COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE
DES CHEMINS (14), CRISE POLITIQUE, KINDNAPPIING, RENFORCER LE CAPITAL HUMAIN EN
HAITI
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
30 AVRIL 2021, REVU, CORRIGE ET AUGMENTE 1er MAI 2021
C’est ma 14e chronique
mensuelle consacrée à cette thématique, « Covid-19 : Haïti et le
monde à la croisée des chemins ». Je ne sais pas combien de mes chroniques
qui ont été consacrées à la crise politique haïtienne depuis 2000. Depuis 2004,
je ne sais pas combien de chroniques où j’ai fait un clin d’œil au kidnapping.
Depuis mi-Décembre 2019, le kidnapping revient constamment dans mes chroniques
et domine l’actualité en Haïti. Quant au capital humain, le 1er des six capitaux (humain, socioculturel,
environnemental, infrastructurel, économique/financier et
politique/gouvernance), cette thématique est l’élément-clé de l’approche
hexagonale[1]
développée par la FONHDILAC (Fondation Haïtienne pour le Développement Intégral
Latino-Américain et Caribéen). « L’objectif de la Fondation est de
contribuer au développement intégrale d’Haïti dans le contexte Latino-Américain et Caribéen (LAC) ».
L’approche hexagonale sert de guide aux membres de la fondation dont j’ai été
le 1er président en l’année 2000. Selon cette approche, l’humain est
le tenant et l’aboutissant de tout processus de développement. C’est en m’y
inspirant que j’ai terminé ma dernière chronique, en formulant le vœu de nous
voir nous mettre ensemble pour construire une nouvelle Haïti et produire, dans
le cadre d’un accord de 25 ans, une masse critique de gens compétents à l’image
de Dr Pape[2].
Le fait par le Group Croissance de choisir le thème « Renforcer le
capital humain en Haïti dans le contexte post-covid » pour le 11e
Sommet de la Finance, me pousse à en faire le titre principal de ma chronique
du mois d’Avril 21.
Avant de nous attarder sur le renforcement du capital humain en Haïti, il sera utile de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe au niveau mondial en termes de coronavirus, de passer en revue les 100 jours du Président Biden aux USA, d’analyser la crise haïtienne en mettant l’accent sur le kidnapping, en passant à pieds joints sur certains autres aspects dominants de la crise, et de dégager certaines perspectives en termes de la nécessité de l’incontournable stabilité politique et du renforcement du capital humain en Haïti à la lumière du 11e Sommet de la Finance du Group Croissance et de la 6e édition de la Fintech.
LA SITUATION AU NIVEAU
MONDIAL, EN PARTICULIER AUX USA
Le coronavirus au niveau mondial accuse
149,718,851 cas de confirmation, 3,153,418 cas de
mortalité, et 86,843,039 cas de
récupération, en date du 29 Avril 2021[3]. Les USA sont toujours en
1ere position en dépit de la reprise d’une vie presque normale, avec
200 M de vaccinés ; l’Inde passe en 2e position ; le
Brésil régresse en 3e position malgré environ 400,000 cas de
mortalité ; la France demeure en 4e position ; la Turquie
passe en 5e position par rapport à la Russie 6e position.
Le cas particulier d’Haïti se traduit par seulement 13,017 cas de
contamination, 254 cas de mortalité et 12,143 cas de récupération.
Le cas de l’Inde
Le cas de l’Inde mérite qu’on s’y attarde un peu. La
population de l’Inde est de 1,390,790,274
milliards de personnes. En pleine 2e vague, l’Inde a enregistré 354,000
cas de contamination en 24 h, durant la dernière semaine du mois d’Avril 21, et
les hôpitaux sont débordés. Cette situation découle d’une certaine relâche
après la première vague, du non-respect des mesures barrières. A titre d’exemples :
la campagne politique pour les élections régionales, les mariages. A la fin de
la 1e vague, le FMI avait même prévu une reprise économique à 12%
pour 2021. Ce qui a expliqué en partie cette relâche. Et puis, est arrivée la 2e
vague avec le variant indien. La situation a basculé
dans certaines régions en Inde
où, à New Delhi, ils sont obligés de bruler les cadavres. Cela est dû à la
crise du système de santé privé, conçu en grande partie pour la classe moyenne
au détriment de la masse. Le cas de l’Inde pourrait être transposé à d’autres
pays. Ce qui pourrait déboucher, surtout en Afrique ou en Haïti, sur une sorte
de tsunami de covid-19, en cas d’une autre vague avec de nouveaux variants plus
contagieux et moins connus.
La particularité américaine[4]
Certes en matière de covid-19, les USA sont toujours en tête, avec 32,230,809 cas de contamination et 574,330 cas de mortalité. Toutefois, la
marche forcée imposée par Biden depuis une centaine de jours à la gestion du pays, tant sur le plan interne qu'externe, se traduit par des résultats spectaculaires. Ce sont ces résultats
qu’il a exposés devant le Congrès. Il a signalé, au début de sa prise parole,
la présence historique de deux femmes derrière lui, la vice-présidente Kamala Harris et la
représentante Nancy Pelosi, deux femmes dans l’ordre de succession en cas
d’empêchement du président selon la constitution américaine. Tout un symbole
dans la lutte des femmes aux USA.
Sur le
plan interne, Il a égrené ces résultats devant l’assistance, environ 200 M de
personnes vaccinées, 1,300,000 emplois créés, 160 M de chèques de 1400 USD
distribués dans le cadre du plan de relance (Stimulus plan) de 1900 Mrds d’USD.
Il a cité, en ce qui a trait à son pays, la projection de 6% de croissance du FMI pour 2021.
Sur le plan externe, il a envoyé des signaux
clairs, en adoptant une posture ferme par rapport à la Russie, la Chine et
l’Iran, en réintégrant l’accord de Paris sur l’environnement, l’OMC, l’accord
Iranien sur le nucléaire. Il a maintenu les troupes américaines en alerte en
Indo-Pacifique et en Europe, « non pas pour entrer en conflit mais pour le
prévenir », précise-t-il lors de son premier « état de l’union »
face au Congrès, le 28 Avril 2021.
Sa vision
de long terme est exposée dans un plan de 2,900 Mrds d’USD, axé sur
l’infrastructure, les technologies (intelligences artificielles et autres) et
l’éducation (renforcer le capital humain), et qui vise, entre autres, à
dépasser le niveau de compétitivité actuelle et à maintenir l’avance américaine sur la
Chine. Ce plan sera financé par une augmentation d’impôt sur les riches. « Il est temps pour que les
riches payent une juste part », ce qui a soulevé un tonnerre
d’applaudissements des démocrates et un silence de cimetière de la part des
républicains. A noter que le plan global avoisine 6000 Mrds d’USD.
C’est une sorte de new deal à la manière de Roosevelt, une nette rupture par rapport au trumpisme (normal) et surtout par rapport au reaganisme, étape novatrice, que même Clinton et Obama n’ont pas osé franchir. Il a donc donné un coup de barre à gauche malgré le côté centriste de sa longue carrière politique. Il a aussi parlé de beaucoup d’autres choses, dont le contrôle des armes, la réforme de la police à partir d’une loi qu’il aimerait présenter le mois prochain marquant l’anniversaire de l’assassinat de Georges Floyd. Toute cette politique (approuvée par 64% des américains) aura des répercussions positives sur le monde entier, en particulier sur Haïti.
LA SITUATION AU NIVEAU
D’HAITI
La situation d’Haïti est des plus
critiques. On dirait une mort lente voulue par ses filles et fils. La bataille
politique se fait au détriment du peuple et du pays. C’est l’exacerbation de la
bataille des clans au détriment du pays. C’est le règne de l’insécurité :
le kidnapping fait rage ; l’économie périclite ; l’insécurité
alimentaire est entrée dans sa phase d’urgence (+ de 4.4 M de personnes).
La situation politique : kidnapping,
insécurité
La situation politique est toujours
dominée par cette instabilité politique liée à la polarisation en dépit de la
tentative de « Religions pour la Paix » de trouver un accord
politique, vite déchantée sous la pression de l’opposition politique ;
cette dernière tentative pourrait sonner le glas de cette entité en Haïti. Au
niveau de l’instabilité gouvernementale, le Premier Ministre (PM) Jouthe a
donné sa démission au Pdt Moïse et a été remplacé ad intérim par le Ministre
des Affaires étrangères, Dr Claude Joseph, le 6e PM de cette
présidence, qui conserve son poste au MAE ; tandis le Ministre de
l’économie et des Finances (MEF), Patrick Boisvert assure ad intérim le poste
de Ministre de la Planification et de la coopération Externe (MPCE) ; il
en est de même du ministre des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE), Gonzague
Day, qui assure l’intérim au ministère
de l’intérieur et des collectivités Territoriales (MICT).
Par rapport au phénomène de kidnapping, politisé à outrance par nos
politiciens, on a enregistré 50 cas en
Janvier, 65 cas en Février et 27 cas en
Mars. Pour le mois d’Avril 21, les informations ne sont pas encore disponibles.
Quand on essaie de dénombrer les divers cas rapportés journellement par les
médias de toutes catégories, depuis le 1er jour du mois jusqu’à date,
on devient vraiment inquiet, tellement l’arrogance des kidnappeurs défie
l’entendement et les forces de l’ordre, et continue d’exiger des rançons
faramineuses en USD. Ceux de Grand Ravine, de Village de Dieu, de
Croix-des-Bouquets, et de Cité Soleil opèrent au vu et au su de tout le monde,
dans la rue, à la maison, kidnapping d’individus et de groupes d’individus de
toutes catégories sociales (4 étudiants, 2 policiers, 3 chauffeurs, passagers, 2
docteurs, 2 infirmières tuées, 1 CASEC, 1 entrepreneur dans le secteur
pétrolier), de toutes confessions religieuses (franc Maçon, pasteurs, prêtres,
sœurs, fidèles, 20 personnes). L'
Dans un autre registre, ils ont pris des
véhicules bondés de passagers, à Grand Ravine, à Croix-des-Bouquets, à Cité
Soleil, et tiré sur un véhicule de transport, au moins 6 morts. Un homme
d’affaire a été pris en chasse par des motards et tué au niveau de Canapé vert.
Et, à chaque fois, les réactions de la population se font sentir au niveau de
la rue (krazebrize, barricades, incendies de véhicules des passants, de l’Etat).
A Petit-Goâve, la population a érigé un mur en maçonnerie sur la Nationale No 2
pour exiger la libération du CASEC, paralysant par ainsi trois départements. Un
peu plus tôt, mi-avril, les bandits de Grand Ravine et de Village de Dieu
avaient pris d’assaut la Nationale No 2, au niveau de Martissant, après avoir forcé
les forces de l’ordre à vider les lieux. A Delmas, la population a incendié un corbillard
et bloqué les rues. A Lascohobas, les manifestants ont paralysé la circulation sur la route
internationale Belladère-Mirebalais, pour exiger la libération des 3 jeunes
kidnappés, à Croix-des-Bouquets, par 400 Mawozo, qui vient de les libérer ainsi
que les 5 autres religieux et le laïc, qui étaient encore en leur possession sur les 10 personnes
enlevées spectaculairement depuis près d’une quinzaine de jours. Il en a été de
même, à l’Avenue Pouplard, Port-au-Prince, pour exiger la libération de
l’ex-commissaire de police, ex-commandant du département du centre, Manuel
Gaston Orival, enlevé chez lui, le 27 Avril dans la soirée, et libéré le 29
Avril.
Il faut ajouter à tout cela, les
accidents de circulation causant la mort de temps à autre, dont le fameuse
collision entre deux véhicules de transport, avec un bilan de 21 morts, 30
blessés, selon Stop Accident, rapporté par HPM.TV. Selon le juge de paix de
l’Arcahaie, le bilan serait de 14 morts. A ce qu’il parait, les autres
personnes sont décédées en cours de route vers les hôpitaux. Il faut noter que
le service de circulation n’existe que de nom et les routes ne sont pas
contrôlées ainsi que les véhicules. Ces genres d’accidents sont monnaie
courante en Haïti.
Une situation d’urgence humanitaire
La situation économique est des plus
terribles. La majorité de la population n’arrive pas à manger à sa fin. Le
pouvoir d’achat s’amenuise de jour en jour, avec la dégringolade de la gourde
par rapport au dollar, 85.19 G pour 1 USD à l’achat et 87.75, selon le taux de
référence de la Banque de la République d’Haïti (BRH), et 95-97 G pour 1 USD au
marché parallèle. La vie chère s’installe, la faim également. Une situation
d’urgence humanitaire!
On comprend que, dans ces
conditions, les secteurs, Santé et éducation, traversés par des turbulences
politiques, docteurs, infirmières et personnel de santé en grève ou empêchés,
étudiants, écoliers, professeurs du secteur éducatif instrumentalisés
(manifestations de rue), sont très fortement perturbés. Depuis le phénomène de
paylok (2019), la situation d’instabilité politique, le Covid-19, le
kidnapping, les pertes de jours de classe (2020,2021) qui en découlent,
agissent considérablement et négativement sur ces secteurs et sur le capital
humain.
11E
SOMMET DE LA FINANCE : RENFORCER LE CAPITAL HUMAIN
C’est
dans cette ambiance délétère, dominée par le kidnapping et ses conséquences
fâcheuses sur la vie quotidienne du peuple, que s’est déroulé, du 13 au 15
Avril 21, le 11e sommet de la finance sous le thème : Renforcer le Capital Humain dans le
contexte post-covid-19. Le thème est vraiment approprié.
Le principal organisateur de cet
événement annuel, qui a obtenu le prix de l’événement Online l’année dernière,
le président du « Group Croissance », Kesner Pharel a su nous
mettre dans l’ambiance dans ses propos d’introduction. Il nous a rappelé que
cet événement totalement Online cette année, a eu une version 1.0 en
présentiel, en 2010, juste après le tremblement de terre de 2010, fortement
appuyée par la BRH, a dû innover pour s’adapter à la nouvelle conjoncture liée
au COVID-19, et s’est transformé en une version 2.0, Online, en s’appuyant sur la BRH, Show Carel là, et PROFIN.TV. Il s’est
déroulé simultanément sur 2 plateformes, celle de la BRH en relation avec la
Macroéconomie et le développement, et celle de PROFIN en relation avec la microéconomie,
l’entreprenariat et la finance. Les sous-thèmes principaux sont naturellement
la Santé, l’éducation et la protection sociale, éléments fondamentaux du renforcement du capital humain.
La crise étant d’abord sanitaire
avant d’être économique, heureusement pas encore financière, il est donc tout
indiqué d’honorer cette année les docteurs Pape et Paul Farmer, les deux sommités
mondiales (haïtiens d’origine et « d’adoption ») qui contribuent à sa
résolution. Pharel croit que, pour sortir de cette crise, il faut en premier
lieu la stabilité politique, connecter la chaine de l’offre comme le font les
dominicains, réaliser des partenariats au niveau de la région, sortir du niveau
d’assemblage pour aller vers les produits électroniques, microprocesseurs en
nette demande aux USA, vers des produits médicaux (Pourquoi pas un cluster
médical au niveau de la zone de Mirebalais où il existe déjà un hôpital de
grand renom ? Interview avec Dr Farmer), chercher comment mettre de la
valeur ajoutée, d’où la nécessité de renforcer le capital humain haïtien
(augmentation de la productivité et de la compétitivité pour pallier le retard
dû au « peyilok » et au covid). Ce qui nous ramène aux trois
piliers : Santé, éducation et protection sociale. Car même avec « une
croissance de 10% du PIB, une bonne partie de la population ne sera pas touchée
au bas de la pyramide haïtienne », a-t-il conclu.
Durant 24 h sur une période de trois
jours, les 27 interventions (discours +panels), 15 sur la plateforme BRH et 12
sur la plateforme PROFIN, vont s’atteler à suivre les lignes directrices
tracées par PHAREL, avec quelques nuances prêtes.
Prenons le discours du Gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois. Il a expliqué que la BRH, pour faire face à la conjoncture et projeter l’avenir, a adopté toute une panoplie de mesures et d’actions, la stratégie d’inclusion financière, l’éducation financière ; fourni des réponses conjoncturelles tout en visant les réponses structurelles ; procédé à la modernisation du système financier, coopératives d’épargnes et de crédits, fonds de soutien aux coopératives (100 M de G contribution de la BRH) ; pris des lois et des circulaires à caractère économique, dont de nouveaux produits financiers pour la population, la loi sur le bureau de crédit, sur les nouveaux billets de 2500 G, et 5000 G, la modernisation du système de crédit, la gourde digitale, la modernisation du système de paiement, l’interopérabilité, les lignes directrices pour les FINTECH, la modernisation de l’écosystème de la politique monétaire, les obligations corporatives, la titrisation immobilière et d’autres dettes (résidence à bon marché, programme 10,10, 20, soit 10% de down et 10% d’intérêt sur 20 ans), et donné accès aux crédits aux petites et moyennes entreprises.
Selon le gouverneur, le capital humain constitue l’épine dorsale de toute politique de croissance et de création d’emploi, d’où des programmes de bourses (ambassade de France, bourse d’excellence, des partenariats avec des universités haïtiennes, etc. Par rapport aux lois de finances haïtiennes, il a constaté, en fonction des pourcentages accordés au secteur éducation, que le renforcement du capital humain n’a jamais été une vraie préoccupation pour nos dirigeants. L’éducation coute cher, mais constatons le prix que nous payons pour l’ignorance. « Le capital humain est incontournable pour la réalisation de grands objectifs », c’est sa principale conclusion si l’on veut déboucher sur cette nouvelle Haïti.
Je ne reviens pas sur les propos du
responsable de PROFIN, Robert Paret Jr, sur ceux du Dr Paul Latortue en relation avec l’université (1% du budget),
«former du capital humain pour le développement : quel rôle pour les
universités haïtiennes ? », et
sur ceux du panel, éducation entrepreneuriale et financière : Quel
modèle d’école pour former du capital humain adapté au 21e
siècle ? Si je me mets à résumer l’ensemble des thématiques du 11e
Sommet, il me faudrait écrire un livre.
C’est pourquoi, je recommande de
revivre les panels et les présentations de ce 11e événement sur la
finance du Group Croissance et de ses partenaires. Revivre ces panels et
présentations, c’est une forme de renforcement du capital humain. On en apprend tellement que
cela équivaudrait à une formation continue d’un trimestre. En tout cas, c’est mon avis. A
vous d’en profiter et de faire votre propre opinion. Revivez donc les Panels et Présentations de la 11ème
Sommet de la Finance[5]
et de la 6ème édition de la Fintech[6],
et vous ne le regretterez pas.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
L’exacerbation de la polarisation politique autour du référendum, des élections, du départ forcé du pdt Moïse occulte tout le reste. Une frange de l’opposition opte pour un départ négocié, l’autre frange ne pense qu’à la mobilisation populaire, le lâchage du Pdt Moïse par les américains et la communauté internationale, pour forcer son départ; en ce sens, cette frange projette 7 jours de manifestations à partir du 1er Mai. Quant au pouvoir en place, il organise au Cap-Haïtien la foire traditionnelle de l'agriculture et de l'artisanat, met à la disposition de la Centrale électrique de Ste Philomene 10.8 MW (moteurs sur place et non encore opérationnels), et procédera, le 1er Mai, à l'inauguration du Barrage Marion, son projet-phare multifonction: 20 M de m3 d'eau stockés annuellement, 3000 ha en attendant, station d'eau potable pour les populations avoisinantes (en cours), usine hydroélectrique de 200 Kw (prévue), pêche/aquaculture et tourisme (projection).
En attendant, la situation économique se dégrade. Le pays fonctionne au ralenti, surtout au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, avec une population abandonnée à elle-même. L’instabilité politique, l’insécurité, le kidnapping et le Covid-19 ont grandement perturbé le fonctionnement normal du pays, en particulier le secteur éducatif. Le capital humain haïtien en a pris un grand coup qui aura des répercussions fâcheuses sur le développement du pays. En comparant la situation d’Haïti par rapport à la République Dominicaine, la Jamaïque et Trinidad, un intervenant au 11e Sommet a fait remarquer que c’est le système éducatif de ces pays qui leur a permis d’avoir un capital humain de qualité, en bonne santé, bien éduqué et compétitif. Et c’est ce qui fait la différence entre ces pays et le nôtre. Il suffit de comparer leur niveau de richesse par rapport à celui de notre pays pour s’en convaincre.
La semaine de la finance axée sur le renforcement du Capital Humain nous indique plusieurs pistes de solutions que nous devrons exploiter à fond. Mais, sans cette stabilité politique, la crise perdurera, et on continuera à s’enfoncer. Pour rattraper le temps perdu, il nous faudra sortir du cycle infernal de la violence liée à cette bataille politique sans grandeur et sans lendemain. Pour sortir la tête de l’eau, le pays a besoin coûte que coûte d’un accord politique, pour garantir cette stabilité politique, « le premier des biens publics », selon le Pdt Moïse, et un plan de 25 ans axé sur les six capitaux, avec accent particulier sur le capital humain, tenant et aboutissant de tout processus de développement. Pour l'accord politique, le pouvoir et l'opposition font appel à l'OEA, même si les objectifs visés sont divergents. C'est déjà cela! Que Dieu bénisse Haïti !!!
[2] JEAN-ROBERT JEAN-NOEL: COVID-19 :
HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (13), CRISE HAITIENNE, CONSTITUTION
1987/AVANT-PROJET DE CONSTITUTION, LA POLARISATION S’ACCENTUE. (jrjean-noel.blogspot.com)
[4] Sources combinées, discours
de Biden, CNN, France 24, HPM.TV