COVID-19, HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES
CHEMINS (10), BILAN 2020 ET PERSPECTIVES 2021, DE L’ENTROPIE POLITIQUE ET DU KIDNAPPING
VERS UNE AGGRAVATION DE LA SITUATION OU UNE ENTENTE INTERHAITIENNE (?)
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
31 DECEMBRE 2020
1.
INTRODUCTION
Je pourrais reprendre le même titre
du bilan 2019 et Perspectives 2020[1],
tellement 2020 ressemble à 2019.Toutefois, si, sur le plan politique, on relève
certaines similitudes, avec cette fois-ci, la prédominance du Pouvoir Exécutif,
un Président de la République doté d’un pouvoir incontrôlable,
contrairement au pouvoir du Parlement,
en 2019, et une opposition décidant du rythme de la vie quotidienne. Deux
facteurs déterminants dans la vie de tous les jours en Haïti le kidnapping lié
à l’entropie politique, qui s’est aggravé en 2020, et le Coronavirus qui s’est
invité au festin de la vie quotidienne haïtienne à partir de Mars 2019 à date.
Cette pandémie mondiale, qui a fait des dégâts considérables au niveau des
grands pays, s’est comportée en bon enfant au niveau de la Caraïbe, en
particulier en Haïti, où il a grandement contrarié les plans de l’opposition
politique. En effet, l’opposition politique a bénéficié de l’apport non
recherché du phénomène de kidnapping (à partir de Décembre 2019 à date) et de
la rébellion policière soldée, après des incendies du Local logeant l’Etude de
Me Madistin, des stands carnavalesques au Champs de Mars et des chars
carnavalesques stationnés au Stade Sylvio Cator, par la création de syndicats
au sein de la Police National d’Haïti (PNH). Malheureusement ou heureusement,
l’arrivée du Covid-19 a permis au pouvoir en place de retourner la situation
politique en sa faveur, sans arriver à juguler le phénomène du kidnapping.
Toutefois, l’opposition se prépare à en découdre avec le pouvoir en place et
lui donne jusqu’à 7 Février 2021, date, selon elle, de fin de mandat du
Président Moïse, pour faire place à « la transition de rupture »
prônée par cette opposition. Et le pouvoir en place a, lui-même, les yeux fixés
sur le 7 Février 2022, malgré la défaite à la présidentielle américaine de son
allié, Donald Trump, et confirmée par les grands électeurs, le 14 Décembre
2020. D’où le titre de ce bilan 2020 et perspectives 2021 : « COVID-19,
HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (10), BILAN 2020 ET PERSPECTIVES
2021, DE L’ENTROPIE POLITIQUE ET DU KIDNAPPING
VERS UNE AGGRAVATION DE LA SITUATION OU UNE ENTENTE INTERHAITIENNE (?) ».
Notons que, pour produire ce bilan,
j’ai dû revoir le bilan de l’année 2019, passer en revue toutes les chroniques
mensuelles produites au cours de l’année 2020, jeter un coup d’œil sur les
journaux traditionnels, écouter/visionner les stations de radio et de
télévision de tous bords, jeter un œil critique sur les réseaux sociaux, et
m’appuyer sur deux textes très intéressants de Frantz Duval[2]
et de Thomas Lalime[3],
etc.
C’est à la faveur de cette démarche
que ce bilan est élaboré. Il passera en revue la situation mondiale en lien
surtout avec le Covid-19, s’attardera sur la situation sociopolitique, l’entropie
politique et sur la situation socioéconomique et financière, dégagera des
perspectives pour 2021, tant sur les plans sociopolitique et socioéconomique, et se termine sur ce questionnement en termes de
l’aggravation de la situation ou d’une entente inter haïtienne (?).
2.
COVID-19, LA SITUATION AU NIVEAU
MONDIAL ET EN HAITI
Le coronavirus a atteint, au 31
Décembre 2020[4], le
seuil de 83, 207,199 cas de
contamination, 1, 813,229 cas de
mortalité et 54,
539,148 cas de récupération. La 2e vague de
Covid-19 bat des records journaliers en termes de nouveaux cas de contamination
en Amérique et en Europe. Ce qui a obligé certains pays européens (France,
Allemagne, Italie, etc., et américains (Canada et quelques Etats américains à
recourir au confinement de leurs populations). Qui dit confinement dit
ralentissement de l’économie, récession (-4.4%)[5].
En effet, la récession mondiale bat son plein avec des taux de croissance
négatifs du PIB, le critère de mesure par excellence de l’économie mondiale.
Les prévisions pour l’année 2021, malgré la découverte et la distribution des
vaccins anti-covid-19, sont plutôt sombres. Et comme le monde fonctionne à la
manière d’un grand village, Haïti suit le courant comme tout le monde, certes à
un degré moindre par rapport au Covid-19 mais très durement en matière
économique.
En Haïti, la 2e vague (89
nouveaux cas 18 et 19 Décembre 2020) a vraiment démarré avec l’arrivée de la
diaspora haïtienne, malgré le kidnapping. En septembre, Octobre, c’était plutôt
l’accalmie. A ce qu’il parait certains hôtels affichent complets, ou tout au
moins, a un taux de remplissage acceptable. Les nightclubs organisent des
festivités et accusent un taux de remplissage acceptable vu les circonstances. L’inapplication
des mesures barrières favorise cette 2e vague. Même si, comme pour
la première vague, le pays n’a pas enregistré beaucoup de morts ni beaucoup de
cas de contamination, on enregistre une hausse en ce mois de Décembre 2020. A
date, la situation du Covid-19 se présente ainsi, 9,999 cas de contamination, 236
cas de mortalité et 8,598 cas de récupération[6].
La contamination récente de l’ex-président Michel Martelly ferait prendre
conscience aux incrédules de la présence
de la maladie dans le pays et les inciterait à appliquer les mesures barrières
prônées par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et
dont on constate un regain du travail de sensibilisation en ce mois de Décembre
2020. Ce qui nous ramène à l’objet principal de cette chronique, Haïti bilan
2020.
3.
HAITI BILAN 2020
Le bilan de 2020 du pays haïtien
sera analysé sous deux aspects essentiellement, la situation sociopolitique et la situation socioéconomique.
3.1. SITUATION SOCIOPOLITIQUE
2020, une tournure plutôt
catastrophique
Depuis le début de l’année, la
situation politique prend une tournure plutôt catastrophique. A la base de tout
cela, un ensemble de faits marquants exacerbant davantage la polarisation de la
situation politique :
(i)
Le
kidnapping qui va s’intensifiant, « près
de 3000 cas durant 2020, dont plus de 1000 depuis Octobre »[7] et
dont la plupart, en plus des rançons faramineuses réclamées, sont accompagnés de
viols et d’assassinats;
(ii)
La
caducité du Parlement qui a donné lieu à des débats contradictoires au sein de
la société et a ouvert une sorte de « boulevard » au Président de la
République, devenu par ainsi le seul maître à bord « après Dieu » ;
(iii)
L’échec
du dialogue inter-haïtien au niveau de la Nonciature Apostolique qui a fait
naitre beaucoup d’espoir mais qui a laissé un goût amer juste à cause de petits
détails en lien avec les clans politiques et au détriment du pays ;
(iv)
La
rébellion policière alimentée par la bataille pour syndiquer la police nationale
d’Haïti (PNH), qui se retrouve, en fin de compte, avec deux syndicats en son
sein, aggravant la division au sein de la seule institution du pays chargée de
garantir les vies et les biens ;
(v)
L’apparition
au sein de la PNH de FANTOM-509, un corps de bandits qui incendie principalement les objets
appartenant à l’Etat, stands et chars carnavalesques, véhicules, bâtiments
publics, en particulier ceux affectés à la confection et distribution, entre
autres, des cartes d’identification nationale ou « cartes DERMALOG »,
selon le sobriquet de l’opposition politique ;
(vi)
La
mise en place d’un gouvernement de facto conduit par le Premier Joseph JOUTHE,
le 2 Mars 2020, sans un large consensus qui aurait permis de calmer la
situation, mais qui a favorisé une reprise en main par le pouvoir exécutif de
la situation politique ;
(vii)
L’apparition
des deux premiers cas de contamination du Covid-19, le 19 Mars 2020, qui a affaibli
considérablement les manœuvres de l’opposition politique et contrarié son
agenda;
(viii)
La
dégringolade continue de la gourde par rapport au dollar américain avec un pic
de 125 G pour 1 USD, son appréciation surprise par rapport au dollar à partir
de fin Août 2020 et l’amorce de sa dépréciation à nouveau à partir de Novembre
2020, tout cela a soulevé des débats enrichissants au sein de la société, tout
en soulevant beaucoup de questionnement et faisant des heureux et des
malheureux;
(ix)
Les
multiples décrets controversés du pouvoir exécutif et les tollés provoqués
jusqu’à la prochaine publication d’un autre et puis encore d’un autre, tout
ceci pleinement assumé par le Président ;
(x)
L’assassinat
spectaculaire du bâtonnier de l’Ordre des Avocats, Dr Monferrier Dorval, et
d’un certain nombre de paisibles citoyens, entrepreneurs, travailleurs de
presse, dont le seul but est de nous faire peur, nous indigner ;
(xi)
La
question de l’énergie qui est revenue sur le tapis mettant le pouvoir en
porte-à-faux par rapport à la Cour Supérieur des Comptes et du contentieux
administratif (CSCCA) et qui s’est soldée heureusement par une accélération du
processus de doter le pays de courant 24/24, cher au Président de la
République.
Trois domaines prioritaires du
pouvoir en place
Par rapport à cette situation
décrite plus haut, il faut mettre à l’actif du pouvoir, en plus de la question
énergétique qui connait une grande amélioration, certaines actions de
développement telles, (i) la construction du barrage de Marion (en cours), la
réhabilitation du périmètre de Latannerie (en cours), la mise en place des
pompes solaires sur les petits périmètres irrigués au niveau du Nord-Est, du
Nord-Ouest, de l’Artibonite et du Centre ;(ii) la route Hinche–Saint
Raphaël, la continuation des travaux sur les tronçons : Ennery-Cap-Haïtien,
sur les tronçons : Gonaïves-Gros Mornes-Port-de-Paix-Anse-à-Foleur, sur le
tronçon : Beaumont-Carrefour Charles (route Cayes-Jérémie) ;(iii) les
travaux de rénovations urbaines à Port-de-Paix, à Port-au-Prince, la cité
administrative, pour ne citer que celles-là. Pour les actions physiques, le
pouvoir exécutif se concentre, entre autres, sur trois domaines prioritaires,
l’énergie, l’agriculture et le transport/Travaux publics. Il faut noter aussi
le renforcement de facto du système de santé publique, coronavirus oblige.
« La démocratie à la
Jovenel »
Le pouvoir en place est en train de
changer l’Etat ; la quarantaine de décrets pris va en ce sens. Pour
l’opposition politique, c’est une orientation vers la dictature. Pour le
pouvoir, c’est une orientation vers le changement en faveur du peuple haïtien.
En tout cas, c’est une sorte d’autocratie et Le Nouvelliste parle de
« déficit de démocratisation ». Le Président Moïse croit dur comme
fer qu’il est sur la bonne voie dans le processus de changement de l’Etat
« pezesouse », c’est « la démocratie à la Jovenel » en
nette opposition à des « oligarques » qui prennent le pays en otage.
Il croit être en train de casser le cou au monopole. Il croit, comme Préval
avant lui, que la Constitution de 1987 favorise le maintien de cet Etat
prédateur, corrompu. Il propose de la changer et met en place un comité
consultatif indépendant pour rédiger une nouvelle constitution que le peuple
haïtien aura à valider ou non dans un référendum, mode opératoire formellement
interdit par la constitution de 1987. En plus des décrets déjà pris et à
prendre, c’est cette nouvelle constitution(?) qui devrait sonner le glas de cet
Etat prédateur mis en place en 1806. Le conseil Electoral provisoire(CEP), concocté
de manière controversée, devrait organiser le référendum ainsi que les
élections en 2021.
2021, l’année de tous les dangers
C’est bien beau tout cela, mais
c’est sans compter avec l’opposition politique qui compte faire échec à tout ce
processus assimilé à une marche vers la dictature à la manière de François
Duvalier. Pour cela, elle se donne jusqu’à 7 Février 2021, pour forcer le
Président Moïse à se démettre de ses fonctions, tandis que ce dernier ne compte
laisser le Palais National que le 7 Février 2022. Ces deux dates symbolisent les enjeux de la bataille
politique pour le pouvoir. Elles annoncent la lutte acharnée entre les deux
protagonistes politiques pour le pouvoir en 2021, l’année de tous les dangers.
Par rapport à cette situation, quel
est le rôle des deux autres pouvoirs de l’Etat, le Pouvoir Législatif et le
Pouvoir Judiciaire, et de celui du 4e Pouvoir ?
Pour le Pouvoir législatif, il ne reste que 10 Sénateurs presque tous acquis à la cause du Pouvoir
Exécutif, donc inexistant et très peu impliqué dans le débat politique. Mis en
part le Sénateur Dumont qui montre au créneau de temps à autre, on n’entend
même pas le bruit des autres Sénateurs. Ce sont des symboles d’un pouvoir
inexistant dont le sort en monocaméralisme ou en bicaméralisme est en train
d’être discuté sans sa participation à l’aune de la nouvelle constitution.
Quant au Pouvoir Judiciaire, c’est le silence ou l’attentisme pour l’héritage du pouvoir exécutif
en cas de démission ou départ forcé du Président Moïse[8],
le 7 Février 2021. En attendant, c’est le fonctionnement au ralenti ou le non
fonctionnement car secoué par des grèves de certaines entités au sein du grand
corps judiciaire à n’en plus finir. Le justiciable haïtien ne sait à qui
s’adresser, tant ce pouvoir est inopérant. Mises à part les apparitions dans
des cérémonies officielles organisées par le Pouvoir Exécutif, c’est le
silence, l’indifférence, le wait and see, pour utiliser un anglicisme.
Organes de presse et la prédominance
de l’approche binaire
Quant à la Presse ou le 4e Pouvoir, c’est la cacophonie, l’envahissement.
Chaque entité de ce corps non organisé joue sa partition sans tenir compte des
sons émis par les autres entités. La presse écrite se réduit comme une peau de
chagrin, heureusement elle est supplée par la presse en ligne. Quant à la
presse parlée, c’est la grosse caisse, beaucoup de bruit pour rien. La presse
télévisée est concurrencée par une floraison de chaines sur YouTube, sur
Facebook, le tout relayé par d’autres médias comme WhatsApp et Tweeter. Les informations contradictoires
circulent à la vitesse de la lumière. Elle est traversée globalement par les
contradictions de la société haïtienne profondément liée à la situation sociopolitique
prédominante. Les informations politiques sont légion et occupent l’essentiel
de l’information. Tout le monde se déclare journaliste au niveau de ces médias
ou leader d’opinion, abordant avec arrogance n’importe quel sujet en relation
avec la faune politique.
L’approche binaire ou manichéenne
(pour ou contre) est la caractéristique fondamentale de l’ensemble des
médias ; très peu développent une attitude objective ou pratiquent
l’objectivité qui est la caractéristique fondamentale de tout organe de presse.
Ceux-là qui se sont conformés à ce critère de base sont qualifiés
« d’équilibristes », dans le sens péjoratif du terme. C’est le règne
de la pensée unique. En tout cas et heureusement, certains médias, certains
organes de presse et pas des moindres, gardent encore un bon niveau
d’objectivité, prenant leur distance par rapport à l’opposition politique ou au
pouvoir en place. Ce qui nous permet d’avoir accès à une information de
qualité. Malheureusement, les sujets liés au développement du pays n’occupent
pas une place de choix au sein de ces médias et organes de presse. Il faut
noter à leur décharge, qu’Haïti ne vit que de politique et nous politisons
tout, « même le kidnapping », pour répéter «ambassadeur Marli» dans
sa dernière sortie sur FB, cette jeune dame qui, dans ses vidéos, nous met face
à notre conscience.
3.2. LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
« L’année 2019 s’est achevée sur une accalmie
politique sur fond de kidnapping, qui avait pris de l’ampleur durant la 2e moitié
du mois de Décembre. C’était une année d’ouragan politique qui s’est traduit
par un taux de croissance négatif (-1.2%)[9]selon le FMI, (-2%) selon le grand
argentier du pays, Joseph JOUTHE », écrivais-je dans ma chronique
mensuelle de Janvier 2020, publiée le 2 Février 2020. En fin de compte, le taux
de croissance officiel pour l’exercice 2018-2019 était de (-1.7%). Jouthe prévoyait
un taux de croissance du PIB de (0.2%)[10]pour2019-2020 contrairement à la Banque
Mondiale qui tablait sur une décroissance de (-1.4%) ». Selon l’Agence de
développement économique, information rapportée par Thomas Lalime, le taux de
croissance du PIB pour 2019-2020 serait de
(-4%)[11].
Les taux de croissance cumulés pour les deux exercices écoulés, si le taux de
(-4%) se confirmait, avoisineraient (-5.7%) ; ce qui nous rapprocherait du
taux de croissance de 2010 de (-5.5%), après le tremblement de terre.
Toujours par analogie,
les catastrophes politiques, humanitaires (covid-19), naturelles (ISAAS) et le
phénomène de kidnapping, qui saccagent le pays depuis les 6,7 et 8 Juillet 2018 à date, seraient comparables aux
pertes et dégâts infligés au pays par le tremblement de terre du 12 Janvier
2010. Poussant plus loin mon analogie, au risque de choquer nos économistes,
serait-il possible de chiffrer à 120 % du PIB de 2017[12],
les pertes et dégâts enregistrés, toutes choses étant égales par ailleurs? Là
où le bât blesse, en fonction des informations disponibles, il serait purement
impossible d’atteindre en 2021 un taux de croissance du PIB de (5.7%),
comme ce fut le cas en 2011 (5.5%) de croissance économique, un an après le tremblement de terre de 2010. Le FMI prévoit une récession économique
mondiale de (-4.4%). Dans la note de cadrage du Premier Ministre Jouthe
relative au budget de 2020-2021 (254.7 Mrds de gourdes ou 4 Mrds de USD), il
est prévu un taux de croissance positive du PIB de 2.4% en pleine année
électorale et de catastrophes politiques annoncées et en pleine année de
récession mondiale.
4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 2021
D’un côté la situation
politique annoncée est exacerbée. La polarisation de la situation politique en
lien aux dates butoirs du 7 Février 2021 et du 7 Février 2022, qui nécessitent
une entente « pour sauver le pays », message de Noël du Président
Moïse, risque de s’aggraver. Le phénomène du kidnapping aussi, malgré les
efforts de la PNH. La remontée du coronavirus en Décembre 2020 (89 cas en 24 h)
et la mutation du virus pourraient, à partir de l’inapplication des mesures
barrières, favoriser une 2e vague beaucoup plus sérieuse que la
première. C’est vrai que les nouveaux vaccins suscitent beaucoup d’espoir.
Comme la Caraïbe n’a pas été trop frappée, c’est naturel qu’il ne soit pas
prévu assez de doses pour cette zone. Ce qui pourrait compliquer la situation
socioéconomique en cas d’une 2e vague plus contagieuse.
De l’autre côté, la
situation socioéconomique ne s’annonce pas du tout rose. Il est à signaler et à
souligner, La dépréciation de la gourde depuis Novembre 2020, la vie chère qui
s’ensuit, la situation socioéconomique précaire de la population en matière
de sécurité alimentaire et de sécurité tout court où les cas de kidnapping
forcent les gens à des débours très au-dessus de leurs capacités financières,
les prévisions économiques et financières un peu trop optimistes de la part du
pouvoir en place, en pleine année électorale, en pleine année de récession
économique mondiale. Les perspectives sont plutôt sombres pour 2021.
PERSPECTIVES 2021
Les perspectives pour 2021 s’appuient
principalement sur les deux textes respectivement de Frantz Duval du Journal Le
Nouvelliste, et du docteur en économie, Thomas Lalime. Citons.
« Le cours de l’année qui vient n’est connu de personne. Les hommes
et les femmes de ce pays ont en main une partie de leur destin. La providence,
la chance, le hasard se chargeront de l’autre partie… Le pays va devoir
digérer en 2021 la querelle sur la date de fin de mandat du président Jovenel
Moïse, le processus de changement de la constitution qui avance sans consensus
ni sur le fond ni sur la forme, les élections générales ou une transition. »
« Le premier janvier 2021, Haïti va se réveiller en plein dans le
cauchemar de l'érosion de la démocratie. Il n'y aura pas de Parlement, une
Constitution en veilleuse, une composition du Conseil électoral provisoire
(CEP) contestée, pas assez de cartes d’identification nationale distribuées à
un nombre significatif de citoyens et une flopée de décrets baignant dans un
esprit autoritaire. Le tout sur la petite musique de la poursuite de la
pandémie Covid-19 chez nos pays amis et pour la diaspora. Rien de facile ne
nous attend en 2021. » Frantz Duval
« Les perspectives pour l’année
2021 ne sont guère reluisantes. Les nuages de turbulences politiques se
pointent déjà à l’horizon. L’opposition réclame le départ du président Jovenel
Moïse le 7 février 2021 alors que celui-ci voit son mandat se terminer le 7
février 2022. Il n’a jamais réalisé aucune élection depuis sa prise de
fonction. En conséquence, des institutions démocratiques sont
dysfonctionnelles. Avec la prolifération des gangs armés, il sera très
difficile d’organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques en 2021.
La performance économique de l’exercice fiscal 2020-2021 dépendra du climat
politique comme cela a été le cas depuis 34 ans. » Thomas Lalime.
Va-t-on vivre une aggravation de la
situation socioéconomique et politique en 2021, comme tout le laisse présager,
ou trouvera-t-on une entente entre nous « pour sauver notre pays »,
comme le suggère le Président Moïse dans son message de Noël ??? Question
à 4 milliards de dollars américains pour amorcer le développement de notre pays
ou sombrer dans l’inconnu d’une énième
occupation.
Nous faisons nôtre ce souhait de Frantz
Duval et du Nouvelliste pour ne pas sombrer dans l’inconnu
« En souhaitant du courage et de la clairvoyance à tous en 2021, la
rédaction du journal s’associe à la direction et à tout le personnel du
Nouvelliste pour dire à chacun : n’ayez point crainte du pire, savourez le
meilleur en 2021. ».
Meilleurs vœux 2021 à chacune et chacun
de vous !!!
[1] JEAN-ROBERT
JEAN-NOEL: HAITI, BILAN 2019 ET PERPECTIVES 2020 : DE L’OURAGAN POLITIQUE A LA
REGRESSION ECONOMIQUE VERS UNE AGGRAVATION DE LA SITUATION OU UNE ENTENTE
SALUTAIRE (?) (jrjean-noel.blogspot.com)
[5] FMI
[6] Idem que 4.
[7] Vant Bèf Info – Actualités d’Haïti |
Politique, Economie, Sécurité, International, Sport, Société (vantbefinfo.com)
[8] Dans ce cas précis, il est prévu de passer la
présidence à un membre du Pouvoir Judiciaire, issu de la Cour de Cassation
(CC), la plus haute instance de ce pouvoir.
[12] Le taux de croissance du PIB de 2017 est consécutif au passage, en Octobre
2016, de l’Ouragan Matthew, qui a causé des pertes et dégâts estimés à 32% du
PIB (PDNA Janvier 2017)
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