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lundi 29 avril 2013

DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES, ET LE Ve SOMMET DE L’AEC EN HAITI EST-CE UN SUCCES ? (2)




DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES, ET LE  Ve  SOMMET DE L’AEC EN HAITI EST-CE  UN SUCCES ? (2)

JEAN ROBERT JEAN-NOEL

28  AVRIL 2013

Les événements se sont succédé à un rythme accéléré au cours de ce mois d’avril 2013. Ces cascades d’événements ont prolongé ceux  du mois de Mars 2013 avec  des interrogations sans réponses pour la plupart. D’où la conservation du titre du mois dernier : « des événements en cascades avec plus d’interrogations que de réponses, et le 5e Sommet de l’AEC en Haïti, est-ce succès ? (2). Tous les points retenus pour ce mois méritent d’être analysés en profondeur. Malheureusement, la vie est une question de choix et de priorités ; donc, notre choix d’analyse approfondie se porte sur le 5e Sommet de l’AEC en Haïti, en particulier à Pétion-Ville. L’article de ce mois d’avril 2013 s’articule donc autour de deux grands points (i) les faits saillants du mois qui seront passés en revue et (ii) le 5e Sommet de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC) qui sera analysé en profondeur pour permettre au lecteur de mieux appréhender cette thématique en vue d’éviter la confusion avec la CARICOM, et se termine par des conclusions appropriées.

1.       LES FAITS SAILLANTS DU MOIS D’AVRIL 2013

La mort de certaines personnalités.
La mort de Mgr  Ligondé comme celle de Margareth Thatcher a été diversement interprétée.  Ce sont des personnalités qui ont marqué leur temps. (i) Le monde entier se souvient de la « Dame de Fer » qui avec l’Ex-Président Reagan a donné une impulsion vigoureuse  à ce nouveau concept que l’on appellera plus tard la mondialisation. On était au début des années 1980. Cette libéralisation à outrance va modeler le monde d’aujourd’hui avec la prédominance de la finance sur tout le reste jusqu’à la crise financière de 2009 et la crise européenne actuelle. Et au niveau d’Haïti, (ii) c’est la disparition de Mgr Ligondé, le Premier Archevêque de Port-au-Prince qui a laissé son empreinte indélébile sur  l’Eglise Catholique. C’est l’Archevêque du fameux discours « N’ayez pas peur » qui lui avait valu une inimitié sans borne de la part des partisans de LAVALAS.  (iii) Enfin, c’est la disparition de Georges Corvington, le fameux et fabuleux historien de «  Port-au-Prince au cours des ans », une œuvre colossale.  Ces figures disparues qui ont marqué leur temps de leur vivant auront-elles des impacts durables après leur disparition? Une certitude : Georges, oui !

L’élection de Nicolas Maduro au Venezuela.
En tout cas, après la mort de Chavez, c’est l’élection de son dauphin et Vice-président, M. Maduro avec une marge très faible (1.8%) par rapport à son adversaire (Capriles). Le vote est totalement électronique au Venezuela. L’opposition a accusé le pouvoir de frauder. Ce qui a entrainé des manifestations causant la mort de près d’une dizaine de personnes. Les USA n’ont pas accepté le résultat des élections, mais l’Amérique Latine et la Caraïbe (LAC) ont reconnu le successeur de Chavez et ont fait bloc derrière lui en participant à son investiture, y inclus le Président Haïtien. Les USA sont-ils en perte de vitesse au niveau de la zone LAC ?  De toute manière, Maduro ne pourra pas gouverner comme Chavez. Il est obligé de composer avec son adversaire qui représente l’autre moitié du Venezuela. Et Haïti dans tout cela ?

Elections en 2013 ou pas en Haïti ?
Notre pays n’a pas su comme le Venezuela organiser dans les temps les élections. Jusqu’à présent, malgré la mise en place au cours de ce mois d’Avril de notre fameux Collège Transitoire du Conseil Electoral Permanent (CT-CEP) avec les représentants des trois (3) Pouvoirs, on n’est pas certain que les élections auront lieu cette année. Et la question du mois dernier demeure, veut-on vraiment des élections en Haïti cette année? En tout cas, si l’on en croit l’opposition qui accuse déjà le Pouvoir en place de « magouilles préélectorales » avec la mainmise sur la présidence du CT-CEP à partir de l’élection de M. Menard à la tête de l’Institution électorale, le Président Martelly sera obligé de démissionner en Janvier 2014, si les élections n’auront pas lieu cette année ou si elles ont lieu dans la magouille. N’est-ce pas M.  Le Député Danton LEGER ? Avec ou sans élections, le Pouvoir Exécutif aura-t-il le dos au mur au début de 2014?

La démission de la Ministre des finances
 La démission en cascades des ministres de l’économie et des finances et de la communication et la « mise à pied de fait » du ministre responsable des relations avec le Parlement  qui a poussé le Parlement à mettre au dehors  de l’enceinte  parlementaire le Premier Ministre et son Gouvernement (imaginer l’inverse et le tollé qui s’ensuivrait !), n’ont pas pour autant découragé l’Equipe Martelly-Lamothe qui en a profité pour « réajuster » le Gouvernement  en apaisant les autres ministres pour leur faire comprendre qu’il ne va plus y avoir de chambardement  en leur sein. Ce qui a apporté une sorte de sérénité chez les ministres restant. M. Laleau est passé au MEF tout en continuant à s’occuper du Commerce par intérim, tandis que Mme Darguste tout en restant à la Culture s’occupe de la Communication par intérim. Le départ de Mme Marie Carmelle Jean-Marie du MEF a beaucoup perturbé le marché des changes, le dollar s’est un peu plus apprécié par rapport à la gourde. S’en sortira-t-on sans grand dommage? Il est à souligner que MCJM aura marqué indélébilement et unanimement son passage à l’Economie et aux Finances. A mon ami, M. LALEAU, qui a aussi marqué son passage à l’Industrie et au Commerce, de nous faire oublier MCJM. Est-ce possible?

La semaine  de la Finance du Group Croissance
La semaine de la Finance du Group Croissance est à sa 3e édition. Elle a lieu comme d’habitude au Karibe Convention Center avec une forte participation du monde de la finance du 9 au 12 avril sur le thème : « Renforcer la gouvernance financière en Haïti ». Voici l’explication de M. Pharel du choix thématique : « Au niveau de la finance publique, nous estimons que la pression fiscale est trop faible, il faut octroyer beaucoup plus d’argent à l’Etat. Mais, il faut qu’il [Etat] ait plus de redevance et plus de transparence ». Durant ces 4 journées de réflexion, des experts invités et les participants ont discuté sur des sujets liés au renforcement de la gouvernance financière notamment, la fiscalité, la bonne gouvernance, éthique et gouvernance, l’évolution de l’économie haïtienne, l’audit interne et sa contribution à la bonne gouvernance, financement des petites et moyennes entreprises. Les deux personnes honorées cette année sont Pierre Marie Boisson et Joseph Paillant, deux personnalités qui ont marqué le monde de la Finance cette année. Voici la vision de M. Boisson de l’évolution de l’économie nationale : " Je n’ai jamais perdu l’espoir de voir mon pays exporter et cela passera, selon moi, par une dépréciation de la gourde, un sacrifice dans le secteur de l’énergie, et un changement dans l’attitude des pouvoirs publics qui sont jusqu’ici trop anti-profit, ". A-t-il raison dans son diagnostic? Une chose est sure, la gourde se dévalue par rapport au dollar, pour l’instant, on le sent dans nos poches. Plus tard, on verra s’il avait raison ou non.

Et l’impression globale, c’est que ce monde continue d’innover, malgré les obstacles de toutes sortes. C’est un monde qui se prend très au sérieux et qui continue à se renforcer malgré un environnement plutôt défavorable. Ils ont su tirer leur épingle du jeu en s’appuyant sur un savoir-faire éprouvé et sur une maitrise des nouvelles technologies y relatives. Pourquoi tout le pays ne suit-il pas l’exemple du monde de la finance?

Le Film de Raoul Peck, «  L’Assistance Mortelle »
 C’est très difficile pour notre pays de sortir des bras de «  nos grands amis » de la Communauté Internationale qui nous étouffent avec cette «  Assistance Mortelle ». Le Film de Raoul Peck qui passe sur nos petits écrans (Télé Métropole, Télé Kiskeya) nous en dit long sur l’amour de nos frères de la Communauté Internationale à notre égard dont l’accompagnement est super-intéressé et qui se permet de prendre des décisions à notre place car nous ne sommes pas assez matures pour mener à bien cette refondation, surtout assurer la gestion d’environ 10 Mrds USD à travers la CIRH dans laquelle la partie haïtienne a joué le rôle de figurante. Ce film nous a appris que notre vieux bon Président Préval a failli être mis dans un avion contre son gré par le Proconsul Edmond Mulet, et ce, avec l’aval du reste de la CI après le 1er tour des élections (novembre 2010), que M. Bellerive, notre Premier Ministre de l’époque, a dû s’inviter à une réunion organisée par cette CI au nom de notre pays, et a du leur dire : « Je ne ferais quoique ce soit  en dehors de la Constitution ». De la bouche de M. Bellerive, on a appris qu’ « il y a un embargo sur les armes en Haïti », et plus loin : « La frontière entre le support et l’ingérence est mince ». Avec des policiers non armés, quelle sécurité peut-on donner ? Pourrait-on arriver à développer notre pays avec un amour aussi étouffant de «  nos amis »? Nous aiment-ils tellement pour notre résilience ou pour ce qui est dans notre sous-sol que nous ignorons? En tout cas, ce qu’ils nous donnent d’une main, ils le reprennent de l’autre en nous laissant des miettes, et nous accusent en plus d’être des corrompus. La leçon : « Il n’y a pas de raccourci au développement », et  « la dictature de l’aide est violente ». « Il y a un problème haïtien, mais il y a un problème de la Coopération aussi » a conclu Jean Max Bellerive. Nos dirigeants actuels et la Communauté internationale ont-ils bien appris la leçon? Pour les dirigeants haïtiens, et en leur sein, et pour l’opposition, ils sont des corrompus, ou tout au moins, ils tolèrent la corruption. N’est-ce pas la position de ceux qui laissent le bateau ou de ceux qui n’y sont pas encore montés ? Ne vous étonnez pas si, à la fin de l’année, nous sommes perçus comme le dernier de la classe. Savez-vous que l’indice de la corruption, c’est d’abord et avant tout une question de perception ?

La Justice : les grands et les petits.
 Imperturbable, notre justice « fait son travail », on arrête  les directeurs d’école qui ont fraudé (et donc corrompus) dans le cadre du programme de scolarisation universelle. La plupart sont sur les verrous, malgré que le  « contrat avec l’Etat n’ait pas prévu cette clause » d’arrestation. La femme du Président et son fils sont accusés de corruption. Deux avocats sont à la base de cette accusation. Un d’entre eux est sommé par la justice pour diffamation, celui-là qui a accusé « la ministre du Tourisme d’être la maitresse du Premier Ministre », et ce sur les ondes. Cette même justice a osé convoquer l’Ex-Président Aristide dans l’Affaire « Jean DOMINIQUE ». Heureusement, le 5e  Sommet de l’AEC du 23 au 26 avril 2013 a permis de différer cette convocation à une date ultérieure. Est-ce là qu’on voulait arriver après la convocation  de  Duvalier et de Préval ? Il faut rappeler que le principe de base de notre justice c’est la présomption d’innocence et non la présomption de culpabilité dont sont victimes la majorité de nos prisonniers (87%), surtout les petits, en particulier, une que je connais, en prison depuis  maintenant un an et deux mois sous l’accusation d’être l’auteure intellectuelle d’un crime alors que les auteurs réels ne sont pas encore appréhendés. De quelle justice parle-t-on ?

Le Président au Venezuela et le Premier Ministre aux USA.
Le Président Martelly s’est comme toute l’Amérique Latine et la Caraïbe solidarisé avec le nouveau Président Vénézuélien. Il s’est rendu à l‘investiture du Président Maduro dont l’élection n’est pas reconnue par les USA plutôt  favorables à son concurrent. Normal vu les rapports conflictuels des USA avec Hugo CHAVEZ. En tout cas, Haïti a suivi les pays frères de la Zone LAC. D’un autre coté, notre Premier Ministre, Laurent LAMOTHE, a séjourné aux USA, flanqué de son ministre de l’Education Nationale. Ils ont signé un partenariat avec le MIT pour l’utilisation de la langue créole dans l’enseignement de la science et des nouvelles technologies. Par la suite, le PM a fait toute une tournée dans l’Est des USA rencontrant la diaspora haïtienne, en particulier à Queens.  Ces voyages ne s’inscrivent-ils pas dans cette diversité diplomatique menée par Haïti depuis le Président Préval et renforcée par cette administration, coopération Nord-Sud et Sud-Sud ? C’est peut-être dans ce cadre qu’il faudrait situer le 5e Sommet de l’AEC.

2.       L E 5E  SOMMET DES ETATS DE LA CARAÏBES (AEC) EN HAÏTI : EST-CE UN SUCCES?

« Le thème central de ce 5e sommet "pour un renouvellement de la vision fondatrice de l’AEC, œuvrons pour une caraïbe plus forte et unie", nous porte à proposer des actions en vue du renforcement de nos engagements antérieurs et la mise en place de programmes et de projets au bénéfice des catégories de la populations les plus vulnérables », a souligné, le 26 avril 2013, le Président de la République lors de son discours le dernier jour du Sommet de l’AEC.

Ce Sommet, qui a eu une préparation de plus de 6 mois, s’est soldé par deux extrants: (i) la déclaration de Pétion ville et (ii) le plan d’action de l’AEC. Ces documents ont été élaborés par la partie haïtienne et peaufinés par les délégués de l’ensemble des Etats de l’AEC. La déclaration de Pétion ville a  traité les quatre thèmes principaux de l’AEC que sont le transport maritime et aérien, le tourisme durable, le commerce et le développement des relations économiques externes, et la réduction des catastrophes naturelles. C’est un document qui traduit la vision des chefs d’états sur l’avenir de la grande Caraïbe. «  La grande Caraïbe est un espace géographique et politique comprenant des Etats et territoires de taille, de langues, de cultures et de niveaux de développement différents, et qui se partage la Mer des Caraïbes en tant que patrimoine commun » (Dr Watson Denis, 2013)
Selon le Dr Watson Denis, dans le livre, « L’Association des Etats de la Caraïbes : l’Organisation de la grande Caraïbe », Port-au-Prince, Haïti, 2013, « l’AEC a pris naissance officiellement le 26 juillet 1994 ». « L’un des objectifs fondamentaux de l’AEC, c’est le dialogue politique, la concertation et la coopération entre les 25 Etats membres  et les 5 Etats associés… L’association s’intéresse de très près à la bonne gestion, à la protection et à la sauvegarde de la Mer des Caraïbe, comme un patrimoine commun des peuples de la région. » «  De par sa caractéristique, l’AEC est une organisation de formulation de programmes, dans le sens qu’elle élabore les projets et met en place des normes et procédures, jouant ainsi un rôle dans l’établissement des régimes internationaux mais n’exécute pas. »
Sur les 10 Chef d’État ayant confirmé leur présence, seulement 6 d'entre eux se sont rendu à ce Sommet en raison de contretemps liés à l’actualité et aux priorités de leur pays respectif. Malgré ces absences remarquées le Sommet a rassemblé un nombre important de leaders. Il faut souligner que  la présence de 29 pays et territoires est un nombre de participants record dans les annale de l’AEC.
Selon le Journal, Le Matin : « La Déclaration de Pétion-Ville présente la vision des chefs d’États sur l’avenir de la région. Avec le plan d’action, ce sont des documents stratégiques que les États caribéens disposeront pour aborder l’avenir et résoudre certains problèmes communs ».  Plus loin, le Journal enchaine : « Le clou du sommet a eu lieu le vendredi 26 avril avec la signature par les chefs d'Etat et de gouvernement de la région des documents préparés par les ministres des affaires étrangères et autres délégués. Avec ce sommet Haïti envoie un signal à la communauté internationale et atteste qu’elle est en mesure d’organiser de grands événements. »
La déclaration de Pétion-Ville  se subdivise en 40 articles dont certains méritent d’être repris textuellement pour favoriser la compréhension du lecteur de cet article sur ce qu’est l’AEC par rapport à d’autres institutions régionales de la Zone Amérique Latine et Caraïbes et par rapport à la perception des pays de l'AEC de notre pays, de son rôle dans l'histoire universelle et de son apport dans le concept de citoyenneté.  Il s’agit des articles 1, 12, 15, 19, 24, 32, 34, 36, 39. (Réf. http://lesmeilleurstextes.blogspot.com/2013/04/5e-sommet-de-laec-declaration-de-petion.html)
1. Nous sommes réunis dans le but de ratifier la vision fondatrice de l'Association, et de nous engager à consolider et revitaliser cette dernière pour que nos efforts permettent la mise en œuvre de politiques, programmes et projets de coopération couronnés de succès orientés vers le renforcement et l'unification de la Grande Caraïbe.

12. Nous exprimons notre engagement envers la Communauté d'États latino-américains et caribéens (CELAC) créée en février 2010 sur la Riviera Maya, Mexique, nous réaffirmons la vigueur des accords adoptés dans la déclaration et le plan d'Action de Caracas, y compris ses Statuts du 3 décembre 2011 dans le cadre du sommet de fondation de la CELAC à Caracas, Venezuela et la déclaration du premier sommet de la CELAC adoptée le 28 janvier 2013 à Santiago(Chili).

15. Nous reconnaissons les efforts d'intégration déployés dans la région, comme la Communauté de la Caraïbe (CARICOM), le Système d'Intégration d'Amérique Centrale (SICA), l'Organisation de la Caraïbe Orientale (OECO), l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique - Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), le PETROCARIBE, le Projet d'Intégration et de Développement Méso-américain et l'Alliance du Pacifique, Union des nations sud-américaines (UNASUR) ainsi que les autres schémas d'Intégration à fort contenu social, fondés sur les principes de justice sociale, de complémentarité et de coopération.

19. Nous rappelons notre engagement pour la préservation de la Mer des Caraïbes en tant que patrimoine commun des peuples de la région et considérons fondamentaux le maintien et la consolidation de la Commission de la Mer des Caraïbes. Nous reconnaissons des contributions dans ce sens de la part des États Membres de l'AEC, notamment de la Barbade, pendant son mandat de présidente de ladite Commission ; et des Pays Observateurs et institutions qui ont collaboré étroitement avec la Commission. Nous nous réjouissons du soutien global et de la reconnaissance dont bénéficie la Commission de la Mer des Caraïbes, et notamment la mention qui en a été faite dans le Rapport de l'Équipe de haut niveau sur la Durabilité mondiale de l'ONU au mois de janvier 2012.

24. Nous rappelons et ratifions l'actualisation et la reconduction du Plan d'Action de Saint-Marc, et ses 27 points définis à l'occasion de la Conférence de haut niveau sur la Réduction des Catastrophes de l'Association des États de la Caraïbe, qui s'est tenue en novembre 2007 à Saint-Marc, République d'Haïti, en tant que guide du Programme de travail de l'AEC dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes.

32. Étant donné le mandat de l'AEC, en ce qui concerne la question du commerce et l'intention des Chefs d'État de la Caraïbe de créer un espace économique consolidé dans la région de la Caraïbe; et compte tenu de l'état actuel du système commercial mondial, nous soutenons les efforts de notre organisation, afin d'accroître les échanges commerciaux et les investissements dans la région de la Grande Caraïbe. A cette fin nous encourageons à maintenir la relation de collaboration et de consultation entre l'AEC et les observateurs fondateurs liés au développement économique, tels que la Commission Economique pour l'Amérique Latine et la Caraïbe (CEPALC), le Système Économique Latino Américain et Caribéen (SELA), entre autres. Dans ce sens, ils reconnaissent le besoin de faciliter un mouvement accru de personnes entre et au sein des Etats membres de l'AEC.

34.Nous reconnaissons l'initiative du Gouvernement de la République de Trinité-et-Tobago afin de promouvoir le progrès économique de la région, par la création d'un Processus de Convergence structuré dont les objectifs soient une plus grande facilitation de la circulation des capitaux et services, promouvoir l'établissement de dispositions visant a protéger les investissements dans la région, l'intégration des marchés de capitaux, le développement des infrastructures pour améliorer la logistique et explorer avec les institutions financières internationales la réorientation de leurs politiques pour appuyer les pays moins développés face aux mouvements brusques de l'économie internationale et maintenir la stabilité macroéconomique.

36. Nous accueillons avec satisfaction la volonté des régions françaises de la Caraïbe de devenir Membres Associés de l'AEC en leur nom propre, et nous nous félicitons de leur participation active aux différents comités de l'Association.

39. Nous exprimons à l'occasion de ce Ve Sommet notre admiration pour la nation haïtienne. Le monde a une dette de gratitude envers le peuple haïtien, qui fut le premier à abolir totalement l'esclavage, offrant ainsi la possibilité de devenir citoyens à tous les êtres humains.

Conclusions
Le Premier Ministre, Laurent Lamothe pense qu’Haïti a fait une forte impression sur la scène internationale, en organisant un tel événement couronné de succès, avec la logistique que cela suppose, les efforts déployés, les sacrifices consentis, ce qui « démontre les progrès qui ont été accomplis en Haïti.»

Ce 5e Sommet de l’AEC a permis des rencontres bilatérales entre Haïti et d’autres pays de la région. Ces rencontres ont concerné le Chef de l’Etat et aussi ses ministres avec d’autres Chefs d’Etat et d’autres ministres.

C’était aussi l’occasion de faire une mini exposition avec le ministère de l’Agriculture et ses partenaires comme le Café REBO, le Café SELECTO, le Rhum Barbancourt. Il en a été de même pour le ministère du Tourisme, du ministère de la Culture et ses partenaires comme la Galerie Nader et autres. La commission culturelle de la préparation du 5e Sommet  a favorisé la réalisation de toutes ces activités ainsi que celles organisées au début du Sommet et la veille du 26 avril 2013 pour les chefs de délégation qui étaient sur place ainsi que les ministres des affaires étrangères.

La conférence de presse animée par le Président et le Secrétaire Général de l’AEC a permis d’éclaircir certains points obscures comme la non participation de certains chefs d’Etat, la condamnation de l’Embargo contre Cuba, etc. A noter que cette condamnation a déjà fait l’objet de la déclaration de Panama en 2005 (Réf. Art.7. Dr Denis, 2013). Les deux personnalités ont affiché leur satisfaction en ce qui a trait à la réussite du 5e Sommet de l’AEC en Haïti.

Par rapport à ce 5e Sommet de l’AEC et à l’ensemble des événements en cascades qui ont jalonné ce mois d’avril 2013, Haïti a beaucoup plus d’interrogations que de réponses. Certes elle essaie de sortir la tête de l’eau, mais les faits saillants montrent clairement qu’ « Il n’y a pas de raccourci au développement » et que la communauté internationale y incluse l’AEC ne nous fera pas de cadeaux. Elle n’a pas d’amis mais des intérêts. A nous de prendre nos responsabilités, en nous rappelant que toute responsabilité nécessite des moyens tant matériels qu’humains. Et les résultats sont fonction de la qualité et de la quantité des moyens mis à disposition et de l’usage qu’on en fait. Sommes-nous prêts à retenir  et à appliquer cette leçon ?

vendredi 29 mars 2013

DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC BEAUCOUP PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES



DES EVENEMENTS EN CASCADES AVEC BEAUCOUP PLUS D’INTERROGATIONS QUE DE REPONSES
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
29 MARS 2013

Aujourd’hui ramène le 26e anniversaire de la Constitution de 1987. Aujourd’hui, c’est aussi  vendredi saint. Pour les chrétiens à travers le monde et en Haïti c’est un jour de tristesse. La crucifixion  de Jésus, c’est l’événement majeur qui a le plus bouleversé le monde, qui a  marqué le nouveau départ, celui que nous  vivons encore dans ce 21e Siècle jusqu’à la fin du monde.

Le mois de Février 2013 s’est achevé sur deux événements extraordinaires mais aucune commune mesure avec la mort du Christ, (i) la convocation en personne de l’Ex-Président, Jean Claude Duvalier, le 28 /02/13, devant la Cour d’Appel de Port-au-Prince,  et (ii) la démission effective du Pape Benoit XVI à cette même date. Est-ce le signe des temps ? Quelle est la signification réelle de ces deux événements ? Quels impacts  sur le Monde et  sur Haïti ? Seul l’avenir a le pouvoir de nous apporter des éclaircissements sur ces interrogations . Peut-être que ces événements augurent-ils une sorte de rupture par rapport au passé, aux anciennes pratiques. En tout cas, l’Ex-Président à vie a été démis de ses fonctions en 1986 par le peuple haïtien pour se retrouver, après 25 ans d’exil en Europe et 2 ans depuis son retour-surprise en Haïti dans les circonstance que l’on sait, comme n’importe quel simple citoyen haïtien devant une cour de justice, et le Pape s’est démis de ses fonctions pour se retrouver un simple citoyen du Vatican. La certitude pour moi, ce n’est plus « yon pa Kita, Yon pa Nago » (ou le train-train quotidien), c’est que quelque chose est en train de bouger. Mais c’est quoi ? D’où le Titre de l’article du mois de mars 2013 : « Des Evénements en Cascades avec Beaucoup plus d’interrogations que de Réponses ». Passons en revue, (1) la mort d’Hugo Chavez, (2) l’élection du Pape François, (3) la convocation du Président Préval par la justice, en continuant à nous interroger du survol de quelques  faits saillants  jusqu’à la conclusion de cet article.

Quelques faits saillants du mois de Mars 2013

Avant d’analyser les trois (3) points retenus, survolons rapidement quelques faits saillants du mois de mars 2013 :
(i).          Le député Bélizaire a fait des siennes à l’Administration Générale des Postes et au Parlement, en bousculant, en frappant, en brisant. « C’est normal, ça se passe dans tous les parlements du monde », justifient certaines personnalités et non des moindres. Pour d’autres, « c’est scandaleux, c’est donner une mauvaise image du pays à l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ». Et si le style c’est l’homme même ?

 (ii).        La situation des élections de 2013 ne semble pas très claire avec tous les problèmes pour la mise en place de cet énième CEP, on dirait qu’on se bat plus pour avoir le contrôle de l’institution électorale que pour organiser les élections. Veut-on vraiment organiser les élections ?

(iii).        La ministre  de  l’économie et des finances (MEF) a fourni dans les détails toutes les informations économiques du pays (interview avec Radio Métropole), en fournissant des informations sur le programme d’urgence post-Sandy, les fonds décaissés pour le ministère des travaux publics (1 Mrd HTG), pour le ministère  de l’agriculture (875 M HTG) (Réf. http://www.mefhaiti.gouv.ht/Documents/PDF/_6-march-2013_11-57-59.pdf ), sur les actions en cours dans le cadre de PETROCARIBE (Réf. http://www.mefhaiti.gouv.ht/Documents/PDF/decaissements_projets_finances_par_petrocaribe__2012-136-march-2013_11-39-46.pdf ); elle a expliqué que le taux de croissance du PIB de 6.9% prévu pourrait être atteint en dépit des difficultés auxquelles le pays fait face ; il est conseillé de visiter le site du MEF pour plus d’informations. N’aimerait-on pas mieux spéculer ici en Haïti que de se renseigner vraiment ?

(iv).        La visite du Président Clinton en Haïti avec un groupe d’entrepreneurs agricoles, tout de suite après un séjour d’une semaine aux USA du Ministre Thomas JACQUES, simple coïncidence ou changement de cap vers une agriculture d’entreprise?

(v).         Le 40e anniversaire du Mouvman Payizan Papay (MPP) grandiosement fêté avec la participation de 50,000 paysans selon le Nouvelliste et de nombreuses personnalités (Michèle Pierre-Louis, Michel Soukar, Bernard Ethéart,..)  comme intervenants dans le cadre d’une semaine de réflexions. Etait-ce seulement une fête de 40e anniversaire ou une démonstration de force en pleine année électorale ?

(vi).        Les voyages des hautes autorités du pays au Venezuela pour les funérailles d’Hugo Chavez, à Guyane  pour le Président avec une escale à Miami pour passer voir notre chère Murielle Lecomte toujours malade et notre chanteur populaire Rodrigue Milien très malade lui aussi : un petit geste ô combien significatif ! La visite actuelle  du Premier Ministre haïtien en Côte d’Ivoire  en Afrique dans le cadre de la coopération sud-sud (Réf. https://www.facebook.com/photo.php?fbid=491834030881463&set=a.208777195853816.50979.195226253875577&type=1&theater ). Ces voyages porteront-ils des fruits  pour Haïti?

La mort d’Hugo CHAVEZ et Haïti, la fin d’une époque ?

Toujours est-il que le mois de Mars 2013 a vu la mort d’Hugo CHAVEZ, le pape de la Gauche latino-américaine, le père de l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), le père de PETROCARIBE, l’Ennemi N0 1 des USA dans les Amériques, le fils spirituel de Fidel CASTRO, l’enfant terrible de l’Amérique Latine qui a osé défier la doctrine de Monroe « l’Amérique aux Américains » en faisant des alliances avec Kadafi, l’Iran, la Chine Communiste et traiter l’Amérique de « Satan ». Malgré tout, c’était l’amant du peuple haïtien, celui qui, dans le cadre du PETROCARIBE, a mis plus de 1.3 Mrds USD à notre disposition, nous a réhabilité le Marché Croix-des-Bossales que nous avons remis dans le même état bien avant sa mort, celui qui nous a construit des usines électriques, à Carrefour, aux Gonaïves, etc., a développé de bonnes relations avec le peuple haïtien et avec les divers dirigeants de Préval 1 et 2, d’Aristide à Martelly. La disparition de CHAVEZ marque-t-elle la fin d’une époque ? Que fera Haïti sans CHAVEZ ? Combien de temps durera la manne PETROCARIBE après CHAVEZ ? Le nouveau leader qui sortira des urnes vénézuéliennes accordera-t-il autant d’attention à notre pays ?

Le Pape  François, un latino-américain, ami des pauvres, quel regard sur Haïti ?

De toute manière, l’Amérique Latine a son premier Pape. Et c’est un Jésuite. Il s’appelle François. Pourtant rien ne laissait présager qu’on allait avoir ce Pape argentin d’origine. Ils étaient 115 à former le conclave qui élit le Pape, dont 60 des 115 princes de l'Eglise sont européens (28 Italiens),19 latino-américains seulement, 14 nord-américains, 11 africains, 10 asiatiques, et 1 australien. Aucun Jésuite ne fut Pape avant François. Aucun latino-américain non plus. Le Cardinal Bergoglio (76 ans) de son vrai nom n’avait donc pas beaucoup de chance d’être élu. Pourtant, il est élu par ses pairs. Il faut noter qu’après coup, il a le profil défini au préalable : « conjuguer à la fois les talents d'administrateur à poigne, de pasteur présentant le message de l'Evangile avec chaleur, de théologien, de réformateur moderne mais respectueux de la tradition ». Ce Pape simple, ami des pauvres, pourra-t-il reformer et moderniser l’Eglise Catholique tout en respectant la tradition ? Quel regard aura ce Pape, ami des pauvres, sur la pauvre Haïti, « le seul PMA de l’hémisphère occidental » ?

La  convocation de l’Ex-PDT PREVAL par la justice, bon signe ou démagogie ?

Durant cette période de la mort de CHAVEZ, de l’élection du Pape, l’Ex-Président, René PREVAL, a été convoqué par la justice (juge d’Instruction) dans le cadre du « dossier de Jean Dominique » assassiné depuis 13 ans à la fin de la première présidence de PREVAL dont il était le « conseiller ». On se souvient de la douleur sincère du Président PREVAL qui ne cachait pas ses larmes. Alors, pourquoi maintenant, juste après la convocation de Jean Claude Duvalier et après la tentative échouée de convocation de l’Ex-Président Jean Bertrand ARISTIDE (le Commissaire du Gouvernement a dû se rendre lui-même chez le Président ARISTIDE? Est-ce une façon de dire à tout le monde qu’il n’y a plus de pape en matière de justice ? Que nous sommes tous justiciables sans exception, que l’on soit riche, pauvre ou puissant? Bon signal ? Attendons voir  pour que ce ne soit pas un simple signal! J’en connais une qui est accusée d’être «  l’auteure intellectuelle d’un crime » emprisonnée depuis maintenant plus d’un an et dont les auteurs réels ne sont pas encore appréhendés. Peut-on enfermer quelqu’un comme auteur intellectuel d’un crime sans les aveux des auteurs réels? Dans ce cas précis, peut-on parler de « présumée coupable » en lieu et place de « présumé innocent »?

En guise de conclusion, la situation haïtienne actuelle n’évolue pas tellement par rapport au mois dernier (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2013/02/haiti-du-spirituel-au-culturel-et.html), si ce n’est la prédominance du spirituel avec la semaine sainte (Pâques), du culturel (Rara) et de l’économique, situation sécurité alimentaire précaire suite aux chocs de l’année dernière et l’espoir malgré  tout d’une nette augmentation du PIB global par rapport à l’exercice précédent, en particulier grâce au secteur agricole dont la croissance à 6 mois de la fin de  l’exercice avoisine 8% selon la ministre du MEF ( mais gare aux catastrophes naturelles avec la prochaine saison pluvieuse et cyclonique !). Les faits me laissent un peu perplexe. On aurait pu utiliser le verre à moitié plein comme illustration de la situation actuelle, si le Président n’avait pas lancé cette petite phrase qu’il pourrait encore sous peu changer le gouvernement, en favorisant l’accès, cette fois-ci, à 50% de femmes en son sein (instabilité gouvernementale), si on n’avait pas un certain malaise par rapport à cette majorité présidentielle qui est en train de s’effriter à la Chambre Basse (situation parlementaire incertaine), si on avait senti cette reprise en main de la justice par le Pouvoir Judiciaire et non ce sentiment de vassalisation du Pouvoir judiciaire. Heureusement qu’on relève quelques motifs d’espoir avec l’interview de la Ministre du MEF et à partir de nos visites de terrain qui montrent clairement que « le pays est en chantier » quoiqu’on dise (Pétion-Ville, Delmas, Crois-des-bouquets, Gonaïves, Cap-Haïtien, Hinche,  Jacmel, Cayes, etc.) tant au niveau urbain que rural, qu’en comparaison avec l’année dernière en mars 2012 caractérisée par l’incertitude gouvernementale (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2012/03/haiti-en-attente-du-verdict-du.html), on a aujourd’hui un gouvernement en place qui travaille avec un budget et  des prévisions qui tiennent encore la route. Pourtant on a ce sentiment indéfinissable qui nous tenaille et qui incite à regarder les événements avec beaucoup plus d’interrogations que de réponses. Le temps nous fera peut-être changer d’avis. Dans combien de temps ? That’s the question !!!
Bonne fête à notre constitution !!!

mercredi 27 février 2013

HAITI : DU SPIRITUEL AU CULTUREL ET A L’ECONOMIQUE



HAITI : DU SPIRITUEL AU CULTUREL ET A L’ECONOMIQUE
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
27 FEVRIER 2013

Le mois de Février 2013 a vu : (i) le Président Obama prononcer son discours sur l’Etat de l’Union aux USA avec des orientations très claires de politiques internes et externes pour les 4 prochaines, (ii) le Pape Benoit  XVI annoncer sa démission historique au Vatican, du jamais vu dans l’histoire vaticane moderne, (iii) le pays haïtien retomber dans son train-train quotidien (yon pa kita yon pa nago) surtout en politique  où l’on n’arrive pas jusqu’à présent à mettre en place cet énième conseil électoral provisoire en vue de la réalisation prochaine des élections municipales et sénatoriales,(iv) le Gouvernement réussir son Carnaval National au Cap-Haïtien (v) M. Ficher, le Chef a. i de la MINUSTAH, déclarer Haïti n’est pas encore « open for business », (vi) les Chefs d’Etat et de Gouvernement  répliquer, lors du 24e  Sommet de la CARICOM et  à travers l’un d’entre eux, « Haïti is open for business »  comme en réponse à Mr Ficher, (vii)    le Sénat Haïtien invalider l'exécution de tous les permis d'exploitation déjà  signés entre l'Etat Haïtien et les compagnies minières  (viii) l'ex-Président Jean Claude DUVALIER, se présenter en personne à la Cour d'Appel de Port-au-Prince, le 28 Février 2013, et répondre aux interrogations de cette cour en présence des journalistes haïtiens et étrangers et des centaines de partisans de l'Ex-Président chantant en dehors de la salle d'audience "maché pran yo Duvalier, kon yo wè Duvalier Kè a yo soté". Lesquels de ces points approfondir  et sous quel titre pour donner une certaine cohérence à l’article de ce mois? En fonction des trois points retenus, le titre le plus cohérent est « Haïti, du Spirituel au culturel et à l’économique ». Il sera donc fait (1) un plaidoyer pour profiter de l’esprit Kita Nago, (2) une analyse du carnaval décentralisé comme prétexte de développement, (3) un coup d’œil sur le 24e Sommet de la CARICOM en Haïti. Le texte s’agonisera avec des conclusions appropriées en relation avec les thématiques traitées et dans l’esprit de KITA NAGO.

1.       Plaidoyer pour profiter de l’esprit de KITA NAGO

KITA NAGO était l’événement du mois de Janvier 2013. La majorité des élites haïtiennes n’ont pas saisi le sens profond d’un tel phénomène. Certains ont osé dire, dans les coulisses, que KITA NAGO a eu son succès grâce à la période carnavalesque. Heureusement qu’il existe des fous comme Kerlens Tilus, Marc- Antoine Noël, comme les invités de Ramasse de Radio Caraïbes, comme Robert Paret et comme moi au sein de la classe moyenne pour expliquer le sens de cette énergie positive, de ce symbole de solidarité, de ce souffle spirituel qui a traversé, durant  les 27 premiers jours de l’année 2013, les masses haïtiennes et, à travers elles, le peuple haïtien dans son ensemble . Je profite de l’occasion pour féliciter une fois de plus les initiateurs de KITA NAGO comme Harry Nicolas, Smoye Noisy, Me Alphonse, Nesmy Manigat, etc qui ont pensé, réalisé et accompagné le mouvement sur le terrain, ainsi que les CASEC, Maires, les parlementaires, les Délégués départementaux comme celui de l’Ouest, les ministres comme celui de l’Agriculture, qui ont favorisé et même porté KITA NAGO, et aussi le Premier Ministre qui a décoré les initiateurs du mouvement. Il faut remercier aussi les médias traditionnels ainsi que les gens sur les medias sociaux comme Facebook, les médias en ligne qui en ont parlé, écrit et diffusé les images. Et après ?

Je comprends difficilement qu’un événement, qui a mobilisé autant de représentants d’institutions comme les Collectivités Territoriales concernées, le Parlement, l’Exécutif, la société civile et les médias, n’ait pas eu la suite grandiose attendue ou, du moins je l’espère, pas encore. N’oubliez pas, il n’a pas fallu des millions pour réaliser un tel exploit, seulement une vision, une bonne stratégie et de la solidarité à toute épreuve des masses haïtiennes qui ont fait leur cette initiative et ont décidé de l’amener jusqu’au bout avec une énergie frisant la possession collective de l’Esprit Positif qui se manifeste toujours en des moments les plus inattendus chez l’Haïtien. Profitons du momentum. Comme en 1803, faisons de 2013 avec le phénomène KITA NAGO le point de départ pour lancer la nouvelle Haïti. Relisez SVP mon texte y relatif : http://jrjean-noel.blogspot.com/2013/01/haiti-kita-nago-on-pa-kita-ou-nago-ou.html . Classe moyenne, faites vous violence, lisez le dernier texte de Marc-Antoine Noël : http://lesmeilleurstextes.blogspot.com/2013/02/la-classe-moyenne-haitienne-et-le.html . A noter que cette énergie positive se manifeste aussi durant les périodes carnavalesques, ce vaste mouvement culturel qui nous prend à la gorge annuellement et bi-annuellement avec ce gouvernement.

2.       Le Carnaval National Décentralisé comme prétexte de développement

Du spirituel au culturel il n’y a qu’un pas. Le Carnaval National des Cayes a été un événement culturel exceptionnel. Après la trêve port-au-princienne du Carnaval des fleurs de juillet 2012, le cap carnavalesque de 2013 a été mis par le Gouvernement sur le Cap-Haïtien. Du Sud au Nord du pays, le même parcours que KITA NAGO, simple coïncidence ou connexion spirituelle ? En tout cas, même annoncée tardivement, cette initiative de réaliser le carnaval décentralisé au Cap cette fois-ci a permis de mettre les bouchées doubles pour améliorer la route Gonaïves-Cap-Haïtien (100 km) en un temps record, de réparer les rues du Cap-Haïtien, de réaliser des travaux d’infrastructures au Cap et dans la zone du Nord, plusieurs tronçons de route dont celui de Cap-Labadie, Milot, pour ne citer que ceux-là, ont été améliorés, réparés, réhabilités et/ou construits. Il en a été de même pour le réseau électrique. Tout a été fait pour la réussite de cet événement culturel. Même le Ministère de l’Agriculture s’est mis de la partie de manière différente cette année, en favorisant la disponibilité, durant la période de cet événement culturel, de produits agricoles frais pour approvisionner les hôtels, la population capoise qui a reçu beaucoup de visiteurs à résidence dans les maisons familiales à cause du manque de structures hôtelières pour recevoir autant de personnes en même temps.

Un succès non « aloral » et le cap sur Gonaïves
Quant au carnaval lui-même, c’était globalement un succès. On peut déplorer certaines imperfections et certaines décisions du Pouvoir vis-à-vis de certains groupes. Toutefois, on ne peut pas dire que ce carnaval a été « aloral » comme cette meringue si populaire qui n’a pu défiler et qui a fait couler beaucoup de salive. En termes d’organisation, c’était bon, mais il faudra encore améliorer : « Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage » disait l’autre. En tout cas, la nouvelle ministre de la culture n’a pas attendu le dernier moment pour annoncer le lieu du prochain événement culturel carnavalesque, le cap est mis sur Gonaïves, dans l’Artibonite,  au centre du pays, avec la réalisation du carnaval des fleurs à Port-au-Prince dans l’Ouest comme d’habitude en Eté prochain.

Le carnaval 2014 comme prétexte pour améliorer le développement des Gonaïves
C’est l’occasion pour cette ville aux grands boulevards comme Descahos, Avenue des Dattes, avenue de Bienac, aux rues très larges surtout au centre ville, aux infrastructures urbaines fraichement réhabilitées ou en en cours de réhabilitation avec la firme Estrella, de déposer son cahier de charge auprès du Gouvernement MARTELLY-LAMOTHE, en utilisant le carnaval 2014 comme prétexte pour améliorer son développement. La ville de l’Indépendance a certes beaucoup bénéficié de l’Etat (Alexandre, Préval et Martelly). Sur un dossier de 941 M USD concernant le transport, l’agriculture et l’environnement, ce qui est réalisé jusqu’ici ne représente pas 50% des fonds prévus : http://jrjean-noel.blogspot.com/2009/06/haiti-gonaives-des-solutions-la-mesure.html. La rivière La Quinte est recalibrée pour véhiculer plus de 1000 m3 /s en cas de crues normales ; les ponts à Mapou et à Gaudin sont recalibrés en conséquence et reconstruits ; le drainage urbain a été repris ; les rues sont réhabilités ou en phase de l’être ; les travaux de protection de l’environnement sont en cours dans le cadre du Projet PIA sur une partie du vaste Bassin Versant de La Quinte (70,000 ha), les travaux d’irrigation aussi.

Quelques éléments du cahier de charge des Gonaïves
Mais on est encore très loin de ce qui a été projeté. Il faudra (i) consolider la berge droite de La Quinte pour protéger la ville en cas de crues exceptionnelles, (ii) reprendre le passage à gué qui mène à  Souvenance, haut lieu du Vodou, (ii) améliorer la berge gauche  en la décalant de la berge droite d’au moins 1 m pour favoriser l’évacuation des surplus  d’eau sur Savane Désolée (Zone tampon)  en cas de cyclones de la dimension de Jeanne et d’Annah qui ont favorisé l’inondation de la ville en 2004 et en 2008, (iii) favoriser la circulation des surplus d'eau des deux cotés de la route nationale au niveau de la Savane Désolée (risque de rupture de la digue que constitue le corps de chaussée de la Nationale No 1), (iv) prolonger jusqu’à la mer le travail d’élargissement de La Quinte (si non risque d’inondation de Raboteau et des marais salants), (v) draguer la mer au niveau du Quai des Gonaïves, (vi) récupérer l’ancien Quai de SEDREN susceptible de recevoir les bateaux de fort tonnage, (vii) recalibrer et revêtir totalement les drains de ceinture de Biénac et de l’ODPG pour canaliser les surplus d’eau qui pourraient s’échapper de la rivière La Quinte, (viii) Réhabiliter les systèmes d’irrigations qui arrosent la basse plaine des Gonaïves (2500 ha) et la plaine de Bayonnais (3000 ha), (ix) Réhabiliter les routes internes et les routes vers les villes environnantes pour mieux accéder aux plages à l’Ouest de la ville et pour éviter l’isolement de la ville en cas d’inondation comme par le passé , (x) accélérer les travaux au niveau des sous-bassins ayant une incidence directe sur la ville des Gonaïves. Cet événement culturel de 2014 pourrait servir de base pour relancer l’économie de la zone. 

Parlons maintenant de la communauté économique de la Caraïbe, plus connue sous le nom de CARICOM, en particulier du 24e sommet qui a eu lieu en Haïti.

3.       Le 24e sommet de la CARICOM en Haïti.

Du lundi 18 au mardi 19 février 2013, à Port-au-Prince, 11 chefs d’Etat et de gouvernement  et une centaine de délégués ont participé au 24e sommet de la CARICOM en Haïti, qui assure la présidence tournante de la communauté caribéenne depuis janvier 2013. Le président Michel Martelly a procédé ce lundi à l’ouverture du 24e Sommet de la CARICOM, à Port-au-Prince. Le chef de l’Etat a dit souhaiter que ce sera l’occasion pour les pays de la région, de délibérer sur des problèmes cruciaux, notamment celui de la circulation des biens et des personnes. Les discussions porteront notamment sur la stabilité financière, la stratégie commerciale, le renforcement de la lutte contre  la criminalité au sein de la CARICOM et l’introduction du français comme langue officielle et de travail de l’organisation.

Le Président a déclaré : «  Aujourd’hui Haïti doit être perçue et traitée comme une opportunité pour la région.  Nous représentons un marché de 10 millions d’habitants, des atouts naturels insoupçonnables et un riche patrimoine culturel qui peuvent fournir une contribution à la santé de nos économies ». Pour cela, selon le Président, « les échanges commerciaux intercommunautaires n’arriveront pas à atteindre un niveau de croissance acceptable » sans la libre circulation  des concitoyens haïtiens  dans la communauté de la Caraïbe.

D’où la nécessité pour l’économie haïtienne d’être soutenue par des investissements productifs, de se mettre en règle avec le régime communautaire par l’harmonisation des lois nationales aux normes communautaires, de lutter contre la criminalité transnationale et le trafic de la drogue organisé  qui constituent également  un handicap au  développement durable et de s’unir dans le cadre d’un renforcement de la coopération pour contrer les malfaiteurs qui n’hésitent pas à mettre en péril le système économique haïtien en créant des perturbations politiques dans le pays. Le Président Martelly a profité du 24e Sommet pour,  selon le Journal le Matin, « faire un plaidoyer en faveur du financement des actions visant à résoudre les problèmes environnementaux auxquels sont confrontés les petits pays et ceux de la CARICOM en particulier. Aussi, fait-il remarquer que le caractère urgent que revêtent les actions pour atténuer les risques dans ce secteur. La désignation de l’année 2013 comme année de l’environnement en Haïti traduirait ses inquiétudes et sa volonté de voir atterrir des programmes pour réduire la vulnérabilité. » Plus loin, selon le Matin : « Haïti doit profiter pleinement de son intégration dans la CARICOM », a martelé le Président, qui a mis l’accent sur l’énorme potentiel d’Haïti, en ce qui a trait à l’agriculture, notamment dans la production des légumineuses et l’artisanat qui constituent une spécialité nationale.

Selon le Secrétaire Général de la CARICOM, Irwin Larocque : « la force et la résilience du peuple haïtien sont une source d’inspiration qui nous encourage d’aller vers l’avant dans les 4 prochaines années ».Et le Premier ministre de Sainte Lucie, Kenny Davis Anthony, d’ajouter à propos de  l’indépendance haïtienne : «Sans la liberté haïtienne, nous ne serions pas libres».

Comme il est de mise en de pareils cas, le 24e Sommet s’est soldé par une déclaration finale où il est consigné l’ensemble des points discutés durant le sommet qui s’est réalisé avec la participation du Ministre de la justice des USA. Ce qui n’est pas une mince affaire si on le regarde sous l’angle de la sécurité régionale et de la lutte contre le trafic de la drogue, et pourquoi pas du contrôle politique et économique de ce petit marché certes, mais oh combien important en nombre (OEA,ONU)?

En guise de conclusion, Haïti a été en avance sur le monde par sa révolution anti-esclavagiste réussie en 1804. Le monde esclavagiste de l’époque ne le lui avait pas pardonné. Elle a durement payé le pot cassé d’une telle initiative, au point de se retrouver aujourd’hui en queue du classement mondial en tout. Nous nous sommes enfermés dans notre attitude défaitiste (yon pa kita, yon pa nago) depuis le parricide commis par la plupart d’entre nous. Nous nous enfonçons dans notre subconscient encouragés par les autres et par nous-mêmes à répéter et agir selon le concept « depi nan Guinen, neg ap trayi neg ». Nous nous en faisons un mode de vie qui se conjugue au quotidien. Malgré notre devise « Union fait la force », nous préférons mille fois agir de manière individuelle et souvent clanique au détriment de la collectivité, et ce, malgré les leçons tirées de la lutte pour l’indépendance  qui continuent d’inspirer les autres mais pas nous. A partir du phénomène KITA NAGO, des périodes carnavalesques, de Rara, nous nous retrouvons comme par enchantement. Ces phénomènes spirituel et culturel expriment notre vraie nature, mettent en exergue cette solidarité collective, ce bouillon culturel, cette spiritualité qui s’empare de la collectivité haïtienne à chaque fois et qui retombe en sommeil au fond de nous jusqu’à la prochaine occasion. Profitons-en pour jeter les bases de notre développement humain, socio-culturel, environnemental, infrastructurel, économique et politique. N’est-ce pas le moment pour Haïti, avec l’esprit KITANAGO, de passer du spirituel au culturel et à l’économique ? C’est le chemin à suivre pour notre développement. C’est notre chemin de salut! Que Dieu nous vienne en aide!!! 

jeudi 31 janvier 2013

HAITI : « KITA NAGO, YON PA KITA YON PA NAGO » OU LA REDYNAMISATION DE L’ENERGEIE POSITIVE HAITIENNE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU PAYS ?




HAITI : « KITA NAGO, YON PA KITA YON PA NAGO » OU LA REDYNAMISATION DE L’ENERGIE POSITIVE HAITIENNE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU PAYS ?
Jean Robert JEAN-NOEL
31 Janvier 2013

Dans ce 1er  article de l’année 2013 consacré à KITA NAGO, je m’attarderai sur le train-train quotidien (YON PA KITA YON PA NAGO), je définirai avec les promoteurs de KITA NAGO, le sens de ce phénomène en y mettant un peu du mien, je m’interrogerai sur l’utilisation la plus rationnelle à faire de KITA NAGO, j’essaierai d’ébaucher sommairement un plan et ses éléments fondamentaux, et je terminerai sur certaines conclusions nous engageant tous en tant que peuple nègre sans distinction de nuances ni appartenances sociale et/ou politique.

A-      YON PA KITA YON PA NAGO: LE TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN

Le mois de Janvier 2013 est dominé par un certain nombre de faits saillants. C’est le phénomène KITA NAGO qui est la toile de fonds de cet article. Le seul fait positif totalement sorti de l’ordinaire. Tout le reste est du déjà vu et même du train-train quotidien.  C’est la réouverture des travaux parlementaires avec le maintien par consensus de M. Dieuseul Simon DERAS à la tête du Senat et l’élection de M. Jean Tholbert ALEXIS à la tête de la Chambre basse à la place de M. Levaillant LOUIS-JEUNE. A l’Assemblée Nationale, le Président Martelly « a reçu des cartons jaunes » et le Premier Ministre Lamothe a été « empêché » de faire son bilan par certains députés de l’opposition. Il a pu quand même le faire au Conseil de Gouvernement télévisé et le diffuser sur le net. C’est « normal », selon certains, « scandaleux », selon d’autres.

C’est la sonnette d’alarme de la CNSA sur la situation de la sécurité alimentaire (SA) du pays avec plus de 50% de la population en insécurité alimentaire et 1.5 M de personnes en insécurité alimentaire sévère. On s’y attendait un peu après les catastrophes naturelles de 2012 (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2012/12/haiti-bilan-2012-et-perspectives-2013.html ) et la hausse des prix des produits alimentaires et du pétrole au niveau mondial.

C’est le 2e remaniement ministériel, en moins d’un an, du Gouvernement Lamothe avec le remplacement des ministres de l’intérieur, de la communication, des affaires sociales, de la culture, des haïtiens vivant à l’étranger et de l’environnement. « Un remaniement pour rien » selon « Haïti en Marche ». Un signe de plus de l’instabilité gouvernementale et l’accentuation de cette peur de se voir renvoyer du gouvernement à n’importe quel moment. Comment être efficace dans de telles dispositions d’esprit? Nos deux principaux dirigeants en ont-ils conscience ?

  Le Président au Chili et le Premier Ministre à Davos
C’est le voyage du Président Martelly au Chili dans le cadre du Sommet de la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC) et de l’Union Européenne (UE). Le Président a plaidé pour « la promotion de l’investissement et le renforcement des capacités » au détriment des « programmes d’assistance ». Tandis que les participants se sont engagés à « éviter le protectionnisme et à promouvoir le commerce interrégional ».

C’est le voyage du Premier Ministre Lamothe à Davos, en Suisse, à la 43e Réunion Annuelle du Forum Economique Mondial sur le thème « résilience dynamique » avec une intervention sur « une nouvelle vision pour l’agriculture : accélérons son impact ». Face à la situation économique mondiale, Christine Lagarde, la patronne du FMI a déclaré : « La pression à court terme a diminué, mais elle est là sur le long terme ».

C’est le lancement du programme d’urgence post-Sandy à travers le pays par les hauts responsables du ministère de l’agriculture. Une partie des 5 Mrds de fonds du programme d’urgence vient d’être mise à disposition du ministère de l’agriculture (en est-il de même pour les autres ministères concernés ?). Le reste sera remis ultérieurement. Ces 5 Mrds HTG ne sont donc pas « dilapidés » comme véhiculé au niveau de certains médias qui ont relayé certains parlementaires.

C’est la fin de la saga Josué Pierre-Louis, président du CEP permanent, et Marie Danielle Bernadin. Elle a jeté l’éponge en retirant sa plainte pour viol. Deux mois d’actualité sur cette affaire. Il était temps d’y mettre fin. Comme par hasard, la « Religion pour la paix » s’est retirée de la négociation pour la mise en place de cette entité boiteuse qui n’est ni un conseil électoral permanent ni un conseil électoral provisoire. En tout cas, deux des membres de la « Religion pour la paix », le représentant de l’Eglise Catholique et la représentante du Vodou, ont accueilli KITA NAGO à son arrivée triomphale à Ouanaminthe, le 27 Janvier 2013, après avoir parcouru sur les épaules des masses haïtiennes 700 km des Irois, extrême Sud-ouest d’Haïti, à Ouanaminthe, extrême Nord-est, en face de la République Dominicaine, notre voisin de l’Est.

B.            KITA NAGO C’EST QUOI ?

« C’est un symbole d’unité construit à partir d’un acajou, arbre venant de Métivier, un quartier de Pernier, septième section de Bellevue Chardonnière, commune de Pétion ville Haïti. Il mesure 3,10 m de haut, 0,36 m de diamètre et pèse à peu près 500 Kilos[1] ». Dans un article publié par Alter Press, on lit ceci :« Lancé le 1er janvier 2013, depuis la commune des Irois (extrême Sud), le mouvement Kita Nago a pu terminer son itinéraire à Ouanaminthe (extrême Nord-Est) le dimanche 27 janvier 2013[2]. » Le mouvement KITA NAGO a été initié par Harry Nicolas, MET FEY VET, aidé de Smoy Noisy et de Me Lesly Alphonse.

Voici ce que j’avais écrit à propos de KITA NOGO en réponse à un ami sur Facebook : « C'est juste une pièce de bois d'acajou d'environ 500 Kg qu'un groupe de 3 personnes a décidé de transporter à bras d'hommes et de femmes des Irois à Ouanaminthe, de l'Ouest à l'Est, à partir du 1er janvier 2013. Cela prendra le temps qu'il faudra pour passer d'une extrémité du pays à l'autre. Et ça a soulève une solidarité à nulle autre pareille. Tout le monde s'y met sans savoir pourquoi. La charge symbolique de ce bout de bois est suffisante pour nous faire prendre conscience que l'on peut faire de grandes choses ensemble pour Haïti. A mon humble avis, une exploitation rationnelle de cette charge symbolique par les élites haïtiennes débouchera sur cette nouvelle Haïti rêvée par tout Haïtien digne de ce nom ».January 24 at 12:56am.

KITA NAGO, bwa a (le bois), selon le people, a pu parcourir à épaules d’hommes et de femmes 700 km en 27 jours du 1er Janvier 2013 au 27 Janvier 2013, en traversant 7 départements sur 10, en touchant les lieux les plus symboliques d’Haïti, en mobilisant près de 3 M de personnes. Pourquoi un peuple, qui refuse de balayer ses rues, de curer ses canaux, de traiter ses ravines en dépit des 200 gourdes/jour payées dans le cadre de travaux d’urgence post-catastrophes, accepte-t-il de faire cette corvée de manière volontaire, sans rechigner, avec une joie indicible et des déhanchements frisant la possession, le chevauchement de forces positives (pas de mort, pas de sang versé), seulement des sueurs et une volonté inébranlable d’atteindre le but fixé ? Continuons-nous à faire du surplace (yon pa kita yon pa nago) comme nos politiciens ? Comment canaliser une telle énergie positive redynamisée vers le développement  de notre pays et non celui des clans?

C.            LA REDYNAMISATION DE L’ENERGIE POSITIVE HAITIENNE VERS LE DEVELOPPEMENT DURABLE  DU PAYS?

KITA NAGO c’est le refus d’assister sans participer. C’est l’union fait la force. C’est se fixer un but et l’atteindre en 27 jours. C’est cette femme « cajou » qu’on peut repolir pour qu’elle retrouve sa beauté d’antan. C’est la possibilité de refaire d’Haïti, « la perle des Antilles, l’exception culturelle de la Caraïbe». C’est la preuve par 10 que l’on peut ensemble porter notre fardeau du développement sur notre dos durant 27 jours sur 700 km, durant 27 ans à partir de ce mois de janvier 2013. Mais pour cela, il nous faut commencer par dialoguer. « Essuyons le tableau », dirait Serge Beaulieu.

Le dialogue national pour la refondation de l’Etat d’Haïti selon notre vision
Kita Nago nous invite à dialoguer entre nous, à nous mettre ensemble, à nous battre pour notre pays, à nous donner un plan consensuel de long terme.

Un Plan de 27 ans axé sur 30 pôles de croissances et de développement

La vision
Faisons d’Haïti la « Taïwan de la Caraïbe à l’horizon 2040 ». En 27 ans, on transformera ce pays dégradé en un véritable joyau. L’énergie KITA NAGO aidant, on commencera par nous mettre d’accord sur la vision d’ensemble, en faisant taire nos intérêts de clans, de partis, de quartiers, de sections communales, de communes, de départements, de régions, en nous concentrant sur l’intérêt d’Haïti.

Le diagnostic de la situation actuelle
Utilisons toutes les informations à notre disposition. Générons des informations à partir d’études sérieuses. Utilisons les outils théoriques à notre disposition comme le SWOT analysis : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces. Mettons nous d’accord sur les résultats de ce diagnostic sur le plan humain, sur le plan social, sur le plan environnemental, sur le plan infrastructurel, sur le plan économique et sur le plan politique.

Les éléments du plan
Les services et l’emploi au niveau de ces 30 pôles à l’intérieur de 4 Régions en fonction des potentialités de chaque région dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire découlant du diagnostic et en regard de notre position géographique et du substrat sur lequel se base Haïti, qui est dangereux avec ses failles tectoniques mais si riche en métaux précieux, en or noir (?), en iridium et autres.

Les politiques publiques relatives au plan  et la politique législative pour leur donner forces de lois.

« A l’impossible,  nous sommes tenus »
C’est un travail colossal. N’oublions pas que nous sommes l’un des pays les plus étudiés de la terre. Nous avons donc de la matière. Et puis, avec les nouvelles technologies, il nous est beaucoup plus facile de compléter les données disponibles et d’en générer d’autres. Et puis, cette fois-ci et pour de bon, pourquoi « A l’impossible, ne nous sommes-nous pas tenus ». N’est-ce pas, M. Latortue, notre premier ministre de la transition 2004-2006? Revoyons l’œuvre législative de ce gouvernement. Que de bonnes choses volontairement oubliées dans les tiroirs!

Conclusions
L'enthousiasme soulevé par KITA NAGO doit être exploité par les élites haïtiennes pour reconstruire notre solidarité collective de peuple nègre et fier en vue de reprendre en main notre avenir et étonner à nouveau le monde.

Nous avons fait 1804 dans le feu et le sang. C’était insensé. Nous l’avions réussi contre toute attente. Nous avons changé le cours de l’Histoire. On nous l’a fait payer tout le long de notre existence de peuple. Une chose est sure, nous continuons d’exister malgré vents et marées et tremblements de terre.

MET FEY VET a tenté un pari insensé. Nous nous l’approprions. Nous l’avons fait notre. Nous l’avons réussi. Alors, allons-nous nous contenter de mettre ce bout de bois dans un musée à Ouanaminthe et continuer avec notre « YON PA KITA YON PA NAGO » ou allons-nous canaliser toute cette énergie positive KITA NAGO vers le développement intégral de notre pays à l’horizon 2040? La balle est dans le camp de chacun de nous, en particulier dans le camp du Président Martelly, qui se retrouve être, veut, veut pas, notre président en ce moment précis de notre histoire de peuple nègre fier et digne de ce nom ! A nous de jouer notre partition, à lui de se révéler un excellent chef d’orchestre ! Vive KITA NAGO, l’espoir des lendemains meilleurs ! Que Dieu nous vienne en aide !!!



[1] https://www.facebook.com/notes/carigroup-caribvillage/kita-nago-700-kilomètres-à-pied-de-les-irois-à-ouanaminthe-kita-nago-un-défi-lan/1015152700930041[2] Haïti-Kita Nago : 700 km parcourus à pied pour stimuler la solidarité et la concertation. Alter Press