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lundi 6 février 2023

HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (34) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE (11) ET SES INCERTITUDES ; HAITI : L’INSTABILITE POLITIQUE ET L’INSECURITE, ENCORE DES INCERTITUDES

 

HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (34) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE (11) ET SES INCERTITUDES ; HAITI : L’INSTABILITE POLITIQUE ET L’INSECURITE, ENCORE DES INCERTITUDES

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

6 FEVRIER 2023

              Dans mon bilan 2022 et perspectives 2023[1], j’avais prévu  « des incertitudes qui perdurent », malgré la petite voix qui m’incitait à croire que l’année 2023 serait « l’année de redémarrage d’Haïti ». Cette 34e chronique est encore consacrée à l’interrogation, Haïti et le Monde à la croisée des chemins (?). Elle n’est plus liée au covid-19 définitivement mis de côté, sauf en cas d’informations qui en vaillent la peine. Elle est liée actuellement, au niveau mondial, à la guerre en Ukraine (11), et, en Haïti, à l’instabilité politique et ses dérivées, l’insécurité et l’impunité. Au cours de ce mois de Janvier 2023, les signes s’orientent beaucoup plus vers des incertitudes tant en Ukraine qu’en Haïti. En effet, la guerre en Ukraine est partie pour durer, avec une possible escalade impliquant plus à fond l’OTAN, tandis qu’en Haïti, les gangs passent à une vitesse supérieure, assassinant plus d’une quinzaine de policiers et une vingtaine de civils, continuent leurs forfaits en termes de kidnappings, de pillages, de viols et défient tout simplement le gouvernement en place. D’où le titre de  cette 34e chronique : « HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (34) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE (11) ET SES INCERTITUDES ; HAITI : L’INSTABILITE POLITIQUE ET L’INSECURITE, ENCORE DES INCERTITUDES.»

              Dans cette chronique, on passera en revue 1) la situation au niveau mondial avec accent particulier sur (i) la guerre en Ukraine et (ii) quelques éléments de la politique américaine. 2) On s’attardera sur la situation d’Haïti, avec accent particulier sur : (i) le chaos lié à l’instabilité politique, l’insécurité ; (ii) le programme humanitaire de Biden et la ruée vers l’eldorado américain ; (iii) la situation économique du pays à la lumière des grands rendez-vous de Kesner Pharel. 3) On achèvera cette chronique en dégageant  des conclusions et des perspectives plutôt sombres pour Haïti à la lumière des turbulences du mois de janvier 23.

            1.     SITUATION AU NIVEAU MONDIAL

1.1. La guerre en Ukraine[2]

Le 24 Janvier 2023 marque le 11e mois de cette guerre et amorce le 12e mois. A date, la situation est très complexe et difficilement explicable. La guerre d’attrition se concentre sur le Donbass avec un certain avantage pour la Russie qui a repris la ville minière de Soledar, tente de prendre la ville  de Vouhledar (15,000 habitants avant la guerre) et grignote des territoires autour de Bakhmouth. C’est une dynamique qui change de camp, grâce, en partie, à la massification de l’armée russe (mobilisation de nouveaux conscrits). Environ 300km2 gagnés au cours du mois de janvier par la Russie.

C’est vrai que Vouhledar est une petite ville, mais elle a une importance stratégique. C’est un nœud ferroviaire, une sorte de voie d’accès d’alimentation et d’approvisionnement entre Donetsk  (Route H20, T0509) et vers la Crimée. L’Ukraine frappe à distance les nœuds et ponts ferroviaires favorisant l’approvisionnement par la Russie de ces zones en armes, munitions et hommes. Tandis que la Russie continue de bombarder à distance toutes les grandes villes d’Ukraine, Kiev, Kharkiv, Zaporijia, Kherson, Odessa, etc. C’est un travail systématique de destruction d’un pays, sans épargner les infrastructures civiles, les installations électriques et d’eau potable, les complexes résidentiels et autres. Tout cela se fait à l’aide de drones et missiles de croisière tirés depuis  des  bases militaires de la Russie et des bateaux de guerre.

Par rapport à la résilience ukrainienne, la Russie a dû se rabattre sur ces méthodes peu orthodoxes et condamnables par les lois de la guerre. L’Ukraine a sollicité et obtenu de l’Occident des armes un peu plus sophistiquées pour se protéger et continuer de résister. Aux dernières nouvelles, les pays de l’occident commencent à fournir, même en retard, des chars de guerre modernes sollicités depuis belle lurette. Ce qui indispose les dirigeants russes, qui promettent de les détruire. Dans le cas d’un dérapage russe ou d’une  défaite de l’Ukraine (?), l’OTAN serait prête à une « confrontation directe » avec la Russie.

A un moment donné, la dynamique était du côté ukrainien, l’Occident aurait dû en profiter pour fournir à l’Ukraine les moyens sollicités pour bousculer davantage les Russes et les forcer, face à une possible défaite, à négocier. Malheureusement, l’Occident a trop tergiversé au début et même pendant la guerre, car paralysé par les menaces nucléaires russes.

La Russie en a profité pour entreprendre quatre actions plutôt cohérentes : (i)   mobiliser 300,000 conscrits et même plus, (ii) annexer officiellement les territoires conquis, les 4 régions de Donetks, de Louhans, de Zaporijia et de Kherson, (iii) obtenir des partenaires comme l’Iran, la Corée du Nord, les armes et munitions dont elle a besoin pour intensifier ses bombardements à distance de l’Ukraine, en particulier des infrastructures clés de l’Ukraine, bâtiments militaires et surtout bâtiments civiles comme les centrales électriques, les ouvrages de transport, d’irrigation et d’eau potable, et, enfin, (iv) se réorganiser (massification des troupes au niveau de ses frontières et des frontières de la Biélorussie avec l’Ukraine et aussi à l’intérieur des territoires occupés, en vue de reprendre la dynamique et même d’envisager une contre-offensive d’envergure visant, tout au moins dans le discours, ses objectifs de départ, à savoir la prise de Kiev, le changement de régime (dénazification) et le démantèlement de l’armée ukrainienne.

Dans le cas d’une victoire russe, envisageable à partir de la nouvelle dynamique en faveur des russes, l’Occident décide de franchir  une nouvelle étape, en promettant et en fournissant des armes de plus en plus sophistiquées à l’Ukraine, des chars modernes allemands, des chars modernes américains, des missiles longue portée (150 km)[3] et possiblement des avions[4]français et de chasse F16 américains (?), et en envisageant une « confrontation directe » entre l’OTAN et l’Ukraine ; car, selon Zelenski, Poutine ne se contenterait pas de prendre l’Ukraine, mais envisagerait de retrouver les frontières de l’URSS, donc de repousser les frontières actuelles de l’OTAN. Tout ceci appuyé par les déclarations à peine voilées de Poutine[5]  et confortées par les déclarations de Lavrov[6] vis-à-vis de la Moldavie. D’où des incertitudes par rapport à une escalade plutôt sérieuse pouvant déboucher sur une troisième guerre mondiale. 

1.2. Quelques éléments de la politique américaine

Ce qui pousse l’administration américaine, malgré la prise effective de la Chambre Basse(Le Congrès) par les républicains, à intensifier son aide à l’Ukraine et à renforcer ses liens avec l’Europe et l’OTAN pour, à partir de la guerre en Ukraine, affaiblir la puissance russe. La visite de Zelenski aux USA suivie de celle de Macron, le président français, a favorisé cette intensification et ce renforcement de la politique américaine vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Europe.

30,000 migrants en provenance de 4 pays latino-américain et caribéen

 Sur le plan interne, Biden, malgré ses démêlés en relation avec des documents « top secret » trouvés chez lui et les dispositions de la justice pour jeter la lumière sur cette affaire, multiplie des initiatives au niveau social et infrastructurel et innove en matière de politique migratoire, en mettant en place un programme humanitaire, visant 30,000 migrants par mois durant 2 ans, le reste de son 1er mandat, en provenance de 4 pays, Venezuela, Nicaragua, Cuba et Haïti. Ce programme devrait permettre à l’administration Biden de refouler, sans aucune forme de procès, tous les migrants en provenance de ces pays et qui ne respectent pas les critères liés à ce programme humanitaire de 2 ans.

A noter que ce programme fait suite à un programme similaire qui permettait à l’administration Biden de recevoir 30,000 vénézuéliens par mois. A noter aussi que mensuellement, environ 15,000 haïtiens tentent leur chance de rentrer illégalement aux USA, en particulier au niveau des côtes de la Floride, Keys et Miami. Ce programme permettrait à l’administration Biden de réduire le nombre d’illégaux au niveau de la frontière américaine, tout au moins ceux en provenance de ces 4 pays. En effet, l’administration Biden n’aura à recevoir que 7,500 migrants/mois/pays, soit un total de 30,000 migrants/mois. Les adversaires républicains ne pourront plus claironner cette histoire de barrière libre vis-à-vis des immigrants, tolérée par l’administration Biden, qui pourrait appliquer les mesures de refoulement systématique mises en place par les républicains sous l’administration Trump.

Le survol du territoire américain par un « ballon espion » chinois 

Pourtant, à la faveur du survol du territoire américain par un « ballon espion » chinois, les républicains n’ont pas hésité une seconde à solliciter la démission de Joe Biden et Kamala Harris, à cause de la non-protection des frontières terrestres et aériennes des USA. Sous les conseils des militaires américains, le ballon a été abattu sur l’Océan Atlantic, près de Caroline du Nord, pour éviter des dégâts collatéraux. A la faveur de cet événement, on a appris que l’espace aérien américain a été violé trois fois par des ballons chinois sous l’administration Trump, sans aucune réaction publique de l’administration. Une remarque, en cas de démission de Biden et de Harris, c’est le speaker de la chambre basse qui aurait hérité du pouvoir, Kevin McCarthy. De là à demander la démission de l’administration actuelle, il n’y avait qu’un pas. Les républicains l’ont franchi mais sans succès.

7600 faux diplômes d’infirmiers fournis par une école en Floride

Alors que le FBI vient de démanteler un réseau de fraudeurs haïtiens qui, à travers des instituts de nursing (écoles de sciences infirmières), ont vendu 7600 faux diplômes pour plus de 100 millions de dollars américains à raison de 16,000 USD/diplômes, dans l’Etat de la Floride, plus de 2000 haïtiens ont déjà obtenu leur approbation pour rentrer aux USA dans le cadre du programme humanitaire de Biden. 25 responsables[7] de ces 3 écoles sont condamnés à 20 ans de prison et une note est passée aux 50 États américains pour procéder à la révocation de ces faux diplômés. Ce dossier a été traité par un procureur américain d’origine haïtienne, Mackenzie Lapointe PHD, récemment nommé par Biden en septembre 2022.  Une note de recrutement d’infirmières pour le système de santé en Floride fait mention clairement : « Pas d’Haïtiens ». Tous les haïtiens de cette branche de métier paient pour les fraudeurs. La note est bien salée pour Haïti. 

        2.     SITUATION AU NIVEAU D’HAITI

La situation haïtienne en ce mois de janvier 2023 n’est pas  différente  des cinq derniers mois de l’année 2022. On dénote une détérioration de la situation liée à l’instabilité politique et ses corollaires, l’insécurité et l’impunité. On sent de plus en plus la mainmise des gangs sur la zone métropolitaine de Port-au-Prince et de la zone du Bas-Artibonite, qui, jusqu’à date, opère en toute impunité. Quant aux haïtiens, ils perdent de plus en plus d’espoir et considèrent le programme humanitaire comme une bouée de sauvetage. Cela se comprend vu la situation socioéconomique catastrophique  du pays.

(i)                  Le chaos, l’instabilité politique et l’insécurité généralisée

Le brin d’espoir lié en partie à l’accord du 21 décembre 2022 tarde à se concrétiser. Le Haut Conseil de Transition (HCT), qui devrait jouer un rôle clé, connait des difficultés de concrétisation. En tout cas, aux dernières nouvelles, il est installé. L’insécurité est montée d’un cran et les gangs se donnent à cœur joie dans l’assassinat de policiers, une quinzaine au total depuis le début du mois de janvier, avec une grande accélération à la fin du mois. La vie des policiers ne tient qu’à un fil (commissariats envahis par bandits GranGrif, exemples de Liancourt en janvier, Petite Rivière en l’année 2022 ; Commissariat démoli par Gang Vitelhomme, l’exemple de Pernier). Je me rappelle cette petite phrase d’Evans Paul, ex-premier ministre et leader politique, «  la durée de vie d’un bandit est d’environ une semaine ». La tendance est inversée maintenant avec beaucoup plus d’acuité. En effet, c’est celle d’un policier qui dure une semaine et même moins, si on se réfère au mois de janvier 2023.

On a dénombré l’année dernière 54 cas d’assassinat de policiers, et pour le seul mois de janvier, 14 cas d’assassinat de policiers, Radio Métropole parle d’une vingtaine de cas. Si cette tendance se maintient, l’année 2023 sera terrible pour cette entité régalienne, la seule force vraiment impliquée dans la guerre contre les gangs, la communauté internationale étant réticente par rapport à l’armée d’Haïti. Tous les spécialistes haïtiens de la question sont d’accord, le dossier d’insécurité tel qu’il se présente est un cas militaire et non de police. Comme certains membres de la police nationale d’Haïti (PNH) semblent de connivence avec des groupes de gangs et même partiellement inféodés de Gangs (Fantom-509), on ne comprend pas cette réticence de la communauté internationale, qui, en connaissance de cause, est en train d’envisager une force d’intervention militaire en Haïti, sous l’obédience de l’ONU, malgré la grande réticence de certains pays à envoyer des troupes en Haïti, sauf Jamaïque et Salvador. En attendant, un avion de la « Royal Air Force » du Canada a sillonné le ciel haïtien soit-disant pour identifier les zones de localisation des bandits et informer la PNH. Pourquoi ne pas renforcer l’armée d’Haïti pour lui permettre de se colleter à les bandits ? Parallèlement, les actions des bandits et autres problèmes connexes poussent les haïtiens à rêver au programme humanitaire de Biden et à se ruer vers l’eldorado américain.

(ii)                Le programme[8] humanitaire de Biden[9] et la ruée vers l’eldorado américain

Le Programme humanitaire est bien réel et plus de 2000 haïtiens sont déjà qualifiés, sans oublier les cubains majoritairement qualifiés et les nicaraguayens. Pour avoir accès à ce programme, il suffit d’avoir un sponsor qualifié, c’est-à-dire quelqu’un qui réalise annuellement entre 18,000 et 30,000 USD. Deux ou plusieurs personnes peuvent se mettre ensemble pour sponsoriser un migrant haïtien ou plusieurs, dépendant de leurs capacités financières et de leur situation par rapport aux services de fiscalité américaine (IRS). Les haïtiens investissent le service d’immigration pour obtenir leur passeport à raison de plus de 4000 par jour. Ceci crée un désordre énorme au niveau des bureaux d’immigration à travers le pays. Les téléphones des haïtiens vivant aux USA grésillent à longueur de journée à cause des coups de fil des haïtiens de l’intérieur à la recherche de sponsors. C’est la ruée vers l’eldorado américain à la recherche d’un mieux-être. 

(iii)               La situation économique du pays à la lumière des grands rendez-vous de Kesner Pharel

Cette fuite des haïtiens à la recherche d’un mieux-être est directement liée à la situation socioéconomique et politique du pays. C’est pourquoi, dans ma dernière chronique, j’avais écrit : « la crise politique et ses dérivées débouchent sur le retour du choléra, la crise de carburant, le blackout, le manque d’accès à l’eau potable, l’aggravation de la situation économique, la vie chère, l’inflation de 47.2% (oct. 22), la récession économique pour la 4e année consécutive où le PIB a encore chuté à (-1.7%) en 2022 ».  La situation s’est encore détériorée en décembre 2022 : « Le taux d’inflation en décembre 2022 par rapport à décembre 2021 a atteint le niveau de 48.3% et s’est rapproché du niveau de 3% (2.9%) en décembre 22 par rapport au mois de novembre 2022, selon le dernier rapport de l’IHSI » a twitté l’économiste Kesner Pharel. Il a conclu son tweet ainsi : « Une détérioration continue du pouvoir d’achat de la majorité des Haïtiens ».

Le budget initial de 2022-2023 de 267.5 Mrds de gourdes tient compte de la situation économique actuelle et propose des solutions en relation avec la sécurité alimentaire (Filet de sécurité sociale, Agriculture, tourisme, etc.). En effet, « De septembre 2022 à février 2023, quelque 19000 personnes sont estimées en catastrophe (phase 5 du cadre intégré de classification de l’insécurité alimentaire ou l’IPC). 18% de la population analysée, soit environ 1,8 million de personnes sont classées en phase 4 de l’IPC (urgence) et 29% (environ 2 900 000 personnes) en phase 3 (crise), soit 48% de la population dans le besoin d’une action urgente. » Selon la Commission Nationale de Sécurité Alimentaire, CNSA, rapportée par DEVHaïti.

Quand on écoute les interviews des grands rendez-vous économiques de Pharel, avec le ministre des Finances, Michel Patrick Boisvert[10], avec le gouverneur de la Banque Centrale, Jean Baden Dubois[11], avec l’éditorialiste du Nouvelliste, Frantz Duval[12], avec le représentant du secteur privé, Pierre Marie Boisson[13], on comprend mieux ce qui s’est passé en matière politique et économique en 2022, et, avec eux, on perçoit mieux ce qui pourrait se passer à l’avenir, en particulier en 2023. A mon humble avis, tout professionnel évoluant en Haïti ou qui s’intéresse à la problématique haïtienne devrait écouter chaque année ces interviews.

3        3.     CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Le 24 février 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie connaitra sa première année. Du train où ça va, cette guerre va durer longtemps. L’année 2023 sera décisive. L’Otan a intérêt à soutenir l’Ukraine pour stopper la Russie. Dans le cas contraire, la Russie n’attendra pas longtemps avant d’annexer une autre ancienne république soviétique. Le monde donc va continuer à subir les conséquences de cette guerre, en particulier l’Ukraine et la Russie, mais aussi l’Occident et notre grand voisin américain, le leader de l’occident. Et la situation catastrophique haïtienne se verra empirée, elle restera le théâtre d’affrontement, au sein de l’ONU, entre la Russie et la Chine d’un côté et les USA, le Canada et la France de l’autre.

En effet, Haïti, qui se débattait avec ses démons de division, ses crises multiformes et multidimensionnelles, aura à subir les conséquences de ce qui se passera dans le monde et surtout aux USA. De plus sur le plan interne, on s’achemine beaucoup plus vers un affrontement entre les protagonistes politiques que vers une entente qui atténuerait les effets négatifs de l’instabilité politique. L’insécurité, qui en est un corolaire, est montée à pic ces derniers jours et semble subir une accélération à l’approche du 7 février 2023.

Je voudrais comme à mes habitudes regarder avec optimisme l’avenir immédiat de mon pays. Du train où ça va, je préfère attendre les deux prochains mois pour voir si les lignes vont bouger. Un diplômât dominicain, C. Gabriel affirme que « 70% du territoire haïtien est contrôlé par les gangs ». Quand on regarde la configuration du pays, en particulier les points clés des routes d’accès à l’ensemble du territoire, on a tendance à lui donner raison, même quand, à l’intérieur des grandes zones, on jouit encore d’une relative liberté.

Je reste persuadé que, et, avec moi, 69% de la population haïtienne, Haïti ne pourra pas sortir de ce bourbier sans un appui musclé de la communauté internationale. Et la solution à la problématique haïtienne passera forcément par une proposition collective haïtienne en termes de programme d’urgence et de long terme appuyée par la communauté internationale. C’est la porte de salut pour Haïti ! Mais quand commencera-t-on?