HAITI, BILAN 2019 ET PERPECTIVES 2020 : DE
L’OURAGAN POLITIQUE A LA REGRESSION
ECONOMIQUE VERS UNE AGGRAVATION DE LA SITUATION OU UNE ENTENTE SALUTAIRE (?)
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
28 DECEMBRE 2019, REVU LE 30 DECEMBRE 2019
Haïti a connu des moments très difficiles en 2019, en particulier les
trois moments de « peyilok », en février, juin, septembre, octobre et
une partie de novembre 2019. Ces moments sont considérés comme un ouragan
politique. Cet ouragan a des impacts socioéconomiques assez terribles sur le
pays. D’où la nécessité d’éviter que ces pareilles choses se répètent en 2020.
Seuls nos hommes et femmes politiques pourraient nous garantir une stabilité
politique certaine. C’est en ce sens que nous titrons notre dernier article de
l’année 2019 : HAITI, BILAN 2019 ET
PERPECTIVES 2020, DE L’OURAGAN
POLITIQUE A LA REGRESSION ECONOMIQUE VERS UNE AGGRAVATION DE LA
SITUATION OU UNE ENTENTE SALUTAIRE (?).
Pour bien saisir les
nuances liées à cette situation globale du pays, nous allons : (A) passer
en revue la situation politique, (B)
analyser la situation économique, et (C) déboucher sur des perspectives pour
l’année 2020.
La démarche
Notre démarche est assez simple, elle s’articule autour des points
suivants : (i) Relecture de l’ensemble de mes articles de l’année 2019 et
du bilan 2018 et perspectives 2019 ; (ii) Recherche et lecture des bilans
produits par certains économistes sur Haïti en 2019 ; (iii) Consultation
des sites des Bailleurs de fonds, en particulier la Banque Mondiale ; (iv)
Consultation de certains journaux comme Haïti en Marche, Haïti Progrès, Le
Nouvelliste, Le National, les réseaux sociaux, les journaux en ligne, etc. ;
(v) Informations glanées çà et là sur les groupes WhatsApp ; (vi) Ecoute
de certaines émissions politiques : Vision 2000 à l’écoute, Intersection,
Haïti débat, Ranmase, etc. ; (vii) Ecoute régulière des émissions
économiques et financières de Radio Métropole, et les interventions de nos
économistes et de nos hommes politiques sur les médias de toutes catégories.
A.- Analyse de la Situation politique
La situation politique en 2019 a été en droite ligne de ce qui s’est
passé en 2018, en particulier de la 2e moitié de 2018, à partir de
6,7 et 8 Juillet 2018. L’année 2019 qui aurait dû être une année électorale, a
été dominée par la politique et ses effets néfastes que nous qualifions d’ouragan
politique.
Les points dominants : entropie politique, Peyilok, insécurité, banditisme et corruption
L’entropie politique, ce désordre, s’est traduite, en particulier à
travers les trois (3) moments de « peyilok » en février 2019 où cette méthode de contestation a été initiée
pour la première fois[1],
en juin 2019, où elle a été affinée[2],
et en Septembre, Octobre et Novembre 2019, où elle a atteint son summum[3].
Durant ces trois moments et entre ces moments, Haïti a été traversée par une
aggravation du phénomène de banditisme qui a frappé très fort notre pays, le
plus souvent en complicité avec nos hommes politiques de tous bords. Le
banditisme s’est érigé en une forme de lutte politique anti-développement. Le
grand banditisme a échappé à l’influence de nos politiques, il s’autonomise, s’atomise, se vend aux plus
offrants (Dr Alain Gilles[4]),
et gangrène tous les sphères des trois pouvoirs d’Etat, au point de profiter au maximum de l’entropie
politique, pour s’infiltrer dans tous les interstices de l’Etat. Ce phénomène de banditisme est le
frère jumeau du phénomène de corruption qui nuit au développement du pays.
Au cours de cette année 2019, dominée par l’ouragan politique qui,
depuis les 6,7 8 Juillet 2018, ravage notre pays, se prolonge, s’étire, se
transforme grâce à la fertilité de l’imagination et de la créativité de nos
hommes politique qui ont su se servir de l’énergie de nos jeunes pétrochallengers,
de leurs capacités de mobilisation, les deux phénomènes du banditisme et de
corruption se sont révélés des terrains fertiles pour l’accroissement de
l’insécurité globale (retour en force du kindnapping depuis deux semaines au niveau de la zone metropolitaine) et en particulier de l’insécurité alimentaire, plus de 6 millions de personnes (OCHA).
Arnel Joseph, le caïd de Village de Dieu et de la Vallée de
l’Artibonite, a été arrêté en juillet 2019,
Arnel Bélizaire, un leader politique, qui s’enorgueillissait d’avoir été
l’instigateur des barricades de l’Arcahaie, de Léogane, de Miragoâne, a été mis,
avec 7 de ses compagnons, sous les
verrous par la Police Nationale d’Haïti (PNH) en décembre 2019. D’autres
bandits notoires sont tombés dans des batailles entre gangs ou des échanges
avec la PNH. Certains sont en prison. D’autres courent les rues et se sont
alliés à l’opposition et au pouvoir. Cette arrogance des bandits semble perdre
de son superbe depuis deux mois.
Pourtant le tribut payé par le pays est assez lourd, des centaines de
morts dans des manifestations, des
massacres (Bel Air, Artibonite) attribués naturellement au pouvoir par
l’opposition politique. Selon le RNDDH, 44 policiers sont tués et assassinés au
cours de l’année 2019. Par qui ? Ce n’est pas important, c’est dans
l’ordre des choses possibles. C’est même normal puisqu’il ne s’agit que de
policiers.
Durant les périodes de « peyilok », plus de 200 camions de
transport ont été endommagés dont 66 incendiés, selon un syndicat des
transporteurs, une dizaine de chauffeurs tués. C’est le travail d’un syndicat,
si les autres syndicats avait fait le même travail, on aurait pu dénombrer le double ou le triple des chiffres avancés
par ce syndicat. Combien de véhicules privés, combien de magasins, combien de
commissariats, combien de tribunaux ? Personne ne se donne la peine
d’évaluer les dégâts, les dommages et pertes, mis à part ce syndicat et
certains réseaux de droits humains qui
attribuent les pertes en vies humaines au pouvoir en place ou à ses
« bandits alliés ».
Naturellement, cette situation d’instabilité politique a une influence
sur le fonctionnement global du pays, sur la sécurité alimentaire, 3.7 millions de personnes en situation d’urgence alimentaire (OCHA), la crise humanitaire est là.
Haïti, par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères, a demandé
de l’aide à « ses amis » de la communauté internationale, les USA, le
principal allié du pouvoir en place, ont répondu en premier par l’intermédiaire
de son agence de développement, l’USAID, Taïwan ou République de Chine a aussi répondu pour nous faire
l’aumône de quelque milliers de tonnes de riz. Les agences de l’ONU comme le
PAM sont déjà à pied d’œuvre pour la distribution. Notre chère communauté internationale est, dans
sa grande majorité, dans le « wait and see », et regarde ces nègres
s’entredéchirer sous prétexte de vouloir changer le système mais en réalité qui
se battent pour les broutilles du pouvoir. Cet ouragan politique a perturbé grandement
les trois pouvoirs d’Etat.
Perturbation du fonctionnement des trois pouvoirs d’Etat
L’entropie politique influence négativement les trois pouvoirs d’Etat.
La Constitution de 1987, dans le souci de prévenir le retour à la dictature
(modèle duvalierien), a mis en place une
structure bancale, qui pourrait se schématiser par un triangle quelconque dont
le grand coté représente le pouvoir législatif, le moyen côté, le pouvoir
exécutif, et le petit côté, le pouvoir judiciaire[5].
Ce déséquilibre congénital va être mis vraiment en évidence à la faveur de cet
ouragan politique. Il faut dire, pour être honnête, que, dès la mise en
application de la Constitution de 1987, ce déséquilibre commençait à se
manifester. Durant les 32 ans d’application de cette constitution, ce déséquilibre
se faisait de plus en plus sentir et s’est installé à la faveur de la prise de
pouvoir par les « Tètes Calées » ou PHTK. Le Président Martelly, qui
n’avait eu que 3 députés à la Chambre Basse, a dû utiliser toutes formes de
compromis et de compromissions pour se
faire une majorité relative et pouvoir gouverner le pays. Le Président Moïse,
son dauphin, malgré une majorité confortable dans les deux chambres, a eu
toutes les peines du monde à gouverner le pays. Le Parlement, pris d’assaut par
une large quantité de corrompus, s’est illustré par sa capacité de chantage et
sa grande capacité à monnayer son vote en tout et pour tout. Cet ouragan
politique a été un terrain fertile pour l’établissement d’une sorte de
dictature parlementaire insolente. Le pouvoir exécutif se retrouve impuissant
face à des parlementaires aussi insolents et corrompus. Le pouvoir judiciaire,
sous la férule depuis toujours du pouvoir exécutif, s’est vu un peu plus atrophié
par un autre pouvoir encore plus fort et plus gourmand. Et le 4e
pouvoir, envahi par des amateurs et des corrompus et corrupteurs, s’est vu
ballotté d’un camp à un autre, avec une objectivité douteuse qui jette la
population dans la confusion la plus totale. C’est le règne de la pensée unique
et du manichéisme : être pour ou contre. Noir ou blanc. Pas de nuance. Pas
de gris différent.
Pouvoir exécutif
Depuis les 6,7 et 8 juillet 2018, le pouvoir exécutif est mis chaos
debout. A un moment donné, le Président Jovenel Moïse ne dirigeait que son ombre, sa maison et ce qui reste du Palais National. On aurait dit un fantôme.
L’opposition était maitresse du jeu. L’administration n’a fonctionné au gré de
l’humeur de l’opposition et des pétrochallengers. Un simple mot d’ordre de ces
deux groupes, tout le monde s’est terré chez soi. Avec le phénomène « peyilok »,
l’opposition a défié le Président même chez lui et au Champs de Mars. Au point
que tout le monde ou presque était arrivé à la conclusion que le Président
Moïse devrait démissionner. Pourtant, il a tenu contre toute attente, a
recommencé à parler pratiquement après un an de silence juste avant l’arrivée
de BINUH en octobre 2019, en proposant le dialogue à ses opposants politiques.
Il a continué, a repris du poil de la bête à la faveur de la fatigue de la
population, à la faveur de l’arrivée de Madame Craft, l’ambassadrice des USA
aux Nations Unies, en novembre 2019, de celle de David Hale, le 3e
Personnage du Département d’Etat des USA, en décembre 2019, et à la faveur d’un
certain nombre d’initiatives :
Reprise petit- à- petit du contrôle du pays et surtout de la zone
métropolitaine de Port-au-Prince, crédit aux jeunes entrepreneurs, aux 49
coopératives de la Vallée de l’Artibonite, actions contre SOGENER, distribution
de moteurs électriques à Petit Goâve, aux Cayes, Création d’une banque de développement
agricole (BNDA), dotation en nouveaux matériels au MTPTC, arrestation de
certains bandits, saisies d’armes à feu, visites surprises en province. La
reprise de fonctionnement de l’administration
publique, des écoles et du pays s’en est suivie tout naturellement. La preuve,
les bouchons partout au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Mis
à part Carrefour Peye (Artibonite), avec les incursions sporadiques de la bande
à Odma de Savien et quelques escarmouches au niveau de Martissant (Ouest) et de
Chalon (Nippes), le pays connait plutôt un calme apparent en cette période des
fêtes de fin d’année. En sera-t-il autant en janvier 2020 ?
Pouvoir législatif
Pour ce qui a trait au pouvoir législatif, l’année 2019 a été un échec
total. La palme revient à l’opposition parlementaire qui a su gagner la bataille médiatique et empêcher le Sénat de
fonctionner, en utilisant toutes sortes de stratagèmes et même à faire badigeonner
le bureau du Sénat de matière fécale par ses partisans. La majorité
présidentielle à la Chambre Basse a retourné le budget au pouvoir exécutif, a
renvoyé le Premier Céant sous l’instigation du pouvoir exécutif, a ratifié le
Premier Ministre Michel mais depuis n’a
rien fait d’autre. Quant à la Chambre Haute, fort de la capacité et de l’imagination
des 4 parlementaires (Beauplan, Cheramy, Cassis et Pierre) qui n’ont jamais
accepté l’élection du Président Moïse, elle n’a pu tenir séance parce que
bloquée par les 4 parlementaires de l’opposition, rejoints entre temps par un
certain nombre de parlementaires de la majorité présidentielle. C’est un parlement traversé par des scandales
de corruption. Un parlementaire de la majorité présidentielle a été épinglé
dans un scandale de corruption, puis blanchi par un juge d’instruction,
jugement contesté par un organisme des droits humains (FJKL). Cette opposition
parlementaire qui se fait nommer « opposition institutionnelle »,
rejointe en cours de route par le Sénateur de l’Artibonite, Youri Latortue, et
autres sénateurs, dont le Sénateur Saurel Jacinthe, qui a déclaré en pleine
séance bien avant de passer à l’opposition que « tout mounn gen gang pa yo »,
a mené et mène une bataille féroce contre le Président Moïse. A noter que
Latortue et Beauplan sont les principaux auteurs des deux dossiers produits par
le Sénat sur le PETROCARIBE. Quant à Latortue, c’est le principal accusateur de
la femme du Président, Martine Moïse, dans le dossier DERMALOG relatif à la
fabrication des nouvelles cartes d’identification nationale. Quand on sait que
c’est le dossier PETROCARIBE, qui a cimenté toute cette opposition populaire
contre le Président, on comprend mieux le rôle joué par cette opposition
parlementaire pour obtenir la démission du président de la République dans le cadre de l’Alternative consensuelle, soldée
par l’accord de Marriott, qui prévoit de remplacer Jovenel Moïse par un membre
de la Cour de Cassation du pouvoir judiciaire.
Pouvoir judiciaire
Le parent pauvre des trois pouvoirs d’Etat n’est pas épargné par la
crise que traverse le pays et par cette entropie politique, cet ouragan qui a
ravagé notre pays. Le Pouvoir Judiciaire est resté à l’écart apparemment de
cette bataille politique. Il est resté silencieux attendant la manne du pouvoir
exécutif lui tomber dans les mains jusqu’à récemment, avec la déclaration du
Président de la Cour de Cassation (CC) et du Conseil Supérieur du Pouvoir
Judiciare (CSPJ), Me Sylvestre, se
démarquant du processus de la mise à pied du Président de la République pour le
remplacer par un membre de la CC. Si le Président de la CSPJ n’est pas
intéressé à la politique, ce n’est pas le cas de la plupart des membres de la
CC. Il faut noter aussi que l’entropie politique a saccagé physiquement le
pouvoir judiciaire ; on dénombre des cas de tribunaux incendiés, pillés.
Certaines associations au sein du Pouvoir Judiciaire se sont mêlées de
politique et ont eu des positions on ne peut plus claires contre le pouvoir en
place. A l’actif de ce pouvoir, il faudra mettre le procès de Brandt condamné à 20 ans de prison pour
kidnapping.
La Presse ou le 4e Pouvoir
La presse, le 4e pouvoir, comme on se plait à l’appeler, a
largement diffusé les informations, les rumeurs provenant de l’ouragan
politique. Avec les réseaux sociaux, elle s’est fait souvent doubler par des « fake
news » qu’elle a reprises souvent sans vérification. Elle est dominée par
les informations politiques et les propagandes anti-Jovenel Moïse. Elle ouvre
ses micro et caméras à n’importe qui, leaders politiques qui vocifèrent sans
une cohérence dans leurs propos incendiaires des deux côtés de la barricade,
des bandits de grand chemin qui blessent et tuent la population sans vergogne,
des malfaiteurs de tous bords qui profitent de la situation sous couvert de se
battre contre le système et qui ne comprennent rien à rien du concept système.
Elle est une caisse de résonnance pour nos politiciens. Elle est
malheureusement aussi victime des méfaits de la pensée unique. Certaines
stations et journalistes sont victimes de l’intolérance des uns et des autres
et les auteurs de ces actes de violences oublient que la presse n’est qu’un thermomètre
qui détecte la fièvre et n’est responsable en rien de la maladie qui ronge le
pays. Tout en condamnant ces violences contre le 4e pouvoir, il faut
noter qu’on n’enregistre que très peu d’analyses
sérieuses sur l’ouragan politique qui ravage notre pays et ses conséquences sur
son économie globale et son développement durable.
B.- Analyse de la Situation économique
On comprend
très bien que cet ouragan politique influence négativement la situation
socioéconomique du pays. Avant de rentrer dans les détails, rappelons les conclusions
et recommandations du « bilan 2017 et perspectives 2018[6] » :
« Les perspectives de
croissance pour l’exercice fiscal 2018-2019 s’annoncent particulièrement
difficiles en raison notamment de la fragilité de la situation
socio-politique qui risque de plomber considérablement l’économie. A
cet égard, s’il n’y a pas un effort qui est fait de part et d’autre pour placer
les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de tout, l’objectif de
croissance de 2.8% envisagé pour l’année fiscale 2019 restera un vœu pieux, car
il requiert la contribution de chacun des secteurs de la vie nationale, » a prédit l’IHSI dans sa dernière sortie des comptes économique de
décembre 2018.
Etat de la
situation économique à partir des bilans établis par des économistes et autres
Comme on l’a remarqué plus haut (A), cette prédiction
de l’IHSI était exacte. Les secteurs de la vie nationale, en particulier nos
politiciens, se sont donnés à cœur-joie pour alimenter l’ouragan politique et
ses ravages sur l’économie. Personne ne s’étonne, en tout cas pas l’économiste
Thomas Lalime : « Un éloquent indicateur
traduit à lui tout seul cette catastrophe économique : le taux de
croissance négatif de -1,2 % selon les prévisions du Fonds monétaire
international (FMI) ou compris entre – 0,6 et 0,0 % selon les projections de la
Banque de la République d’Haïti (BRH)[7] ».
« Pour une économie de cette taille (un PIB au prix courant de 9,60
milliards de dollars), il s’agit, somme toute, d’un niveau infinitésimal de
croissance », Selon l’économiste Enomy Germain [8] . Selon la banque mondiale (BM) et
repris par Enomy Germain, en 2019, la gourde a perdu 30% de sa valeur. Selon d’autres
sources, le taux d’inflation en rythme annuel est supérieur à 20%, le taux de
change autour de 93 G. pour 1 USD.
Selon la BM[9] : « Haïti est le pays le plus pauvre de
l’hémisphère occidental, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de
870 $ en 2018 et un indice de développement humain le classant 168 sur 189 pays
cette même année. Plus de 6 millions d’Haïtiens vivent en-dessous du seuil de
pauvreté avec moins de 2.41 $ par jour, et plus de 2.5 millions sont tombés
en-dessous du seuil de pauvreté extrême, ayant moins de 1.23 $ par jour ». … « En note
positive, le déficit budgétaire, lui, a diminué comparé à l’année précédente,
il est projeté à 2.9%. Néanmoins, ce résultat a été obtenu par le biais de
coupes drastiques dans les investissements de capitaux et les programmes sociaux.
Les subventions énergétiques continuent de représenter un lourd fardeau
budgétaire (estimé à environ 3.5% du PIB), réduisant considérablement l’espace
budgétaire du gouvernement pour ce qui est de la croissance et des dépenses
visant à la réduction de la pauvreté ».
Haïti
est donc en phase actuelle d’une régression économique et conséquemment d’une
augmentation de la pauvreté en 2019. Que peut-on espérer pour 2020 ?
C.- Perspectives 2020
C’est
vrai qu’en 2019, la présidence de Jovenel Moïse a résisté face aux assauts de l’opposition
politique. On a même l’impression que le Président gagne du terrain en fin d’année
par rapport à l’opposition qui ne jure que par sa démission et programme d’en
découdre avec lui le 1er Janvier 2020, avec la reprise des manifestations de rue
à travers le pays. L’ouragan résultant de cette lutte politique pour le pouvoir
sous couvert de changement du système nous a fait régresser économiquement
(PIB= -1.2%)[10] et nous enfonce dans la
pauvreté en 2019.
L’accord de Marriott de l’Alternative consensuelle veut le
départ de Jovenel, celui de Kinam veut son maintien négocié, avec une
personnalité issue de l’opposition comme premier ministre et acceptable pour
tout le monde. Le Mouvement Troisième Voie pour Haïti (MTVAYITI) se retrouve au
milieu et sur la même position que l’Alternative
Consensuelle. Une note positive quand même, l’horizon s’éclaircit un peu avec
ces trois grandes tendances, qui pourraient se convertir en trois grands partis
politiques pour les nouvelles échéances électorales. Il faut rêver! En tout
cas, ce qui se trame c’est une bataille politique beaucoup plus féroce encore
si l’on se fie aux propos incendiaires de nos politiciens.
Dans
cette situation d’incertitude politique, il se pourrait que la crise se
prolonge en 2020 comme c’était le cas en 2019. Comme « les mêmes causes produisent les mêmes effets dans les mêmes
circonstances », s’il n’y a pas un effort de part et d’autre pour
dialoguer au nom d’Haïti, HAITI D’ABORD ET AVANT TOUT, l’ouragan politique
pourrait s’exacerber et se renforcer par
des catastrophes naturelles pour engloutir notre pays.
Une vision, Haïti pays phare du monde en 2054 en 34
ans (3+4=7)
Une
fois de plus, une fois de trop, la balle est dans le camp de nos hommes et
femmes politiques, mettez de côté votre fierté et sacrifiez-vous pour votre
pays. Seule la grande concertation nationale pourrait nous aider à : (i) Vider
nos différends et dépasser nos différences ; (ii) Mettre en place un
gouvernement inclusif ; (iii) Elaborer
un grand programme d’apaisement social de 150 M USD /an à côté d’un
programme de développement participatif et durable de 1.5 Mrd de USD/an ; (iv)
Jeter les bases du nouveau système réclamé par tout le monde ; (v)
Organiser le procès PETROCARIBE et les autres procès réclamés par la population ;
(vi) Organiser les élections par un Conseil Electoral Permanent ; (vii) Appliquer
le nouveau système basé sur une nouvelle Constitution où l’équilibre des trois
pouvoir d’Etat est garanti ; (viii) Faire d’Haïti un pays émergent en 2040
selon le modèle de Rwanda et de la
Scandinavie et un pays Phare du monde en 2054, l’année de notre 250e
anniversaire d’indépendance, selon son destin forgé en 1804 où nous avons sonné
le glas du système esclavagiste mondial. Pourquoi pas, cette fois-ci, en 2054,
le glas du système d’exploitation (pezesouse) mondial? A partir de 2020, Haïti pays
phare du monde en 2054, en 34 ans. 34 ans =3+4=7 et 250 ans=
2+5+0=7= le chiffre 7 en deux fois ou la Perfection En Double !!! Pensez-y !!!
[10] Ce taux de croissance négatif est le premier enregistré depuis le
tremblement de terre de 2010 (-5.5%)
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