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dimanche 6 septembre 2020

COVID-19, HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (6) : LA POLITIQUE FAVORISE L’INSECURITE. QUAND SORTIRA-T-ON DE CE BOURBIER ?

 

COVID-19, HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (6) : LA POLITIQUE FAVORISE L’INSECURITE. QUAND SORTIRA-T-ON DE CE BOURBIER ?

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

6 SEPTEMBRE 2020

Je commence par m’excuser auprès de mes lecteurs pour le retard. En général, depuis une quinzaine d’années, mes articles sont publiés à la fin du mois concerné ou début du mois suivant. Ce mois-ci, j’ai reçu deux coups de massue sur la tête qui m’ont empêché de synthétiser l’ensemble des 50 pages  d’informations collectées et de la masse d’informations absorbées sur les réseaux sociaux depuis le début du mois d’Aout 2020 jusqu’au début de septembre. Il s’agit de la mort tragique de la Dr Jessica Jeanniton, l’ainée de mes amis Edgard et Eveline Jeanniton, emportée avec son bébé par les eaux d’une rue au niveau de la commune de Tabarre, et l’assassinat par balles de Me Monferrier Dorval. Chaos débout, j’ai mis du temps à me reprendre  et à me décider à produire ce papier. Que mes lecteurs me pardonnent !

A.      HAITI ET LE MONDE EN BREF

Le mois d’Août 2020 n’a pas fait de cadeau à notre pays et ses habitants. Certes, il est constaté un retour timide de l’électricité dans plusieurs endroits du pays, en particulier au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ; mais le cyclone Laura vient nous rappeler notre vulnérabilité. Avec la réouverture des classes, le 10 Août, nos politiciens de l’opposition plurielle ont aussi repris du service. Les alliances se font pour faire face au pouvoir en place en vue de le pousser à la démission, qui, lui-même, met le cap vers les élections. Pour cela, il faudra mettre sur pied un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP), les organisations sollicitées par le pouvoir, dont la plupart sont liées à l’opposition plurielle, se font de plus en plus réticentes. Le pouvoir se retrouve dans une véritable impasse et utilise d’autres stratégies pour arriver à ses fins. L’opposition fourbit ses armes et prend des dispositions pour forcer le Président à partir le 7 Février 2021 au plus tard. Le 3e rapport de la Cour Supérieur des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) sur le dossier Petrocaribe a mis de l’eau au moulin de l’opposition face à Jovenel Moïse et au PHTK « impliqués dans la dilapidation des fonds PETROCARIBE ». Certains membres de l’opposition, ayant des prêts avec l’ONA, sont convoqués par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) ainsi que le Directeur Général de l’ONA pour des explications. La convocation de l’ex-sénateur Latortue a donné lieu à des casses et d’incendie de véhicules. Enfin, l’assassinat par balles du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Dorval, le 28 Aout, chez lui, à Pèlerin 5, le même quartier où habite le Président Moïse, et d’autres cas d’assassinats survenus la veille, semblent servir de catalyseur pour amorcer la mobilisation anti-Jovenel.

Sur le plan international, le coronavirus a franchi le cap de 26 millions de cas de contamination et se rapproche de 1 million de morts au 3 Septembre 2020. Les USA sont toujours en tête suivi du Brésil, de l’Inde et de la Russie. Malgré les effets néfastes de la pandémie sur l’économie mondiale, en particulier sur l’économie américaine, les démocrates et les républicains se sont affrontés par convention interposée, en amorçant la dernière ligne droite vers la présidentielle de Novembre 2020. Même si la pandémie demeure un thème de campagne, avec ses effets sur l’économie, on ne sent pas des propositions sérieuses et innovantes sur l’après covid-19. Veut-on refaire pareil sur du papier vélin comme si cette pandémie n’exige pas une nouvelle approche, une nouvelle façon de faire, un nouvel ordre mondial sous le leadership américain ou autres puissances?

Ce qui nous ramène à notre interrogation de Mars 2020, Haïti et le monde sont-ils à la croisée des chemins? Quant à notre pays, Haïti, continue-t-il de voir nos politiciens s’entredéchirer pour les broutilles du pouvoir, nos élites diviser en camps et en clans selon une approche totalement manichéenne, nos gangs s’accoquiner avec eux et d’autres secteurs pour éliminer les honnêtes gens comme Me Dorval en tant que dommages collatéraux, et, par ainsi, aboutir à nous enfoncer davantage dans la crise politique et ses conséquences sur l’économie ? Ou à trouver une formule pour sortir de ce bourbier ?

B.      CORONAVIRUS DANS LE MONDE ET EN HAITI

On sait déjà que le coronavirus met à plat l’économie mondiale. La remontée de la pente sera longue et douloureuse si on se réfère à la récession mondiale de 1929. La récession mondiale de 2020 est donc partie pour durer, d’autant que la plus grande économie mondiale, les USA, se débat avec le virus qui prend de l’ampleur en Californie, au Texas, en Floride, en Géorgie et dans d’autres états américains. Et on craint une deuxième vague  en Automne et surtout en Hiver prochain, le froid aidant. Il suffit de regarder ce qui se passe en Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Pérou, Chili, etc.), en plein hiver austral  et en Afrique du Sud à un degré moindre. Cette inquiétude de 2e vague est valable aussi pour l’Europe. C’est ce qui explique la course aux vaccins (La Russie, Les USA, la France, etc.)

En attendant, la situation est ce qu’elle est au niveau mondial[1] : 26,112,402 cas confirmés, 864,691 cas de mortalité et 17,292,011 de guérisons, avec toujours les USA en tête suivis du Brésil (Amérique du Sud), de l’Inde (Asie), de la Russie (Eurasie), avec une grande prédominance des pays de l’Amérique parmi les premières places.

Heureusement, dans les Caraïbes, et particulièrement en Haïti, la situation demeure plutôt bonne, mise à part la République Dominicaine, où le nouveau Président Abinader, qui a mis en place son administration en un temps record, a dû prolonger l’état d’urgence sanitaire pour autre période de 25 jours pour tenter d’enrayer les effets de Covid-19 sur la population dominicaine. Ce qui complique un peu plus les efforts de ce pays pour relancer son économie. Vu la situation de « vases communicants » (Pharel[2]) et de « colocation » (Henri Hebrard) de la même île, les relations dominico-haïtiennes devraient trouver un souffle plus positif pour avancer ensemble face à la nouvelle conjoncture créée par cette pandémie et la prise de pouvoir par ABINADER. Ce qui est possible avec le nouveau Président dominicain beaucoup plus enclin à collaborer avec notre pays (discours d’investiture). Puisse-t-on saisir cette opportunité pour traiter les vrais problèmes entre ces deux nations sœurs partageant l’Ile Quisqueya ?

Dans un autre registre, quand on regarde ce qui se passe aux USA, où j’ai eu un bref séjour au mois d’Août, les aéroports fréquentés fonctionnent à moins de 50% de leur capacité. Les boutiques à l’intérieur de ces aéroports sont pour la plupart fermés ou fonctionnent au ralenti. Quant aux grands centres commerciaux en Géorgie, j’ai constaté beaucoup d’espaces « for lease » (à louer), et aussi certaines grandes entreprises comme Walmart, qui fonctionnaient 24/24, ferment à une certaine heure. Bref, la reprise est vraiment timide. Qui plus est, on n’a pas senti, lors des conventions  démocrate et républicaine, des propositions sortant de l’ordinaire. Certes, les démocrates ont une bonne avance dans les sondages sur les républicains pour la présidentielle de Novembre 2020, mais cela est plus dû aux effets négatifs de Covid-19 et à la gestion au petit bonheur de M. Trump qu’à des propositions pertinentes et innovantes  de la part des démocrates. Ce qui est sûr, tant du côté de notre voisin de l’Est que du grand voisin du Nord, les choses ne s’annoncent pas du tout rose quant à la reprise économique et ses retombées sur Haïti.

C.       HAITI, VICTIME DU  LAURA ET DE SES DEMONS POLITIQUES

Et chez nous, mise à part l’annonce non officielle d’un plan post-covid-19 en préparation du côté du gouvernement et des documents d’alliance de l’opposition plurielle pour contrecarrer l’administration en place, qui, elle-même, est en pleine action pour concocter un énième CEP en vue des élections en 2021, et en pleine préparation d’une nouvelle constitution dont une première version est soumise au Président Moïse par une commission composée d’illustres inconnus, notre quotidienneté, aggravée par le passage de la tempête tropicale Laura, le 22 Aout 2020, est emmaillée de misère, d’insécurité globale, d’insécurité alimentaire, d’inflation, de victimes de Laura et de Covid-19, etc.

                           « L’Eternel a donné. L’Eternel a ôté. Que le Nom de l’Eternel soit béni »

Le coronavirus est là, même si on estime être relativement « épargné[3] ». Le 1er Septembre, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP)[4] a fait état de 43 nouveaux cas de contamination et 4 morts. Ce qui porte le total à 8301 cas confirmés, 210 cas de mortalité et 5880 cas de personnes récupérées. Les 43 nouveaux cas se répartissent ainsi : 23 dans le Nord, 9 dans l’Ouest, 5 dans le Nord-Est, 4 dans le Centre et 2 dans l’Artibonite. Les 4 morts sont enregistrés uniquement dans l’Ouest.

Quant à la tempête Laura, elle a provoqué 31 morts, 8 disparus et 8 blessés, 2320 maisons endommagées, 6272 inondées et 243 détruites, selon le bilan de la Protection civile rapporté le 28 Août. Parmi ces morts, les cas de la pédiatre Dr Jessica Jeanniton et de son fils Joshua, emportés par les eaux en furie dans une rue de la Commune de Tabarre, ont défrayé la chronique. Les parents de Jessica, ce brillant cerveau, Edgard et Eveline Jeanniton, mes amis, ainsi que son mari et ses deux petits frères ont dû souffert et souffrent encore le martyre. Lors des funérailles émouvantes[5] à l’église Saint Pierre de Pétionville, l’assistance était émue aux larmes. Moi personnellement, j’ai dû fixer le plafond de l’église Saint Pierre pour retenir mes larmes alors que ma femme sanglotait à côté de moi, ressassant à coup sûr les souvenirs où nos enfants et ceux des Jeanniton, dont la belle et discrète Jessica, avaient été ensemble, surtout lorsqu’on a été à l’Hôtel le Roseau de Joanas Gué, à Mirebalais. Sur le perron de l’Eglise, après la cérémonie, j’ai entouré l’épaule d’Edgard qui m’a remercié d’une voix presqu’inaudible d’un automate : « merci d’être venu ». Bertude, la petite sœur  d’Eveline, la tante de Jessica, la femme de notre ami Ronald Baudin, versait de chaudes larmes lorsqu’elle devait nous fournir quelques explications sur l’endroit où ma femme et moi devrions trouver Eveline après la cérémonie religieuse. On a donc laissé les abords de l’église Saint Pierre, en nous consolant avec ces mots de la Bible : « L’Eternel a donné. L’Eternel a ôté. Que le Nom de l’Eternel soit béni », en pensant furtivement à tous ces morts dont les parents, amis et alliés devraient être dans le même état qu’Eveline et Edgard, en particulier aux assassinats perpétrés par les malfrats, les 27 et 28 Août, contre de paisibles citoyens dont un cerveau comme Dr Dorval, le bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Port-au-Prince.

                           L’assassinat de Me Dorval

A partir du moment que les positions se radicalisent au niveau politique, je savais que l’insécurité globale allait prendre de l’ampleur. Je ne savais pas qu’elle serait aussi brutale. En général, les malfrats profitent de nos démons politiques pour opérer de manière spectaculaire. Et on enregistre des cas de morts accidentels par balles perdues comme la mort accidentelle du bébé de Cité Soleil et du bébé de Nan Papaye (Croix-des-Bouquets). Mais des assassinats ciblés et spectaculaires, comme ceux de Me Yves Volel, Me Lafontant Joseph, de Me Mireille Durocher Bertin, il y a longtemps qu’on n’enregistre pas ces cas d’assassinats. La semaine du 24 au 28, on a assisté impuissant à 4 assassinats par balles au niveau de la zone métropolitaines de Port-au-Prince d’hommes d’affaires, d’un travailleur de la Presse et d’un avocat, non pas n’importe lequel, le Bâtonnier du barreau de Port-au-Prince, le brillant Me Monferrier Dorval, l’homme au-dessus des camps, suite à une interview au matin avec Robenson Geffrard de Magik 9[6], où il a déclaré, sur l’insistance du Journaliste « être souvent consulté par l’opposition aussi », confirmant par ainsi d’avoir été consulté par le Président. A noter que le Président Moïse, qui, le lendemain, a avoué avoir été en contact avec Me Dorval, veut à tout prix changer la constitution et Me Dorval est pour une nouvelle constitution, avec « un régime présidentialiste et un équilibre parfait des trois pouvoirs ». Il a déclaré, au cours de cette interview, que « c’est le moment idéal de changer la constitution », et ceci, « avec ou sans Jovenel », « en l’absence du Parlement qui n’acceptera jamais de perdre les pouvoirs accordés par l’actuelle constitution », et, tout cela, « avant les élections ». Ce sont des positions très tranchées de la part de l’homme de loi, lâchement assassiné par les malfrats. A qui profite ce crime odieux ? Au pouvoir en place qui semble accuser l’opposition et les « oligarques du secteur de l’Energie » (réf. La lettre du Ministre des Affaires Etrangères, Claude Joseph) ? A l’opposition qui désespérément cherche à remobiliser la population contre le Président Moïse et le PHTK, le parti au pouvoir?

Toujours est-il que l’indignation est générale tant au niveau du pays qu’à l’étranger. Le Président Moïse a réagi ainsi, le 29 Août : « C’est comme si il y a un déclenchement de la machine de l’insécurité depuis jeudi dernier avec l’assassinat de deux entrepreneurs et d’un animateur de radio ». « Qu’ils ne peuvent pas tuer les idées de Monferrier Dorval car ses idées ont pris corps ». Accusant un secteur adepte de la pensée unique : « Le culte de la pensée unique est révolue, nous sommes en démocratie. La démocratie est la tolérance et elle ne se fait pas avec des armes, dit Moïse. Elle se fait de préférence avec la dialectique. Le moment est arrivé pour que les universités, les intellectuels et les élites de refuser l’obscurantisme, l’intolérance, les forces ténébreuses et les petits intérêts ». A cette occasion, la présidence a décrété 3 jours de deuil national du 31 Août au 2 Septembre 2020.

Nous avons appris du Journal Le Nouvelliste[7] : « des messages du monde entier condamnent l’assassinat de Me Monferrier Dorval ». Quant au Barreau de Paris, il a fait de Me Dorval membre du Barreau de Paris à titre posthume. Nous recommandons à nos lecteurs cet article du Nouvelliste où le monde entier honore la mémoire du grand disparu pendant que nous, nous en faisons une affaire politique, alors que lui, l’homme au-dessus des camps, est un dommage collatéral de cette foutue lutte pour les broutilles du pouvoir. Nous espérons que son assassinat, qui est étroitement lié à la situation d’insécurité globale du pays favorisée elle-même par nos luttes intestines, ne restera pas impuni. Le pouvoir a intérêt de trouver, le plus rapidement possible, les assassins sous peine d’être accusé de ce crime odieux survenu à quelques encablures de la résidence privée du Président de la République.

D’autant que, malgré les efforts de la Police Nationale d’Haïti (PNH), depuis les injonctions du Premier Jouthe[8] au Palais, désavouant sans ménagement le Chef de la police, Normil Rameau, lors du dialogue communautaire organisé par le Président Moïse du weekend 8 Août 2020, et consacré aux questions d’énergie et d’insécurité, cette institution se bat sur plusieurs fronts malgré des pertes dans ses rangs, l’œuvre des bandits, qui ne défraient pas la chronique et ne semblent pas interpeller outre mesure les organisations des droits humains, prêtes à  clouer ses membres au pilori à la moindre bévue.

D.      LA SITUATION ECONOMIQUE

La dégringolade du dollar par rapport à la gourde

C’est dans cette ambiance de morosité politique et économique qu’évolue la population haïtienne aux abois et ne sachant à quel saint se vouer face à l’insécurité grandissante et surtout préoccupée par la gestion de la quotidienneté, la recherche du primum vivere en liaison à la cherté de la vie. Heureusement, la sortie fracassante du Gouverneur Baden Dubois[9] de la Banque Centrale face à l’hémorragie causée par la dégringolade de la Gourde face au dollar qui, à certains moments , a dépassé le seuil de 125 G. pour 1 USD au marché parallèle, en prenant des mesures comme l’injection de 47 M. USD dans l’économie sur un montant global prévu de 150 M d’USD, en annonçant d’autres mesures de coercition contre les contrevenants, en les appliquant contre la UNIBANK, le Capital Bank ( respectivement 865.4 millions de gourdes et près de 4 millions de gourdes de pénalités), en favorisant à de simples citoyens d’avoir accès à un certain montant en dollar (2500 USD), et en annonçant la mesure gouvernementale de geler toutes dépenses non essentielles à partir du 4 Septembre (effectivement en vigueur), a créé un choc psychologique qui, depuis, inverse la tendance : la dégringolade du dollar par rapport à la gourde à un rythme accéléré et inquiétant.   Le dollar se vendait, le 4 Septembre, à 98 G. au marché parallèle ; la UNIBANK affiche, le 5 septembre 2020, Taux de change USD/HTG Achat : 98.00 HTG Vente : 100.00 HTG. Pour cette même date le taux de référence de la BRH est de 106.5290 G. Que se passe-t-il ? Pourquoi ce grand GAP?

                           La bulle spéculative qui éclate ?

Eu égard à l’appréciation de la gourde par rapport au dollar américain, à ce « rebond spectaculaire[10] », je ne suis pas trop convaincu par les explications de nos économistes. De la même manière, je n’étais convaincu par les explications fournies par ces mêmes économistes lors de la dégringolade de la gourde[11], sauf Dr Labossière et Valéry Numa qui insistaient plutôt  sur la spéculation[12],  en pleine période du ralentissement drastique de l’économie haïtienne. Et en cette période de pandémie, malgré l’annonce des accords avec le FMI, des promesses des bailleurs, la concrétisation de certaines promesses, cette dégringolade de la gourde persistait et s’aggravait au point d’atteindre la barre de 125 G pour 1 USD sur le marché informel. A côté d’arguments  de déficit budgétaire, de quasi absence de la production nationale, je demandais des arguments plus costauds[13].

E.       EN GUISE DE CONCLUSION 

Le vrai taux de change serait de 60 G pour 1 USD selon Dr Labossière

Maintenant, c’est la même chose. Dans une conjoncture politique aussi difficile marquée par les crimes spectaculaires, des menaces de chambardement de l’administration actuelle, des tueries dans la zone de Bélair, des effets de la tempête Laura, on ne peut pas me dire que ce sont les mesures prises par la BRH, par l’administration en place et l’apport des 3.7 Mrds de gourdes de l’Union Européenne (UE) qui sont à la base de l’appréciation de la gourde par rapport au dollar. Je préfère l’argument de la bulle spéculative qui éclate. En ce sens et une fois de plus, Dr Labossière revient à la charge[14] : « Depuis plusieurs années map di (j’ai dit)  que la dépréciation de la gourde est en grande partie due à la spéculation des banques commerciales et que les fondamentaux de l'économie haïtienne étaient responsables pour une très faible part ». Il croit dur comme fer que : « le vrai taux de change de la gourde par rapport au dollar Américain est d'environ 60 gourde pour un dollar Américain en ce mois de septembre 2020. J'ai obtenu ce chiffre à partir d'un modèle macroéconomique de Simulation qui tient compte de l'offre et de la demande de dollars Américains et des fondamentaux de l'économie haïtienne.»

Il nous faudra stopper la descente aux enfers. Au lieu d’utiliser l’assassinat de Me Dorval, l’homme d’aucun camp, qui a horreur de l’approche manichéenne nous caractérisant, à des fins politiques pour les broutilles du pouvoir, servons-nous de ses idées pour nous entendre et avancer pour Haïti et non pour nos camps et clans respectifs. Ne serait-il pas mieux d’approfondir la proposition de G. Fortuné[15], « Du conseil national de transition à la nouvelle République », pour trouver la solution idéale nous permettant du 18 Novembre 2020 au 18 Novembre 2022, de sortir la tête haute de ce bourbier dans lequel nous pataugeons ? Haïti en sortirait renforcée et tout le monde y gagnerait !!!          

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[2] https://www.youtube.com/watch?v=5wilPSjFzKU&feature=youtu.be interview de Pharel avec l’économiste dominicain Henri Hebrard.

dimanche 2 août 2020

HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (5), CORONAVIRUS OCCULTE PAR LES QUESTIONS SOCIOPOLITIQUES ET ECONOMIQUES

HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (5), CORONAVIRUS OCCULTE PAR LES QUESTIONS SOCIOPOLITIQUES ET ECONOMIQUES

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

1er AOUT 2020

Dans l’analyse conjoncturelle du mois de Juin 2020, nous avons essayé, pour changer un peu, de donner la priorité à un fait divers significatif, la cérémonie d’hommage à Antoine Joachim[1], un bel exemple de citoyen authentique, un modèle à suivre pour projeter l’Haïti de demain, sans pour autant oublier les questions socioéconomiques confrontées par le pays.  Dans l’analyse de la conjoncture du mois  de juillet 2020, malgré la présence de la pandémie du coronavirus et les risques de cas importés encourus par le pays avec la réouverture des frontières, en particulier les deux  aéroports internationaux, on relève la prédominance de l’actualité sociopolitique liée : (i) au nouveau Code Pénal ; (ii) à la démission en bloc des membres du Conseil Electoral Provisoire (CEP) ; (iii) à la question de l’énergie ; (iv) à la révocation/démission de ministres et leur remplacement ; (v) à la nomination de nouveaux directeurs généraux (EDH, ULCC) ; (vi) au remplacement du Commissaire du Gouvernement Jacques Lafontant par Ducamel Gabriel ; (vii) à « la déclaration d’engagement Juillet 2020 » d’une grande partie de l’opposition politique ; (viii) à l’abandon du navire gouvernemental par certaines personnes ; (ix) au passage, dans la nuit du 30 juillet 2020, au large du Nord de la Tempête ISAAS après avoir frappé sévèrement la République Dominicaine ; (x) à la  mort due à une complication respiratoire de Kompè Filo, notre monument national, le 31 Juillet 2020, une grosse perte pour Haïti, une figure de proue de la presse haïtienne qui se passe de présentation. Dans l’ensemble, à l’analyse de la conjoncture haïtienne et mondiale, Haïti et le monde sont toujours à la croisée des chemins, et, cette fois-ci encore, en donnant préséance aux questions sociopolitiques et donc économiques par rapport à la pandémie coronavirus.

 Cette analyse  s’attardera sur la pandémie dans le monde et en Haïti. Parmi les nombreux faits saillants énumérés, on fera une analyse axée sur la situation sociopolitique et économique, en particulier (i) les remous de l’actualité en relation avec le nouveau code pénal, (ii) la question de l’énergie, la nomination d’un nouveau directeur de l’EDH, le dossier de l’énergie dans sa globalité et (iii) la situation socioéconomique du pays en termes de déficit budgétaire , de la dégringolade de la gourde par rapport au dollar, d’inflation, de vie chère, de la situation au niveau de Cité Soleil, bataille entre gangs et Kidnapping. Cette analyse se base comme d’habitude sur des observations propres de l’auteur, des informations rapportées par les médias traditionnels, les médias en ligne, les réseaux sociaux, etc., et se termine sur des conclusions appropriées basées sur une entente entre nous.

A.           SITUATION DE LA PANDEMIE AU NIVEAU MONDIAL ET EN HAITI

Au 1er Aout 2020, la pandémie continue de faire rage dans le monde, en particulier aux USA, au Brésil, en Inde, en Russie, les 4 pays les plus touchés, avec des conséquences graves au niveau de l’économie mondiale.

La pandémie se traduit, au 1er Aout 2020, par 17,613,859 cas confirmés, 679,996 morts et 10,330,958 de personnes récupérées au niveau mondial[2] ; tandis qu’en Haïti, on enregistre officiellement pour la même date, 7424 cas confirmés de contamination, 161 morts, et 4604 personnes récupérées. Il aurait fallu se pencher sur deux pays qui ont des liens très étroits avec Haïti, les USA et la République Dominicaine. On se contentera de regarder de plus près le cas des USA, pour deux raisons c’est le pays le plus touché de la planète par la COVID-19, c’est notre plus grand pourvoyeur en transfert de devise par l’intermédiaire de la diaspora haïtienne qui y demeure. La situation est extrêmement grave dans trois états plus ou moins proches de notre pays. Il s’agit de la Floride, de Georgia  et du Texas. Dans ces trois Etats du sud des USA, la pandémie fait rage. On pourrait évoquer le cas de la République Dominicaine, notre 2e partenaire commerciale de l’Est de l’île d’Haïti que nous partageons avec eux, séparée par une frontière poreuse.

Pourtant, malgré le retour forcé ou volontaire de dizaines de migrants en provenance de l’Etat voisin de l’Est et des milliers de nos compatriotes en provenance des USA, on enregistre une baisse inexplicable de cas de contamination dans notre pays. Par contre, la situation économique dans ces deux pays influence négativement notre pays.

Situation économique au niveau mondial, le cas des USA

La situation économique au niveau mondial est catastrophique. Les prévisions sont assez sombres. Notre voisin de l’Est, qui vient de réaliser les élections présidentielles, avec la victoire de Luis Rodolfo Abinader CORONA du Parti Révolutionnaire Moderne (PRM), en sait quelque chose à partir de l’aggravation de la situation sanitaire due au déconfinement et au passage récent de la Tempête ISAAS. Quant aux USA, le déconfinement, les manifestations enregistrées après le meurtre de George Floyd, et l’attitude irresponsable de M. Trump, le président américain, face à la pandémie, ont largement aggravé la situation sanitaire et économique aux USA. 

La récession bat son plein chez le grand voisin du nord qui rentre « officiellement en récession[3] ». En effet, selon une dépêche de l’Agence France Presse : « Le chômage repart à la hausse aux États-Unis, où beaucoup de commerces ont dû refermer et où les voyages ont été restreints face à la flambée de nouveaux cas de COVID-19, après une chute historique du PIB au deuxième trimestre. » « Les inscriptions au chômage grimpent de nouveau, pour la deuxième semaine d'affilée, alors qu'elles étaient en baisse depuis le mois d'avril. Du 20 au 25 juillet, 1,43 million de nouveaux Américains ont pointé au chômage.» Face à cette situation, le président, qui tablait sur une relance de l’économie américaine, pour refaire son retard par rapport à son rival démocrate, Joe Biden, à 100 jours de l’élection présidentielle de Novembre prochain, se retrouve empêtré davantage face à son rival qui l’accuse d’avoir mal géré la pandémie et d’être le principal responsable de la situation actuelle du pays.

Selon la dépêche citée plus haut, la description de la situation économique aux USA fait frémir et l’on craint ses conséquences sur notre pays : « Usines à l'arrêt, commerces fermés, bureaux désertés... Entre avril et juin, le PIB a chuté de 32,9% en rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis et qui compare le PIB à celui du trimestre précédent, et projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme. » Plus loin, il est précisé ceci : « Cette chute vertigineuse de la richesse nationale est la «plus forte contraction trimestrielle depuis que le gouvernement a commencé à publier ces données» en 1947, a encore commenté Diane Swonk…«Le précédent record était une baisse de 10% au premier trimestre 1958», a-t-elle ajouté. Enfin, « Les comparaisons historiques peinent à refléter l'ampleur de la situation. Même au cœur de la Grande Récession de 2009, qui avait suivi la crise financière, la baisse avait été quatre fois moins élevée. »

        Le coup de massue de Joe Biden à Trump

«C'est un échec présidentiel. Si le président Trump avait pris des mesures immédiates et décisives, des dizaines de milliers de vies et des millions d'emplois n'auraient jamais été perdus», a assené  le candidat démocrate à la Maison-Blanche, Joe Biden.

Alors que les analystes économiques haïtiens craignent les retombées économiques et sanitaires en lien avec nos voisins du Nord et de l’Est, le pays haïtien qui confronte des problèmes de toutes sortes,  se concentre sur les questions sociopolitiques qui occultent la pandémie.

B.              LES QUESTIONS SOCIOPOLITIQUES OCCULTENT LE CORONAVIRUS EN HAITI

Au lieu de nous pencher sur des questions sérieuses liées à la survie du peuple haïtien, nos hommes et femmes politiques ainsi qu’une bonne partie de la société donnent de préférence la préséance aux questions sociopolitiques. L’actualité a été dominée essentiellement par Les retombées sociopolitiques du décret sur le code pénal (« code pénal immoral » selon le secteur chrétien, grosses manifestations pacifiques au Cap et à Delmas).

A entendre les spécialistes du droit, on s’y perd davantage. L’approche manichéenne de la question empêche le simple citoyen de comprendre de quoi il en est vraiment. Les gens au pouvoir essaient de se justifier, les auteurs réels du décret ont fait sortir tout un plaidoyer explicatif, traduisant le bien fondé de leurs travaux, qui ont commencé sous la présidence de Préval, continué sous celle de Martelly, déposé à la Chambre Haute sous celle de Moïse, et publié sous forme de décret par la présidence et le gouvernement Moïse-Jouthe. Quant aux juristes de l’opposition politique, ils ont été les premiers à condamner le décret en s’appuyant sur un certain nombre d’articles controversés selon leurs interprétations. Et  un juriste dont je n’ai pas retenu le nom a conclu ceci : « en matière pénale, tout ce qui n’est pas interdit est permis ». Quant à la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH), elle a tout rejeté en bloc, en déclarant «inconstitutionnels » l’ensemble des décrets pris par l’Exécutif en l’absence du Pouvoir Législatif. Cela me ramène à ce questionnement, les décrets pris par les gouvernements de transition, comme celui[4] de la présidence  d’Alexandre et celui de la présidence de Privert, sont-ils « inconstitutionnels»? Si oui, pourquoi continue-t-on de les appliquer?

En tout cas, la présidence, qui profite du « boulevard » dû au dysfonctionnement du Parlement, entreprend, avec le gouvernement Jouthe, un certain nombre d’actions de développement comme la continuation des travaux du barrage de Marion, de ceux de la route Carrefour Joffre-Port-de-Paix, de la route Cayes-Jérémie, de la route Carrefour Charles-Corail, des travaux de réhabilitation du périmètre de Latannerie. Le Président Moïse a procédé à l’inauguration de l’Aérodrome de Jérémie et de la route le desservant, sans oublier les travaux de rénovations urbaines, en particulier à Port-de-Paix. Pour ne pas les citer.

La question de l’Energie

Par ces temps de blackout au niveau de l’ensemble du pays, en particulier au niveau de la zone Métropolitaine de Port-au-Prince, où l’on n’a pas eu durant un mois une étincelle d’électricité et ça continue, la Présidence et la Primature ont procédé à la révocation du Ministre de la Justice, Lucmane Délile et à son remplacement par le Directeur de l’ULCC. Le ministre de la Jeunesse et des sports a démissionné suite à des déclarations fracassantes en lien avec les centres sportifs construits avec les fonds PETROCARIBE. Elles ont également tenté de relancer le processus électoral, en demandant aux institutions ayant envoyé des membres au CEP de confirmer ou de déléguer d’autres personnalités à l’institution électorele. Coup de théâtre, les conseillers électoraux en place depuis 2016, ont démissionné en bloc, mettant ainsi l’Exécutif dans l’embarras. Enfin, c’est la nomination des Directeurs généraux de l’ULCC et de l’Electricité d’Haïti (EDH). Si celle de l’UCC est passée inaperçue, la nomination de Michel Présumé à l’EDH a provoqué des remous  comme celle de la plupart des maires qui deviennent des agents intérimaires sous la tutelle du ministère de l’intérieur. Ce qui fait dire à certains observateurs que le pays ne compte actuellement qu’une dizaine d’élus, le Président et ce qui reste du Sénat. On comprend la sortie de l’opposition politique et des groupes de la Société civile sous le label de « la déclaration d’engagement Juillet 2020», réclamant en substance le départ du Président maintenant ou au plus tard le 7 Février 2021.

Le mouvement des employés de l’EDH contre la nomination de Présumé, l’arrêt de travail observé par ces derniers qui aggrave la question d’électricité (Blackout pired), la rareté artificielle de carburant vite corrigée mais susceptible de rebondissement, la bataille entre gangs armés pour l’occupation de nouveaux territoires, les dommages collatéraux qui s’ensuivent (pertes en vies humaines, arrachements des pilonnes électriques pour en faire des barricades dans la zone de Croix-des-Bouquets entre autres, les accusations des organisations des droits humains à l’encontre du Président Moïse qui serait de connivence avec la fédération des Gangs, le G9 et alliés, on dirait que le Président[5] associe tout cela, entre autres, à sa lutte contre l’oligarque du secteur Energie. Il suffit de suivre son intervention au Cap-Haïtien face aux journalistes pour en avoir une idée assez claire de sa ligne de défense par rapport aux remous  de l’actualité qui domine le pays durant cette conjoncture analysée, en particulier l’électricité

La question de l’électricité « 520 MW, grosse promesse ou gros rêve? »

Cette question a dominé l’actualité à  côté des autres points analysés ou effleurés plu haut. Lors de l’intervention du Président, il a fourni des détails sur plusieurs points dont l’électricité. Un visionnement attentif de la vidéo (voir réf.5) permet d’avoir une compréhension assez édifiante de la position du Président. Normalement, il aurait  été préférable d’attendre la fin du processus avant d’aborder à nouveau cette histoire de courant 24/24. En tout cas, il en a parlé  en détails, et le Premier Ministre de préciser que le pays sera doté de 520 mégawatts (MW) et le Nouvelliste de titrer : « 520 mégawatts, grosse promesse ou gros rêve[6] ? ». « 520 mégawatts, c’est l’équivalent de dix fois la puissance installée de la centrale hydroélectrique de Péligre, la plus importante infrastructure du secteur de l’électricité dans le pays. 520 mégawatts, c’est colossal ».

Il est aussi question de doter le pays, en attendant la mise en place des 520 MW, d’une forniture d’électricité à l’aide de barges moyennant la réparation du circuit de transport. Selon les précisions du Nouvelliste « Depuis 1994, il était question que des barges, bateaux transportant des centrales électriques, accostent pour alimenter la capitale. Dans les prochaines semaines, si les promesses se matérialisent, ce sera chose faite. Restera à payer la consommation et à rendre l’opération viable au-delà de la communication et de la satisfaction de la promesse tenue. Toujours selon les plans dont Le Nouvelliste a obtenu copie, des centrales solaires, au gaz naturel et des centrales thermiques vont être construites, les réseaux et les infrastructures en panne seront réparés ou reconstruites, agrandis ou construits. Sur le papier, le pays aura du courant électrique comme jamais. Pour le moment, deux inconnus : les délais de réalisation et les financements.»

C.               EN GUISE DE CONCLUSION

Par rapport à la situation du pays pour la période sous étude, le déficit budgétaire a atteint, en Juin 2020, 34 Mrds de gourdes (découvert budgétaire selon le PM Jouthe) ; la gourde se dégringole (120 G pour 1 USD à la vente) ; l’inflation en Mai est  de 23.4%, selon IHSI ; l’insécurité globale est en nette augmentation (400 morts violentes depuis Janvier 2020, selon une organisation de droits humains) ; les routes nationales sont loin d’être sures (Carrefour Paye, Villard sur la Nationale No 1, la Nationale No 2 à certains endroits, etc.) ; la même chose se constate dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, des foyers d’insécurité à Cité Soleil, Village de Dieu, à Tabarre à Pont Croix-des-Missions et Pont Tabarre, à Croix-des-Bouquets, etc. ; l’insécurité alimentaire se sent dans le panier de la ménagère (+2000 G/ménage/jour) ; la vie chère s’installe de plus en plus ; la pauvreté augmente ; le kidnapping refait surface à la faveur de la situation sociopolitique. La COVID-19 est là, sous-jacente, et pourra s’amplifier à la faveur du ralentissement de la mise en application des mesures barrières.

Le Gouvernement doit réagir rapidement. La réouverture des classes est programmée pour le 10 Aout 2020. Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire et les interdictions associées, l’opposition politique annonce la reprise de ses activités, toujours avec le même objectif, le départ volontaire ou forcé de Jovenel Moïse. La noirceur s’annonce donc plus sombre, surtout si le mode opératoire de « peyilok » reste le même.

Dans l’analyse de la conjoncture du mois d’Avril 2020, nous avons proposé de mettre en place un programme post-COVID axé sur le secteur agricole et la sécurité alimentaire[7]. Selon certaines sources, les ministères de l’économie et des Finances (MEF) et de la planification travailleraient sur un Plan de relance Economique post-Covid (PREPOC 2020-2022) en support au budget 2020-2021 et 2021-2022 ; souhaitons qu’ils tiennent compte de l’analyse conjoncturelle du mois d’avril et des réflexions produites en Mai 2020 (Réf.7). Il nous faudrait coute que coute trouver une forme d’entente entre nous pour faire avancer le pays, en mettant de côté nos querelles intestines, en nous battant pour notre chère Haïti avec le même leitmotiv : HAITI D’ABORD ET AVANT TOUT, et non en donnant la priorité à nos clans respectifs. Que Dieu nous vienne en aide !!!