COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE
DES CHEMINS (33). BILAN 2022 ET PERSPECTIVES 2023. LE MONDE : GUERRE EN
UKRAINE (10) ET SES CONSEQUENCES MONDIALES ; HAITI : L’INSTABILITE
POLITIQUE ET L’INSECURITE, DES INCERTITUDES QUI PERDURENT.
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
31 DECEMBRE 2022
Dans mon bilan 2021 et perspectives 2022, intitulé
« de l’année de tous les dangers à
l’année de toutes les incertitudes[1] »,
j’avais fait le tour de la situation haïtienne de la fin de la présidence
de Jovenel Moïse jusqu’à son assassinat, le 7 juillet 2021, pour les 6 premiers
mois de l’année, et pour les 6 derniers mois 2021, j’avais analysé la
gouvernance d’Ariel Henry ou sa non-gouvernance. Pour les perspectives 2022, je
ne voyais que des incertitudes. Je ne m’étais pas trompé. En effet, La guerre
en Ukraine est venue troublée l’ordre mondial avec des conséquences sur
l’économie et la géopolitique mondiales,
avec des répercussions sur la situation sociopolitique et économique d’Haïti.
L’instabilité politique haïtienne, qui s’est empirée depuis l’assassinat du
président Moïse, s’est envenimée et s’est traduite par une descente aux enfers
de l’ensemble du peuple pris dans l’engrenage d’une insécurité globale où tous
les coups sont permis et qui le plonge dans un chaos indescriptible, source de
tous les malheurs du pays. Ces malheurs ont été momentanément atténués, du 20
novembre au 18 décembre 2022, par le Mondial du Qatar gagné aux tirs au but par
l’Argentine contre la France (3-3), après un match épique de 120 minutes, que
Pelé a eu le temps de visionner avant son décès survenu, le 29 décembre 2022, à
l’âge de 82 ans. Qui pis est, toutes les incertitudes, découlant de ce chaos
généralisé haïtien, s’orientent de plus en plus vers d’autres incertitudes
beaucoup plus graves. D’où le titre de
cette 33e chronique, la dernière consacrée au covid-19, « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA
CROISEE DES CHEMINS (33)?. BILAN 2022 ET PERSPECTIVES 2023. LE MONDE :
GUERRE EN UKRAINE ET SES CONSEQUENCES MONDIALES ; HAITI : L’INSTABILITE
POLITIQUE ET L’INSECURITE, DES INCERTITUDES QUI PERDURENT. »
Dans
cette chronique sur le bilan 2022 et perspectives 2023, on passera en revue 1)
la situation au niveau mondial avec accent particulier sur (i) le covid-19, (ii)
la guerre en Ukraine, (iii) ses répercussions sur la situation mondiale ; 2)
on s’attardera sur la situation d’Haïti, avec accent particulier sur : 2.1)
le chaos lié à l’instabilité politique, l’insécurité 2.2.) L’indexation de certains politiciens et des membres du secteur des
affaires impliqués dans le trafic des armes et de la drogue, 2.3.) Les tentatives
de solutions, 2.4) les conséquences du chaos haïtien sur la situation socio-économique.
On achèvera ce bilan en dégageant un certain nombre de conclusions et des
perspectives plutôt sombres pour l’année 2023, mais qu’on voudrait être l’année
de redémarrage du pays Haïtien vers l’Horizon 2054, en tant que « pays
phare du monde », apôtre d’un modèle de démocratie solidaire réduisant
drastiquement les écarts entre les riches et les pauvres.
I.
SITUATION AU NIVEAU MONDIAL
On ne va pas trop s’attarder sur
certains faits qui méritent d’être analysés comme les élections à mi-parcours
aux USA qui ont vu une courte victoire des républicains au Congrès et un
renforcement de la position des démocrates au niveau du Sénat. Biden ne s’en
sort pas si mal d’un point de vue historique. La mort de l’ex-pape Benoit XVI est survenue ce 31 décembre. Trump qui perd de
plus en plus les pédales, accusé d’être responsable du semi échec du parti républicain
aux dernières élections, mais qui se déclare quand même candidat à la
présidentielle de 2024, malgré les multiples dossiers judiciaires en cours le
concernant. Ceci peut-être explique cela. Le célèbre Dr Fauci, rendu encore
plus célèbre par sa lutte contre le Covid-19, a décidé de prendre enfin sa
retraite. Notre grand-m
1.1. Le covid-19 toujours présent mais on
s’y habitue
Depuis 33 chroniques, je parle
systématiquement du Covid-19[2]
ou coronavirus. C’est la dernière fois que j’en parle, sauf s’il y aura des
informations extraordinaires y relatives. La situation se présente ainsi au niveau
mondial : 660,327,746 cas de contamination, 6,690,049 cas de mortalité. Les
USA sont toujours en tête suivis de l’Inde, de la France et de l’Allemagne.
Pour ce qui a trait à Haïti, la situation se présente ainsi : 33,893
cas de contamination et 860 cas de mortalité. Comparativement à l’année
dernière à pareille époque, où Haïti a enregistré 25,985 cas de contamination et 766
cas de mortalité, il y a une augmentation de 7,908 cas de contamination et de
94 cas de mortalité par rapport à 2021. Le covid-19 est donc toujours présent mais on
s’y habitue.
1.2. La guerre en Ukraine[3]
Le 24 décembre 2022 marque le 10e
mois de cette guerre et amorce le 11e. En effet, le 24 février 2022,
la Russie s’est autorisée à envahir l’Ukraine pour une guerre éclair comme en
2008 contre la Géorgie. Au début de la guerre, elle a rasé des villes entières
comme Marioupol et Severodonetsk. Malheureusement, la résistance ukrainienne
enfonce de plus en plus la Russie dans une sorte de bourbier. L’Ukraine qui,
jusque-là, subissait les assauts russes en se défendant du bec et des ongles et
en se préparant à une contre-offensive avec l’aide de l’occident, s’est lancée
dans cette contre-offensive à la fin du mois de juillet 2022.
A date, elle a repris toutes les
grandes villes passées sous contrôle
russe dont la ville de Kharkiv dans le
nord et celle de Kherson dans le sud, et aussi a récupéré plus de 20,000 km2
des territoires dont la plupart font l’objet d’annexions par la Russie suite à
des référendums-bidons. Actuellement, les combats font rage dans le Donbass, la
ligne de front s’étend sur plus de 800 km, avec des pertes énormes des deux
côtés[4],
les ukrainiens parlent de plus de 100,000 morts du côté russe ; selon
d’autres sources, il est comptabilisé entre 70 et 80,000 du côté russe, de plus
de 50,000 du côté ukrainien. Du côté civil, on parle de plus de 120,000 tués
ukrainiens et plus de 200,000 enfants déportés en provenance de la Région de
Kherson. Plus de 7,000,000 d’ukrainiens ont dû se réfugier à l’étranger, en
particulier les femmes, dont la plupart reçoivent le fameux TPS américain sans
dépenser un sou contrairement aux haïtiens qui dépensent plus de 600 USD pour y
avoir accès.
Par rapport à la résilience
ukrainienne, la Russie a dû se rabattre sur des méthodes peu orthodoxes et
condamnables par les lois de la guerre. Elle bombarde à distance les
infrastructures vitales de l’Ukraine, en particulier les centrales électriques,
privant par ainsi plus de 60% d’ukrainiens d’électricité à l’approche de l’hiver
et aussi d’eau potable. La plupart des ukrainiens ont dû recourir à des eaux de
puits, de pluies ou de rivières. C’est une véritable catastrophe humanitaire.
Toute l’Ukraine est constamment sous les missiles et drones russes, causant des
pertes aux infrastructures et aussi en vies humaines.
L’occident a dû aider l’Ukraine en
lui fournissant des matériels anti-missiles et anti-drones. Avec les
nouvelles armes fournies par l’occident, l’Ukraine frappe des objectifs
stratégiques à plus de 500 km à l’intérieur de la Russie, à l’aide
des drones de fabrication russe améliorés par l’Ukraine. C’est l’escalade.
Les pays de l’Occident, avec les américains en
tête, fournissent des armes de plus en plus sophistiquées à l’Ukraine et
mettent des moyens financiers considérables à sa disposition (plus de 50
milliards de dollars). La Russie se préparerait à une contre-offensive sur la
capitale, Kiev, en massant des troupes et des armes en Biélorussie sur la
frontière nord, ce qui oblige l’Ukraine à disperser ses forces pour ne pas être
prise au dépourvu comme au début de la guerre où la Russie était à quelques dizaines de kilomètres de Kiev, avant de battre en retraite en massacrant les
populations ukrainiennes, en laissant des matériels au profit de l’armée
ukrainienne et des prisonniers de guerre.
A noter que l’une des pourvoyeuses d’armes à
l’Ukraine est la Russie qui a abandonné des milliers de matériels lourds (2500
pièces), électroniques et informatiques en se retirant de la zone nord, en
particulier à Kharkiv et à Lyman et un peu moindre à Kherson dans le sud.
1.3. Ses répercussions sur le monde
Cette guerre n’affecte pas seulement
la Russie et l’Ukraine. L’Occident a pris une série de sanctions contre la
Russie pour cette agression dont un 9e train de sanctions le 16
décembre 2022. Ces sanctions frappent de plein fouet l’économie russe, mais
elles ont des contrecoups sur l’économie mondiale, en particulier sur l’Europe.
Elles ont des effets sociopolitiques, économiques et géopolitiques. Il en
résulte des visions beaucoup plus marquées, de nouvelles dispositions de jeux
d’alliances (Occident vs BRICS, G7, G20), et des crises à n’en plus finir, la crise alimentaire, la crise énergétique,
la crise économique dont le principal indicateur demeure l’inflation
généralisée, la crise financière, le yo-yo des principaux marchés boursiers
mondiaux. Selon les économistes, la récession mondiale sera terrible. Et Haïti
en donne le ton avec sa 4e année consécutive de récession.
II.
SITUATION AU NIVEAU D’HAITI
2.1. Le chaos, l’instabilité politique et
l’insécurité généralisée
En ce qui concerne Haïti, il ne
saurait être autrement. Le pays est en crise depuis des décennies. La crise
globale haïtienne est multiforme et multidimensionnelle. Les élites haïtiennes
n’ont pas pu bien administrer la transition
de la dictature au processus de démocratisation du pays. En dotant le pays d’une constitution
exclusiviste (art.291 et autres contre la diaspora), elles ont renforcé la
mentalité de division de l’haïtien. Faute d’un travail éducatif en profondeur,
le peuple a confondu la licence avec la démocratie, la majorité avec l’unanimité,
les devoirs avec les droits, etc. Ce qui a conduit le pays dans la profondeur
du chaos actuel.
Ce chaos, qui est le summum de l’instabilité
politique, se traduit par cette insécurité globale et cette impunité qui fait
croire à la majorité des haïtiens, en particulier les élites politiques qu’elles
sont des intouchables et peuvent se permettre un langage violent et développer
des stratégies de violences dont « le Krazebrize » pour accéder au
pouvoir. D’où l’insécurité globale et chronique que vit le pays depuis la chute de
la dictature des Duvalier jusqu’à date où elle a atteint le sommet de la
cruauté et de l’inhumanité.
Les gangs, qui étaient à la solde
des secteurs politiques (pouvoirs et oppositions) et des secteurs d’affaires, s’affranchissent
de leurs tutelles, s’autonomisent de plus en plus et défient tout le monde. C’est
le règne des bandits. Ils visent surtout le peuple et les policiers, se battent
entre eux pour de nouveaux territoires, s’entretuent, s’accaparent des biens
privés, violent, volent, tuent et filment leurs forfaits en se mettant en scène
sur les réseaux sociaux.
On dénombre grosso modo des milliers
de kidnappings, de massacrés et d’assassinats dont 54 policiers pour l’année 2022
et au moins 2 politiciens de grand renom, Eric Jean-Baptiste et l’ex-sénateur
Buisreth, d’exilés internes et externes dont des dizaines de milliers vers des
zones de province et vers des cieux plus cléments (République Dominicaine, USA,
Bahamas, Canada, Mexique, Brésil, Chili, les Antilles). Et ces pays, en
particulier la République Dominicaine et les USA, rapatrient les compatriotes
sans ménagement et les retournent sans vergogne vers l’enfer haïtien qu’ils ont
contribué à créer en s’ingérant dans les affaires internes du pays.
2.2. L’indexation de politiciens[5]
et d’hommes d’affaires[6]
dans le trafic d’armes et de la drogue
Ces pays, en
particulier les soi-disant amis d’Haïti, sont impliqués jusqu’au cou dans le
chaos haïtien par l’intermédiaire de leurs commandeurs haïtiens qu’ils ont mis
en place dans les hautes sphères des pouvoirs politiques et économiques. Ces suppôts
de l’international, regroupés en clans, ne se battent que pour leurs clans,
rejetant Haïti au second plan. Le développement d’Haïti demeure le cadet de
leur souci. Et le pays périclite au grand dam des patriotes conséquents, pleurant
de rage et, en conséquence, développant
des maladies cardiovasculaires qui les paralysent ou les conduisent à la tombe,
car trop lâches pour se lancer dans la bataille politique, laissant le champ
libre à ces vagabonds, vendeurs de pays et accros à toutes sortes et formes de raquettes
pour s’enrichir au détriment de la majorité, dont la politique à l’haïtienne,
le trafic de la drogue et des armes.
Ce sont ces leaders politiques et
hommes d’affaires, dont Joseph Lambert, Youri Latortue, Laurent Lamothe, Michel Martelly, Gilbert
Bigio, Reynold Deeb et Shérif Abdallah, que le Canada et les USA ont indexés,
parce qu’ayant l’habitude de les pratiquer et ayant constitué des dossiers sur
eux. Face à la dégradation de la situation haïtienne qui échappe à leur contrôle,
ces pays amis, qui ne savent plus à quel saint se vouer, décident de sévir et
de frapper un grand coup en offrant en holocauste leurs anciens suppôts
intérieurs, favorisant par ainsi une décantation de la situation, en vue de tenter
certaines solutions susceptibles d’atténuer le chaos actuel.
2.3. Les tentatives de solutions,
exigences de la communauté internationale
Depuis l’assassinat crapuleux du
président Moïse, ce crime transnational, impliquant Haïti, la République
Dominicaine, la Colombie et les USA, on a comme l’impression que la communauté
internationale veuille trouver une solution différenciée vis-à-vis d’Haïti par
rapport aux solutions cosmétiques du passé. Des missions se succèdent avec le
même discours, la nécessité d’une entente inter-haïtienne. C’est comme si cette
communauté internationale se sent un peu coupable du malheur de cet état nègre
qui, par sa révolution, a façonné et favorisé le monde d’aujourd’hui, et dont
les grandes puissances économiques, comme la France et les USA, les pays riches
d’aujourd’hui, se sont liguées pour le maintenir dans la crasse à cause de ce
forfait.
On sent aussi que cette communauté
internationale est à court de solutions sérieuses susceptibles de sortir Haïti
définitivement de ce bourbier, de ce chaos sans nom dont les effets les
affectent eux-aussi en tant que partenaires de longue date de ce petit pays qui
a façonné l’histoire du monde. La société civile, avec la plate-forme POTOMITAN
qui y va de ses assises communales et départementales pour déboucher sur la
grande Assise Nationale en phase préparatoire en vue de dégager les grands
chantiers de développement d’Haïti, et le gouvernement avec la dernière
trouvaille, l’accord du 21 décembre 22[7]
ou « Consensus National pour une
transition inclusive et des élections transparentes », avec deux entités :
le haut conseil de transition (HCT) et L’Organe de
contrôle de l’action gouvernementale (OCAG), essaient de
trouver des solutions à la situation catastrophique actuelle.
2.4. Les conséquences de la situation
catastrophique sur la socio-économie
Ce n’est un secret pour personne qu’Haïti
est dans le gouffre. Ses efforts pour s’en sortir seule se révèlent jusqu’à
date sans succès. Au contraire, la crise politique et ses dérivées débouchent
sur le retour du choléra, la crise du carburant, le blackout, le manque d’accès
à l’eau potable, l’aggravation de la situation économique, la vie chère, l’inflation
de 47.2% (oct. 22), la récession économique pour la 4e année consécutive
où le PIB a encore chuté à (-1.7%) en 2022. L’activité économique est au plus
bas. Les Haïtiens partent en avion, sur
de frêles embarcations, traversent la frontière vers la République Dominicaine,
causent des problèmes de réfugiés dans toute l’Amérique du nord au sud en
passant par l’Amérique Centrale et la Caraïbe, et même en Europe (France, Turquie). D’où les
rapatriements forcés de nos compatriotes (143,333 de la seule RD depuis janvier
22, selon les autorités dominicaines,
rapporte Le Nouvelliste, sans compter ceux en provenance des USA et d’autres
pays), sous l’œil indifférent du gouvernement en place qui ne gère que son
ombre.
III.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
On s’habitue avec le covid-19. On en
a plus peur. On en parle presque plus. Même si ses diverses mutations
continuent d’infecter, de tuer surtout des personnes souffrant de comorbidités.
Depuis le 24 février 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie occulte tout,
en particulier le covid-19, sauf le mondial du Qatar remporté par l’Argentine
et le décès plus ou moins attendu de
Pelé, l’immortelle star mondiale du football.
Le Covid-19, dans un premier temps,
et surtout la guerre en Ukraine, dans un second temps, bouleversent totalement
la donne au niveau mondial et en Haïti tant sur les plans socioéconomique,
politique et géopolitique, avec l’émergence d’une plus forte solidarité entre
les BRICS par rapport à l’Occident et une polarisation plus marquée entre les 5
membres du Conseil de Sécurité de l’ONU. Citons entre autres le dossier
d’Haïti.
En effet, Haïti, qui se débattait
avec ses démons de division, ses crises multiformes et multidimensionnelles, a
vu sa situation globale s’aggraver à partir de 2020 avec la mondialisation du
Covid-19, même si elle a déjoué les pronostics par rapport aux prévisions
pessimistes des effets de cette pandémie sur le peuple haïtien, et s’envenimer à partir de l’assassinat
crapuleux du président Moïse, le 7 juillet 2021, et les effets de la guerre en Ukraine sur
l’économie mondiale et ses répercussions sur notre pays.
Vu les impacts du covid-19 et de la
guerre en Ukraine sur le monde et sur notre pays, l’instabilité politique qui
engendre l’insécurité et l’impunité, plonge Haïti dans un chaos indescriptible
où les gangs à sapâtes et à cravate font la loi par la capture de l’Etat et
l’occupation de certaines zones stratégiques du pays, en particulier l'encerclement de la zone
métropolitaine de Port-au-Prince. Heureusement, l’indexation de la plupart d’entre
eux, dont certains politiciens, hommes d’affaires et chefs de gangs, provoque
une certaine décantation par rapport à la situation globale qui, malgré tout,
demeure préoccupante et très incertaine.
Les diverses missions américaines et
de la communauté internationale n’ont pas permis des avancées spectaculaires
sur le plan politique. Ariel Henry, qui remplit les fonctions de chef d’Etat et
de gouvernement à la faveur d’un concours de circonstances, demeure la clef du
problème, s’il n’est pas considéré tout
simplement comme le problème, comme Aristide et Moïse en leur temps. Dans les deux cas cités en exemples, l’un a
été exilé, l’autre a été assassiné sans que la crise ne soit résolue.
Perspectives 2023 : l’année de redémarrage d’Haïti
Pour sortir du chaos actuel,
faudrait-il trouver une formule originale, incluant l’ensemble des
protagonistes de la crise, naturellement sans les indexés (gangs à cravate et
gangs à sapâtes), avec un appui musclé de la communauté internationale en vue
de redémarrer le pays ?
Cette formule inclusive permettrait
de :
(i)
Rétablir, avec les forces de l’ordre haïtien, la sécurité au niveau de l’ensemble du pays ;
(ii)
Mettre en place un programme minimum de relance de l’économie dont,
entre autres, une forte composante de création d’emplois ;
(iii)
Organiser la grande concertation d’Haïti ou l’assise nationale haïtienne
en vue de dégager les piliers de développement du pays ;
(iv) Jeter les bases d’un nouvel Etat d’Haïti selon la vision 2054, acté par une nouvelle constitution, et mis en œuvre en trois phases bien articulées et bien intégrées, 1) 88% de souveraineté alimentaire en 2032, 2) pays émergent en 2042 selon le modèle de la Scandinavie, et 3) consécration d’Haïti comme pays phare du monde en 2054 en terme de démocratie solidaire ;
(v)
Organiser des consultations populaires pour l’approbation de la nouvelle
charte fondamentale ;
(vi)
Mettre en place un conseil électoral permanent (CEP) ;
(vii)
Organiser les élections générales dans le pays selon les nouvelles
directives de la nouvelle charte fondamentale (Novembre-Décembre 2023) ;
(viii)
Passer le pouvoir aux nouveaux élus, issus des élections générales, le 7
Février 2024. Ce qui permettrait de contempler cette consécration d’Haïti, à
l’horizon 2054, en tant que pays phare
du monde en matière de démocratie solidaire, réduisant drastiquement, sur
une période de 30 ans, les écarts entre les riches et les pauvres.