HAITI DANS LA TOURMENTE AVEC DES LUEURS
D’ESPOIR
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
30 JUIN 2013
Le monde entier
est suspendu au dernier soupir de Nelson Mandela, le dernier grand homme noir
encore en vie sur la terre depuis Toussaint Louverture, « le premier des
noirs », sacrifié au Fort de joug en France en avril 1803 par « le
premier des blancs », Napoléon Bonaparte. En attendant l’annonce
officielle de la mort de Mandela dans les prochains jours(?), Haïti, le pays de
Toussaint Louverture, « le Spartacus noir », cet esclave devenu le
gouverneur à vie de la colonie française de Saint Domingue, vit dans la
tourmente dans ce mois de juin 2013.
En effet, le mois
de juin, c’est le premier mois de la saison cyclonique accompagné de pluies
diluviennes un peu partout à travers le pays qui causent des inondations ;
c’est la convocation du gouvernement Lamothe par le Sénat haïtien et cette
impression d’un gouvernement fragilisé ; c’est la tension entre Haïti et
St-Domingue autour de la grippe A(H1N1).
Heureusement
aussi, c’est la coupe de la Confédération au Brésil avec la finale
(Brésil-Espagne :3-0), un bon divertissement pour Haïti ; c’est la
visite du Président du Surinam en Haïti ; c’est la visite du Président
vénézuélien, Nicolas Maduro en Haïti suivie de la participation du Président
Martelly au Nicaragua pour le 8e Sommet de PETROCARIBE ; à
souligner que selon M. Martelly, Venezuela a contribué à hauteur de 94% aux investissements publics
du pays ; c’est le dépôt du projet
de loi de finance ou du budget (126.4 Mrds HTG) de la République 2013-2014 tel
que le veut la Constitution. Pourtant, « avec la tendance actuelle, Haïti
ne sera même pas émergent en 2130 d’après l’économiste, Thomas Lalime (Réf. http://lesmeilleurstextes.blogspot.com/2013/06/avec-la-tendance-actuellehaiti-ne-sera.html). C’est la préparation et l’organisation des examens d’Etat avec 180,000 élèves sans
les 14,000 fraudeurs. C’est enfin le regain d’espoir pour l’organisation des
élections sénatoriales et municipales à la fin de cette année (17 M USD environ
dans le budget 2013-2014) ; est-ce fin 2013 ou 2014 ?
Dans cet article,
« Haïti dans la tourmente avec des lueurs d’espoir », l’analyse s’attardera
sur la convocation du Gouvernement par le Sénat, sur la saison cyclonique et
les inondations, et sur la tension entre Haïti et St-Domingue autour de la
grippe A(H1N1).
1.
LA CONVOCATION DU GOVERNEMENT
HAITIEN PAR LE SENAT
Le mardi 4 juin
2013, tout le peuple haïtien était suspendu à son récepteur de radio et/ou de télévision pour suivre la
séance de convocation du Gouvernement par le Sénat autour de plusieurs
questions dont les 5 Mrds HTG du programme d’urgence post-Sandy. En analysant
les questions de la plupart des Sénateurs posées avec arrogance et sur un ton accusateur et les réponses des
membres du Gouvernement plutôt correctes mais se comportant comme des enfants
en présence de leurs professeurs, on a eu cette désagréable impression d’un
gouvernement à coté de la plaque. Le comportement catégoriquement timoré du Gouvernement face
au Sénat a incité certains Sénateurs, surtout les moins bien formés, à avoir
une attitude frisant la grossièreté. Heureusement que certains Sénateurs, tout
en acculant les Ministres, ont eu une attitude vraiment professionnelle, ce qui
a donné de la crédibilité à leurs semi-vérités pour la plupart.
Le coup calculé du
Sénateur Exius
Au départ, on a
senti autre chose qu’une simple convocation. Les questions posées, les
précisions apportées n’ont pas empêché le retour des mêmes questions imprécises,
les mêmes réponses précises et les mêmes bruits pour empêcher aux auditeurs et
aux téléspectateurs de saisir les nuances. Parfois, on a eu cette impression
que certains Sénateurs n’avaient pas besoin de réponses de la part du Gouvernement.
Les détails fournis par rapport à des questions imprécises (le montant des
fonds PETROCARIBE par exemple) ou mal formulées ne les intéressaient pas.
L’objectif était tout simplement d’embarrasser le vis-à-vis et faire sentir au
grand public que le Gouvernement ne maitrisait pas ses dossiers ou tout
simplement mentait. Le coup fatal a été porté par le Sénateur Exius avec la
projection d’une vidéo montrant que le ministère de l’agriculture n’a rien réalisé sur une rivière de la Cote Sud.
Le reportage réalisé une semaine plus tard
sur cette même rivière montrant la Firme d’exécution à pied d’œuvre et
les travaux à un stade très avancé, et passé sur plusieurs chaines de TV comme Télé Caraïbes, Télé Métropole, a montré
clairement que le Ministre de l’agriculture avait raison. Malheureusement pour le
Ministre, le coup porté par le Sénateur était bien calculé. Par rapport à ce petit jeu de chat à la
souris, le gouvernement n’a pas été à la hauteur. Or, en Haïti plus que dans
les autres pays, « perception vaut fait ». Cette séance a donc
fragilisé le Gouvernement dans son ensemble. Etait-ce l’effet recherché par le
Sénat ?
A l’analyse, il
était clair que le Gouvernement voulait éviter toute confrontation avec le
Sénat. Mais, à force de vouloir plaire au Sénat, l’impression générale laissée
par le Gouvernement, c’est qu’il avait des choses à cacher. Là encore, certains
ministres ont gardé leur dignité d’hommes d’Etat. N’empêche que le Gouvernement
sorte plutôt affaibli de l’épreuve et que le vent de l’instabilité souffle un
peu plus fort sur le Gouvernement
Lamothe depuis cette convocation avec la crainte pour certains ministres de se
voir éjectés de leur siège et pourquoi pas le Premier Ministre lui-même ?
Ce qui déboucherait sur une crise gouvernementale fatale pour le pays et bonne
pour les clans et l’opposition qui fourbissent leurs armes en plaine année
électorale.
Une crise
gouvernementale évitée de justesse
Ce qui était
triste dans cet exercice, on n’avait pas l’impression qu’on assistait à une
séance de convocation d’un pouvoir d’Etat par un autre pourvoir d’Etat. Comme
je l’ai dit plus haut, c’étaient des élèves en présence de leurs professeurs
qui ne maitrisaient pas bien leurs matières et que les élèves dont les leçons étaient plutôt bien sues mais
n’osant pas déranger leurs professeurs pour ne pas être bastonnés sans raison.
Peut-être que le Gouvernement savait déjà que le Sénat avait autre chose en
tête que de s’enquérir des informations sur l’action gouvernementale. Deux
faits sont venus à la rescousse de cette hypothèse : l’insistance du
Sénateur JEAN-CHARLES à la fin de la séance de faire adopter une résolution
d’interpellation du Gouvernement et la
sécheresse avec laquelle le Président du Sénat, M. DESRAS, a mis fin à la
séance de convocation. Cette façon d’agir de M. DESRAS a peut-être évité au
pays de tomber dans une crise gouvernementale qui le plongerait un peu plus
dans la tourmente, surtout en pleine saison cyclonique avec des pluies
diluviennes causant déjà des dégâts dans plusieurs endroits.
2.
LA SAISON CYCLONIQUE
ET LES PREMIERES INONDATIONS
Les premières pluies ont réellement démarré fin mai
et au cours de ce mois de juin 2013. La saison cyclonique s’annonce très active
avec la probabilité de près d’une vingtaine de cyclones dont 3 à 6 pourraient se révéler
des ouragans majeurs. En tout cas, les pluies diluviennes du mois de juin
et la 10e onde tropicale qui
a traversé Haïti le 27 juin ont causé des inondations et des dégâts au niveau
du secteur agricole, la vallée de l’Artibonite, St Michel, en particulier, Nan
Paul, dans le Nord du Pays , au Centre, en particulier à Hinche et dans la
commune de Boucan Carré où l’on a dénombré 3 disparus , 1 mort et des
dégâts considérables dans les plantations au niveau du lit majeur de la
rivière Boucan Carré. Dans cette dernière commune, en plus des pertes en vies
humaines, des têtes de bétails sont emportées ainsi que, selon le vice-délégué
de Mirebalais, 11 maisonnettes et une
vingtaine d’autres endommagées. Au niveau de la première section communale de
cette commune, les routes sont coupées et les dégâts sont encore plus
considérables à cause même du niveau du lit de la rivière par rapport aux
terres agricoles emblavées en des cultures de toutes sortes, dont la patate
douce, très sérieusement endommagées par les eaux en furie.
Comment expliquer une telle situation alors que le
pays ne subit pas encore cette année les assauts d’un cyclone ? Il ne faut
pas chercher de midi à 14 h. C’est le niveau élevé de la vulnérabilité
environnementale d’Haïti. Les bassins versants sont dans un état déplorable et
nécessitent des investissements considérables pour être réhabilités. Les
investissements au niveau de certaines ravines et rivières se révèlent
nettement insuffisants. De plus, les populations qui vivent dans les parties élevées
de ces bassins versants continuent de les dégrader en coupant le peu d’arbres
restant, en pratiquant des cultures sarclées et fouillees sur des pentes de plus de
30%, et en utilisant des pratiques
culturales érosives.
Les solutions drastiques et couteuses.
Les solutions à une telle situation sont connues des
techniciens et de certains politiciens, mais les appliquer exige des décisions
impopulaires. C’est pourquoi quand ils sont dans l’opposition, ils sont très
critiques par rapport aux gouvernements en place, mais une fois au pouvoir, ils
font exactement comme leurs prédécesseurs : fermer les yeux pour ne pas
subir les foudres des populations à la base de la dégradation environnementale.
Par exemple, la mise en défens des terres à forte déclivité, le déplacement des
populations qui y vivent permettront une
régénération naturelle sur une période d’une dizaine d’années. On peut aussi
appliquer les solutions techniques couteuses comme le traitement des ravines,
le traitement des versants et parallèlement le traitement des rivières en aval
pour protéger, les vies humaines, les villes, les villages et les terres
agricoles. C’est le cas des Gonaïves. Les 70 M USD environ dépensés de 2004 à
date tant au niveau de la ville, des terres agricoles, de la rivière La Quinte,
des routes et ponts, et sur une partie du Bassin versant avec le projet
PIA-Ennery ne font qu’atténuer la situation. Pour résoudre définitivement le
problème, il aurait fallu environ 1 Mrd USD sur 25 ans. Malheureusement, les financements
se faisaient rares et l’Etat a du se
contenter des solutions partielles avec les fonds du Trésor Public et des
bailleurs internationaux comme la BID, l’UE, etc.
L’approche HIMO
Il y a des solutions techniques liées à l’approche
HIMO, mais là il faudrait contrôler le niveau de corruption dans ces genres
d’approches. C’est l’occasion rêvée par la plupart des parties prenantes pour
s’enrichir. Pour y faire face, il faudrait des mesures coercitives sans parti
pris. Qui oserait appliquer ces mesures ? L’Etat dans ses 3
composantes ? Les collectivités Territoriales ? Les ONG ? Les
groupes de base ? Les intérêts individuels et claniques sont plus
importants que ceux du pays pour l’application correcte de telles mesures. Malheureusement pour nous autres haïtiens. En tout cas, chaque minute de perdue
nous conduira lentement mais surement vers la fin, à moins d’une prise de
conscience collective comme elle semble se dessiner ce mois-ci à partir de la
crise découlant de la grippe A(H1N1), « un bluff » selon le mot de
l’Agr Michel William dans un article exclusif publié par Le Nouvelliste du 17
juin 2013 (Réf. http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=118031#.UcGmstSGJBs.facebook).
Cet article a permis de faire la différence entre les virus et mieux comprendre
la situation à la base de la tension entre Haïti et la République Dominicaine.
3.
LA
TENSION ENTRE HAITI ET ST-DOMINGUE
AUTOUR DE LA GRIPPE A(H1N1)
En 2008, Haïti a
pris des mesures pour interdire l’entrée des produits avicoles dominicains sur
le territoire haïtien à cause de la présence de la grippe aviaire (influenza
aviaire H5N2) qui n’a rien à voir avec
la grippe A (H1N1) d’origine porcine (Mexique) ou humaine (Canada). Ces
mesures n’ont jamais été officiellement levées comme l’a déclaré le Chancelier
Haïtien. Lorsque la grippe A(H1N1) a
fait une quinzaine de morts en République Dominicaine (RD) récemment, la
République d’Haïti s’est empressée d’interdire tous les produits carnés en
provenance de la RD. Ce qui a indigné les autorités dominicaines. D’où la valse
des discutions entre les deux pays tant en Haïti qu’en RD. Contrairement à ce
qu’attendaient les dominicains, Haïti n’a levé l’interdiction que sur les
produits carnés. De plus, les services
vétérinaires des deux pays se sont mis d’accord suite à une réunion technique
tenue le 19 juin 2013 « sur les modalités à adopter pour le commerce des
produits avicoles entre les deux pays » (Réf. Note sur Internet du
Secrétaire d’Etat à la production animale, Dr Michel Chancy : Synthèse
des recommandations des services vétérinaires haïtien et dominicain sur les
modalités sanitaires à adopter pour le commerce des produits avicoles entre les
deux pays).
Cette synthèse
est publiée telle quelle avec de petites remarques pour permettre au lecteur de
faire sa propre analyse de la situation. « Pour que les produits
avicoles de la République dominicaine (RD) puissent à nouveau être
commercialisés en Haïti, un comité technique composé d’experts des deux pays et
assisté de représentants d’organisations internationales sera mis sur pied à
brève échéance. Ce comité élaborera un protocole pour l’application des
règles dictées par l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE) en matière
d’Influenza aviaire ». Nous soulignons cette
phrase pour attirer l’attention du lecteur.
Plus loin la note enchaine : « Ce processus prévoit que les services
vétérinaires de la RD soumettront aux services vétérinaires haïtiens une liste
d’entreprises avicoles libres du virus de l’influenza aviaire et aptes à
remplir toutes les conditions prévues dans le Code sanitaire pour les animaux
terrestres de l’Organisation Mondiale de la Santé animale. Après
vérification par les services vétérinaires de la République d’Haïti du respect
de ces normes, seules les entreprises certifiées seront désormais habilitées à
exporter des produits avicoles vers Haïti et devront se conformer
continuellement aux règlements prévus en la matière ». Là
encore, il faudra relire deux fois la phrase soulignée.
Et le
clou de la note de synthèse qui devrait favoriser les investissements en
Haïti : « Les services
vétérinaires des deux pays ont également manifesté leur intention d’apporter
leur contribution en termes d’appui technique aux investisseurs des deux
pays qui sont intéressés au développement de l’aviculture en Haïti. Ainsi,
les exportations de produits avicoles de la RD pourront être planifiées en
fonction des besoins du marché et en tenant compte du plan de développement de
la production avicole en Haïti ».
« Ces recommandations ont été soumises pour
approbation aux plus hautes autorités des deux pays. Le Secrétaire d’État à
la Production Animale qui dirigeait la délégation des experts d’Haïti annonce
déjà avoir obtenu l’adhésion de son Gouvernement aux recommandations des
experts ». Haïti est d’accord. La République Dominicaine
est-elle d’accord aussi ? Ou vont-ils faire le mort comme en 2008 ? C’est
peut-être la seule attitude qui leur reste pour ne pas perdre la face.
En finale, la note dit
ceci : « De plus, le
Gouvernement haïtien prendra toute une série de mesures pour que les
importateurs haïtiens se conforment aux règlements en vigueur. Ainsi, toute
personne ou entreprise désireuse de se constituer en importateur de produits
agro-alimentaires doit au préalable fournir la preuve de sa capacité à
transporter et stocker les produits en question dans les conditions requises.
En outre, elle devra obtenir du Gouvernement Haïtien, un permis sanitaire
d’importation pour chaque lot à importer ».
Voilà, le sort en est jeté. C’est à nous de « marrer nos ceintures » pour
appliquer ces mesures et d’en payer le prix (Sentibon coute chè). Sommes-nous
prêts à faire les sacrifices nécessaires pour avoir les produits avicoles de
qualité et en quantité suffisante ? Tout est une question de politique
publique. Si de 2008 à date on a pu multiplier par 2 la production avicole tant
en termes d’œufs que de poulets de chair, on peut arriver à être autosuffisant en
y mettant le prix. Quitte à favoriser en Haïti l’investissement haïtien et
étranger dans ce domaine, y inclus celui des dominicains. La balle est
maintenant dans le camp de la République voisine. Gare toutefois à nos politiciens et « commerçants »
qui ont l’oreille de nos dirigeants et qui pourraient faire alliance avec les
dominicains pour manipuler notre bon vieux peuple qui a si faim!
Conclusions
Dans cet article, « Haïti dans la tourmente avec des
lueurs d’espoir », les points analysés auraient pu être différents comme
le 8e Sommet de PETROCARIBE et ses enjeux pour Haïti, la coupe de la
Confédération et l’engouement suscité en Haïti surtout avec un Brésil champion
de la Coupe des confédérations, les mesures adoptées par le Ministre de l’Education
pour organiser de bons examens d’Etat, le budget déposé et ses incidences sur
certains secteurs clés, etc. Naturellement, le titre aurait été tout autre. Le
choix d’analyser ces trois faits saillants a été guidé par le souci d’aborder
des problèmes de fond qui ont des incidences sur l’ensemble du peuple haïtien.
La convocation du Gouvernement par le Sénat,
la vulnérabilité d’Haïti en matière environnementale, les relations
commerciales avec la RD sont des sujets qui intéressent l’ensemble de la
population. L’éclairage objectif apporté nous fait comprendre si les
difficultés frappent à nos portes, nous savons comment les résoudre. Il nous
faut tout simplement nous y mettre de manière sérieuse, comme nous l'avons proposé après le passage de Sandy(Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2012/11/haiti-les-trois-piliers-du.html)
Peut-être que la plupart des membres du Sénat avaient
l’intention d’aller jusqu’à l’interpellation du Gouvernement pour lui donner
par la suite un vote de non confiance. La crise gouvernementale qui
s’ensuivrait n’arrangerait nullement notre pays, sinon certains individus et
certains clans. Cette solution de bonne cohabitation dans le respect mutuel
aiderait le Parlement à mieux contrôler
le Gouvernement sans une volonté délibérée de le renverser pour
embarrasser l’Exécutif. D’un autre coté, c’est l’Exécutif qui retiendrait la
leçon de bien communiquer, en particulier avec le Parlement, au lieu de tomber
dans une sorte de propagande frisant l’indécence et de créer en son propre sein
cette instabilité gouvernementale qui empêche au Gouvernement de prendre le
temps de bien planifier dans la sérénité sans la crainte du lendemain.
Les solutions proposées comme la mise en défens et le
déplacement des populations pour aborder les problèmes environnementaux liés à
l’agriculture trouveront des échos auprès de l’Exécutif et du Parlement pour
déclarer l’Etat d’urgence environnementale et arrêter ensemble des mesures
impopulaires mais ô combien salutaires pour le pays durant les 10 prochaines
années. Le cas Gonaïvien est aussi un modèle à appliquer dans d’autres zones
victimes souvent d’inondation. C’est couteux
certes mais on peut aussi combiner
des approches au sein d’un même bassin versant.
Quant à la tension avec la RD à cause des produits avicoles
infectés, l’approche proposée par les services vétérinaires des deux pays
permettra à Haïti de relancer sa production avicole, et ce, même en partenariat
avec les dominicains et/ou d’autres investisseurs haïtiens et étrangers. Tout
ceci à partir d’un contrôle strict de l’Etat Haïtien appuyé par les organismes internationaux
concernés.
En clair, il ne faudrait pas une exploitation politicienne
de certaines faiblesses qui pourraient surgir dans la mise en application des
mesures proposées et arrêtées en concertation avec les pouvoirs d’Etat, la
société civile et les collectivités territoriales. Haïti est certes dans la
tourmente mais il y a des lueurs d’espoir. Exploitons-les ensemble pour sauver
notre coin de terre ! Sinon… « Adieu veaux, vaches, moutons, cabris » !!!
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