COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE
DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION,
ET HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE,
QUE FAIRE ?
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
5 JUIN 2022
Dans cette conjoncture mondiale dominée par la
guerre en Ukraine et ses conséquences, la petite Haïti patauge dans sa crise
multiforme et multidimensionnelle. Le New-York Times (NYT) a remis les
projecteurs sur le pays, en soulevant la question de « la dette », de
« l’indemnité » ou de « la rançon de l’Indépendance » et ses
répercussions sur son sous-développement, " le seul pays moins avancé de
l’Hémisphère occidental"(PMA). De la perle des Antilles en tant que colonie
française sous le nom de Saint-Domingue, la petite Haïti a obtenu de haute lutte, son indépendance en 1804 comme
étant le premier pays nègre du monde. Elle est devenue le paria de la zone des
Amériques, en pleine basse-cour de la première superpuissance mondiale, les
USA. Une anomalie eu égard à l’ensemble des pays de l’Amérique du Nord et
du Sud, en passant par l’Amérique Centrale et la Caraïbe. D’où le titre de cette 27e chronique relative à la
cette interrogation liée au Covid-19, à
l’entame du 4e mois de la Guerre en Ukraine et à ces articles du NYT
sur la dette, indemnité ou rançon de l’Indépendance : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS
(27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE? ».
Comme d’habitude, on passera en revue la
situation au niveau mondial, toujours avec accent sur le covid-19, la
guerre en Ukraine et ses multiples
conséquences au niveau mondial. On s’attardera sur la situation haïtienne, avec
accent sur la crise politique et sur les révélations du NYT qui pourraient nous
ouvrir des opportunités sur l’avenir d’Haïti. On terminera sur des conclusions
appropriées.
1.
La situation au niveau mondial
La situation au niveau mondial est,
comme on l’a mentionné plus haut, dominée par la guerre en Ukraine et ses
répercussions sur l’économie mondiale. La guerre en Ukraine
fait oublier que le coronavirus est toujours là.
1.1. Le coronavirus qui mute et la variole du
singe qui revient
Le Covid-19 a franchi, au cours de
ce mois de mai 2022, la barre symbolique de 1 million de morts aux USA et de
plus de 5 millions au niveau mondial. En effet, au 5 juin 2022, les cas de contamination
se chiffrent à 531, 714,125 et les
cas de mortalité à 6,298, 452 au
niveau mondial[1], y
inclus les cas de contamination de 30,892
et les cas de mortalité de 835 en
Haïti. Le virus ne cesse de muter. Cette fois-ci, on parle d’un nouveau variant
ayant pour nom, Omicron BA-5, découvert
au Portugal. On craint une 6e vague dans ce pays à partir de
l’automne prochain. En tout cas, l’immunité vaccinale et l’immunité naturelle,
ou l’immunité hybride, aident dans la protection contre le virus, ou tout au
moins réduisent ses effets et les cas de
mortalité.
Ce qui est triste dans cette
histoire, c’est le réveil des virus[2],
la variole du singe qui existe en Afrique depuis les années 1950, refait
surface. Elle se transmettait d’animal à l’homme dans le passé, et d’humain à
l’humain vivant dans une même communauté (transmission interhumaine), surtout
dans une même famille où un membre l’avait contracté d’un animal. Maintenant,
on la retrouve dans plusieurs pays où les personnes infectées n’ont jamais mis
les pieds en Afrique. Elle se retrouve en Europe, en Amérique ou même dans la
Caraïbe (transmission interhumaine dans des rapports sexuels entre hommes), et en
Haïti où un cas aurait été signalé dans l’Artibonite. 200 cas relevés dans le
monde (19 pays infectés dont 7 cas en France) jusqu’à date, c’est peut-être « le
sommet de l’iceberg », pour reprendre le mot du directeur de l’OMS.
Heureusement, les vaccins pour la variole du singe existent. Toutes ces
informations sont occultées par la guerre en Ukraine.
1.2. La guerre en Ukraine, situation à
date
La prise de Marioupol est totale.
Sur demande du président Volodymyr
Zelensky, le bataillon d’Azov a accepté de se rendre aux Russes qui ont vite fait de les orienter vers des prisons
dans les républiques séparatistes de Dondbass, qui appliquent la peine de mort ;
il y a donc un risque que ces prisonniers de guerre soient fusillés à la fin.
Dans la chronique précédente[3],
On a fait le point sur la situation en
Ukraine. Dans cette chronique, on parle
de l’évolution de la situation avec la concentration de la guerre au niveau de
Dondbass dans l’est et le sud-est de l’Ukraine. La 2e ville du pays, Kharkiv,
dans le nord-est, a été reprise par l’armée ukrainienne. La Russie a concentré
toutes ses forces dans le Dondbass, avance petit à petit et surement. Son
objectif actuel c’est la ville de Severodonetsk, occupée à 80%, mais sévèrement
détruite. Actuellement, la Russie
contrôle 20% de l’Ukraine et toute une zone stratégique allant de la Crimée aux
Républiques séparatistes, en passant par Marioupol. Malgré les moyens mis à
disposition par les USA et l’Europe,
plus de 50 milliards de dollars, prévus et fournis en partie à l’Ukraine par
les Américains à date, la situation n'évolue pas trop en faveur de
l’Ukraine, tout au moins dans le Dondbass.
Dans le Dondbass, l’armée
ukrainienne confronte des difficultés, à cause des problèmes d’approvisionnement
en armes et de munitions et aussi en hommes. Il faut noter que la Russie a
détruit, à travers l’ensemble de l’Ukraine, et continue de détruire à distance
et à l’aide de missiles guidés, des points stratégiques d’approvisionnement :
rails, ponts, dépôts de stockage de produits agricoles, de carburants, d’armes ;
usines de fabrication ; certains bâtiments de commandement ; blocage de ports au sud et au sud-est de l’Ukraine,
et contrôle de la mer d’Azov et de la mer noire pour empêcher l’exportation de
produits alimentaires vers l’extérieur, etc. Par rapport à la livraison d’armes
sophistiquées en provenance des USA et d’Europe, Vladimir Putin promet de les
détruire et accuse les occidentaux de faire perdurer la guerre et d’augmenter
la souffrance du peuple ukrainien, en fournissant des armes à l’Ukraine. Il
Faut noter aussi la 6e batterie de sanctions adoptées par l’Union Européenne en
relation avec le pétrole russe et autres secteurs de l’économie. Ce qui
favorise l’analyse des conséquences de cette guerre, certes en Russie et en
Ukraine, et mais aussi et surtout ses répercussions sur l’économie mondiale.
1.3. Les conséquences de la guerre sur le monde
L’invasion de l’Ukraine a conforté
les relations entre les pays de l’OTAN, et l’Union Européenne. La Finlande et
la Suède, membres de l’Union Européenne, décident, face à la menace Russe,
d’abandonner leur neutralité de longue date et de rentrer dans l’OTAN. Certes,
il y a la résistance de la Turquie, qui, il faut le rappeler, joue sur les deux
tableaux Russe et Ukrainien et profite de l’occasion pour régler ses contentieux avec ces deux pays de la
Scandinavie, qui auraient abrité des rebelles kurdes considérés comme des
terroristes par le président turque, Erdogan. La Finlande est privée du gaz
russe en représailles et la Russie prévoit d’autres mesures, comme « une
guerre hybride et totale », selon Serguei Lavrov, le ministre Russe des
affaires étrangères, en fonction de l’évolution de la situation.
« La guerre en Ukraine n’est pas mondiale, mais la crise
économique, oui ». On estime à 40% la quantité de blé qui transite par la Mer Noire. Il faut noter aussi d’autres produits
agricole comme les huiles de cuisine, le maïs, les 15% de l’engrais en
provenance de la Russie. Les sanctions des Occidentaux contre la Russie se
retournent aussi contre ces pays et leurs populations. D’où le phénomène d’inflation
généralisée (aux USA, en Europe, en Russie, entre 5 et 19%), et la crise
économique qui s’installe. On enregistre une augmentation des cours du
carburant autour de 120 USD/baril, du blé, avec
des risques d’émeutes de la faim, en Afrique, au Moyen Orient, Yemen,
Egypte, Liban, etc. Avec le phénomène de sécheresse au niveau mondial (2/3 de
l’Europe, l’Inde, etc.) dû aux changements climatiques, l’année 2023 sera
encore plus terrible. Tout cela a des répercussions sur Haïti.
2.
La situation au niveau d’Haïti
La situation au niveau d’Haïti est
stationnaire sur le plan politique, si l’on excepte une petite tendance à des
pourparlers entre les protagonistes, les efforts de la police nationale d’Haïti
(PNH) et du commissaire Muscadin des Nippes face à l’arrogance des gangs, et
surtout les articles du New-York Times (NTY) relatifs à la dette, rançon ou
indemnité de l’Indépendance, qui entraine encore plus de division entre nous,
alors qu’il faudrait s’accorder sur la stratégie pour obtenir réparation de la
part des deux puissances tutrices à la
base en grande partie de notre situation actuelle.
2.1. Un semblant d’évolution au niveau
politique
Le premier ministre Ariel Henry de
l’accord 11 septembre 2021 a étonné tout le monde en se déplaçant pour aller
discuter avec Mme Magali Como Denis de l’accord du 30 août 2021 dit de Montana.
Cet entretien chez Magali à huit clos a fait couler beaucoup de salive, de
diatribes de la part de la plupart des parties prenantes de Montana. Le plus
important, les contacts ont été repris, il y a eu échange d’une sorte
d’éléments de protocole. Entre temps, un comité
de médiation de la société civile s’est mêlé de la partie pour proposer
un consensus plus large que les deux principaux accords dits d’Ariel Henry et
de Montana. Ce
comité de médiation est composé de
Religions pour la paix-Haïti, de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti
(CCIH) et de la Conférence des recteurs et présidents des universités
haïtiennes (CORPUHA). Le 31 mai, le comité a fait sortir pour
expliquer sa méthodologie de travail et le Nouvelliste de titrer : « Crise, le comité de médiation se
dirige vers un troisième accord[4] ». Va-t-on vers une réelle combinaison des accords ou
est-ce un épisode de plus de la crise multiforme et multidimensionnelle? Ces discussions ont dominé l’actualité durant une
bonne partie du mois de mai 2022 jusqu’à la sortie des articles du NYT, avant
d’être détrônées par d’autres faits
d’actualité en relation avec les gangs, les vrais maîtres du pays.
2.2. L’arrogance des gangs
Malgré les efforts de la PNH,
l’arrogance des gangs se fait de plus en plus sentir. Ils continuent de se
battre pour des territoires, de kidnapper, d’exiger des rançons faramineuses,
de violer, de saisir des biens privés et de tuer de paisibles citoyens et aussi
des policiers. Est-ce du terrorisme ou du gangstérisme ? En tout cas, le
blocage de la route de Martissant vient de franchir un an, ce 1er
juin 2022, les cas de kidnapping sont en augmentation par rapport à l’année
dernière. A titre d’exemple, il est signalé une demie douzaines de cas à Duval
24 (Croix-des-Bouquets), du dimanche 29 au lundi 30 mai 2024, des cas non
répertoriés par la PNH. Combien de cas de ce genre au niveau de la zone métropolitaine
de Port-au-Prince ? Il faut signaler la
reprise des activités du Gang du défunt Odma à Savien, en particulier au
niveau de la Petite Rivière de l’Artibonite et au niveau de Carrefour Peye. Il
en a été de même au niveau de Milot dans
le Nord du Pays.
Ce ne sont pas les gangs qui tuent,
mais le commissaire
Quant au Département des Nippes sous
contrôle du commissaire Muscadin, ce ne sont pas les gangs qui tuent, mais le
commissaire qui ordonne de les tuer ou qui les tue, selon une vidéo en
circulation. Et le FJKL, un organisme des droits humains, exige la révocation du
commissaire et les policiers qui l’accompagnent. Ce qui fait un tollé au niveau
de la République et des prises de positions contradictoires. On comprend le
message que veut envoyer le commissaire, mais il ne peut pas agir comme les
bandits en tant que représentant de la loi. Mais, d’un autre côté, pourquoi les
organismes des droits humains ne dénoncent pas les exactions des gangs, tuant
des policiers, des civils en toute impunité? Le respect des droits humains
incombe-t-il seulement aux responsables de l’Etat ? Ce sont des sujets
controversés comme les articles du NTY sur « la
rançon de l’indépendance » pour reprendre l’expression de
l’ex-président français, François Hollande.
2.3. Les articles du NYT[5]
[6]
[7]
[8]sur
la rançon de l’Indépendance
La question de la rançon de
l’indépendance est analysée en profondeur par le NYT. Les faits sont rapportés
avec précision, les dates, les acteurs impliqués, le montant de la rançon
exigée de la petite Haïti (500 M de francs Or), les paiements effectués par
l’Etat Haïtien de 1825 à 1947 (Estimation entre 21 et 115 Mrds d’USD), en
principe c’aurait dû être les perdants qui paient, dans le cas d’Haïti, c’est l’inverse.
Le président Salomon procéda à la création de la Banque Nationale d’Haïti en
1880, pour liquider la dette et équiper le pays d’infrastructures
indispensables. Nad marinad! Cette banque, régie par un conseil d’administration
composé de français relevant d’une banque française, Crédit Industriel et
commercial (CIC)[9],
filiale actuelle du consortium Crédit Mutuel Européen, exigea des commissions
très élevées sur toutes les transactions effectuées par l’Etat. Le prêt
effectué auprès de la banque française pour rembourser définitivement la dette
ne fait que rendre Haïti plus servile
vis-à-vis de la France. « De cette façon, le prêt a contribué à prolonger la
servitude financière d’Haïti envers la France. Bien après que les familles
d’anciens esclavagistes aient été remboursées, Haïti a continué à payer — cette
fois-ci, auprès du CIC ».
Les USA, la puissance montante qui a
acheté la Louisiane de la France pour 80 M d’USD, l’équivalent de 15 Etats
actuels, va se mêler de la partie,
conformément à la doctrine de Monroe, « l’Amérique aux Américains ».
En 1914, à la faveur des turbulences politiques entre Haïtiens, les USA vont
procéder à la prise de la réserve d’or
haïtienne de 500,000 USD par un commando américain, et à l’achat à la France de ce qui reste de la dette/rançon
à travers la National City Bank de New York, l’ancêtre de Citigroup d’aujourd’hui.
Il a fallu attendre 2003 pour voir
un président Haïtien, en la personne de Jean Bertrand Aristide, réclamer de la
France la somme de 21 Mrds d’USD sous forme de « Restitution et Réparation ».
Et Aristide sera victime, le 29 février 2004, d’un « coup » selon
l’ambassadeur Thierry Burkhard, fomenté par la France et les USA qui s’en
défendent par son ambassadeur d’alors James B. Foley. Et il a fallu attendre le
passage dans les Antilles Françaises de François Hollande, issu de la gauche
française, pour prononcer le mot de « la
rançon de l’indépendance » en ce qui a trait à la dette et parler de
remboursement vite rectifié par son entourage, en la qualifiant de « dette morale ».
Comment le NYT explique-t-il la situation d’Haïti
d’aujourd’hui ?
« La corruption chronique des dirigeants du pays
constitue sans aucun doute une partie de la réponse. Mais une autre partie se
trouve dans des textes tombés dans l’oubli, éparpillés à travers Haïti et la
France dans des centres d’archives et des bibliothèques », selon le NYT. En d’autres termes, les deux grandes
puissances tutrices, la France coloniale et la superpuissance américaine ont
une grande part de responsabilité dans la situation actuelle d’Haïti. Il
faudrait des réparations à la petite Haïti, exploitée jusqu’à l’os par ces deux
pays devenus amis d’Haïti et essayant hypocritement de la sortir de là. Avec la
sortie de ces articles sur la rançon de l’indépendance, c’est une opportunité
pour nous de faire la paix entre nous et de nous mettre ensemble pour réclamer
des réparations à ces deux puissances. Que faire et comment en tirer
profit ?
2.3.1.
Que faire et Comment en tirer profit
Haïti a eu une expérience plutôt fructueuse avec Taïwan
en relation avec des ouvrages clés en main.
Il faudrait étendre cette expérience à la France et aux USA qui ont des expertises
assez pointues dans plusieurs domaines. Mais, bien avant, comme l’a suggéré l’ex-premier
ministre Gérard Latortue[10],
il faudrait mettre en place une équipe pluridisciplinaire pour le montage d’un
dossier sérieux sur la question de l’indemnité/rançon de l’indépendance en vue
de discuter un processus négocié de réparation pour Haïti. Pour absorber une telle
somme (Entre 21 Mrds et 115 Mrds d’USD),
quand on arrive à une entente avec ces deux puissances tutrices sur cette
question de réparation, il faudrait principalement mettre l’accent sur les
infrastructures susceptibles d’absorber des sommes considérables sur une
période de 25 ans à raison de 4 Mrds d’USD
par an. Dans cette chronique, nous faisons certaines suggestions sur les
domaines d’infrastructures qui pourraient être rapidement chiffrés par des
experts et faire une différence énorme
au moment de la mise en œuvre du processus
de renforcement de développement du pays :
v En matière de construction de Route, La route périphérique d’Haïti à 4 voies au
bord de la mer et au bord de la Frontière avec la République Dominicaine et les
axes de pénétration vers les nationales 1, 2, 3, etc., soit approximativement une longueur
développée de 2500 Km ;
v En matière de voies ferrées : on pourrait accompagner ces routes de lignes de chemins de fer à
grande vitesse traversant le pays du Nord au Sud et des bretelles vers
certaines villes de l’intérieur, soit approximativement une longueur de 750 Km,
avec des zones de stationnement équipées de complexes commerciaux, de complexes
hôteliers, industriels et autres lieux de loisirs;
v En matière d’agriculture Irriguée : la mise sous irrigation de 70,000 ha de
terre, la réhabilitation de 80,000 ha, l’agriculture protégée (agriculture sous
serres) ; la construction de barrages de régulation, d’hydroélectricité, de
dérivation ;
v En matière d’électrification du pays, des centrales thermiques, hydro, solaires et
éoliennes tant au niveau urbain que
rural ;
v En matière de construction d’infrastructures
aéroportuaires : transport aérien (4 aéroports et 8 aérogares) et portuaires : transport maritime (9 ports dont 2 post-panamax
et 20 débarcadères) ;
v En matière de complexes
administratifs : 10 complexes administratifs au niveau des chefs-Lieux, 32 complexes
administratifs au niveau des arrondissements, 103 complexes administratifs au
niveau des communes, et 572 complexes
administratifs et de loisirs au niveau des sections communales ;
v En matière d’Infrastructures scolaires, universitaires, des écoles, des lycées et des complexes universitaires pour absorber
la masse d’écoliers et d’étudiants haïtiens qui vont en République
Dominicaine ;
v En matière d’infrastructures Sanitaires : Des complexes hospitaliers départementaux, Hôpitaux de référence, centres de santé et dispensaires au niveau des départements, communes et sections communales.
3. Conclusions appropriées
La situation au mondial n’est pas du
tout rose, la mutation du coronavirus en Omicron BA.5, le réveil des virus
comme la variole du singe, la guerre en Ukraine au seuil de son 4e
mois qui pourrait durer beaucoup plus
que prévu. La prise de la zone de Dondbass par l’armée russe se fera tôt ou
tard, à mon humble avis, et l’Ukraine, aidée par l’Occident en termes d’armes
et de munitions, ne jettera pas l’éponge de sitôt, d’autant qu’elle croit
fermement que Vladimir Putin vise plus haut et plus loin. La prise de Dondbass, si elle se fera, ne sera
qu’une halte comme pour la Crimée en 2014, avant l’envahissement total de
l’Ukraine et d’autres pays de l’ancienne Union Soviétique. Il y a donc risques d’escalade. Même à ce stade, le monde
souffre déjà des conséquences de cette guerre sur l’économie mondiale, en
provoquant une pénurie de denrées alimentaires, le prix du blé a pratiquement
doublé, le baril de pétrole frôle les 120 USD. L’inflation frappe toutes les
économies de 5 à 19% en Europe et aux USA.
En Haïti, c’est la stagflation avec
25.9% d’inflation en mars. Très certainement plus grave encore aujourd’hui. La situation
bouge un tout petit peu sur le plan
politique. Va –t-on vers un 3e accord avec le Comité de Médiation?
Est-ce une manœuvre liée au Sommet des Amériques auquel participera le PM Ariel Henry ? Ce serait
criminel de sa part. Le peuple Haïtien qui subit le terrorisme à outrance des
gangs, a trop faim pour « japper ». En effet, « Le
coût nominal moyen du panier alimentaire, en Avril 2022 se situe autour de
3,209 gourdes par personne par mois, soit 16,045 gourdes pour une famille de 5
personnes, contre 3,016 gourdes en Mars 2022, soit respectivement une
augmentation de 6% en rythme mensuel et une augmentation de 52% en rythme
annuel. Selon les normes SPHERES qui fixe le nombre de kilocalories minimum à
2,100 kcal, le coût nominal moyen du panier alimentaire du mois d’Avril 2022
est de 3,604 gourdes par mois soit 18,018 gourdes pour une famille de 5
personnes ». Bulletin CNSA/MARNDR. Avec près de 60% de la population vivant
avec moins de 1USD/jour, c’est tout
simplement catastrophique.
Il est donc urgent de trouver un
compromis entre nous. Un accord politique pour gérer au mieux la transition
avec un gouvernement de consensus serait fantastique : (i) lutter contre
les gangs et rétablir la sécurité ; (ii) se mettre d’accord sur les
éléments fondamentaux de la transition, comme jeter les bases du nouveau
système, ce qui veut dire nouvelle constitution ou adaptation de celle de 1987
par consensus, la mise en place d’un conseil électoral provisoire, l’évaluation
du système électoral, la mise en place d’un programme de fonctionnement et d’investissement,
l’initiation des processus pour aboutir à des procès équitables pour l’assassinat
du président Moïse, de Me Dorval et les autres cas se retrouvant dans tous les
accords, la constitution d’une équipe pluridisciplinaire sur le dossier de
réparation de l’indemnité de l’Indépendance ; (iii) organiser des
consultations populaires pour l’adoption de la constitution ; (iv)
Organiser les élections générales dans le pays sous l’égide de la constitution
adoptée ; (v) Remettre le pouvoir aux élus le 1er Octobre 2023,
le jour de l’ouverture de la nouvelle année fiscale.
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