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lundi 6 juin 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE ?

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET  HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE ?

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

5 JUIN 2022

 

              Dans cette conjoncture mondiale dominée par la guerre en Ukraine et ses conséquences, la petite Haïti patauge dans sa crise multiforme et multidimensionnelle. Le New-York Times (NYT) a remis les projecteurs sur le pays, en soulevant la question de « la dette », de « l’indemnité » ou de «  la rançon de l’Indépendance » et ses répercussions sur son sous-développement, " le seul pays moins avancé de l’Hémisphère occidental"(PMA). De la perle des Antilles en tant que colonie française sous le nom de Saint-Domingue, la petite Haïti  a obtenu  de haute lutte, son indépendance en 1804 comme étant le premier pays nègre du monde. Elle est devenue le paria de la zone des Amériques, en pleine basse-cour de la première superpuissance mondiale, les USA. Une anomalie  eu égard à l’ensemble des pays de l’Amérique du Nord et du Sud, en passant par l’Amérique Centrale et la Caraïbe. D’où le titre de cette 27e chronique relative à la cette interrogation liée au Covid-19,  à l’entame du 4e  mois de  la Guerre en Ukraine et à ces articles du NYT sur la dette, indemnité ou rançon de l’Indépendance : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET  HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE? ».

              Comme d’habitude, on passera en revue la situation au niveau mondial, toujours avec accent sur le covid-19, la guerre  en Ukraine et ses multiples conséquences au niveau mondial. On s’attardera sur la situation haïtienne, avec accent sur la crise politique et sur les révélations du NYT qui pourraient nous ouvrir des opportunités sur l’avenir d’Haïti. On terminera sur des conclusions appropriées.

1.       La situation au niveau mondial

La situation au niveau mondial est, comme on l’a mentionné plus haut, dominée par la guerre en Ukraine et ses répercussions  sur  l’économie mondiale. La guerre en Ukraine fait oublier que le coronavirus est toujours là.

1.1.  Le coronavirus qui mute et la variole du singe qui revient

Le Covid-19 a franchi, au cours de ce mois de mai 2022, la barre symbolique de 1 million de morts aux USA et de plus de 5 millions au niveau mondial. En effet, au 5 juin 2022, les cas de contamination se chiffrent à 531, 714,125 et les cas de mortalité à 6,298, 452 au niveau mondial[1], y inclus les cas de contamination de 30,892 et les cas de mortalité de 835 en Haïti. Le virus ne cesse de muter. Cette fois-ci, on parle d’un nouveau variant  ayant pour nom, Omicron BA-5, découvert au Portugal. On craint une 6e vague dans ce pays à partir de l’automne prochain. En tout cas, l’immunité vaccinale et l’immunité naturelle, ou l’immunité hybride, aident dans la protection contre le virus, ou tout au moins  réduisent ses effets et les cas de mortalité.

Ce qui est triste dans cette histoire, c’est le réveil des virus[2], la variole du singe qui existe en Afrique depuis les années 1950, refait surface. Elle se transmettait d’animal à l’homme dans le passé, et d’humain à l’humain vivant dans une même communauté (transmission interhumaine), surtout dans une même famille où un membre l’avait contracté d’un animal. Maintenant, on la retrouve dans plusieurs pays où les personnes infectées n’ont jamais mis les pieds en Afrique. Elle se retrouve en Europe, en Amérique ou même dans la Caraïbe (transmission interhumaine dans des rapports sexuels entre hommes), et en Haïti où un cas aurait été signalé dans l’Artibonite. 200 cas relevés dans le monde (19 pays infectés dont 7 cas en France) jusqu’à date, c’est peut-être « le sommet de l’iceberg », pour reprendre le mot du directeur de l’OMS. Heureusement, les vaccins pour la variole du singe existent. Toutes ces informations sont occultées par la guerre en Ukraine.

1.2. La guerre en Ukraine, situation à date

La prise de Marioupol est totale. Sur demande du président Volodymyr  Zelensky, le bataillon d’Azov a accepté de se rendre aux Russes  qui ont vite fait de les orienter vers des prisons dans les républiques séparatistes de Dondbass, qui appliquent la peine de mort ; il y a donc un risque que ces prisonniers de guerre soient fusillés à la fin. Dans la chronique précédente[3], On a fait le point sur la situation  en Ukraine. Dans cette  chronique, on parle de l’évolution de la situation avec la concentration de la guerre au niveau de Dondbass dans l’est et le sud-est de l’Ukraine. La 2e ville du pays, Kharkiv, dans le nord-est, a été reprise par l’armée ukrainienne. La Russie a concentré toutes ses forces dans le Dondbass, avance petit à petit et surement. Son objectif actuel c’est la ville de Severodonetsk, occupée à 80%, mais sévèrement détruite.  Actuellement, la Russie contrôle 20% de l’Ukraine et toute une zone stratégique allant de la Crimée aux Républiques séparatistes, en passant par Marioupol. Malgré les moyens mis à disposition  par les USA et  l’Europe, plus de 50 milliards de dollars, prévus et fournis en partie à l’Ukraine par les Américains à date, la situation n'évolue pas trop en faveur de l’Ukraine, tout au moins dans le Dondbass.

Dans le Dondbass, l’armée ukrainienne confronte des difficultés, à cause des problèmes d’approvisionnement en armes et de munitions et aussi en hommes. Il faut noter que la Russie a détruit, à travers l’ensemble de l’Ukraine, et continue de détruire à distance et à l’aide de missiles guidés, des points stratégiques d’approvisionnement : rails, ponts, dépôts de stockage de produits agricoles, de carburants, d’armes ; usines de fabrication ; certains bâtiments de commandement ;  blocage de ports au sud et au sud-est de l’Ukraine, et contrôle de la mer d’Azov et de la mer noire pour empêcher l’exportation de produits alimentaires vers l’extérieur, etc. Par rapport à la livraison d’armes sophistiquées en provenance des USA et d’Europe, Vladimir Putin promet de les détruire et accuse les occidentaux de faire perdurer la guerre et d’augmenter la souffrance du peuple ukrainien, en fournissant des armes à l’Ukraine. Il Faut noter aussi la 6e batterie de sanctions adoptées par l’Union Européenne en relation avec le pétrole russe et autres secteurs de l’économie. Ce qui favorise l’analyse des conséquences de cette guerre, certes en Russie et en Ukraine, et mais aussi et surtout ses répercussions sur l’économie mondiale.  

1.3.  Les conséquences de la guerre sur le monde

L’invasion de l’Ukraine a conforté les relations entre les pays de l’OTAN, et l’Union Européenne. La Finlande et la Suède, membres de l’Union Européenne, décident, face à la menace Russe, d’abandonner leur neutralité de longue date et de rentrer dans l’OTAN. Certes, il y a la résistance de la Turquie, qui, il faut le rappeler, joue sur les deux tableaux Russe et Ukrainien et profite de l’occasion pour régler  ses contentieux avec ces deux pays de la Scandinavie, qui auraient abrité des rebelles kurdes considérés comme des terroristes par le président turque, Erdogan. La Finlande est privée du gaz russe en représailles et la Russie prévoit d’autres mesures, comme « une guerre hybride et totale », selon Serguei Lavrov, le ministre Russe des affaires étrangères, en fonction de l’évolution de la situation.

« La guerre en Ukraine n’est pas mondiale, mais la crise économique, oui ». On estime à 40% la quantité de blé qui transite par la Mer  Noire. Il faut noter aussi d’autres produits agricole comme les huiles de cuisine, le maïs, les 15% de l’engrais en provenance de la Russie. Les sanctions des Occidentaux contre la Russie se retournent aussi contre ces pays et leurs populations. D’où le phénomène d’inflation généralisée (aux USA, en Europe, en Russie, entre 5 et 19%), et la crise économique qui s’installe. On enregistre une augmentation des cours du carburant autour de 120 USD/baril, du blé, avec  des risques d’émeutes de la faim, en Afrique, au Moyen Orient, Yemen, Egypte, Liban, etc. Avec le phénomène de sécheresse au niveau mondial (2/3 de l’Europe, l’Inde, etc.) dû aux changements climatiques, l’année 2023 sera encore plus terrible. Tout cela a des répercussions sur Haïti.

2.       La situation au niveau d’Haïti

La situation au niveau d’Haïti est stationnaire sur le plan politique, si l’on excepte une petite tendance à des pourparlers entre les protagonistes, les efforts de la police nationale d’Haïti (PNH) et du commissaire Muscadin des Nippes face à l’arrogance des gangs, et surtout les articles du New-York Times (NTY) relatifs à la dette, rançon ou indemnité de l’Indépendance, qui entraine encore plus de division entre nous, alors qu’il faudrait s’accorder sur la stratégie pour obtenir réparation de la part  des deux puissances tutrices à la base en grande partie de notre situation actuelle.

2.1. Un semblant d’évolution au niveau politique

Le premier ministre Ariel Henry de l’accord 11 septembre 2021 a étonné tout le monde en se déplaçant pour aller discuter avec Mme Magali Como Denis de l’accord du 30 août 2021 dit de Montana. Cet entretien chez Magali à huit clos a fait couler beaucoup de salive, de diatribes de la part de la plupart des parties prenantes de Montana. Le plus important, les contacts ont été repris, il y a eu échange d’une sorte d’éléments de protocole. Entre temps, un comité  de médiation de la société civile s’est mêlé de la partie pour proposer un consensus plus large que les deux principaux accords dits d’Ariel Henry et de Montana. Ce comité de médiation est  composé de Religions pour la paix-Haïti, de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) et de la Conférence des recteurs et présidents des universités haïtiennes (CORPUHA). Le 31 mai, le comité a fait sortir pour expliquer sa méthodologie de travail et le Nouvelliste de titrer : « Crise, le comité de médiation se dirige vers un troisième accord[4] ». Va-t-on vers une réelle combinaison des accords ou est-ce un épisode de plus de la crise multiforme et multidimensionnelle? Ces discussions ont dominé l’actualité durant une bonne partie du mois de mai 2022 jusqu’à la sortie des articles du NYT, avant d’être détrônées  par d’autres faits d’actualité en relation avec les gangs, les vrais maîtres du pays.

2.2.  L’arrogance des gangs

Malgré les efforts de la PNH, l’arrogance des gangs se fait de plus en plus sentir. Ils continuent de se battre pour des territoires, de kidnapper, d’exiger des rançons faramineuses, de violer, de saisir des biens privés et de tuer de paisibles citoyens et aussi des policiers. Est-ce du terrorisme ou du gangstérisme ? En tout cas, le blocage de la route de Martissant vient de franchir un an, ce 1er juin 2022, les cas de kidnapping sont en augmentation par rapport à l’année dernière. A titre d’exemple, il est signalé une demie douzaines de cas à Duval 24 (Croix-des-Bouquets), du dimanche 29 au lundi 30 mai 2024, des cas non répertoriés par la PNH. Combien de cas de ce genre au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ? Il faut signaler la  reprise des activités du Gang du défunt Odma à Savien, en particulier au niveau de la Petite Rivière de l’Artibonite et au niveau de Carrefour Peye. Il en a été de même  au niveau de Milot dans  le Nord du Pays.

Ce ne sont pas les gangs qui tuent, mais le commissaire

Quant au Département des Nippes sous contrôle du commissaire Muscadin, ce ne sont pas les gangs qui tuent, mais le commissaire qui ordonne de les tuer ou qui les tue, selon une vidéo en circulation. Et le FJKL, un organisme des droits humains, exige la révocation du commissaire et les policiers qui l’accompagnent. Ce qui fait un tollé au niveau de la République et des prises de positions contradictoires. On comprend le message que veut envoyer le commissaire, mais il ne peut pas agir comme les bandits en tant que représentant de la loi. Mais, d’un autre côté, pourquoi les organismes des droits humains ne dénoncent pas les exactions des gangs, tuant des policiers, des civils en toute impunité? Le respect des droits humains incombe-t-il seulement aux responsables de l’Etat ? Ce sont des sujets controversés comme les articles du NTY sur « la rançon de l’indépendance » pour reprendre l’expression de l’ex-président français, François Hollande. 

2.3. Les articles du NYT[5] [6] [7] [8]sur la rançon de l’Indépendance

La question de la rançon de l’indépendance est analysée en profondeur par le NYT. Les faits sont rapportés avec précision, les dates, les acteurs impliqués, le montant de la rançon exigée de la petite Haïti (500 M de francs Or), les paiements effectués par l’Etat Haïtien de 1825 à 1947 (Estimation entre 21 et 115 Mrds d’USD), en principe c’aurait dû être les perdants qui paient, dans le cas d’Haïti, c’est l’inverse. Le président Salomon procéda à la création de la Banque Nationale d’Haïti en 1880, pour liquider la dette et équiper le pays d’infrastructures indispensables. Nad marinad! Cette banque, régie par un conseil d’administration composé de français relevant d’une banque française, Crédit Industriel et commercial (CIC)[9], filiale actuelle du consortium Crédit Mutuel Européen, exigea des commissions très élevées sur toutes les transactions effectuées par l’Etat. Le prêt effectué auprès de la banque française pour rembourser définitivement la dette ne fait que  rendre Haïti plus servile vis-à-vis de la France. « De cette façon, le prêt a contribué à prolonger la servitude financière d’Haïti envers la France. Bien après que les familles d’anciens esclavagistes aient été remboursées, Haïti a continué à payer — cette fois-ci, auprès du CIC ».

Les USA, la puissance montante qui a acheté la Louisiane de la France pour 80 M d’USD, l’équivalent de 15 Etats actuels,  va se mêler de la partie, conformément à la doctrine de Monroe, « l’Amérique aux Américains ». En 1914, à la faveur des turbulences politiques entre Haïtiens, les USA vont procéder à  la prise de la réserve d’or haïtienne de 500,000 USD par un commando américain, et à l’achat  à la France de ce qui reste de la dette/rançon à travers la National City Bank de New York, l’ancêtre de Citigroup d’aujourd’hui.

Il a fallu attendre 2003 pour voir un président Haïtien, en la personne de Jean Bertrand Aristide, réclamer de la France la somme de 21 Mrds d’USD sous forme de « Restitution et Réparation ». Et Aristide sera victime, le 29 février 2004, d’un « coup » selon l’ambassadeur Thierry Burkhard, fomenté par la France et les USA qui s’en défendent par son ambassadeur d’alors James B. Foley. Et il a fallu attendre le passage dans les Antilles Françaises de François Hollande, issu de la gauche française, pour prononcer le mot de « la rançon de l’indépendance » en ce qui a trait à la dette et parler de remboursement vite rectifié par son entourage, en la qualifiant de « dette morale ».

 Comment le NYT explique-t-il la situation d’Haïti  d’aujourd’hui ?

« La corruption chronique des dirigeants du pays constitue sans aucun doute une partie de la réponse. Mais une autre partie se trouve dans des textes tombés dans l’oubli, éparpillés à travers Haïti et la France dans des centres d’archives et des bibliothèques », selon le NYT. En d’autres termes, les deux grandes puissances tutrices, la France coloniale et la superpuissance américaine ont une grande part de responsabilité dans la situation actuelle d’Haïti. Il faudrait des réparations à la petite Haïti, exploitée jusqu’à l’os par ces deux pays devenus amis d’Haïti et essayant hypocritement de la sortir de là. Avec la sortie de ces articles sur la rançon de l’indépendance, c’est une opportunité pour nous de faire la paix entre nous et de nous mettre ensemble pour réclamer des réparations à ces deux puissances. Que faire et comment en tirer profit ?

 

2.3.1.        Que faire et Comment en tirer profit

Haïti a eu  une expérience plutôt fructueuse avec Taïwan en relation avec des ouvrages clés en main.  Il faudrait étendre cette expérience à la France et aux USA qui ont des expertises assez pointues dans plusieurs domaines. Mais, bien avant, comme l’a suggéré l’ex-premier ministre Gérard Latortue[10], il faudrait mettre en place une équipe pluridisciplinaire pour le montage d’un dossier sérieux sur la question de l’indemnité/rançon de l’indépendance en vue de discuter un processus négocié de  réparation pour Haïti. Pour absorber une telle somme (Entre 21 Mrds  et 115 Mrds d’USD), quand on arrive à une entente avec ces deux puissances tutrices sur cette question de réparation, il faudrait principalement mettre l’accent sur les infrastructures susceptibles d’absorber des sommes considérables sur une période de 25 ans  à raison de 4 Mrds d’USD par an. Dans cette chronique, nous faisons certaines suggestions sur les domaines d’infrastructures qui pourraient être rapidement chiffrés par des experts  et faire une différence énorme au moment de la mise en œuvre du  processus de renforcement de développement du pays :

v  En matière de construction de Route, La route périphérique d’Haïti à 4 voies au bord de la mer et au bord de la Frontière avec la République Dominicaine et les axes de pénétration vers les nationales 1, 2, 3,  etc., soit approximativement une longueur développée de 2500 Km ;

v  En matière de voies ferrées : on pourrait accompagner  ces routes de lignes de chemins de fer à grande vitesse traversant le pays du Nord au Sud et des bretelles vers certaines villes de l’intérieur, soit approximativement une longueur de 750 Km, avec des zones de stationnement équipées de complexes commerciaux, de complexes hôteliers, industriels et autres lieux de loisirs;

v  En matière d’agriculture Irriguée : la mise sous irrigation de 70,000 ha de terre, la réhabilitation de 80,000 ha, l’agriculture protégée (agriculture sous serres) ; la construction de barrages de régulation, d’hydroélectricité, de dérivation ;

v  En matière d’électrification du pays, des centrales thermiques, hydro, solaires et éoliennes  tant au niveau urbain que rural ;

v  En matière  de construction d’infrastructures aéroportuaires : transport aérien (4 aéroports et 8 aérogares) et portuaires : transport maritime (9 ports dont 2 post-panamax et 20 débarcadères) ;

v  En matière de  complexes administratifs : 10 complexes administratifs au niveau des chefs-Lieux, 32 complexes administratifs au niveau des arrondissements, 103 complexes administratifs au niveau des communes,  et 572 complexes administratifs et de loisirs au niveau des sections communales ;

v  En matière d’Infrastructures scolaires, universitaires, des écoles, des lycées et des complexes universitaires pour absorber la masse d’écoliers et d’étudiants haïtiens qui vont en République Dominicaine ;

v  En matière d’infrastructures Sanitaires : Des complexes hospitaliers  départementaux, Hôpitaux de référence, centres de santé et dispensaires au niveau des départements, communes et sections communales. 

3.       Conclusions appropriées

La situation au mondial n’est pas du tout rose, la mutation du coronavirus en Omicron BA.5, le réveil des virus comme la variole du singe, la guerre en Ukraine au seuil de son 4e mois qui pourrait  durer beaucoup plus que prévu. La prise de la zone de Dondbass par l’armée russe se fera tôt ou tard, à mon humble avis, et l’Ukraine, aidée par l’Occident en termes d’armes et de munitions, ne jettera pas l’éponge de sitôt, d’autant qu’elle croit fermement que Vladimir Putin vise plus haut et plus loin.  La prise de Dondbass, si elle se fera, ne sera qu’une halte comme pour la Crimée en 2014, avant l’envahissement total de l’Ukraine et d’autres pays de l’ancienne Union Soviétique. Il y a donc  risques d’escalade. Même à ce stade, le monde souffre déjà des conséquences de cette guerre sur l’économie mondiale, en provoquant une pénurie de denrées alimentaires, le prix du blé a pratiquement doublé, le baril de pétrole frôle les 120 USD. L’inflation frappe toutes les économies de 5 à 19% en Europe et aux USA.

En Haïti, c’est la stagflation avec 25.9% d’inflation en mars. Très certainement plus grave encore aujourd’hui. La situation  bouge un tout petit peu sur le plan politique. Va –t-on vers un 3e accord avec le Comité de Médiation? Est-ce une manœuvre liée au Sommet des Amériques auquel  participera le PM Ariel Henry ? Ce serait criminel de sa part. Le peuple Haïtien qui subit le terrorisme à outrance des gangs, a trop faim pour « japper ».  En effet, « Le coût nominal moyen du panier alimentaire, en Avril 2022 se situe autour de 3,209 gourdes par personne par mois, soit 16,045 gourdes pour une famille de 5 personnes, contre 3,016 gourdes en Mars 2022, soit respectivement une augmentation de 6% en rythme mensuel et une augmentation de 52% en rythme annuel. Selon les normes SPHERES qui fixe le nombre de kilocalories minimum à 2,100 kcal, le coût nominal moyen du panier alimentaire du mois d’Avril 2022 est de 3,604 gourdes par mois soit 18,018 gourdes pour une famille de 5 personnes ». Bulletin CNSA/MARNDR. Avec près de 60% de la population vivant avec  moins de 1USD/jour, c’est tout simplement catastrophique.

Il est donc urgent de trouver un compromis entre nous. Un accord politique pour gérer au mieux la transition avec un gouvernement de consensus serait fantastique : (i) lutter contre les gangs et rétablir la sécurité ; (ii) se mettre d’accord sur les éléments fondamentaux de la transition, comme jeter les bases du nouveau système, ce qui veut dire nouvelle constitution ou adaptation de celle de 1987 par consensus, la mise en place d’un conseil électoral provisoire, l’évaluation du système électoral, la mise en place d’un programme de fonctionnement et d’investissement, l’initiation des processus pour aboutir à des procès équitables pour l’assassinat du président Moïse, de Me Dorval et les autres cas se retrouvant dans tous les accords, la constitution d’une équipe pluridisciplinaire sur le dossier de réparation de l’indemnité de l’Indépendance ; (iii) organiser des consultations populaires pour l’adoption de la constitution ; (iv) Organiser les élections générales dans le pays sous l’égide de la constitution adoptée ; (v) Remettre le pouvoir aux élus le 1er Octobre 2023, le jour de l’ouverture de la nouvelle année fiscale.