HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS
(39) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE (16), PUTIN VASCILLE (?)
CONTRE-OFFENSIVE PIETINE ; HAITI : INSTABILITE POLITIQUE, INSECURITE
ET IMPUNITE, EFFETS DES 3 «I».
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
7 JUILLET 2023
En terminant la 38e
chronique consacrée à l’interrogation « Haïti et le monde à la croisée des
chemins(?) », on a formulé le vœu de voir la crise multidimensionnelle
et multiforme haïtienne s’achever par un appui musclé de la communauté internationale
et une entente inter-haïtienne basée sur un document portant les germes de
réussite de la vision 2054. Malheureusement, jusqu’à date, rien ne bouge en ce
sens, sinon la visite du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti, le 1er
juillet 23, qui fait un plaidoyer pour « le déploiement immédiat d'une force de sécurité
internationale robuste pour assister la Police nationale d'Haïti dans sa lutte
contre les gangs ». A part cela, c’est toujours la même rengaine :
l’Instabilité politique, l’insécurité et l’impunité, ce que nous appelons les 3
« I ».
Sur le plan
international, la guerre en Ukraine s’est vu voler la vedette par le naufrage
de Titan et ses 5 passagers milliardaires et surtout par la mutinerie de la
Milice Wagner contre le pouvoir en place en Russie, tandis que le sommet de
Paris pour un Nouveau Pacte Financier Mondial suivi d’une bavure policière
causant, à Nanterre, la mort de Nahel,
un adolescent de 17 ans, qui embrase la France entière, et la
saga Trump aux USA font l’essentiel de l’actualité mondiale.
La 39e chronique
synthétisera tout cela en commençant par la géopolitique mondiale, et en essayant
d’analyser les effets des trois « I » sur Haïti depuis l’assassinat
crapuleux du président Moïse le 7 juillet 2021, il y a deux ans. D’où le titre
de cette 39e chronique : « HAITI ET
LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (39) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE
(16), POUTINE VASCILLE (?) LA CONTRE-OFFENSIVE PIETINE ; HAITI :
INSTABILITE POLITIQUE, INSECURITE ET IMPUNITE, EFFETS DES 3 «I». »
I.
SITUATION
AU NIVEAU MONDIAL
La situation géopolitique mondiale est
dominée par (i) la guerre en Ukraine, la mutinerie de la milice Wagner en
Russie, le piétinement de la
contre-offensive ukrainienne, le sommet de Paris pour un nouveau pacte
financier mondial, la mort de Nahel qui embrase la France et la saga Trump aux
USA.
1.1. La guerre ([1]) en
Ukraine, la mutinerie de Wagner et la contre-offensive
Le 24 juin 2023,
la guerre en Ukraine rentre dans son 17e mois. Par rapport au mois
de mai 23, la contre-offensive lancée début juin 23 n’a pas donné les résultats
escomptés, selon le scénario hollywoodien envisagé par la presse occidentale.
Seulement 37 km2 récupérés par l’Ukraine depuis le début de cette
contre-offensive, selon le président Zelensky. Cette récupération ne se fait
dans le sens de la profondeur qui s’apparenterait à une forme de percée. La
défense russe tient bon jusqu’à date et ne se contente pas de défendre mais
opère des contre-attaques localisées. Un gouverneur d’un des oblasts de
l’Ukraine en partie sous domination russe a estimé à 180,000 hommes les troupes
déployées par la Russie sur le front-est. C’est énorme par rapport aux 60,000 à
70,000 hommes prévus pour la contre-offensive ukrainienne
Donc la
mutinerie de Wagner (25,000 hommes aguerris et armés) contre le pouvoir russe,
qui a parcouru en 24 heures 780 km de Rostov à 200 km de la capitale Moscou,
détruisant 6 avions de guerre, 5 hélicoptères et 13 soldats russes tués
(rapporté par HPM[2]),
a certes fait vaciller Vladimir Poutine
l’espace d’un cillement, mais n’a pas trop perturbé l’armée russe sur le
terrain face à l’Ukraine. L’Ukraine en a certes profité un peu sur les divers
points du front de plus de 1000 km, mais pas au point de réaliser une percée
extraordinaire. Selon les analystes occidentaux, cette mutinerie de Prigogine,
qui a montré les faiblesses de l’armée russe et qui devrait perturber
psychologiquement les soldats sur le
terrain, s’est achevée par une sorte de démantèlement de Wagner en Russie et un exil en Biélorussie
(?) de son chef emblématique, Evgueni Prigogine, en attendant son éventuelle
élimination physique car Vladimir Poutine n’a jamais pardonné ces genres de
trahison.
Pourquoi Poutine
ferait-il maintenant une exception à ce principe caractéristique de son pouvoir
de domination axé sur la peur et la brutalité, et épargnerait-il la vie de
Prigogine au risque de créer une brèche fatale qui, à la longue, pourrait sonner le glas de son régime ? A
cause des promesses faites lors des négociations qu’aurait menées le président de la
Biélorussie, Aleksander Loukachenko, pour éviter le bain de sang entre frères
d’armes russes ? A cause des multiples[3]
enjeux de la contre-offensive ukrainienne dont la plupart des troupes de Wagner
en constituent un rempart sérieux dans la défense russe ? A cause de ce
que représente Wagner dans le dispositif de domination russe à l’étranger, en
particulier en Afrique ? En tout cas, à moins d’un changement radical dans
le comportement normal de Poutine, l’élimination physique de Prigogine est, à
mon avis, juste différée. Une question de temps et d’opportunité du moment.
1.2.
Le sommet de Paris pour un nouveau pacte
financier mondial
C’est ce moment
qu’a choisi Emmanuel Macron pour lancer le sommet de Paris pour un nouveau
pacte financier mondial, en réunissant les représentants de l’ensemble des
continents, gouvernements, institutions financières, sociétés civiles, secteurs
privés et ONG. Ce sommet a permis des débats entre des chefs d’État et de
gouvernement de pays du Nord et du Sud, des représentants
d’institutions financières mondiales, des ONG, des représentants du secteur
privé et de la société civile (économistes) en vue "de jeter les
bases d’un nouveau système pour relever nos défis communs : la lutte
contre les inégalités, le changement climatique, la protection de la
biodiversité".
Les objectifs sont multiples
mais l'idée générale de ce sommet est, selon les organisateurs, de "réformer
le système financier international", à savoir "construire
un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire. "
Cela passe notamment par "définir les principes des réformes à venir et fixer une
trajectoire vers un partenariat financier plus équilibré entre le Sud et le
Nord." Il doit aussi "ouvrir la voie à de nouveaux
accords pour lutter contre le surendettement et permettre à davantage de pays
d’accéder aux financements dont ils ont besoin pour investir dans le
développement durable, mieux préserver la nature, faire chuter les émissions et
protéger les populations contre la crise écologique, là où c’est le plus
nécessaire."
Suite à ce sommet,
le Nouveau pacte financier mondial permettra de mieux "lutter
contre les hauts niveaux d’endettement qui empêchent les gouvernements de
mettre en œuvre une action ambitieuse pour réduire les fractures climatiques,
économiques et technologiques qui risquent de fragmenter notre monde." Emmanuel
Macron le promet: "nous frapperons fort, car nous allons tout d’abord établir
un nouveau consensus."
Nahel est victime d’une bavure policière
et la France s’embrase
Sans avoir eu le temps de
savourer les résultats immédiats de ce
sommet de Paris, une bavure policière coutant la vie à Nahel, un adolescent de
17 ans d’origine arabe, la France va s’embraser. La France brule. Des jeunes de
14 à 16 ans mettent le feu en France, brulent des véhicules, attaquent et
blessent plus de 200 policiers, les commissariats de police, les mairies,
brisent les vitrines des magasins pour piller, voler. Plus de 700
interpellations. Malgré tout, il n’a pas été enregistré de mort d’homme jusqu’à
date.
L’actualité qui était dominée par la mutinerie
en Russie et la guerre en Ukraine est réorientée vers la France. Le gouvernement
français est sur la sellette et se concentre sur la gestion de cette crise qui
a pris une ampleur inexpliquée. Cette bavure policière a été le détonateur
de quelque chose qui couvait déjà. Tout
le monde essaie de trouver des explications à ce déchainement soudain de
violences aveugles. On a évoqué la réforme de retraite qui passe de l’âge de 62
à 64 ans et qui aiguise le mécontentement des syndicats et des extrêmes en
France en dépit de l’arbitrage favorable de la Cour Constitutionnelle avec
quelques légères modifications. Les leaders de l’opposition qui commençaient à
jaser, à prendre position, se sont vite rétractés par rapport à l’ampleur de la
crise et surtout par rapport à la violence qui l’accompagne. La Russie qui
accusait les américains et l’occident de déstabilisation par rapport à la
mutinerie de Wagner, n’est-elle pas pour quelque chose dans ce déchainement de
violence en France, l’un des membres influents de l’occident et apôtre de la
démocratie libérale que redoutent Poutine et tous les dictateurs à travers le
monde?
1.3.
La saga Trump
De l’autre côté
de l’Atlantique, Trump continue de faire des siennes. Il rejette les accusations portées contre lui par le
département de la Justice (DOJ) ; il en accuse l’administration Biden de
persécutions politiques malgré les évidences de sa culpabilité dans
l’utilisation des documents « top secret ». De plus, un autre
dossier, celui de Georgia où il a tenté de corrompre le secrétaire d’Etat
républicain de cet Etat, en exigeant de lui l’attribution frauduleuse de plus
de 11,000 votes qui lui auraient permis de garder le pouvoir lors de la
dernière présidentielle gagnée par Joe Biden. On dirait un leader politique
haïtien.
II.
SITUATION
AU NIVEAU D’HAITI
Par
rapport au mois de mai 23, la situation haïtienne n’a pas vraiment évolué. Le
forum de la Jamaïque n’a pas donné de résultats spectaculaires. La
participation du PM Henry au sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial lui
a permis de faire un plaidoyer pour une intervention militaire en Haïti.
L’opération Bwa Kale perd de son ampleur, les bandits réapparaissent avec une
certaine arrogance (Vitelhomme et Baz Gran Grif). Il faut noter que la
situation actuelle est étroitement liée aux 3 « I » qui ont conduit à
l’assassinat crapuleux du président Moïse, le 7 juillet 2021. Et le 7 juillet
23 est déclaré « Jour Férié » par le gouvernement.
L’instabilité politique, l’impunité et l’insécurité et
leurs effets
Pour bien comprendre ce qui se passe au pays haïtien actuellement, il faut remonter le temps. On pourrait remonter à l’assassinat de Dessalines comme je l’ai fait dans deux vidéos en relation avec les 3 « I », mais il suffit de partir de l’assassinat de Jovenel Moïse le 7 juillet 2021 eu égard à l’instabilité politique, l’impunité et l’insécurité, pour avoir une idée assez exacte de la situation actuelle.
Avant
de nous plonger dans une analyse plus
approfondie, revoyons avec Dimitri Norris[4]
ce qui a marqué le mois de Juin 2023. « Il
(le mois de Juin) débute par un
événement climatique qui montre la fragilité du territoire national aux
événements climatiques extrêmes de moyenne ampleur. On le savait déjà. On le
constate encore. Une pluie qui dure plus de vingt-quatre heures noie le pays
haïtien. Si elle a peut-être eu un impact positif en amont, elle est
catastrophique en contrebas et en particulier pour la ville et la commune de
Léogane. Parallèlement le gouvernement haïtien et l'ensemble de la classe
politique sont invités par la Caricom à un dialogue inter-haïtien à la
Jamaïque. Il ne semble pas en avoir résulté grand-chose. Quelques déclarations
qui resteront probablement sans suite même si d'un autre côté, cette rencontre
permet de mieux saisir les contours de certains acteurs et notamment de la
nouvelle cheffe de la BINUH qui nous apprend que le gouvernement de Mr. Ariel
Henry installée par un tweet de Madame Lalime représente en Haïti la légitimité
du pouvoir. Ce qui en pareille circonstance signifie que rien n'est appelé à
changer. Et voilà elle donne le ton, tout le reste ne sera que gesticulations.
Un événement extrêmement grave se produit durant ce dialogue inter-haïtien qui
se tient à Kingston: le sac de la Sun Auto et du coup du consulat de la
Jamaïque. Est-ce une coïncidence? Si l'on voulait envoyer un message, on ne
saurait pas faire mieux. C'est limpide. Vous de la Caricom, mêlez-vous de ce
qui vous regarde. Sur la même lancée, on kidnappe Marie Lucie Bonhomme en
allant la prendre chez elle, puis son mari, (Pierre-Louis) Opont ».
La
justice semble se réveiller, et l’impunité se fissurer (?)
Continuons
avec notre ami Dimitri : « Le
mois de Juin a son homme, le juge Morin et au-delà la justice haïtienne, elle
se réveille de sa léthargie. La convocation de Dieu tout puissant, ainsi nommé
Jean Edouard Baussan, l'arrestation de Johanne Clérié, l'inculpation de Youri
Latortue, etc..., révèlent quelques fissures au pays de l'impunité totale,
capitale, intégrale. Mais au-delà de cela, si les activités de "Bwa
Kalé" semblent à l'arrêt, si les blocages ont recommencé sur la route de
Martissant, s’il y a encore quelques incidents, le train de l'insécurité n'est
plus ce qu'il était. L'été s'annonce. Les examens d'État se profilent. On a
presque envie de dire que l'on retrouve une vie normale alors que l'Université
Quisqueya organise une conférence internationale sur l'insécurité en Haïti avec
la collaboration de partenaires étrangers.»
L’humiliation
et l’avilissement
Fermons
la parenthèse avec notre ami D. Norris : « Mais à regarder de plus près, l'événement le plus important de
ce mois de Juin, c'est la décision du Canada à la suite de la rencontre à la
Jamaïque d'installer un bureau de coordination de l'aide au renforcement de la
PNH en République Dominicaine, je crois qu'en matière d'humiliation on ne peut
faire mieux. Je crois que cette décision marque un moment essentiel dans la
mise sous tutelle d'Haïti. Cela confirme ce que je pense depuis longtemps. La
communauté internationale poursuit deux objectifs avec Haïti: avilir et
asservir. En matière d'avilissement, le fait par le Canada de mettre dans un
même lot le citoyen André Apaid et les dénommés Vitelhomme, Lanmo Sanjou et Izo,
représente à mes yeux l'avilissement de l'année. »
Les
effets néfastes des 3 « I »
Instabilité politique
Dans
cette synthèse de Dimitri Norris, les 3 « I », l’instabilité
politique, l’insécurité et l’impunité sont présentes. Depuis ces deux dernières
années, elles caractérisent un peu plus la vie nationale. Certes Ariel Henry
est président et premier ministre, c’est plutôt stable. Le pays se gouverne sur
base d’accords et de désaccords entre les
anciens opposants à Jovenel Moïse. C’est une lutte sans merci pour le pouvoir
entre deux groupes, l’accord de Montana (30 août 21) et l’accord du 11
septembre 21 (accord Ariel) devenu plus tard l’accord du 21 décembre 22. Ariel
Henry se bat avec l’aide de la communauté internationale pour se maintenir au
pouvoir et en face Montana et autres veulent le remplacer (ôte-toi que je m’y
mette). Instabilité politique.
Insécurité
D’où
les multiples rencontres tant en Haïti qu’à l’étranger et les missions de la communauté
internationale pour « une entente inter-haïtienne d’abord » sur fond
d’augmentation de l’insécurité, assassinat, kidnapping, rançon, vol, viol, bwa
kale, etc., et ses conséquences sur la vie quotidienne des haïtiens : insécurité
alimentaire +50% de la population, vie chère avec une inflation autour de 50%
et les records du dollar par rapport à
la gourde, la fuite des haïtiens à l’intérieur du pays, vers l’extérieur
avec les phénomènes de boat people et de fly people. Une véritable tragédie
avec des milliers de morts dus à des massacres et des tueries quotidiennes, des
naufrages de bateaux et des accidents de véhicules. Tout simplement
l’enfer !
Impunité
Durant
la majeure partie de toute cette période, la justice haïtienne est aux abonnés
absents. Et puis il y a les sanctions internationales qui pleuvent sur nos
politiciens, nos brasseurs d’affaires, nos gangs à sapâtes dont la plupart sont
devenus millionnaires en USD dans l’industrie du kidnapping. L’ULCC qui indexe
certains politiciens, la justice qui instruit et accuse Youri Latortue et
Joseph Lambert. Dans le dossier d’assassinat de Jovenel Moïse, la justice
américaine bouge, Rodolphe JAAR est condamné à perpétuité. Le juge
d’instruction dans le cadre de l’enquête relative à l’assassinat de Jovenel
Moïse, Walther Wesser Voltaire, convoque
les proches de Jovenel et ses opposants, Guichard Doré, l’ex-PM Joseph JOUTHE,
Pierre Espérance, André Michel et autres. Martine Moïse porte plainte aux USA à
défaut de ne pouvoir le faire devant un tribunal international. Le pays et la
famille Moïse auront-ils justice. Le règne de l’impunité prendra-t-il
un coup sévère ? Rien n’est sûr. Seul l’avenir connait la vérité.
45e
Réunion régulière des chefs d’Etat et de gouvernement de la CARICOM
En
attendant cet avenir plutôt lointain, le dossier d’Haïti s’est octroyé la
première place dans la 45e Réunion régulière de la CARICOM qui fête
ses 50 ans à Trinidad and Tobago. Cette réunion s’est déroulée en présence du
Secrétaire Général de l’ONU, M. Guterres, le secrétaire d’Etat américain, M.
Blinken, le président du Rouanda, M. Kagamé, le premier ministre haïtien, M.
Henry, et d’autres Chefs d’Etat et de Gouvernements de cette organisation
régionale constituée de 15 pays de la Caraïbe.
« Déploiement d’une
force multinationale en Haïti: « aujourd’hui, nous sommes plus
proche », déclare Ariel Henry, a titré Gazette Haïti.com[5], suite au point de presse donné par le
PM Henry de retour de Trinidad and Tobago. Henry a déclaré, jeudi 6 juillet
2023, à l’Aéroport Toussaint Louverture, eu égard au déploiement de cette force
multinationale « robuste » pour reprendre le mot de Guterres : « Je
ne vais pas beaucoup parler. Je veux vous dire qu’aujourd’hui, nous sommes plus
proche». Selon la Gazette Haïti, le conseil
de sécurité de l’ONU se penche actuellement sur le dossier Haïti, avec la
participation des officiels haïtiens.
La Gazette
précise : « Lors de son point
de presse, le premier ministre a rappelé que l’objectif de son gouvernement est de
réaliser les prochaines joutes électorales en vue de remettre le pays à un
gouvernement démocratique élu pour le rétablissement des institutions
républicaines. Le chef
du gouvernement annonce des rencontres avec des acteurs de la société civile,
du secteur privé des affaires et d’autres protagonistes de la crise. Il annonce
aussi l’élargissement prochain du Haut Conseil de la Transition, la
modification de la constitution, la mise en place du Conseil Électoral
Provisoire et le remaniement ministériel.»
III.
CONCLUSIONS ET PERPECTIVES
La guerre en Ukraine s’est vu détrôner dans l’actualité mondiale ces derniers jours par la mutinerie de Wagner contre Moscou qui a fait vaciller un peu Poutine, par les événements en France liés à l’assassinat de Nahel dû à une grosse bavure policière et par la saga de Trump aux Etats-Unis ; le pays de l’Oncle a été choqué par la disparition de 5 millionnaires du sous-marin Titan qui devait effectuer un voyage touristique au bateau Titanic, naufragé en mer depuis le début du 20e siècle, tandis que la Cour Suprême des USD annule deux executive orders favorables aux minorités. Entre temps, la contre-offensive ukrainienne continue avec quelques grignotements de territoires sur les 5 points d’attaque de la longue ligne de front. La contre-offensive piétine et Poutine s’apprête à faire des élections dans les territoires occupés ; tandis que l’OTAN va se réunir à Vilnius pour décider, entre autres, du sort de la Suède qui veut officiellement y accéder, mais qui fait face à la résistance de la Turquie et de la Hongrie, les deux pays de cette institution ayant de bons rapports avec Poutine.
Du côté haïtien, mis à part le déploiement probable de la force multinationale internationale en Haïti, dont le contour est défini dans un document confidentiel de l’ONU analysé par le Miami Herald, Haïti semble se contenter du statu quo ante lié aux 3 « I ». Le 2e anniversaire de l’assassinat crapuleux du président Moïse n’est certes pas passé inaperçu, à cause de la plainte de Martine Moïse dans un tribunal des USA contre les présumés assassins de son mari et des auditions du Juge d’Instruction en charge de ce dossier, mais la situation globale du pays n’a pas trop évolué. Les gangs qui ont repris du service à un certain moment de la période sous étude, semblent confronter des difficultés face à la Police Nationale et l’Armée. Le kidnapping à domicile de la Journaliste très connue, Marie Lucie Bonhomme, et un peu plus tard, de son mari, toujours entre les mains des ravisseurs, M. Opont, nous rappelle que les bandits ont toujours la main et nous exigent de doubler de vigilance. Cette situation globale de crise nous interpelle et nous inquiète. Et nous gardons la perspective ébauchée le mois dernier car elle demeure d’actualité et pourrait inspirer les acteurs dans le cadre d’une probable intervention en Haïti d’une « force multinationale robuste ».
« Je reste persuadé que la crise multiforme et
multidimensionnelle actuelle d’Haïti ne pourrait se résoudre que dans le cadre
d’une entente inter-haïtienne avec un appui musclé de la communauté
internationale[6],
mais, cette fois-ci, il nous faudrait produire un document sérieux traduisant
réellement les aspirations du peuple haïtien et non nous laisser imposer comme
d’habitude un document par nos amis. C’est ce document en trois étapes
successives, bien imbriquées, bien articulées, et intégrant l’ensemble des
actions d’urgence, de relèvement et de développement du pays qui aboutiraient à
la réalisation de la vision 2054. Il
faut commencer maintenant. Le temps presse. Que chacun s’y mette ! ».
[1] https://www.youtube.com/watch?v=P2wGB_QIjKw
[2] https://www.youtube.com/watch?v=xPsF4XnivJU
[3]
https://www.radiofrance.fr/franceinter/enjeux-programme-attentes-tout-savoir-sur-le-sommet-de-paris-pour-un-nouveau-pacte-financier-mondial-2221320
[4] Agr de son état et
citoyen haïtien
[5] https://gazettehaiti.com/node/10055
[6] https://jrjean-noel.blogspot.com/2023/06/haiti-et-le-monde-la-croisee-des.html
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