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jeudi 29 mars 2012

HAITI: EN ATTENTE DU VERDICT DU PARLEMENT, DES INTERROGATIONS SANS REPONSES POU LE SAUVEUR LAMOTHE?


HAITI: EN ATTENTE DU VERDICT DU PARLEMENT,  DES INTERROGATIONS SANS REPONSES POU LE SAUVEUR LAMOTHE?
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
29 MARS 2012

C’est le 25e anniversaire de la Constitution aujourd’hui. Ce jour-là, on avait tellement d’espoir ! On était tellement content ! 25 ans plus tard, quel désenchantement! La constitution amendée sera-t-elle publiée ? Et puis, publiée ou pas, qu’est-ce qu'on en gagnerait ? « Constitusyon se papye, bayonet se fè ». On continuerait à la violer, à en abuser comme notre chère Haïti ? Où est donc passé mon optimisme proverbial ? En tout cas, bonne fête à notre Constitution ! Voyons ce qui s’est passé durant ce mois.

Depuis l’annonce de la démission du Dr CONILLE comme Premier Ministre, le pays fonctionne au ralenti. Le Président MARTELLY a désigné un nouveau Premier Ministre en la personne de Mr Laurent Salvador LAMOTHE, qui a déjà déposé ses pièces par devant la commission sénatoriale créée à cet effet. Mr  LAMOTHE, ami et associé du Président, vu l’aversion de certains parlementaires vis-à-vis du Président, et cette grande solidarité constatée au sein du Parlement  dans son duel avec l’Exécutif, en particulier avec le Président, quel sera le sort de LAMOTHE ? Combien de temps cela va durer avant le verdict du Parlement ? Après les fêtes de Pâques ? « Après le départ des dinosaures du Parlement en mai 2012 » ? Pour répéter Daly VALET  et Valéry NUMA de Radio Vision 2000. Et avec «  le départ des dinosaures », la majorité changera de camp. LAMOTHE ne subira-t-il pas le sort de ROUZIER et de GOUSSE ? En tout cas, Mr CONILLE, lui, il en marre de liquider les affaires courantes. Il en aurait fait part au Président du Sénat. Que faire en de pareil cas ? Agir comme le Président PREVAL durant son premier mandat après la démission du Premier  Ministre, R. SMART et sa cessation de liquider les affaires courantes ? C’est à devenir fou ! Quel singulier petit pays !!! Continuons.

Parallèlement à tout ce cirque, le pays périclite au grand dam de la majorité silencieuse qui se terre dès 7 h du soir avec le changement d’heure qui revient avec le Président MARTELLY. Serge Beaulieu protesterait contre ce sacrilège de changer « l’heure nationale ». Laissons Serge dans sa tombe. Il est certainement mieux que nous là où il est !

 Toujours est-il que le Président a soumis ses passeports à la Commission Sénatoriale sur la double nationalité par l’intermédiaire du groupe interreligieux «  Religion pour la paix » après « un show médiatique » au Palais National. Selon l’ambassadeur américain présent à ce show, le Président MARTELLY n’est pas américain. Le doute sur la nationalité du Président, tout au moins sur sa nationalité américaine, est donc levé? Aussitôt, le principal adversaire du Président saute  sur l’occasion pour accuser le Président de frauder car sur sa carte de résidence il se prénomme « Michael » et non  Joseph Michel. Si fraude il y avait, cette fraude concernerait-elle Haïti ou les USA ? Combien de temps va encore durer cette affaire ? Que faudra-il faire pour l’évacuer définitivement ?

 Au niveau de la Chambre basse, c’est le rapport mitigé sur « l’affaire Bélisaire » qui met en exergue la responsabilité du Président dans l’arrestation du Député. Mais  la Chambre basse « renonce, au nom de la Nation, à enclencher la procédure de destitution du Président Michel MARTELLY », tout en se réservant «  le droit de prendre telle mesure que de droit en temps opportun ». La menace de destitution est donc différée. Pour combien de temps ? Mr BELISAIRE est revenu à la charge en accusant le Président de se prénommer «  Olivier » et qu’il irait jusqu’à la  destitution du Président  pour fraude du fait d’avoir utilisé aux USA le prénom d’Olivier. Il détiendrait des « preuves irréfutables » comme l’autre. Là encore au cas cela se révèlerait vrai, est-ce à la Chambre des députés de statuer sur cette fraude qui concernerait au premier chef les USA ? A notre connaissance, c’est Joseph Michel qui est président et non Olivier. Que faire ?

Au niveau du Pays, en attente de son nouveau Premier Ministre, c’est la remontée de l’insécurité ; c’est l’ « ancienne armée d’Haïti » qui fait les siennes en paradant dans les rues et en occupant les locaux publics, en particulier dans le Nord du Pays là où l’Etat concentre ses investissements (environs 500 M USD), une zone qui aurait dû être sécurisée. Qui a donc intérêt à montrer que cette zone prioritaire en termes d’investissements n’est  pas sure ?  Alors, quelles sont les mesures appropriées à arrêter pour adresser ce problème d’insécurité ? Comment mieux utiliser la MINUSTAH et la Police Nationale pour faire face à l’insécurité même en période de crise ? Encore que démission ou pas du souffrant Chef de la Police avant la fin de son mandat en août 2012 ? Août c’est demain, pourquoi vouloir une démission de ce Monsieur maintenant ? Quelle est l’économie d’une telle démission ? Que de mauvais signaux adressés aux méchants loups !

C’est aussi l’arrivée des premières pluies avec les dégâts que l’on sait. La saison pluvieuse arrive plus tôt que prévu. Est-ce le phénomène « El Nino » comme l’a annoncé la CNSA ? En tout cas, le ministère de l’agriculture en a profité pour commémorer avec ses partenaires « la journée mondiale de l’eau » sous le thème : « l’eau et la sécurité alimentaire »,  et pour lancer la campagne de Printemps, 825 M GHT selon la CNSA, avec  la probabilité d’une bonne réussite vu les conditions climatiques favorables qui pourraient provoquer des pluies abondantes très bonnes pour l’agriculture pluviale de loin la plus importante en Haïti, mais aussi avec des risques d’inondations en aval au niveau des périmètres irrigués, des terres agricoles, des villes et villages à cause de la vulnérabilité du pays liée à la dégradation des bassins versants. Haïti, pays de paradoxes !

Au cours de cette campagne de printemps, le ministère de l’agriculture avait préparé un programme spécial pour l’augmentation de la production de maïs avec des investissements importants. A ce qu’il parait, les fonds espérés n’ont pas été mis à disposition, le projet WINNER et la FAO qui  investissent beaucoup dans cette campagne de maïs (environ 20,000 ha emblavés en bonnes semences de maïs) avec l’aval du ministère de l’agriculture, permettront-ils au pays de garantir une production  de 60 à 70,000 TM en plus de la production paysanne qui se fait à base de grains comme semences? Le programme ABA GRANGOU permettra-t-il d’avoir accès à des financements pour ces genres de programmes qui devraient marcher de paire avec les campagnes agricoles ? Ne serait-il pas bon désormais d’exiger que les agences de coopération, les projets/programmes agricoles financés par la communauté internationale, les ONGs contribuent à la réussite de ces campagnes agricoles et qu’ils en tiennent compte dans leurs programmes annuels ?

C’est l’amplification des répliques du tremblement de terre du 12 janvier 2010, et de petits séismes inférieurs à 5. Donc, il y a risques sismiques et conséquemment de tsunamis qui pourraient atteindre des vitesses de 280 Km/h et des hauteurs d’eau de 3 à 5 m dépendant de la magnitude des séismes les provoquant. Heureusement il y a une prise de conscience au niveau de la population et, en principe, au niveau de l’Etat. Mais cette prise de conscience est-elle suffisamment forte pour conduire à l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques y relatives ?

La Quinzaine de la Francophonie a été un succès. Une fois de plus, la culture haïtienne a montré sa force. Franck Etienne, ce vieillard qui chante, qui danse, qui débite sa poésie dans une langue propre à lui, est à lui seul tout un pays, toute une culture. Alors pourquoi ne pas baser notre développement sur notre culture, Haïti l’exception culturelle de la Caraïbe ?

Durant la Semaine de la Diaspora, la culture haïtienne a été à l’honneur. Le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger a fait de son mieux  pour la réussite de ces grandes retrouvailles annuelles. Jimmy Jean-Louis, le grand acteur haïtien qui triomphe sur la scène internationale et particulièrement dans le film Toussaint Louverture, était de la partie. Il y a de quoi en être fier. Revivre cette tranche d’histoire à travers le film, quel régal !!! Nos politiciens actuels sont-ils trop petits pour atteindre la dimension de Toussaint ? Ont-ils cette ambition de marquer leur temps, ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Si c’en avait-été le cas, ils se seraient comportés autrement vis-à-vis de ce coin de terre, en lui témoignant un amour indéfectible jusqu’au sacrifice  dans la dignité et malgré la privation. C’est cela, l’haïtien profond, le vrai qui sommeille en chacun de nous, qui pense pays et non clan. Surpassons-nous, prenons de la dimension pour mieux gérer cet héritage légué par Toussaint, Dessalines, Christophe et Pétion. Pourquoi ne pas passer ce film sur toutes les chaines de télévision en même temps et aux mêmes heures pour toucher les fibres au tréfonds de chacun de nous ? MM le Président, les Membres du Gouvernement démissionnaire, les Membres du Parlement et les Membre du Corps Judiciaire, ne pouvez-vous pas vous mettre d’accord sur ce minimum en attendant le grand consensus national prôné par l’autre et rêvé par tous ?

Voilà des interrogations qui nous interpellent tous, en particulier, nos gouvernants, et spécifiquement M. LAMOTHE Laurent Salvador, ce jeune de 39 ans au prénom prédestiné (Sauveur en francais), soit seulement 6 ans de plus que Jésus Christ 33 ans, ce Sauveur, ce révolutionnaire que nous avons sacrifié il y exactement 2012 années, 21 ans de moins que Toussaint Louverture (60 ans) qui s’est sacrifié il y a exactement 209 ans en espérant que les racines de l’arbre de la liberté des noirs allaient favoriser la récolte des fruits de l’Indépendance de cet Etat Nègre en 1804 avec Dessalines (48 ans), et 9 ans de moins que ce Grand Général qui a humilié la plus grande armée de l’époque, l’armée française, et que nous avons sacrifié il y a environ 206 ans. Consentirions-nous à nous regrouper autour de ce jeune Homme sans partisannerie pour en faire notre prochain Premier Ministre dans le cadre d’un autre consensus minimum pour répondre à ces interrogations et autres qui sont fondamentales pour la relance de l’économie haïtienne et sauver notre Haïti Chérie ? S’il arrive à se surpasser pour se positionner en Homme d’Etat et non en homme de clan, deviendra-t-il peut-être le "Sauveur d’Haïti" ? Que d’interrogations pour en arriver là !

lundi 27 février 2012

HAITI : DEMISSION DU PM CONILLE, BELLES LEÇONS DU PARLEMENT ?



HAITI : DEMISSION DU PM CONILLE, BELLES LEÇONS DU PARLEMENT ?
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
27 FEVRIER 2012

Que Dieu protège Haïti !” écrivent les Présidents du Senat et de la Chambre des députés dans leur « Appel à la Nation » après la démission de Garry Conille, l’ex-Premier Ministre Haïtien. Ce texte est publié dans Le Nouvelliste sous le titre évocateur : « Pour l’obéissance aux lois de la cité et le respect de l’ordre constitutionnel, légal et démocratique. »
Après avoir évoqué l’histoire pour  rappeler comment la citoyenneté de la cité grecque a été élevée «à la dimension d'un sacerdoce », les deux responsables, co-dépositaires de la souveraineté nationale, se sont posé ces questions : « Qui aujourd'hui refuse de se soumettre à l'ordre démocratique ? Qui sont ceux qui font souffler un vent de fronde au sommet de l'État ? ». C’est clair et net. L’Exécutif, qui s’est donné en spectacle depuis « l’affaire Bélisaire » jusqu’à la démission de Conille, en passant par l’incident chez le Premier Ministre, vient de permettre au Parlement de marquer de nouveaux points dans sa bataille contre la Présidence depuis la prise du pouvoir par le Président Martelly, le 14 mai 2011.
Plus loin, dans leur appel à la nation, les deux signataires visent haut et fort et le font savoir au Président de la République avec un « p » minuscule, en sollicitant le concours de tout le monde, en particulier ceux-là qui ont fait 1990 :
« NATION HAÏTIENNE, CONCITOYENNES ET CONCITOYENS, c'est pour nous, leaders du Parlement, un devoir sacré et un honneur particulier d'affirmer à la face du monde que vous êtes une entité emblématique chargée d'histoires.-Vous étiez debout en 1804, en 1934, en 1986 et en 1990. - Soyez debout aujourd'hui pour le respect du préambule de la Constitution de 1987 et le respect des lois votées par le Parlement!-Soyez debout pour appeler le président de la République au respect de son serment d'observer et de faire observer fidèlement la Constitution et les lois de la République! »
Enfin de compte, le Président est rendu responsable du non respect des délais électoraux et est présenté comme un danger pour la démocratie :
« Soyez debout pour sauvegarder les acquis démocratiques, en exigeant des élections libres, honnêtes et démocratiques dans les délais prescrits par la loi et la Constitution. »
Belles leçons à la Présidence, au Président et à l’Exécutif réduit à une seule tête, alors que  le Parlement s’est arrangé pour garder sa cohérence et a su retourner intelligemment la situation en sa faveur en minant avec l’aide de la Presse le peu de popularité que le Président dispose et qu’il n’a pas su gérer. Or, après avoir rejeté politiquement les deux premiers « Premiers Ministres présentés par le Président, tout le monde regardait le Parlement avec suspicion, commençait à parler de méchanceté, d’esprit de groupe, d’intérêts mesquins, de vagabondage et de sabotage.
La Présidence et le Président n’ont pas su gérer cette situation en leur faveur jusqu’à la ratification de Conille comme Premier Ministre. Cet avantage a été galvaudé par un ensemble de gaffes commises par le Président avec la Presse, le Parlement, et liées à des paroles et actions non conformes à l’image que se font des Haïtiens vis-à-vis de leur  Président de la République. En tout cas, le Président et son équipe sont actuellement dos au mur en dépit de la réussite du Carnaval 2012. Il aurait dû trouver, en Homme d’Etat, une formule pour diriger le pays avec le Premier  Ministre Garry  Conille et ne pas laisser le fossé s’élargir entre lui et son Premier Ministre après l’apparition des premières fissures que le Parlement a su exploiter à fond. N’est-ce pas un parlementaire qui a alerté le Président lors de cette fameuse réunion chez le Premier Ministre ? Ce geste était-il partisan ou faisait-il partie d’un plan machiavélique sachant le coté impulsif et bulldozer du président de la République ?
En tout cas, notre pays rentre,une fois de plus,   dans une période d’incertitude avec la démission de Mr Garry Conille qui pourrait aggraver la situation globale, augmenter l’insécurité, ralentir l’économie, favoriser le "wait and see" de la Communauté internationale et conduire notre pays vers l’abime, avec le gel du budget 2012 en attendant la ratification d'un autre Premier Ministre, ou la reconduction du budget de l'exercice 10-11 dans le cas d'une liquidation trop longue des "affaires courantes" par le PM Conille, compromettant par ainsi les objectifs du budget 2012 et le programme gouvernemental y relatif . Mais d’un autre coté, cette démission pourrait permettre au Président de choisir un de ses hommes s’il arrive à trouver un accord avec le Parlement qui reste le maître du jeu politique depuis l’affaire Bélisaire. Et dans la deuxième hypothèse, on espère que le Président aura appris les leçons du Parlement qui a su rester solidaire avec ses énergumènes les plus irréductibles par le sacro saint esprit de corps, esprit d’équipe, et pour des intérêts mesquins sous couvert d'intérêts nationaux. Belles leçons en vérité du Parlement dans une Haïti de trahison pour des broutilles et individualiste !!!


dimanche 29 janvier 2012

HAITI : BUDGET 2012, DEMARRAGE RECONSTRUCTION OU DEBUT PROCESSUS DE DESTITUTION ?


HAITI : BUDGET 2012, DEMARRAGE  RECONSTRUCTION OU DEBUT PROCESSUS DE DESTITUTION ?

JEAN ROBERT JEAN-NOEL
29 JANVIER 2012

D’un côté le Gouvernement s’agite présentant son bilan devant l’assemblée nationale et, par la suite, dégageant des perspectives pour l’exercice en cours à partir d’un budget de 121.00 Mrds de Gourdes (3 Mrds USD environ). Le 12 janvier 2012, Haïti a reçu ce beau bâtiment universitaire de Lyonel Fernandez d’une capacité de 10,000 étudiants et localisé à Limonade dans le Nord d’Haïti. La Présidence a présenté son programme « ABA GRANGOU » en s’appuyant sur l’ensemble des programmes ayant une incidence sur la sécurité alimentaire, en particulier sur le plan national de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN 2010-2025). Le Ministre des affaires étrangères, accompagné des Ministres du Commerce, du Plan et du Tourisme, a visité la France et est reçu avec honneur au Quai d’Orsay . Le Président a été au Forum de Davos pour promouvoir Haïti dans le cadre de sa politique de « diplomatie des affaires et du développement » et parler de cette armée en soutien au développement dont le rôle principal s’articulerait autour de la protection des investissements et qui aurait reçu l’appui de La France.

D’un autre coté, le Parlement a ouvert sa session du 2e lundi de janvier 2012 avec la participation du Président et du Premier Ministre et en procédant aux élections au niveau des deux chambres avec des victoires du Groupe GPR renforçant par ainsi sa position au Parlement et ses moyens de négociation avec le gouvernement. Le Senat, sur fond d’un scandale financier (questure), mène une enquête sur la nationalité du Président et de certains ministres avec possibilité de destitution du Président  en cas de véracité des révélations. La Chambre des députés enquête sur « l’affaire Bélisaire » avec convocation de ministres qui pourraient être destitués et peut-être le Président. Qu’en est-il des membres du Parlement qui auraient la double nationalité ? La question n’est même pas agitée. Et puis, quand  bien même cela serait, qui oserait agiter une telle question ? En tout cas pas l’Exécutif qui a le dos au mur et qui n’aimerait pas entrer en conflit avec un Parlement si fort et si puissant drapé dans son immunité et capable, si se sentant menacé, de tout chambarder y inclus le budget!

Le budget 2012 non idéal mais acceptable
Avec près de 3 Mrds d’USD de budget pour l'exercice en cours, le Gouvernement Conille respecte la déclaration de politique générale du Premier Ministre. La croissance du PIB prévue est autour de 8% au lieu de 9% prévue par la politique générale. Les autres éléments macroéconomiques restent les mêmes (réf. http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2011/12/haiti-bilan-2011-et-perspectives-2012.html et http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2011/10/haiti-politique-generale-du-dr-conille.html). Ce budget a été présenté au grand public grâce à l’initiative du Group Croissance. L’initiative est historique. Bravo Kesner Pharel et Bravo Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances qui s’est prêté au jeu de bon cœur ! Le budget devient l’affaire de tout le monde et on peut se positionner par rapport aux orientations données dans ce projet de loi budgétaire. Il y a beaucoup de critiques et pas des moindres. L’important c’est que le Gouvernement s’est donné les moyens de sa politique, tout au moins pour certains secteurs comme l’éducation avec environ 15% du budget. L’agriculture, l’un des piliers de la croissance, n’a pas reçu les 10% souhaités globalement, mais on n’ y est pas trop loin si on se réfère à la composante investissement du budget ; en tout cas, c’est nettement meilleur par rapport aux budgets précédents. Il faut continuer à sensibiliser les Dirigeants par rapport à cette problématique : 10 à 15% du budget national par rapport à un secteur qui représente 25% du PIB, c’est plutôt acceptable et un petit peu équitable ! La balle est maintenant dans le camp du Parlement qui aura à faire de ce budget une loi.

Les grands dossiers du Parlement et l’urgence du budget 2012
Le Parlement est tellement occupé dans l’agitation de grands dossiers, de grandes questions comme l’affaire Bélisaire, la double nationalité de certains membres du Gouvernement, la triple nationalité du Président. On se demande s’il aura le temps de se pencher  sur ce petit dossier de budget national ! Trêve d’ironie ! Nous pensons que le budget est l’urgence des urgences pour Haïti actuellement. Le Gouvernement a fait son travail c’est au Parlement de faire le sien et de donner une réponse urgente à ce dossier. Il y va du développement de notre pays, de cette révolution de croissance à la mesure de nos ambitions avec une bonne répartition des fruits de cette révolution de croissance (Réf. http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2011/05/haiti-necessite-dune-revolution-de.html), et, ce,  indépendamment de la nationalité réelle ou supposée de nos dirigeants tant au niveau du Gouvernement qu’au niveau du Parlement. Au moins avec cette loi budgétaire,  l’Etat se donnera les moyens d’une certaine politique qui pourrait amorcer une politique certaine tournée vers le développement durable de notre pays si on s’y mettait tous sans exclusive. Alors, évitons coûte que coûte de lier ces dossiers. Nous insistons auprès du Parlement pour l’inciter à se pencher sur le budget toutes affaires cessantes. Il y va des moyens de notre politique.

Les moyens de notre politique
L’exercice précédent, la loi budgétaire prévoyait 8.9% de croissance. Malgré nos turpitudes, des querelles sans grandeur, des luttes de chapelle, nous avons atteint 5.5% de croissance avec des dégâts électoraux dépassant 100 M USD selon nos économistes. Cette année 2012, il est possible de faire mieux et même de nous rapprocher de la prévision de 7.8% de croissance  si nous acceptons de nous battre pour Haïti et non pour nos petits intérêts mesquins, en commençant par voter la loi budgétaire certes avec quelques légères modifications allant dans le sens de sa bonification mais rapidement. Ainsi nous nous donnons les moyens de notre politique, malgré notre éducation.

Les traits dominants de l’Haïtien liés à son éducation
Et, si malgré tout, nous accordons plus d’importance au dossier de destitution ? En Haïti, les questions économiques sont toujours tributaires de la politique. C’est lié à notre éducation. Cela explique en partie notre sous développement. Nous aimons trop les débats creux, les phrases bien tournées qui ne veulent rien dire. Nous préférons étudier, réétudier les choses, 3 à 4 fois par peur d’affronter la réalité. Nous gaspillons du temps et de l’argent. Et, quand, enfin, nous nous décidons à agir, nous constatons que, malgré tout, les résultats ne traduisent que 50 à 65% des études effectuées. Souvent, nous mettons les études de coté pour mieux gargoter. De toute manière, pour réaliser de grandes choses, il faut bien les étudier, bien les exécuter avec les moyens disponibles et dans les délais impartis. L’improvisation ne mène qu’à de piètres résultats à moins d’être des génies. Or les génies ne courent plus les rues. D’où nos malheurs.

Le principal responsable de nos malheurs, les faiblesses institutionnelles
Bref, si l’Etat était bien organisé, bien structuré et muni de tous ses instruments de contrôle , aucune personne n’oserait violer la loi impunément. Ce qu’on vit actuellement en termes de doute, d’incertitude, de révélations (?) ne permettrait pas de parler de destitution de nos dirigeants. La loi aurait sévi contre les contrevenants. Ils n’auraient pas  passé le cap car ils auraient été stoppés à un niveau ou à un autre. Malheureusement, les faiblesses institutionnelles nous ont contraient à valider l’invalidable. Dans l’état actuel des choses, on ne peut se permettre d’aller jusqu’au bout de nos questionnements sous peine de déboucher sur des situations ingérables et préjudiciables à l’ordre public haïtien. Aussi serait-il sage de considérer tous les haïtiens comme des haïtiens d’origine et leur permettre d’accéder à n’importe quelles fonctions eu égard à leurs qualifications et expériences. Ce qui conduirait Haïti et ses fils  à une forme d’entente non suicidaire.

L’entente pour éviter le suicide
La reconstruction ne pourra se réaliser dans le désordre. Aussi prions-nous le Parlement de faire son travail d’enquêtes sur l’Exécutif dans la discrétion et l’efficacité en évitant de donner cette impression de régler son compte a l’Exécutif. Et puis au cas où les révélations se seraient vérifiées, il faudrait mettre en place le processus de destitution qui nécessiterait du temps, des négociations, des dispositions légales, etc. Nous ne pouvons  pas nous payer le luxe de tout arrêter sous prétexte de destituer. La reconstruction ne peut donc être suspendue au rythme indolent d’un hypothétique processus de destitution. Alors, essayons de trouver un consensus autour de la notion d’Haïtien d’origine sans limitation de fonction. Et la Constitution dans tout ça ? Changeons-la ou amendons-la dans le cadre d’une grande concertation nationale semi-souveraine dont les résultats seraient d’application immédiate. Comme aurait dit mon feu père, « une mauvaise entente vaut mieux qu’un bon procès » !Trouvons donc une mauvaise entente pour sauver Haïti au lieu de continuer à nous chamailler. Ne voyez-vous pas qu’on est vraiment au bord de l’abime ? Ne soyons donc pas suicidaires !!!