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lundi 30 avril 2012

HAITI A L’HEURE DE VERITE



HAITI A L’HEURE DE VERITE
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
29 AVRIL 2012

Aujourd’hui, les ministères de l’agriculture et des affaires sociales ont lancé les festivités du 1er Mai 2012 sur le campus de Damien. C’est l’occasion de saluer la grande famille de Damien qui profite de l’occasion pour se ressourcer durant ces trois jours. En fonction de tous ces efforts déployés pour décorer magnifiquement la cour de Damien, lieu central de cette grande fête du travail et de l’agriculture, la fête s’annonce déjà belle avec cette foire agro- industrielle et artisanale doublée de l’animation musicale de «  Boukman Experyans ». Durant ces trois jours de festivités, Haïti vivra au rythme de l’agriculture et du travail. Les Directions départementales du ministère participent aussi aux festivités dans leur aire d’intervention  respective.


L'espoir: campagne de Printemps, dossier d'emplois et "vivre ensemble"
Nous sommes en pleine campagne de Printemps qui fournit annuellement 60% de la production agricole  du pays. Les abondantes pluies d'avril causent des dégâts importants au niveau de Port-au-Prince et autres grandes villes mais  permettent d’augurer des résultats plus qu’acceptables au niveau de la production agricole  malgré des semences non appropriées. Dans le cadre d'ABA GRANGOU, le  ministère   de l'agriculture a produit un dossier  de plus de 20 M USD susceptible de générer près de 130000 Personnes-Mois (P-M) de travail, s’il est mis  en œuvre au niveau des dix (10) départements. Haïti devrait  donc s’estimer heureuse et vivre avec beaucoup d’espoir durant cette période pré-cyclonique. 


En outre,  avec un Premier Ministre ratifié à moitié qui a de forte chance de l’être entièrement sous peu et un Président convalescent qui  « a frôlé la mort » et qui est prêt « à retrousser ses manches » pour se remettre au travail sur la terre natale en commençant par la commémoration de  la première année de sa prise de pouvoir le 14 mai prochain, l'espoir devrait nous rendre optimistes et positifs. Enfin, cette interview de Martelly qui rassure devrait nous convaincre du demarrage prochain de ce "vivre ensemble".

L’interview du Président
En effet, le Président a donné, le jeudi 26 avril 2012, une longue interview à Alex St Surin de Radio MEGA basée à Miami et relayée, pour la circonstance, par près d’une cinquantaine de radios à travers Haïti et qui est passée par la suite sur les chaines de télévision en Haïti. Il  a fait un bilan positif de sa première année de gestion et a reconnu avoir beaucoup appris et s’est grandement assagi par rapport à son rôle de Président, Chef de l’Exécutif, en ce sens qu’il ne peut agir seul sans les autres pouvoirs, en particulier le Parlement, comme il le croyait auparavant. En d’autres termes, certaines erreurs commises ne se renouvelleraient plus. C’est tout au moins ma lecture de cette interview empreinte d’une grande sincérité.

Regardons ensemble ce qui s’est passé au cours de ce mois d’avril 2012.

La mort d'un jeune policier
La situation d’insécurité qui prévalait à la fin du mois dernier et au début du mois d’avril a semblé baisser d’un cran à partir d’une opération coup de poing menée par la police nationale. Il faut noter aussi que le Directeur Général, qui était convalescent, a repris du service. Cela n’a pas empêché la mort par balle d’un jeune policier de 27 ans, qui parait-il, aurait été l’objet de menace de la part d’un Député. Celui-ci a été interrogé par la Justice en présence du Président de la Chambre Basse. En tout cas, la mort de ce jeune policier a valu à notre pays une journée de grève  « très chaude », le lundi 23 avril 2012. Ce qui a considérablement ralenti les activités ce jour-là.

Les « anciens militaires »
La semaine d’avant, les « anciens militaires » qui sont présents actuellement sur l’ensemble du territoire de manière très visible, se sont sentis en droit de pressurer le Parlement. La Chambre des Députés qui devait se pencher sur le dossier du Premier Ministre a du y surseoir momentanément en attendant que la lumière soit faite sur l’attitude de « ces bandes armées ». La convocation des anciens militaires par le Ministère de l’intérieur  pour régler la question d’arriérés de salaires, de fonds de pension de ces derniers a débouché sur la vocifération de certains d’entre eux devant les médias et cette menace d’appliquer « le plan B » que seuls les militaires en ont connaissance jusqu’à présent. Ce qui pourrait être exploité par des loups qui le mettraient sur  le compte des anciens militaires.

La corruption  et la République Dominicaine?
Toutes ces agitations ont été précédées deux semaines plus tôt de cette « révélation de corruption » venant de la République voisine avec l’implication d’un sénateur dominicain, proche du Président Fernandez, et principal contributeur de son parti, le PLD, qui aurait versé, à travers ses entreprises opérant en Haïti , des fonds à nos deux candidats, Mme Manigat (250,000 USD) et Mr Martelly (2,500,000 USD) lors du second tour des élections haïtiennes et dont une partie versée au Président après sa prise de pouvoir. Ce que les deux ont naturellement nié. Où est la vérité ?

 Cette affaire semble être liée à la campagne électorale qui bat son plein en République Dominicaine dont le Président sortant a jugé bon de décorer le Président Martelly dans le cadre d’une grandiose cérémonie de l’autre coté de l’Ile qui a été interprétée comme un show électoraliste par la partie d’en face. En tout cas, comme par hasard, un colonel dominicain appartenant au camp adverse en République Dominicaine (PRD), est accusé d’être en train de formuler un complot  avec un haïtien contre le Président Martelly. Comme quoi, dirait-on, difficile de savoir la vérité. En période électorale, tout est permis.

Cette affaire a occupé les médias en lieu et place des grands dossiers du pays comme le budget qui attend peut-etre la ratification définitive du Premier Ministre, si ratification il y en aura à 5 mois de la fin de l’exercice fiscal 2011-2012. Ce qui augure un taux de croissance beaucoup plus faible du PIB pour l’exercice en cours. Mais on s’en fiche mis à part le Group Croissance et d’autres fous comme moi qui croient encore dans l’avenir de ce coin de terre.

La semaine de la Finance du Group Croissance
Un succès pour les organisateurs, un autre regard sur le pays. Tout le monde de la finance haïtienne était au rendez-vous. De nouveaux concepts, de nouvelles idées pour les non initiés : « l’insécurité financière » avec la concentration de 87% des disponibilités financières au niveau du Département de l’Ouest, la nécessité de  « l’inclusion financière » pour relancer l’économie et déboucher sur cette croissance durable, cette révolution de croissance. C’a été l’occasion d’honorer deux personnalités importantes de la finance : Mme Gladys Coupet de la Citi Bank et Mr Henry Bazin, ancien ministre de l’économie. Cette 2e édition nous a permis à nous autres de nous évader et de réfléchir sur l’avenir de ce pays bien aimé et tellement mal compris par nos politiques qui préfèrent se battre pour en avoir la jouissance et non pour son développement. Il ne faut pas non plus mettre tous nos politiques dans le même panier. C’est peut-être la faute du système mis en place en 1806 et qui se renouvelle en accentuant son coté exclusiviste, exclusion par rapport à nos ruraux, exclusion financière (13%) et autres (services, emplois)  par rapport à nos villes de province,   et exclusion par rapport à notre diaspora.

La semaine de la Diaspora
La semaine de la diaspora a été l’occasion de nous retrouver, les haïtiens de l’intérieur et les représentants de la diaspora, notre principal bailleur de fonds avec plus de 1.5 Mrds USD l’an, le principal responsable de notre survie. Economie oui, politique non, ou tout au moins, très partiellement. A quand la participation à la vie politique du pays sans restriction aucune de ce réservoir de compétences, de connaissances ? Il faudrait y penser sérieusement si on veut sortir de ce sous-développement chronique et contempler cette révolution de croissance avec une répartition equitable de ses fruits. Pour cela, il nous faudrait de la stabilité politique avec des gouvernements qui arrivent à travailler en paix sans la peur d’un renvoi par le Président ou par le Parlement.

L’absence d’un gouvernement
En l’absence du Président qui est revenu juste pour rencontrer le  Président Mexicain en visite officielle  en Haïti et contraint de repartir pour se faire soigner en urgence aux USA, Haïti a souffert de l’absence d’un gouvernement. La tentative du Premier Ministre démissionnaire de faire sentir sa présence lorsque les policiers fâchés de l’assassinat de l’un d’entre eux  et qui voulaient se venger sur le Député rendu « responsable » de cet acte odieux, n’a pas été bien vue. Au 6e Sommet des Chefs d’Etat des  Amériques en Colombie, Haïti n’a été représentée que par  son ministre des affaires étrangères démissionnaire et moitié Premier Ministre. C’est notre vérité et nous la trouvons normale. Même si nous savons pertinemment  que,  sans gouvernement, aucun bailleur ne s’aventure à honorer ses promesses et que sans budget le pays ne fait que naviguer sans boussole.

¼ de Premier Ministre
C’est pourquoi nous utilisons un prêt comme PETROCARIBE pour des dépenses courantes et non pour des investissements sérieux et rentables. Par exemple, nous disons vouloir faire de l’agriculture notre principal pilier de croissance. Qu’avons-nous fait pour cela ? Rien. Pas même le vote des 10% du budget national souhaités. La loi budgétaire n’est pas encore votée à cause essentiellement de la démission du Premier Ministre et à cause de la lenteur de ratification du nouveau Premier Ministre, en la personne de Laurent Salvador LAMOTHE, notre moitié Premier Ministre à date. Un ami a plaisanté en parlant de notre « 1/3 PM ». Il est devenu très sérieux en m’expliquant, non seulement, il doit passer l’étape de la Chambre basse et aussi celle  de l’énoncé de sa politique générale devant les deux chambres, séparément s’il vous plait. « Je devrais parler de notre ¼ PM par rapport à ce qui reste du processus de ratification » a-t’il conclu le plus sérieusement du monde. En y réfléchissant bien, cela nous ramenera au-delà de 8 mai 2012, date de départ des « dinosaures du Sénat ».  Ce qui pourrait perturber le processus.Voilà la vérité, notre vérité.

L’heure de vérité
 Pour réaliser le programme 4 E du Président Martelly, le PM Conille avait présenté une politique globale de 15 Mrds d’USD sur 5 ans. Il n’avait pas eu le temps de faire adopter son budget d’approximativement de 3 Mrds d’USD pour l’exercice en cours, et le secteur agricole n’a pas eu les 10% souhaités (300 M USD) de ce budget pour favoriser l’atteinte de cet objectif global de 7.8% de croissance. Avec la ratification de Mr LAMOTHE, si ratification il y en aura, il nous faudrait revoir le budget et le ratifier avec 7 mois de retard. Les résultats seront forcément en deçà des prévisions. Nous sommes donc à l’heure de vérité. Continuons-nous à nous enfoncer ou faisons-nous ce consensus minimum autour de LAMOTHE ? Al chita avek analyz bidon’w yo. Vye neg Martelly. Nap fout continye pi red ! Quelle tristesse ! C’est notre vérité ! Nous sommes en plein là dedans ! Singulier petit pays !  

jeudi 29 mars 2012

HAITI: EN ATTENTE DU VERDICT DU PARLEMENT, DES INTERROGATIONS SANS REPONSES POU LE SAUVEUR LAMOTHE?


HAITI: EN ATTENTE DU VERDICT DU PARLEMENT,  DES INTERROGATIONS SANS REPONSES POU LE SAUVEUR LAMOTHE?
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
29 MARS 2012

C’est le 25e anniversaire de la Constitution aujourd’hui. Ce jour-là, on avait tellement d’espoir ! On était tellement content ! 25 ans plus tard, quel désenchantement! La constitution amendée sera-t-elle publiée ? Et puis, publiée ou pas, qu’est-ce qu'on en gagnerait ? « Constitusyon se papye, bayonet se fè ». On continuerait à la violer, à en abuser comme notre chère Haïti ? Où est donc passé mon optimisme proverbial ? En tout cas, bonne fête à notre Constitution ! Voyons ce qui s’est passé durant ce mois.

Depuis l’annonce de la démission du Dr CONILLE comme Premier Ministre, le pays fonctionne au ralenti. Le Président MARTELLY a désigné un nouveau Premier Ministre en la personne de Mr Laurent Salvador LAMOTHE, qui a déjà déposé ses pièces par devant la commission sénatoriale créée à cet effet. Mr  LAMOTHE, ami et associé du Président, vu l’aversion de certains parlementaires vis-à-vis du Président, et cette grande solidarité constatée au sein du Parlement  dans son duel avec l’Exécutif, en particulier avec le Président, quel sera le sort de LAMOTHE ? Combien de temps cela va durer avant le verdict du Parlement ? Après les fêtes de Pâques ? « Après le départ des dinosaures du Parlement en mai 2012 » ? Pour répéter Daly VALET  et Valéry NUMA de Radio Vision 2000. Et avec «  le départ des dinosaures », la majorité changera de camp. LAMOTHE ne subira-t-il pas le sort de ROUZIER et de GOUSSE ? En tout cas, Mr CONILLE, lui, il en marre de liquider les affaires courantes. Il en aurait fait part au Président du Sénat. Que faire en de pareil cas ? Agir comme le Président PREVAL durant son premier mandat après la démission du Premier  Ministre, R. SMART et sa cessation de liquider les affaires courantes ? C’est à devenir fou ! Quel singulier petit pays !!! Continuons.

Parallèlement à tout ce cirque, le pays périclite au grand dam de la majorité silencieuse qui se terre dès 7 h du soir avec le changement d’heure qui revient avec le Président MARTELLY. Serge Beaulieu protesterait contre ce sacrilège de changer « l’heure nationale ». Laissons Serge dans sa tombe. Il est certainement mieux que nous là où il est !

 Toujours est-il que le Président a soumis ses passeports à la Commission Sénatoriale sur la double nationalité par l’intermédiaire du groupe interreligieux «  Religion pour la paix » après « un show médiatique » au Palais National. Selon l’ambassadeur américain présent à ce show, le Président MARTELLY n’est pas américain. Le doute sur la nationalité du Président, tout au moins sur sa nationalité américaine, est donc levé? Aussitôt, le principal adversaire du Président saute  sur l’occasion pour accuser le Président de frauder car sur sa carte de résidence il se prénomme « Michael » et non  Joseph Michel. Si fraude il y avait, cette fraude concernerait-elle Haïti ou les USA ? Combien de temps va encore durer cette affaire ? Que faudra-il faire pour l’évacuer définitivement ?

 Au niveau de la Chambre basse, c’est le rapport mitigé sur « l’affaire Bélisaire » qui met en exergue la responsabilité du Président dans l’arrestation du Député. Mais  la Chambre basse « renonce, au nom de la Nation, à enclencher la procédure de destitution du Président Michel MARTELLY », tout en se réservant «  le droit de prendre telle mesure que de droit en temps opportun ». La menace de destitution est donc différée. Pour combien de temps ? Mr BELISAIRE est revenu à la charge en accusant le Président de se prénommer «  Olivier » et qu’il irait jusqu’à la  destitution du Président  pour fraude du fait d’avoir utilisé aux USA le prénom d’Olivier. Il détiendrait des « preuves irréfutables » comme l’autre. Là encore au cas cela se révèlerait vrai, est-ce à la Chambre des députés de statuer sur cette fraude qui concernerait au premier chef les USA ? A notre connaissance, c’est Joseph Michel qui est président et non Olivier. Que faire ?

Au niveau du Pays, en attente de son nouveau Premier Ministre, c’est la remontée de l’insécurité ; c’est l’ « ancienne armée d’Haïti » qui fait les siennes en paradant dans les rues et en occupant les locaux publics, en particulier dans le Nord du Pays là où l’Etat concentre ses investissements (environs 500 M USD), une zone qui aurait dû être sécurisée. Qui a donc intérêt à montrer que cette zone prioritaire en termes d’investissements n’est  pas sure ?  Alors, quelles sont les mesures appropriées à arrêter pour adresser ce problème d’insécurité ? Comment mieux utiliser la MINUSTAH et la Police Nationale pour faire face à l’insécurité même en période de crise ? Encore que démission ou pas du souffrant Chef de la Police avant la fin de son mandat en août 2012 ? Août c’est demain, pourquoi vouloir une démission de ce Monsieur maintenant ? Quelle est l’économie d’une telle démission ? Que de mauvais signaux adressés aux méchants loups !

C’est aussi l’arrivée des premières pluies avec les dégâts que l’on sait. La saison pluvieuse arrive plus tôt que prévu. Est-ce le phénomène « El Nino » comme l’a annoncé la CNSA ? En tout cas, le ministère de l’agriculture en a profité pour commémorer avec ses partenaires « la journée mondiale de l’eau » sous le thème : « l’eau et la sécurité alimentaire »,  et pour lancer la campagne de Printemps, 825 M GHT selon la CNSA, avec  la probabilité d’une bonne réussite vu les conditions climatiques favorables qui pourraient provoquer des pluies abondantes très bonnes pour l’agriculture pluviale de loin la plus importante en Haïti, mais aussi avec des risques d’inondations en aval au niveau des périmètres irrigués, des terres agricoles, des villes et villages à cause de la vulnérabilité du pays liée à la dégradation des bassins versants. Haïti, pays de paradoxes !

Au cours de cette campagne de printemps, le ministère de l’agriculture avait préparé un programme spécial pour l’augmentation de la production de maïs avec des investissements importants. A ce qu’il parait, les fonds espérés n’ont pas été mis à disposition, le projet WINNER et la FAO qui  investissent beaucoup dans cette campagne de maïs (environ 20,000 ha emblavés en bonnes semences de maïs) avec l’aval du ministère de l’agriculture, permettront-ils au pays de garantir une production  de 60 à 70,000 TM en plus de la production paysanne qui se fait à base de grains comme semences? Le programme ABA GRANGOU permettra-t-il d’avoir accès à des financements pour ces genres de programmes qui devraient marcher de paire avec les campagnes agricoles ? Ne serait-il pas bon désormais d’exiger que les agences de coopération, les projets/programmes agricoles financés par la communauté internationale, les ONGs contribuent à la réussite de ces campagnes agricoles et qu’ils en tiennent compte dans leurs programmes annuels ?

C’est l’amplification des répliques du tremblement de terre du 12 janvier 2010, et de petits séismes inférieurs à 5. Donc, il y a risques sismiques et conséquemment de tsunamis qui pourraient atteindre des vitesses de 280 Km/h et des hauteurs d’eau de 3 à 5 m dépendant de la magnitude des séismes les provoquant. Heureusement il y a une prise de conscience au niveau de la population et, en principe, au niveau de l’Etat. Mais cette prise de conscience est-elle suffisamment forte pour conduire à l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques y relatives ?

La Quinzaine de la Francophonie a été un succès. Une fois de plus, la culture haïtienne a montré sa force. Franck Etienne, ce vieillard qui chante, qui danse, qui débite sa poésie dans une langue propre à lui, est à lui seul tout un pays, toute une culture. Alors pourquoi ne pas baser notre développement sur notre culture, Haïti l’exception culturelle de la Caraïbe ?

Durant la Semaine de la Diaspora, la culture haïtienne a été à l’honneur. Le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger a fait de son mieux  pour la réussite de ces grandes retrouvailles annuelles. Jimmy Jean-Louis, le grand acteur haïtien qui triomphe sur la scène internationale et particulièrement dans le film Toussaint Louverture, était de la partie. Il y a de quoi en être fier. Revivre cette tranche d’histoire à travers le film, quel régal !!! Nos politiciens actuels sont-ils trop petits pour atteindre la dimension de Toussaint ? Ont-ils cette ambition de marquer leur temps, ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Si c’en avait-été le cas, ils se seraient comportés autrement vis-à-vis de ce coin de terre, en lui témoignant un amour indéfectible jusqu’au sacrifice  dans la dignité et malgré la privation. C’est cela, l’haïtien profond, le vrai qui sommeille en chacun de nous, qui pense pays et non clan. Surpassons-nous, prenons de la dimension pour mieux gérer cet héritage légué par Toussaint, Dessalines, Christophe et Pétion. Pourquoi ne pas passer ce film sur toutes les chaines de télévision en même temps et aux mêmes heures pour toucher les fibres au tréfonds de chacun de nous ? MM le Président, les Membres du Gouvernement démissionnaire, les Membres du Parlement et les Membre du Corps Judiciaire, ne pouvez-vous pas vous mettre d’accord sur ce minimum en attendant le grand consensus national prôné par l’autre et rêvé par tous ?

Voilà des interrogations qui nous interpellent tous, en particulier, nos gouvernants, et spécifiquement M. LAMOTHE Laurent Salvador, ce jeune de 39 ans au prénom prédestiné (Sauveur en francais), soit seulement 6 ans de plus que Jésus Christ 33 ans, ce Sauveur, ce révolutionnaire que nous avons sacrifié il y exactement 2012 années, 21 ans de moins que Toussaint Louverture (60 ans) qui s’est sacrifié il y a exactement 209 ans en espérant que les racines de l’arbre de la liberté des noirs allaient favoriser la récolte des fruits de l’Indépendance de cet Etat Nègre en 1804 avec Dessalines (48 ans), et 9 ans de moins que ce Grand Général qui a humilié la plus grande armée de l’époque, l’armée française, et que nous avons sacrifié il y a environ 206 ans. Consentirions-nous à nous regrouper autour de ce jeune Homme sans partisannerie pour en faire notre prochain Premier Ministre dans le cadre d’un autre consensus minimum pour répondre à ces interrogations et autres qui sont fondamentales pour la relance de l’économie haïtienne et sauver notre Haïti Chérie ? S’il arrive à se surpasser pour se positionner en Homme d’Etat et non en homme de clan, deviendra-t-il peut-être le "Sauveur d’Haïti" ? Que d’interrogations pour en arriver là !