COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA
CROISEE DES CHEMINS (3)- SECURITE ALIMENTAIRE, INVERSER LA TENDANCE[1]
(2) : ELEMENTS D’UN PROGRAMME-CADRE AXE SUR L’ENVIRONNEMENT ET
L’AGRICULTURE
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
3 JUIN 2020
Malgré les prévisions pessimistes, jusqu’à date, Haïti n’a pas encore
franchi le cap de 100 morts, ni le cap de 3000 contaminés sur les 5,562 testés[2].
Toutefois, les 281 cas de contamination en 24 h enregistrés, le 28 Mai et le 1er Juin2020, inquiètent et révèlent une tendance
à la hausse qui pourrait culminer dans les prochaines semaines à des sommets
non connus à date. En tout cas, les sceptiques haïtiens, qui refusaient même de
parler de coronavirus, et attaquaient les endroits préposés aux éventuels
patients au point de bruler vif un présumé patient à Carrefour, Lamentin 52[3],
en incendiant sa résidence, sollicitent
de plus en plus le ministère de la Santé Publique et de la population (MSPP) pour
des tests, plus de 600,000 demandes, sur fond d’insécurité au niveau de la zone
métropolitaine (tueries entre gangs). Le déni fait donc place à la panique,
d’autant que de grandes personnalités politiques, de médias, de l’Etat, et de
la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont contracté la maladie ; un haut gradé
de l’Armée en est mort, et des « foyers de fièvre » se constatent
dans l’ensemble du pays, en particulier au niveau de la zone métropolitaine de
Port-au-Prince, et dans certaines villes de province, Gonaïves, St Marc,
Cap-Haïtien, etc. Le Gouvernement, qui distribue les matériels médicaux commandés en chine pour 18.6 M USD, a déjà dépensé environ 56 M USD en relation avec la COVID-19, et a prolongé l’Etat d’urgence sanitaire pour
deux mois et rendu le port de masque obligatoire. Au niveau mondial, c’est la
décrue et le déconfinement en Europe, sauf la Russie, contrairement à
l’Amérique, avec les USA en tête, se débattant dans des révoltes/émeutes liées
à l’assassinat de George Floyd, un noir de 46 ans, par un policier blanc, avec des
répercutions au niveau mondial , suivis du Brésil avec plus de 1000 morts par
jour. En clair, la situation au niveau mondial se traduit à date[4]
par : 6,373,783 cas de
personnes contaminées, 2,706,352 cas de
personnes guéries et 379,844 cas de
morts[5] ;
tandis qu’Haïti enregistre officiellement, 2,509
cas de personnes contaminées, 24 cas de personnes guéries et 48 cas de
morts. Les menaces de famine demeurent en Haïti et au niveau mondial. D’où le titre de cet article, « COVID-19,
HAITI ET LE MONDE ET A LA CROISEE DES CHEMINS (3), SECURITE ALIMENTAIRE,
INVERSER LA TENDANCE(2) : ELEMENTS D’UN PROGRAMME-CADRE AXE SUR
L’ENVIRONNEMENT ET L’AGRICULTURE ».
A.
PERSPECTIVES 10 ANS : INVERSER LA TENDANCE 65%
PRODUITS ALIMENTAIRES LOCAUX ET 35% DE PRODUITS IMPORTES
Les premières conclusions par rapport à la situation
alarmante d’Haïti liée, en majeure partie, à la vulnérabilité environnementale
du pays haïtien, et à sa gestion socioéconomique et politique et ses conséquences néfastes sur la vie de la
population, conduisent tout droit vers des réponses de types stratégiques qui
tiennent compte des expériences accumulées et des innovations à apporter dans
tous les domaines de développement, en particulier l’agriculture,
l’environnement, la gouvernance, et surtout
qui visent une utilisation
maximum de l’abondante main d’œuvre du pays liée à sa jeunesse, sa principale
richesse.
Les réponses à fournir doivent impérativement s’articuler autour des
stratégies prévues ou en cours d’application. Certaines remontent à quelques
années, d’autres sont plutôt récentes. Avec l’imbrication de la communauté
internationale dans la crise haïtienne et dans ses perspectives de solutions,
ces réponses s’articuleront autour des stratégies mondiales ou régionales ayant
une incidence directe sur Haïti, comme les 17 objectifs du développement
durable (ODD) par exemple, autour du document de la stratégie nationale pour la
croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP), du Plan d’action pour le
relèvement et le développement National d’Haïti (PARDNH 2010-2030), du Plan
Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH).
Plus spécifiquement, il faudra s’appuyer sur : (i) la politique de
développement Agricole (PDA 2010-2025) ; (ii) le plan national
d’investissement agricole (PNIA 2017-2021) et le programme triennal de
relance agricole (PTRA 2013-2016) à actualiser ; (iii) le document de
Synthèse des plans d’action départementaux et ses 17 axes prioritaires, en
particulier ses axes liés à l’environnement (400,000 ha), l’agriculture
(120,000 ha), le transport (4000 km) et la création d’emplois ; (iv) le
Plan National de Sécurité alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN 2018-2030),
selon ces mêmes axes stratégiques ; (v) les diverses stratégies définies
au niveau du Ministère de l’Environnement (MDE), du Ministère de
l’Agriculture (MARNDR) et au niveau de
la commission nationale de sécurité alimentaire (CNSA). L’ensemble de ces
stratégies constitue le cadre de référence de ce document.
En d’autres termes, avec la dépendance d’un pétrole dont le baril de brute
ne cesse de battre des records de baisse[6] (autour
de 36 USD/le baril), les crises de « payi lok » et du Coronavirus (COVID-19),
l’intensification de la coupe des arbres pour le charbon de bois, une
population devenant de plus en plus pauvre, une législation qui peine à se mettre
en place et à se faire respecter, un certain laxisme des autorités face à la
chose environnementale et l’absence d’un plan d’aménagement du territoire,
l’aggravation de la dégradation des bassins versants va poursuivre sa
progression avec les conséquences encore plus importantes que par le passé. Il
faut donc agir et agir vite dans un schéma global cohérent, reposant sur une
répartition territoriale en fonction des
potentialités identifiées par zone (les 5 châteaux d’eau du pays), tournant
autour de la mutualisation des ressources, de l’imbrication intra-sectorielle
des actions, de leur articulation intersectorielle et de leur intégration à
l’action gouvernementale, centré sur la personne comme tenant et aboutissant du
processus de développement, et orienté vers la production nationale, la
commercialisation des produits et la redistribution de la richesse nationale.
Dans le cas contraire, la situation, vécue ces derniers mois (3e et
4e trimestre 2019 et les 5
premiers mois de 2020, et après le passage
de la crise de COVID-19), deviendra la règle. Haïti deviendra une terre
invivable et continuera de déverser ses survivants sur les rives des autres
états de la Caraïbe, de l’Amérique du Nord et de l’Amérique latine. La pression
démographique étant relativement élevée, il faut s’attendre à une dégradation
plus importante de l’environnement global, une occupation plus anarchique des
terres et par conséquent à des conséquences socioéconomiques de plus en plus
dramatiques, des phénomènes naturels comme les ouragans, les cyclones et les
tempêtes et les tremblements de terre, des phénomènes politiques de type
« peyi lok », s’il n’y aura pas une prise de conscience nationale.
Cette prise de conscience devrait nous permettre d’inverser la tendance
actuelle en matière de sécurité alimentaire qui se traduit par 65% de produits
alimentaires importés et 35% de produits alimentaires locaux. Ne serait-il pas
possible d’inverser réellement la tendance en faveur de notre pays ? Ce
document propose certaines actions à entreprendre pour y arriver dans le cadre
de ce programme de sécurité alimentaire axé sur l’environnement et
l’agriculture et utilisant des approches appropriées.
B.
APPROCHES BASSIN VERSANT, PARTICIPATION, INTERCOMMUNALITE
ET MULTISECTORIALITE
Les principales approches supportant les actions
dans les bassins versants
L’historique des actions de réhabilitation de l’environnement montre des
millions de dollars engloutis pour des résultats mitigés mais dans l’ensemble
peu convaincants. Toutefois, deux grandes approches se sont dégagées dans le
temps : l’approche bassin versant (années 1950-1960) axée beaucoup plus sur les structures
mécaniques dans une unité hydrographique ou BV, menée de manière dirigiste par
l’Etat avec une implication très limitée des bénéficiaires dans les décisions,
et l’approche parcelle (années 1980) axée sur les structures biologiques dans
des micro ou sous bassins, impliquant au premier chef les ONG avec une utilisation de la
participation des bénéficiaires dans les décisions à tous les niveaux. Une
troisième approche (années 1990-2000), une sorte de combinaison des deux
précédentes, axée sur une implication effective des divers acteurs (Etat, ONG,
Bénéficiaires et Collectivités territoriales) tente de s’imposer, en utilisant
le contrôle de l’érosion comme un moyen plutôt qu’un but, en encourageant la
production agricole par une meilleure
utilisation des sols, de l’eau et la fertilité, en visant surtout
l’amélioration des conditions économiques des communautés locales bénéficiaires
par l’utilisation de la méthode HIMO et autres. Les résultats sont
encourageants mais la durabilité des actions laisse à désirer à cause du manque
de suivi et de la prise en charge des actions par les acteurs, chacun en ce qui
le concerne.
L’Intercommunalité et la multisectorialité
Les cinq châteaux d’eau du pays regroupent les 4 régions (Nord, Centre,
Ouest et Sud), les divers départements et communes du pays, sont à cheval sur
plusieurs communes, départements et régions. Ces communes, départements et
régions hébergent l’ensemble des actions
sectorielles. Ce qui implique ipso facto
la nécessité des approches intercommunales et multisectorielles pour améliorer
l’efficacité et l’efficience des actions d’urgence, de relèvement et de
développement. Comme les rôles et les responsabilités ne sont jamais clairement
définis, c’est ce qui explique la situation actuelle du pays où tous les
indicateurs sont au rouge. Il y a lieu donc de combiner l’ensemble de ces
approches, d’approfondir leurs modalités d’application et leur application
effective par région, département, commune et section communale. Il y va de
l’avenir d’Haïti.
C’est dans cette perspective d’agir autrement qu’il est proposé ce programme et ses éléments clés.
C.
ELEMENTS CLES DU PROGRAMME-CADRE
Les
actions à entreprendre
Pour mener à bien un tel programme, il y a lieu de retenir un certain
nombre d’actions interalliées dont les 7 principales suivantes : (I) Les actions de relèvement et de
réhabilitation des bassins versants ; (II) La
remise en état, la réhabilitation et la construction des systèmes
d’irrigation ; (III) L’appui
à la production agricole et à la valorisation des biens agricoles ;
(IV). La remise en état des pistes
rurales vers des zones de production ; (V) L’appui à une définition institutionnelle
claire et au renforcement de l’Etat et des collectivités territoriales ; (VI) La prise en compte de
la question de formation, et (VII) L’utilisation
de l’approche HIMO[7]
comme mode d’exécution par excellence.
(I) Les actions de relèvement et de
réhabilitation des bassins versants
Les actions de relèvement et de réhabilitation au niveau des bassins
versants, en particulier au niveau des 5 châteaux d’eau du pays et les
sous-bassins (400,000 ha) surplombant les périmètres irrigués et irrigables, se
concentreront sur la mise en place des structures mécaniques et biologiques
pour conserver les sols et l’eau et
arriver à l’emblavement en cultures appropriées des bandes de terre entre les
structures mécaniques et biologiques, là où c’est possible, en s’appuyant sur l’agroforesterie
comme mode opératoire. Les ravines seront traitées selon les techniques
appropriées, les sources seront captées et utilisées au besoin de la
population, tandis que les rivières seront maintenues dans la mesure du possible
dans leur lit par des techniques appropriées. La mise en place de pépinière
sera encouragée. Il est proposé une approche intégrative[8] de
réhabilitation de l’environnement associée à une utilisation optimum de la
modalité HIMO pour déboucher sur des activités économiques génératrices de
revenus. Ceci inclut également et, entre autre, au niveau de la gouvernance, la
participation effective des collectivités territoriales concernées.
(II) La remise en état, la réhabilitation et
la construction des systèmes d’irrigation (120,000 ha)
Une attention soutenue sera accordée aux périmètres irrigués dans les
bassins versants retenus. Des travaux de curage seront effectués suivi de
travaux de réparation et de
réhabilitation/construction pour les rendre opérationnels et garantir, en
combinaison avec d’autres facteurs, de meilleurs rendements pour une meilleure
sécurité alimentaire. Au niveau de la sécurité alimentaire, les grands points
d’intérêts identifiés par le MARNDR, la CASDA et la CNSA serviront d’éléments
de base pour l’analyse mais surtout pour guider les propositions et
recommandations à faire aux responsables nationaux, locaux et aux bailleurs à
différents niveaux.
(III) L’appui à la production agricole et à la valorisation des biens
agricoles
Au niveau de la production agricole incluant la pêche, l’aquaculture et
l’élevage, les actions sont très liées à celles de la sécurité alimentaire.
Elle fait facilement le lien entre la gestion de l’environnement et la sécurité
alimentaire. La production locale ne bénéficiant que de peu d’encadrement subit
la concurrence des produits importés, souvent déjà subventionnés depuis leur
pays d’origine. Toutefois des efforts sont faits dans le domaine de la
production agricole dans certaines zones avec des succès pouvant se répliquer
ailleurs dans le pays. L’appui à la production prendra la forme de services
financiers de proximité, d’introductions de techniques culturales antiérosives,
d’introduction de cultures à haute valeur ajoutée et adaptées au changement
climatique, de transformation artisanale et industrielle de produits agricoles,
de l’appui à la commercialisation de ces produits sur le marché local et sur le
marché international.
(IV). La remise en état des pistes rurales vers
des zones de production
Le monde rural est desservi par un réseau de pistes totalisant
approximativement 2000 KM. Ces pistes ne sont pour la plupart praticables qu’en
saison sèche. Certaines nécessitent, même en saison sèche, d’être prolongées
pour atteindre les zones de production. En saison pluvieuse, en général quand
la production agricole est abondante, elles sont, pour la grande majorité,
impraticables, causant des pertes énormes de produits agricoles comme les
fruits, les légumes (40% environ). Ne serait-ce que pour réduire les
pertes de 50%, il serait vital pour
l’économie haïtienne que l’Etat fasse quelque chose. Un programme de réparation,
de réhabilitation, et de constructions de tronçons vers des zones de production
serait le bienvenu (environ 750 Km de pistes prioritaires dans un premier temps
et sur période relativement courte). Le document de synthèse des plans d’action
départementaux pourrait aider à l’identification de ces pistes prioritaires, le
MARNDR dispose des données sur ces pistes prioritaires (voir le document du
MARNDR Bassin et Pistes rurales, études financées par la BID). Le CNGIS
facilitera le travail des techniciens chargés de l’élaboration de cet axe du programme en leur fournissant
les cartes y relatives.
(V) L’appui à une définition
institutionnelle claire et au renforcement de l’Etat
Au niveau de la gestion environnementale, l’un des obstacles identifiés
pour une gestion durable demeure l’inefficacité de la coordination
institutionnelle actuellement. La faiblesse institutionnelle de l’état à
travers le MDE ou encore le MARNDR et le manque de définition des rôles
expliquent parfaitement leur incapacité à délivrer les services dus à la
population. A cette faiblesse s’ajoutent le financement global, la qualité des
extrants, le manque de ressources humaines qualifiées, disposées et disponibles
et, dans une certaine mesure, un manque de volonté soutenue du côté des
autorités du pays. D’où nécessité de fournir un appui pour aider à la correction de ce problème
mais aussi pour faire un plaidoyer sur
un plan d’aménagement du territoire et un plan de renforcement de l’Etat et des
collectivités territoriales (gouvernance étatique et gouvernance territoriale,
déconcentration et décentralisation).
(VI) La prise en compte de la question de
formation
La formation, qui est transversale par rapport à l’ensemble des éléments
stratégiques retenus, demeure la pierre angulaire pour la réussite de tout
programme de réponse aux problématiques décrites. C’est l’élément clé par
excellence. Elle prendra la forme de séminaires, de
sensibilisation/information, de plaidoyer, de formation de moyen et long termes,
et se concentrera sur les aspects participation des communautés, de gestion
décentralisée des ressources naturelles, de l’intercommunalité dans le souci d’une appropriation par
les acteurs bénéficiaires.
(VII) L’utilisation de l’approche HIMO comme
mode d’exécution par excellence
L’utilisation de l’abondante main d’œuvre dont dispose le pays haïtien est
un impératif. La main-d’œuvre haïtienne est en générale non qualifiée, mais
elle est disponible et est façonnable à souhait surtout manuellement.
L’expérience l’a prouvée. Malheureusement, elle n’a jamais fait l’objet d’une
utilisation systématique dans le cadre d’une politique publique conçue à cet
effet. D’où la nécessité, surtout dans la conjoncture actuelle, de réparer ce
tort, en permettant aux couches les plus défavorisées de participer dignement
au développement durable de leur pays. Toutefois l’approche HIMO n’écartera pas
l’approche HIEQ[9]
là où c’est possible et nécessaire, pour garantir la durabilité des
infrastructures réhabilités et/ou construites
D.
CONSIDERATIONS FINALES
L’environnement d’Haïti reste et demeure son problème numéro 1. Chaque
année, les bassins versants dégradés du pays déversent des tonnes d’eau dans les villes et les champs, causant des
pertes en vies humaines, au niveau des maigres infrastructures productives
(Route, Irrigation, drainage urbain) et dans l’agriculture. Cette situation
devient de plus en plus grave compte tenu du phénomène du Changement Climatique
(CC) et demeure un frein sérieux au développement du pays. Dans l’espace de
quatre ans (2004-2008), la ville des Gonaïves a été victime de deux tempêtes
plutôt mineures par rapport à l’échelle de référence. En Janvier 2010, un
tremblement de terre de 7.2 a fait périr plus de 300,000 personnes en 35
secondes et causer des pertes et dommages estimés à 120%du PIB. En octobre
2016, le pays est dévasté par l’ouragan Matthew de catégorie 4, dont les
dommages et pertes sont estimés à 32% du PIB. Sans oublier les longues périodes
de sécheresse alternées à des périodes d’inondations et les menaces liées aux
saisons cycloniques annuelles et aux tremblements de terre dont celle du séisme
du Nord du pays (prévision) qui dégagera une énergie équivalente à « 900 bombes atomiques »,
selon le Directeur du Bureau des Mines et de l’énergie, l’Ing. Claude Prépetit.
Ce qui dénote le degré de fragilité et de vulnérabilité d’Haïti aux aléas
hydrométéorologiques et tectoniques par
rapport aux autres pays de la région.
Pour contribuer à l’atténuation de
ce problème, Haïti a intérêt à se doter d’outils efficaces de politiques
publiques orientées vers la gestion environnementale, l’adaptation aux CC et
les risques tectoniques, à travers des institutions préposées à la gestion de
ces menaces. La communauté internationale soutiendra sans doute une telle
approche. En ce sens, elle serait disposée, avec l’aval du Gouvernement Haïtien
(GOH), à participer à (i) l’accompagnement du GOH dans l’élaboration d’un tel programme, (ii) à une contribution
substantielle au financement de
l’exécution, et (iii) à la prise en charge des infrastructures par les
bénéficiaires. D’où la nécessité d’un programme-cadre décennal bien ficelé, avec
une définition claire et précise des rôles et responsabilités de chaque partie
prenante, avec des possibilités d’extension sur un horizon plus large, 20, 25
ans, et couplé à d’autres programmes sectoriels en liaison avec la sécurité
alimentaire, pour inverser la tendance actuelle en notre faveur, soit 65% de
produits locaux et 35% de produits importés, et atteindre à terme un niveau d’autosuffisance
alimentaire de 85%.
[2] On dénombre à l’Hôpital de Mirebalais beaucoup de cas
asymptomatiques, donc il faut redoubler de vigilance.
[3] Rapporté par Enock Arismat de
Vision 2000 sur son compte tweeter.
[4] https://infographics.channelnewsasia.com/covid-19/map.html, situation
évolutive d’heure en heure.
[5] C’est la
décrue aussi au niveau mondial en termes de nombre de morts/jour. C’est bon
signe.
[6] Pour combien de temps encore,
avec le déconfinement au niveau mondial? Rappelons qu’en 2008, lors des émeutes
de la faim au niveau mondial, le baril de brute avoisinait 100 USD.
[7] Sans négliger là où c’est
nécessaire la combinaison d’approches haute intensité d’équipements (HIEQ) et
Haute intensité de main d’œuvre (HIMO).
[8] Mutualisation des ressources,
imbrication intra-sectorielle, articulation intersectorielle et intégration à
l’action gouvernementale.
[9] Haute intensité d’équipement
ou HIEQ
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