorité des Haïtiens et basé sur un nouveau système équilatéral, avec un équilibre parfait entre les trois pouvoirs d’Etat. Espwa fè viv.