Rechercher dans ce blog et le WEB

samedi 30 novembre 2013

HAITI, DECHOUCAGE OU ENTENTE ?


HAITI, DECHOUCAGE OU ENTENTE ?

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

30 NOVEMBRE 2013


Malgré la mise en application partielle de mes suggestions par la Présidence (Réf. http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2013/10/haiti-de-betise-politique-en-betise.html), dont la convocation de la Chambre Basse pour le vote de la loi électorale dans les mêmes termes que le Senat, la non caducité du Parlement par le Président,  le 2e lundi de Janvier 2014, (M. Lucien JURA en a clairement fait mention au nom du Président de la République), on a relevé la persistance des manifestations de rue, surtout après l’interpellation des trois (3) ministres du Gouvernement Martelly-Lamothe, Intérieur, Justice et Affaires Etrangères, qui ont échappé de peu, le 5 novembre 2013,  à un vote de non confiance de la part du Sénat  et à cette stratégie de dégrainer les membres du Gouvernement  comme des « pat bannan’n » prêtée au Sénat majoritairement opposé au Président, en dépouillant le gouvernement par grappe de ministres par interpellation successive. On aurait tout vu et tout entendu.

Toujours est-il que, contrairement au discours du Président à Vertières axé sur le dialogue, la concertation, l’unité, celui du Président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de l’Assemblée nationale convoquée par le Président de la République, est belliqueuse, tirant à boulets rouges sur M. Martelly, responsable de tous les maux du pays, un discours de leader d’opposition, d’un homme indigné, qui laisse quand même une fenêtre ouverte au dialogue malgré lui. Tandis que la situation conflictuelle Haïtiano-Dominicaine atteint une dimension internationale en faveur d’Haïti, les dominicains semblent opter pour le renvoi massif d’ « haïtiens » dans leur pays d’origine, en se basant sur des « prétextes fallacieux », en mettant en application l’arrêt de la Cour Constitutionnelle dominicaine de manière rétroactive en violation de leur propre Constitution de 2010. D’où le titre de notre article du mois de novembre 2013, « Haïti, déchoucage ou entente ? ».

Les manifestations de rue
Les manifestations de rue anti et pro-martellistes ont marqué à l’encre rouge le mois de novembre 2013. Celles de l’opposition, conduites par les bases LAVALAS(le Parti de l’Ex-Président, Jean Bertrand ARISTIDE, et le MOPOD ( regroupement de partis comme le RDNP de Mme MANIGAT, la KID d’Evans PAUL, le PNDPH de Tunep DELPE pour ne citer que ces personnalités, et coordonné par l’éminent professeur, Jean-André VICTOR, avec comme slogan, la démission de Martelly et Dessalines pral kay Pétion (Dessalines va chez Pétion), ont débouché, le Lundi 18 novembre, à Delmas et Pétionville, sur des casses de voitures et de magasins dont une fois de plus, une fois de trop (?), celui du Jeune et dynamique entrepreneur, Mathias PIERRE, le GAMA.

De l’autre coté, ce même 18 novembre, un groupe de manifestants pro-martelliste a sillonné les rues de la zone métropolitaine demandant l’ « unité et la paix », et le discours du 18 novembre 2013 au Cap-Haïtien du Président Martelly a été dans la même veine, la main tendue pour le dialogue avec l’opposition anti-martelliste. Après le discours, le Président Martelly a pris lui-même la tête d’une foule immense de sympathisants pour faire le parcours de Vertières jusqu’à la ville  du Cap-Haïtien avec le slogan : « Martelly 5 an, si yo pa vle 10 an » (Martelly pour 5 ans, si on ne veut ce sera pour 10 ans).

Les manifestations anti-Martelly se sont multipliées, ce 29 novembre 2013, en deux endroits de la zone métropolitaine, à Tabarre et à Port-au-Prince. Une branche de LAVALAS voulait rendre hommage aux victimes des élections avortées du 29 novembre 2007 à Ruelle Vaillant, tandis qu’une autre branche voulait manifester devant l’Ambassade américaine, à Tabarre, « pour demander aux américains de débarrasser le pays de Martelly ». La Police Nationale et la MINUSTAH ont bloqué toutes les issues d’accès à l’ambassade. Ce qui a donné lieu à des jets de pierres et à des pneus enflammés de la part des manifestants et à la riposte des forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène.

La volonté de négocier
Le vote de la loi électorale par la Chambre basse dans les mêmes termes que le Sénat, la prolongation du mandat des sénateurs jusqu’en 2015, le discours du 18 novembre 2013 du Président, la poursuite du dialogue entre l’Exécutif et le Législatif à travers « Religions pour la Paix » traduisent clairement la volonté du pouvoir exécutif de réviser « ses dérives dictatoriales ». Pourtant le MOPOD ne démord pas « Elections en 2013 ou démission », tandis que l’OPL croit que les élections ne sont pas vraiment importantes par rapport à la question dominicaine, même si elle exige déjà un autre conseil électoral provisoire. D’autres voix vont dans le même sens, surtout en ce qui a trait à la question dominicaine. N’est-ce  pas REPAREN ? La peur inspirée par les manifestions MOPOD-LAVALAS, qui deviennent de plus en plus violentes et qui libèrent les semeurs d’insécurité (cambriolages, mort d’hommes, casses de magasins, de voitures, fermeture par précaution des bureaux de la Communauté Internationale en Haïti, ce vendredi 29 novembre 2013, dans la zone métropolitaine), commence  à augmenter le rang de l’entente par rapport au déchoucage.

Aggravation de la situation et durcissement de la position dominicaine
Le dernier développement de la situation conflictuelle haïtiano-dominicaine, la position du Président dans son discours à Trinidad and Tobago, la position très ferme de la communauté internationale vis-à-vis de la République Dominicaine, l’entêtement de  cette dernière à rapatrier sans sommation nos frères de la diaspora dominicaine sous n’importe quel prétexte, le rappel de leur Ambassadeur à Port-au-Prince, et la réciprocité haïtienne en la matière traduisent clairement une aggravation de la situation conflictuelle.

Un fait anodin à rappeler pour démontrer l’intransigeance dominicaine : lors de la réunion de la FAO à PANAMA  du 27 au 28 Novembre 2013 consacrée au « Programme triennal de relance agricole » d’Haïti, aussitôt la nouvelle du rappel de l’ambassadeur dominicain connue, les délégués dominicains ont discrètement laissé la salle de conférence. Un autre fait, après le discours du Président Martelly à Trinidad, les autorités dominicaines ont annulé la 2e rencontre de médiation du Venezuela entre Haïti et la République Dominicaine. Il faudrait donc s’attendre à un durcissement de la situation du coté dominicain. Heureusement que certains intellectuels haitiens avaient pressenti tout cela et avaient appelé au boycott des produits dominicains.

Le prix à payer
En tout cas, ce que les haïtiens doivent savoir, l’aggravation de la situation conflictuelle actuelle aura des répercussions très graves sur les deux pays. L’industrie de la construction et du tourisme dominicains repose en partie sur les haïtiens, tandis que l’agriculture dominicaine repose en majeure partie sur la main d’œuvre haïtienne. Il faut noter que depuis 2007, les investissements haïtiens en RD dépassaient le milliard de USD (réf. http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3881). Par contre, nous avons environ 15,000 étudiants en République Dominicaine. Et notre ventre dépend en grande partie des dominicains. Il y aura donc un prix à payer des deux cotés. D’où la nécessité de dialogue pour résoudre ce conflit déclenché par les dominicains dans leur phobie anti-haïtienne. Les conséquences seront peut-être plus graves du coté haïtien. Il nous faudra user encore plus de diplomatie pour les confondre. C’est le prix à payer pour sauvegarder un peu de dignité.

A ce stade de notre analyse  de la situation globale du pays sur le plan politique, faudra-t-il le  déchoucage de Martelly à cause de « ses dérives dictatoriales » ou l’entente avec lui face à la question dominicaine?

Deux poids et deux mesures
M. Desras, le Président du Sénat, a fait remarquer que M. Martelly avait convoqué l’Assemblée Nationale grâce à la « vox populi vox dei ». Comme l’a souligné M. Dejean Bélisaire sur Radio Métropole, c’est déjà une bonne chose du fait que M. Martelly entende la voix du peuple. Les « dérives dictatoriales » pourront donc être corrigées. Est-ce une raison suffisante pour le déchouquer ? En demandant le dialogue, il a compris qu’il est sur une mauvaise pente, en acceptant de faire des concessions, même à son corps défendant, il a fait preuve d’une bonne intelligence politique.  Dans la note de la société civile publiée dans Le Nouvelliste du16 octobre 2013, il a été démontré que la démocratie haïtienne repose sur trois piliers, l’Exécutif, le Parlement et le Judiciaire, et que, sans le Parlement qui pourrait être déclaré caduc par le Président le 2e lundi de janvier 2014, elle s’effondrerait. Qu’est-ce qui se passera en déchouquant le Président Martelly, donc l’Exécutif ? Assurément, notre démocratie se tiendra-elle débout comme par magie, sans l’Exécutif et surtout sans ce « vagabond » de Martelly ? Cet argument ne tient pas la route. Ce qui est valable pour le Parlement est aussi valable pour le Judiciaire et pour l’Exécutif ! Au cas où M. Martelly se conformerait aux exigences de la démocratie naissante haïtienne, comme il en a montré les signes, il faudrait une autre note de la Société Civile  signée par les mêmes personnes pour demander à l’opposition de cesser le processus de déchoucage du pouvoir Exécutif pour qu’il n’y ait pas deux poids et deux mesures.

Les points à régler pour une entente
Il est clair que M. Martelly parle trop et se comporte trop en Sweet Micky donc polémiste. Est-ce une raison de le priver du reste de son mandat  dans une conjoncture politique aussi difficile à gérer avec la République Dominicaine ? Jusqu’ici, l’opposition aidée du Sénat est arrivée à lui forcer la main. Pourquoi demander maintenant sa démission ? La loi électorale est votée, le Tiers du Sénat restera en place jusqu’en 2015, le processus électoral est  relancé ; Me André Michel n’est plus un fugitif ; Me Francisco René est écarté, comme l’a sollicité le Barreau de Port-au-Prince etc., etc.  Forçons-lui la main pour la publication de cette loi électorale et d’autres lois votées et en souffrance, pour reprendre le processus électoral selon cette loi votée et publiée,  pour clore le dossier de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, pour corriger tout ce qu’il y a à corriger.

Pour les observateurs avertis, il est clair que, en dépit de tout ce qu’on peut lui reprocher, le Gouvernement Martelly-Lamothe travaille assez bien dans le domaine du développement, en particulier de la reconstruction. Il suffit de sillonner le pays pour le constater et même à Port-au-Prince il y a des chantiers importants qui sont en cours. On peut leur reprocher d’utiliser trop de matériels lourds et pas assez de main d’œuvre mais ce sont aussi des chantiers très exigeants techniquement. Il faut leur demander tout simplement, dans certains cas, d’utiliser la main d’œuvre locale  sur base de contrat chaque fois que c’est possible pour créer le maximum d’emplois temporaires possibles. Sur la base de ces considérations, l’opposition MOPOD-LAVALAS et le Sénat d’un coté et l’Exécutif de l’autre pourraient trouver un terrain d’entente pour sauver notre démocratie naissante sans déchoucage de l’Exécutif. Ainsi, ensemble on pourrait faire face à l’épineuse question dominicaine qui nous concerne tous collectivement et chacun individuellement.


L’épineuse question dominicaine
Les mesures adoptées jusqu’ici par Haïti depuis la sortie en Septembre 2013 de cet arrêt anticonstitutionnel et inhumain de la Cour Constitutionnelle dominicaine portent leurs fruits. C’est un dossier bien géré par l’actuelle administration. Le dernier acte en date de cette administration demeure le discours du Président à Trinidad qui a favorisé une prise de position drastique de la CARICOM vis-à-vis de la République Dominicaine ajoutée à la position individuelle de la plupart des Etats de la Région, de l’OEA, de l’ONU. C’est « une victoire » pour la diplomatie haïtienne. Cette manière d’agir enrage les dominicains qui réagissent en expulsant des « Haïtiens »  par centaine. C’est comme une course contre la montre. Très certainement avant des sanctions probables de la Communauté internationale, ils vont intensifier les expulsions pour se débarrasser du maximum d’apatrides vers Haïti, si ce n’est la totalité. C’est pourquoi, nous devrions être vigilants et dénoncer toutes les mesures prises en ce sens et dans le cadre de ce dossier par la République Dominicaine, faire le maximum de bruit sur chaque fait et geste de notre voisin ; c’est notre responsabilité d’haïtiens partout où nous nous trouvons sur la planète terre. D’où la nécessité de nous joindre à cette administration pour ne pas donner  cette impression de division et faire croire à cette rumeur qu’ils ont payé la plupart d’entre nous pour déstabiliser le Gouvernement actuel.

Haïti d’abord et avant tout : Déchoucage ou Entente ?
En guise de conclusion, parfois, dans la vie, il faut « bouche nenw pou bwè dlo santi » (en français : « boucher son nez pour boire de l’eau de mauvaise odeur »). On peut ne pas aimer quelqu'un et faire alliance avec lui pour une bonne cause. Pour Haïti, j’en connais qui sont au pouvoir, qui sont dans l’opposition et qui sont capables de se sacrifier pour Haïti. C’est pourquoi je demande à chacun de nous de mettre de coté, pour une fois, nos petits intérêts de groupe, de clan, de parti et de classe pour embrasser ceux d’Haïti. Ce qui nous lie est beaucoup plus important que ce qui nous divise. Terminons cet article par une partie de l’excellent discours du Président Martelly devant l’Assemblée de la CARICOM à Trinidad, le Mardi 26 Novembre 2013 : « L’Arrêt du 23 septembre 2013 de la Cour Constitutionnelle de la République Dominicaine, ravit des droits acquis de toute une communauté d’hommes, de femmes et d’enfants s’étendant sur plusieurs générations, à partir de 1929. Ce qui est tout à fait paradoxal car l’Article 18, alinéa 2 de la Constitution Dominicaine de 2010 dispose que : “ sont dominicains (toutes personnes possédant la nationalité dominicaine avant l’entrée en vigueur de cette Constitution “. En précisant “ avant l’entrée en vigueur de cette Constitution ” il est clair que cet article réaffirme le principe de non rétroactivité de la loi relatif à la possession de la nationalité dominicaine. En outre, l’article 110 de la Constitution Dominicaine de 2010 garantit la non-rétroactivité de la loi, qui est un principe général du droit visant à assurer la sécurité juridique et, en conséquence, ayant encore plus de valeur que la loi elle-même...Ainsi, son caractère rétroactif crée pour ces centaines de milliers de personnes un gouffre juridique que le droit international réprouve. Bien plus, il fait planer un risque élevé de violation massive des droits de toute une communauté, y compris la menace immédiate de refoulement, de déportation et de répressions connexes. »

N’est-ce pas suffisant et indispensable pour laisser tomber le déchoucage et le remplacer par une entente nationale autour d’un seul slogan : « Haïti d’abord et avant tout » ? Je sais que nous sommes manichéens, ne choisissons pas avec la pensée « pour ou contre Martelly », mais  avec la conviction intime, cette petite voix intérieure : « pour ou contre Haïti ». Alors, déchoucage ou Entente ?

dimanche 27 octobre 2013

HAITI, DE BETISE POLITIQUE EN BETISE POLITIQUE, IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE


HAITI, DE BETISE POLITIQUE EN BETISE POLITIQUE, IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
27 OCTOBRE 2013

Aux USA, notre grand voisin du Nord, c’est le « shutdown » lié à un accord entre démocrates et républicains sur le budget et sur le rehaussement du plafond de la dette. Selon le journal, Le Point, « Au terme d'un psychodrame de trois semaines, les Etats-Unis ont finalement trouvé un accord budgétaire qui permet la réouverture des administrations fédérales et évite le défaut de paiement en rehaussant le plafond de la dette » (Réf. http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/le-shutdown-permanent-24-10-2013-1747508_73.php). Cette crise, temporairement résolue, a un coût économique important. En effet, « Sur le plan économique, le coût de la fermeture des administrations fédérales est estimé à 24 milliards USD ». Sur le plan politique, la crise a affaibli les deux camps, les républicains un peu plus. Le 15 janvier 2014 et le 7 février 2014, qu’est-ce qui se passera aux USA ? Car la solution trouvée n’est que temporaire. Mais ils l’ont trouvée.

En Haïti, pas de solution. On a reconduit le budget 2012-2013. On n’a pas senti une préoccupation sérieuse de la part des protagonistes pour négocier le budget 2013-2014. L’année passée, à pareille époque, c’étaient les catastrophes naturelles (Isaac et Sandy). Cette année, c’est l’instabilité politique. Ce sont les deux maux qui rongent le pays. La situation politique semble se compliquer. La douane est en grève. La vie de Jean Mona Metellus, l'animateur vedette de RANMASE, serait menacée, selon le Ministère de la Justice. L’opposition se radicalise et se positionne de plus en plus pour le départ du Président Martelly l’accusant de tous les maux de la terre et organisant des manifestations anti-pouvoir Martelly. Beaucoup de gens parmi les plus sensés commencent à se rallier, en silence, à cette vision de  mise à pied du chef de l’Etat. Acculé, ce dernier a mis en place toute une stratégie de rencontres individuelles des partis politiques et des hommes politiques. Le 17 octobre 2013, il a lancé un appel au « dialogue » tout en profitant de ses visites de terrain pour des manifestations pro-martellistes pour montrer sa popularité.

En fait, quel est le problème ?
Tout a commencé avec une non acceptation de la plupart des bien-pensants du personnage Martelly, un chanteur devenu  président, un « vagabond », et  avec une incompréhension de ce dernier du système politique haïtien et des limites du rôle et des responsabilités d’un président sous l’’egide de la Constitution de 1987. Le Président est élu avec seulement 3 parlementaires. Il n’a pas su composer avec le Parlement qui était dominé par l’INITE (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2011/04/inite-et-martelly-ou-le-changement-dans.html ). Le Sénateur Moïse Jean-Charles, qui avait ses entrées au Palais sous la présidence du président Préval, avait voulu rencontrer le Président au Palais sans prendre rendez-vous. Le Président avait mal géré ce malentendu. D’où une inimitié sans borne du Sénateur vis-à-vis du Président. Depuis, le Sénateur a tout tenté pour renverser le Président (l’accusant de posséder une autre nationalité, les manifestations anti-Martelly, etc.). Par la suite, la presse, qui n’était pas trop en odeur de sainteté avec le Président depuis la campagne électorale, a profité d’un écart de langage de ce dernier pour en faire une carte marquée. Le plus grave des actes posés par l’administration Martelly demeure jusqu’à date l’arrestation du Député Bélizaire. Ce qui lui a valu une menace de mise en accusation par la Haute Cour de justice (Réf.http://jrjean-noel.blogspot.com/2011/11/et-si-lexecutif-et-le-parlement-se.html). Toujours est-il, le Président Martelly a pu construire une majorité fragile pour faire passer ses deux premiers ministres (Conille et Lamothe après l’échec de Rouzier et de Gousse). Depuis lors, et surtout après le départ de Latortue et de Lambert du Sénat, « les dinosaures » selon le mot de Daly Valet, la situation entre le Parlement et l’Exécutif ne s’est jamais vraiment éclaircie jusqu’à cette radicalisation constatée ces derniers mois, et ce, malgré leur présence comme conseillers politiques du Président Martelly.

Jusqu’en juillet 2013, pour l’opposition, il était question d’ « élection ou démission ». En effet, l’opposition prêtait au Président l’intention de ne pas vouloir organiser les élections sénatoriales et des collectivités territoriales en 2013 alors que ces élections auraient du s’organiser en 2011 (?). Depuis le mois de septembre, l’observateur averti sent une pourriture de la situation politique basée sur l’intention prêtée au Président de déclarer la caducité du Parlement le 2e lundi de janvier 2014. Ce qui a poussé un groupe de la Société civile (Réf. Le Nouvelliste du 16 octobre 2013 : « Pour le respect de nos acquis démocratiques et constitutionnels ») et non des moindres à prendre position contre une pareille éventualité en se basant sur des interprétations de la loi électorale de 2008 par d’éminents juristes consultés par ce groupe. Et le 17 Octobre, parallèlement aux diverses manifestations officielles entourant cette date, l’opposition a organisé deux grandes manifestations, au Cap et à Port-au-Prince, pour demander la démission du Chef de l’Etat. Me André Michel, jusque-là fugitif, s’est fait acclamer au Cap comme une sorte de défi au pourvoir du Président Martelly. C’est du « sérieux » a déclaré l’un de nos meilleurs analystes pour qualifier les deux manifestations de l’opposition.


La « Religion pour la Paix », qui a sorti le Président du pétrin de la double nationalité (accusation du Sénateur Moïse JEAN-CHARLES), est venue une fois de plus à la rescousse pour éviter une aggravation de la situation politique, en favorisant une rencontre  entre le Président de la République et les Présidents de la Chambre basse et du Sénat. Il faut rappeler que le Sénateur William Jeanty des Nippes avait déjà averti lors de la résolution prise par les Sénateurs pour prolonger le mandat de la plupart d’entre eux jusqu’en 2015 qu’il aurait fallu une entente sur la question avec l’exécutif. Il a fait abstention lors de ce vote de ses paires. Actuellement, ce qu’il a prôné est en train d’être mis en œuvre par la « Religion pour la Paix ». Comme quoi, il faut toujours arriver à des limites extrêmes avant de sentir la nécessité de faire quelque chose (le déchoucage le plus souvent, l’entente très rarement).

De bêtise politique en bêtise politique
En tout cas, la situation s’est aggravée avec l’arrestation « en violation flagrante de la constitution » de Me André Michel, selon l’opposition, qui a valu au pays une journée de manifestation anti-gouvernementale, et sa libération forcée par un groupe de parlementaires qui le soustrait « des griffes de l'arbitraire ». Radio Métropole en fait un compte rendu détaillé (Réf. http://metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=22845). Et l’administration Martelly-Lamothe voit dans cet acte des Sénateurs «de dérives sans précédent dans l’histoire haïtienne ». L’acte des Sénateurs est avant tout politique, ce sont des amis politiques qui viennent à la rescousse d’un ami en difficulté, a expliqué un analyste politique. Si ce raisonnement est correct, tout est donc politique depuis le début, l’accusation contre la femme du Président et son fils par les deux jeunes avocats opposants politiques farouches au régime Martelly, la mort du juge Joseph, juge d’instruction constitué sur cette affaire, l’accusation du juge Belizaire contre André Michel et consorts, l’arrestation et la libération de ce dernier dans les conditions que l’on sait.  Ainsi, de bêtise politique en bêtise politique, nous allons droit dans le mur et tête baissée en plus. La démission (le déchoucaje) du Président gagne de plus en plus de terrain par rapport aux élections. Et, à la fin, c’est le pays qui en paie le pot cassé (taux de croissance faible, manque d’investissement, manque d’emplois, manque de développement). Le gouvernement américain par la voix de Joe Biden, dans une conversation téléphonique avec le Président Martelly, le mercredi 23 octobre 2013, semble opter pour le maintien du Parlement et les élections contrairement aux protagonistes haïtiens.

Que faire pour sortir de l’impasse ?
Dans son discours du 17 octobre 2013, le Président de la République a fait appel à un « dialogue fécond et constructif pour la défense des valeurs et des intérêts partagés ». Plus loin « Je tends une main fraternelle à tous mes concitoyens afin que nous communions dans l’amour d’Haïti ». Quand on entend les discours de l’opposition, c’est l’amour du pays qui est mis en avant aussi. Sur le plan du discours, c’est donc Haïti d’abord et avant tout. En ce sens, il est possible de trouver un consensus minimum pour sauver ce qui peut être encore sauvé, en mettant de coté nos intérêts mesquins et de clans, et en mettant l’emphase sur l’intérêt du pays, le seul vrai intérêt pour lequel on devrait se battre politiquement, surtout avec ce qui se passe en République Dominicaine (décision de la Cour Constitutionnelle dominicaine : http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2013/09/haiti-la-tourmente-politique-et-savane.html).

En tant que citoyen responsable, aimant charnellement mon pays et ayant de très mauvais souvenirs des périodes de déchoucage, je me permets de faire ces propositions aux principaux protagonistes de la crise et de l’impasse actuelle :

(i)           L’engagement ferme du Président de ne pas déclarer caduc le Parlement le 2e lundi de janvier 2014, le plus rapidement que possible (discours à la Nation).

(ii)          La convocation de la Chambre basse  à l’extraordinaire par le Président pour le vote de la loi électorale dans les mêmes termes que le Sénat.

(iii)         La reprise du processus électoral enclenché par le Président du CTCEP à partir du vote de la loi électorale.

(iv)         L’arrêt de toute hostilité de l’opposition vis-à-vis du Président, sans exclure une opposition constructive et critique.

(v)          La poursuite du dialogue entre l’Exécutif, le Parlement, avec la participation en plus des partis politiques, de  la Société civile et du Secteur Privé des Affaires

(vi)         La presse parlée, écrite et télévisée s’engagera, sans contrainte aucune, à travailler dans le sens d’un apaisement global de la situation, en se concentrant sur des sujets socio-économiques et environnementaux, juste pour nous donner une chance de nous en sortir par nous-mêmes et au profit de notre pays, notre mère à tous et à toutes.

Ainsi, nous sortirons de l’impasse actuelle et notre pays nous en sera éternellement reconnaissant. C’est peut-être trop nous demander, nous qui sommes beaucoup plus enclins à nous battre pour des broutilles du pouvoir qu’à nous entendre en vue de développer notre pays. En tout cas, cette fois-ci, montrons à tous de quoi nous sommes capables réellement en tant que dignes héritiers de nos ancêtres ! Je vous en supplie !

lundi 30 septembre 2013

HAITI, LA TOURMENTE POLITIQUE ET SAVANE DIANE COMME POLE DE DEVELOPPEMENT AGROINDUSTRIEL(?)


HAITI, LA TOURMENTE POLITIQUE ET SAVANE DIANE COMME POLE DE
DEVELOPPEMENT AGROINDUSTRIEL(?)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

30 SEPTEMBRE 2013 ET MIS A JOUR LE 5 OCT 2013


En conclusion à l’article du mois dernier (réf. http://www.jrjean-noel.blogspot.com/2013/08/haiti-situation-preelectorale-la.html), j’avais exprimé ma crainte de voir le Groupe des 13, constitué en majeure partie des membres du MOPOD (Mouvement patriotique de l'opposition démocratique) basculer plus dans l’opposition contre Martelly que vers ce « dialogue avec l’Exécutif ». Comme on le verra plus bas, il y a une sorte d’alliance objective entre le Parlement, en particulier le Senat, et le MOPOD, orientée beaucoup plus vers la démission du Président Martelly. De l’autre coté, l’Exécutif, en particulier le Président semble opter pour le Dialogue Individuel après l'échec de la tentative du dialogue collectif avec l’opposition récupéré avec bonheur par le Parlement, et le Gouvernement pour des actions de développement avec des visites de terrain, des visites à l’étranger et l’organisation de rencontre à niveau international et  d’ateliers à niveau national, régional et local. D’où le titre de cet article : « Haïti, la tourmente politique et Savane Diane, Pôle de développement Agroindustriel (?). On passera ensemble en revue les faits saillants les plus marquants, on s’attardera sur Savane Diane comme pôle de développement agroindustriel et on débouchera sur les conclusions appropriées.

LA TOURMENTE POLITIQUE OU CERTAINS FAITS SAILLANTS DU MOIS DE SEPTEMBRE 2013

La tendance au Dialogue
Sur le plan international c’est la tendance au dialogue. Le Président américain a conversé au téléphone avec le Président iranien sans se battre selon Frantz Duval du Nouvelliste. Il est proposé une conférence sur la Syrie malgré les 100,000 morts de la guerre civile qui y fait rage. En République dominicaine, la Cour Constitutionnelle ne reconnait pas comme dominicains les enfants d’haïtiens nés sur le sol dominicain à partir de 1929, une source de conflits en plus qui nécessite un dialogue musclé avec notre voisin d’autant que, avec cette mesure la République Dominicaine applique de manière retroactive sa dernière constitution qui ne reconnait plus le droit du sol (La loi peut-elle rétroagir?). En Haïti, voilà un dossier qui mérite notre attention à tous sur lequel on devrait dialoguer. RDNP, le parti du professeur Manigat, en a consacré  un communiqué; la FUSION, une note; le Parlement, un appel à l'aide des autres parlements contre cette mesure; le Gouvernement, le rappel de l'ambassadeur d'Haïti en Republique dominicaine et la convocation de l'Ambassadeur dominicain en Haïti pour explications; le MOPOD, la projection d'une manifestation devant l'ambassade dominicaine en Haïti la semaine prochaine ( du 7 au 11 Oct. 13). Le Président  Martelly fait le dialogue politique individuel interne en attendant peut-être de regarder du coté dominicain. Il rencontre individuellement quelques barons de l’opposition Evans Paul, Serge Gilles, l’Ex-Président Aristide, l’OPL et d’autres personnalités de même tendance politique comme H. Rebu. Le MOPOD, le mouvement le plus radical de l’opposition, exige des préalables avant le dialogue avec le Président avec un tantinet plus de démission que d’élections.  

La démission
Les représentants du Senat ont été aux USA pour expliquer les dérives du pouvoir en place. De retour à Port-au-Prince c’est le vote par le Senat  du rapport de la commission sénatoriale accusant le Président, son Premier Ministre et son Ministre de la Justice de « crime de haute trahison et parjure » dans l'affaire du juge Jean Serge Joseph. Et le MOPOD de conseiller aussitôt  au président Martelly de démissionner pour « éviter de mettre le pays dans une situation difficile ». La double manifestation (MOPOD : des centaines et LAVALAS : des milliers) du 30 septembre 2013, dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène au niveau du Palais National à cause de la tentative des manifestants de forcer le barrage policier à ce niveau, va dans le sens de la démission du Président. Il n’est donc plus question d’ « élections ou démission », mais uniquement de « démission ». Ce 30 septembre 2013,  un groupe proche du pouvoir avait aussi organisé une contre manifestation.

Haïti sans budget
Et le Senat, comme par hasard, a voté, la dernière semaine de septembre 2013, contre la loi des finances présentée par le Gouvernement depuis le mois de juin 2013 préalablement votée par la Chambre basse, et ce, sans proposer un autre budget. Le Ministre des finances, Wilson LALEAU, menace de mettre en œuvre quand même le budget en octobre 2013. Ce qui déboucherait sur une interpellation du Gouvernement répond le Sénateur Benoit qui conseille de reconduire le budget de l’exercice précédent ; ce qui est une anomalie selon l’économiste kesner PHAREL qui n’hésite pas à condamner aussi le Ministre de l’économie qui n’a pas su convaincre le Senat pour un vote favorable du budget, et qui n’a pas non plus reçu l’appui de ses collègues du gouvernement. Aux dernières nouvelles, le Gouvernement a reconduit le budget 2012-2013. C'est "la voix de la sagesse", selon Pharel (Radio Metropole,Investir du 5 octobre 2013).

Le Pouvoir Exécutif agit en attendant
En tout cas, le Pouvoir Exécutif, qui a organisé la réunion des ministres de la Zone Economique PETROCARIBE (ZEP) en début du mois en Haïti, continue de fonctionner comme à l’ordinaire. Le Président dialogue et visite le terrain. Le Premier Ministre voyage en Europe, en particulier en Belgique et en France et à New-York à l’Assemblée annuelle de l’ONU pour projeter l’image d’une " Haïti différente". « Il a cité entre autres statistiques encourageantes un taux de croissance économique de 4.6%, la stabilisation de l'inflation à 6.7% et une augmentation de 19% de l'investissement direct étranger » rapporte Radio Métropole sur son site. Il a aussi fait la promotion d’une Haïti plus stable et sécurisée, avec le plus faible taux d'homicide de la Caraïbe. Ce qui a permis des engagements formels de 48 pays partenaires d’Haïti en vue d’appuyer sa reconstruction et son développement. Le Ministère de l’agriculture (MARNDR) a organisé, du 26 au 29 septembre 2013 à St-Michel de Latayaye, avec l’eppui de la Mairie de St Michel et des organisations de base du Village Espoir de la Savane Diane, un atelier sur le devenir de l’espace Diane d’environ 30,000 ha (?) dont 70% sur la commune St-Michel, 20% sur la commune  de Maïssade, (10%) sur les communes de Saint Raphaël et Pignon.

SAVANE DIANE, POLE DE DEVELOPPEMENT AGROINDUSTRIEL (?)

Cet atelier sur la Savane Diane a réuni un certain nombre de cadres de haut niveau du MARNDR (Bureau central, Projet Village Espoir, Direction Départementale de l’Artibonite, Bac de St-Michel), de la société civile, des représentants de la Mairie et des organisations du Village Espoir. Il s’est déroulé en quatre phases 1) la situation passée et actuelle  de la Savane, le projet de production alimentaire et de formation professionnelle en cours d’exécution, les diverses tentatives de mise en valeur  de la Savane, l’ébauche de la situation foncière, 2) la nouvelle vision de Savane Diane en ateliers et en plénières, 3) l’élaboration des premiers éléments constitutifs du document d’orientation du pôle de développement agroindustriel de Savane Diane (PDASD), et 4) la restitution des premiers éléments constitutifs du PDASD aux habitants du Village Espoir.

Le Pôle de développement agroindustriel de Savane Diane (PDASD)

Origine
Le PDASD est une combinaison de la situation passée et présente de la Savane. Il est inspiré de la vision du Président Estimé pour l’Artibonite, mais évitera, à tout prix, la parcellisation de la Savane comme il est de mise dans la Vallée de l’Artibonite. Il est basé sur le plan stratégique de développement d’Haïti (PSDH) qui vise une Haïti émergente à l’horizon 2030 à partir de ses quatre (4) axes (i) Refondation sociale, (ii) refondation économique, (iii) refondation territoriale, et (iv) refondation  institutionnelle. Il est articulé par rapport au Programme  Triennal de relance agricole du MARNDR dans ses composantes : agriculture familiale, agriculture commerciale, infrastructures rurales et aménagement de bassin versant.

Principes de base
Il est orienté par les approches de développement durable, de bassin versant, d’intercommunalité, l’approche hexagonale (humain, social, environnemental, infrastructurel, économique et politique ou gouvernance locale) liée à l’approche cluster et autres. Il tiendra compte des actions en cours (principe de continuité de l’Etat), de la périphérie de la Savane (St-Michel, Maïssade, St-Raphaël et Pignon), des châteaux d’eau surplombant la Savane Diane, et des diverses ressources de la Savane (ressources Humaines, terres, plantes, sol, eau, animaux, infrastructures, etc.).

vision
Le Pole de développement agroindustriel vise le bien-être des citoyens de la zone, tout en contribuant au développement global du pays, en commençant par la consolidation de l’existant, en intégrant la périphérie de la savane comme zone-tampon, les mornes environnant pour la protection et l’alimentation en eau de la Savane, en aménageant correctement l’espace Savane Diane par des infrastructures appropriées, et mettant en œuvre après études des actions imbriquées, articulées et intégrées sur le court, moyen et long termes.

Axes de développement et actions

Les axes de développement s’articulent autour de la :(i) Refondation sociale, (ii) Refondation économique, (iii) Refondation territoriale et (iv) Refondation institutionnelle.

Les actions à mener sont :
i)             la consolidation de l’existant en termes de compléments par rapport au village existant : Commissariat, achèvement du système d’irrigation en cours sur 400 ha et du lac de 120000 m3  dont les fonds sont disponibles pour seulement 80 ha, la mise en place du système d’eau potable, la réhabilitation et l’achèvement du système de drainage, le réseau de pistes desservant le système d’irrigation, la mise en place de la ferme expérimentale, la gestion du parc de matériels, l’éclairage à partir des lampadaires et l’électrification du village, dispensaire, écoles, écoles vocationnelles, écoles moyennes, centre de loisir, réhabilitation route liaison St-Miche-Maïssade ainsi que la construction  des ponts manquant ;  d’où la nécessité d’une étude pour évaluer le coût exact de ces actions de court terme (0-2 ans).

ii)            L’Etablissement d’un plan Directeur pour la Savane et environs y incluses les études diagnostiques ainsi que les études prospectives  pour la mise en place de ce pole de développement agroindustriel. Durant cette période, il sera entrepris des études et la mise en place de 3 autres villages de même type que le Village Espoir, fermes-écoles, un lycée, un centre de santé, aménagement de pistes de liaison carrossables, systèmes d’irrigation modernes (goutte à goutte, serres, aspersion), lots boisés, aménagement de mornes, de ravines et de versants, etc.,  à court et moyen termes (0-5 ans).

iii)           Tout en continuant les actions citées plus haut en fonction des résultats du plan directeur et des études spécifiques, la mise en œuvre  de certaines actions à partir des partenariats publics-privés en relation avec les routes, l’aménagement rural, l’aménagement urbain, l’agriculture familiale, l’agriculture commerciale, l’agro-industrie, en tenant compte des filières les plus adaptées à la zone. Le document d’orientation précisera l’ensemble des actions à entreprendre pour la mise en œuvre de cette grandiose vision issue de cet atelier de 4 jours. (2 à 5 ans).

Selon le Secrétaire d’Etat à la Production Végétale, M. Fresner Dorcin, qui a mené tambour battant cet atelier, il faudra (i) élaborer l’acte de l’atelier, (ii) le valider avec les acteurs qui y ont pris part, (iii) le valider en l’augmentant avec les acteur de la Commune de Maïssade, (iv) en faire de même avec les acteurs des communes de Pignon et de St-Raphaël, (v) Valider la version finalisée avec les acteurs des 4 communes concernées  ( St- Michel, Maïssade, Pignon, St-Raphaël) à l’auditorium du Village Espoir, et (vi) constituer une équipe pour promouvoir le document et en assurer le suivi.

A l’inauguration du Village Espoir en Aout 2012, le Ministre de l’agriculture, M. Thomas Jacques avait fait un discours que je qualifiais de révolution tranquille (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2012/09/haiti-savanne-dianee-et-isaac-de.html). De ce discours, je souligne cette partie : « La cérémonie du jour peut paraitre tout à fait ordinaire.  D’aucuns peuvent penser qu’il s’agit d’une inauguration de plus.   Il me plait cependant de vous dire que ce que nous lançons aujourd’hui a la prétention  d’inspirer ce que devrait être le modèle organisationnel du milieu rural et le modèle fonctionnel du secteur agricole pour les prochaines années, voire les prochaines décennies ». Les acteurs impliqués sont allés encore plus loin dans le cadre de cet atelier de 4 jours, en proposant quelque chose qui va au-delà du secteur agricole.

Voilà qui fait rêver dans une conjoncture politique plutôt incertaine, surtout en dehors de la grisaillerie port-au-princienne! En tout cas, selon le principe de la continuité de l’Etat, le Pôle de développement agroindustriel de Savane Diane devrait être endossé par ce gouvernement et par les gouvernements futurs, donc par l’Etat d’Haïti. Voilà une vision qui devrait faire l’unanimité auprès de nos politiciens quelle que soit leur appartenance idéologique et les inciter à dialoguer en pensant : Haïti d’abord et avant tout !!! Et les dominicains auront réfléchi à deux fois avant d’arrêter certaines mesures violant les droits fondamentaux des dominicains d’origine haïtienne et contre Haïti qui traduisent dans toute sa laideur leur haïtianophobie. Remonter à 1929, ça veut dire, en clair, la grande majorité des dominicains d’origine haïtienne en vie ! C’est de la folie furieuse purement et simplement !!! N’est-ce pas suffisant pourqu’on cesse de s’entredéchirer et fasse front commun contre cette injustice en développant notre pays pour recevoir nos frères déclarés « apatrides » et ouvrir constitutionnellement notre pays à l'ensemble de notre diaspora (proposition de l'OPL) ??? Si vous vous sentez confortables avec ça, continuez à vous battre pour des broutilles  de pouvoir et bonne besogne !!!


vendredi 30 août 2013

HAITI, SITUATION PREELECTORALE, LA CONCERTATION : LA SEULE VOIE DE SORTIE ?


HAITI, SITUATION PREELECTORALE, LA CONCERTATION : LA SEULE VOIE DE SORTIE ?
JEAN ROBERT JEAN-NOEL
30 AOUT 2013 
AJOUTS 2 SEPTEMBRE 2013 


Le 28 Août 2013 ramenait le 50e anniversaire de la marche des noirs américains sur Washington et du fameux discours du Dr Martin Luther King, « I’ve a dream ». Cet anniversaire a été grandiosement fêté à Washington par le Président Obama, le premier Président noir des USA, accompagné pour la circonstance des anciens Présidents, Bill Clinton et Jimmy Carter. Blanc et Noir, main dans la main, seulement 50 ans après ce fameux rêve du Dr King. Pourtant depuis près 210 ans, nous n’arrivons pas à nous entendre pour refaire d’Haïti, la « Perle des Antilles ». La situation actuelle de notre pays semble, sur le plan politique, converger vers une aggravation de la crise permanente haïtienne, sans espoir d’asseoir cette révolution de croissance tant souhaitée et tant attendue par les vrais haïtiens (pays avant pouvoir) (http://jrjean-noel.blogspot.com/2013/07/haiti-la-tourmente-et-quand-la.html). Alors, y-a-t-il une porte de sortie à cette crise permanente haïtienne ? D’où le titre de mon article de ce mois d’Août 2013 : « Haïti, Situation préélectorale, la concertation, la seule voie de sortie ? ». Passons en revue quelques faits saillants, attardons-nous sur la situation politique et concluons sur la seule voie de sortie.

Les faits saillants du mois d’Août 2013

ALBA , Ile à Vache, la visite du Président Taïwanais, le Conseil de sécurité de l’ONU et la loi de finance
Au cours de ce mois d’Août 2013, après la participation du Premier Ministre, Lamothe en Equateur,  à Guayaquil, les 29 et 30 juillet 2013, au 12e  Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples des Amériques (ALBA) avec l’approbation par plusieurs acteurs du « plan spécial pour le développement » visant « notamment la sécurité alimentaire, la santé, la production agricole et les infrastructures », c’était le lancement du projet touristique de île à Vache, Aéroport international, Agriculture, complexe hôtelier. Ce lancement a été fait par le Premier ministre et la Ministre du Tourisme. C’était la visite du Président Taïwanais en Haïti qui a promis une forte contribution à la reconstruction du pays, en particulier au niveau du secteur agricole. C’était le rapport du Conseil de sécurité sur Haïti ; voyons ce qu’en dit le quotidien, Le Nouvelliste : http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120589; c’est un rapport assez objectif, selon moi. C’est le débat sur la loi des finances 2013-2014, différente et en rupture avec les lois précédentes, selon le Journal Le Nouvelliste. (Réf. http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120653).

Plein feu sur l’agriculture
C’était la conférence du Ministre de l’Agriculture à la Primature sur le plan triennal de relance  agricole (PTRA 13-16), sur les possibilités de l’agriculture haïtienne d’honore 12 M USD de la dette/an à partir de 2014 de PETROCARIBE dans le cadre des «  denrées alimentaires contre pétrole ». Le Ministre a déclaré : « Nous avons identifié des produits où nous avons déjà une habitude d'exportation, tels que le café, le cacao et la mangue [...] nous avons également identifié près de 16 produits, avec lesquels nous pouvons commencer à entrer en négociation avec le Venezuela. Ce sont, entre autres, le café, le cacao, le haricot, le poids congo, la banane, le sirop de canne, le riz Sheila, le manioc et l'igname [...] ». Il était accompagné du Secrétaire à la Relance Agricole, V. Joseph, du Secrétaire d’Etat à production végétale, F. Dorcin, et du Coordonateur de la Commission Nationale de Sécurité alimentaire (CNSA), G. Mathieu. D'un autre coté, M. Mathieu a fait remarquer que la saison agricole 2013 a connu une augmentation considérable par rapport à 2012 en matière de production agricole. L'agronome Garry Mathieu, coordonateur de la CNSA, a indiqué que cette augmentation de l’ordre de 80% pour certains produits (maïs, haricot, banane, igname, manioc) doit pouvoir contribuer à une diminution du taux de l'insécurité alimentaire à la fin de l'année, s’il n’y a pas de cyclones et autres catastrophes naturelles (Source Radio Métropole). Le Premier Ministre, le Ministre de l’Agriculture ont effectué une visite guidée des travaux de consolidation des berges de Rivière Grise (8 Km réalisés en terre et en gabions). Ces travaux devraient protéger une partie de Croix-des-Bouquets, de Tabarre, de Cité Soleil et des terres agricoles, etc.

La révocation des Directeurs Généraux de l’INARA et de L’EDH
La mise à pied du Directeur Général de l’INARA, qui est sous tutelle  du Ministère de l’agriculture, se fait de manière très cavalière. Je ne sais pas pour celle de l’EDH que je ne connais pas, et je ne sais pas si sa mise à pied a été aussi cavalière. Mais, dans le cas de l’INARA, M. Ethéart qui est un ami, il a appris son remplacement à la radio comme un quidam. Connaissant mon ami, il s’en fiche pas mal. C’est la manière qui me dérange. La majorité de gens qui le fréquentent savent que B. Ethéart est une des rares personnes honnêtes et compétentes de ce pays, qui a consacré 18 ans de sa vie à l’INARA, une sorte de perle rare dans ce pays. Le renvoyer de cette manière traduit le manque d’éducation et l’inélégance de nos actuels Dirigeants. Il faudra désormais corriger cette façon d’agir en copiant sur les ministres du Tourisme et de la Culture vis-à-vis de M. Gérard Thérilien pour les loyaux services rendus à l’École Hôtelière d’Haïti. Que c’était beau !!! Il faut avoir de l’élégance vis-à-vis des employés de la fonction publique et surtout des grands commis de l’Etat. Aux dernières nouvelles (Ref. Le Nouvelliste ),le Ministre T.Jacques a décerné une plaque d'Honneur à M. Ethéart. 


Selon le Ministre Jacques, dans une note rectificative qui m'a été adressée , le 1/09/2013, et qui a nécessité une mise à jour de cet article, le 2 septembre 2013,  en plus de "la remise de la plaque d'honneur à M.Ethéart pour ses bons et loyaux services à la Patrie durant ses 18 années", "par les employés de l'Institution" a nuancé Elsie Ethéart, la femme de Bernard Ethéart dans une email du 1/02/2013, il a écrit ceci: "Le chef de Cabinet, sur ma demande a eu une conversation téléphonique avec Mr. Bernard Ethéart, le même jour que la nouvelle officiellement est connue, pour l'annoncer de cette décision. J'ai fait le même geste quelques heures après. Lors des échanges entre Mr. Bernard et le chef de Cabinet,  Ils se sont entendus sur l'installation du nouveau Directeur, sur d'autres sujets (administratifs) et surtout sur la correspondance à transmettre. La décision a été prise de décerner une plaque d'honneur à notre ami Bernard pour ses 18 ans de service à la Nation et tout s'est bien déroulé au bureau de l'INARA ce vendredi après midi." 



Je remercie le Ministre Jacques pour cette rectification et précisions pleines d'élégance, j'enlève l'épithète "manque d'éducation de nos actuels dirigeants" en souhaitant qu'un traitement similaire ait été fait à Mme Andress Appolon de l'EDH, cette dame qui a mis toute sa fourgue et sa compétence pour tenter, sans succès, de redresser l'EDH, et insiste auprès des responsables de Haïti en Marche de tenir compte de cette rectification du Ministre de l'agriculture, et dont le No 32 du 26 Aout au 03 septembre 2013.Vol XXVII qui  m'a servi de référence à partir de cet article: " Nominations Presidentielles", "INARA Décapitée, a écrit ceci: “Bernard Ethéart, directeur général de l’INARA (Institut national de la réforme agraire), a été viré par l’actuelle administration haïtienne comme un paquet de linge sale. » Membre de phrase souligné par nous.



Pour terminer cette partie de l'article, nous disons au Ministre de l'agriculture que nous sommes comme lui de cette catégorie d'hommes et de femmes  "prêts à se mettre sur la première ligne de combat, prêts à coudre les blessures, à coudre le drapeau de l'unité et de la fraternité entre les fils et fille de Dessalines et de Pétion". En témoignent cet article, tous les articles de mon blog élaborés à un rythme mensuel régulier depuis presque 3 ans, et ceux de Bernard Ethéart  hebdomadairement dans Haïti en Marche et dans l'Emission Mélodie and Company, et en témoignent aussi les hautes fonctions occupées par le passé, récemment Directeur de l'INARA pour Bernard et Directeur de Cabinet et Conseiller Spécial du PM Latortue pour moi , et actuellement Président (Bernard) et Ex-Président et membre (Jean Robert) du Conseil  d'administration de la FONHDILAC, cette fondation active qui se bat sans moyens financiers pour le développement intégral d'Haïti dans le concert latino américain et caribéen. "Le temps est à l'action et aux résultats, mon ami, pour rattraper trop de  temps déjà perdu et utilisons nos flux d'énergie à bon escient", surtout pour sortir de cette grisaille  politique, pomme de discorde et de division, qui nous empêche de voir "Haïti d'abord et avant tout!"

La situation politique
C’était la lettre de Mme Manigat en réponse à l’accusation  de « complot » du Président. C’était la déclaration du Président qualifiant de «  voleurs de poules, de bœufs, ses opposants politiques », des propos indignes d’un Chef d’Etat. C’était la tentative de réunir les partis politiques par le Président tout de suite après avoir fêté le 25e anniversaire de Sweet Micky et avant de partir pour Suriname pour la participation d’Haïti au Festival de la Caraïbe (Carifiesta) et des vacances en Floride. Le Parlement a réussi un coup de maitre en convoquant des assises (26,27,28 Aout 13) avec les partis politiques en opposition au Président, le secteur Privé et la Communauté Internationale. C’était enfin le dépôt du projet de loi électorale au Parlement par le Ministre de la Justice accompagné du Ministre Ralph Théano chargé des relations avec le Parlement qui a ainsi marqué son retour au Parlement depuis les incidents que l’on sait.

Analyse de la situation politique
Comme à mes habitudes, j’ai commencé, dès le début du mois d’Août 2013, à collecter les informations  pour mon article du mois. Les premières informations ont laissé présager un mois d’Août 2013 plutôt  difficile sur le plan politique. En effet, au cours des trois (3) journées du Carnaval des fleurs, le Président Martelly a accusé de « complot » contre son pouvoir « une dame » qui, elle-même, a été victime de coup d’Etat. Mme Manigat en a profité pour donner une réponse en bonne et due forme  au Président de la République.

Le Sénat a sorti le résultat de son enquête dans l’affaire du juge d’instruction subitement mort qui est totalement défavorable au Président et au Premier Ministre les accusant d’avoir participé à cette fameuse rencontre avec le juge d’instruction, donc de « parjure ». Ce qui est passible de la Haute Cour de Justice. Ces deux faits ont favorisé un renforcement de l’opposition face au Pouvoir Exécutif. Et comme la Présidence a souhaité organiser les élections sous l’égide de la loi électorale de 2008, l’opposition a vu dans cette proposition une manœuvre de plus de l’Exécutif pour ne pas organiser les élections en 2013.

Le Président, qui, entre temps, a fêté le 25e anniversaire de « Sweet Micky », et traité l’opposition, lors d’un passage dans le Nord du Pays, de « voleurs de poules », a essayé de convoquer les partis politiques au Palais pour des discussions sur l’organisation des élections. Le Président a été boudé par les partis politiques qui, selon un d’entre eux, pensent qu’il est trop tard pour ce dialogue car « il est minuit moins 5 » pour le Président. Le discours du Président pour expliquer la nécessité de ce dialogue politique sur les élections n’a pas eu l’effet escompté. Et le Parlement a profité de l’échec du Président pour convoquer les partis politiques de l’opposition, le Secteur Privé et la Communauté internationale à Montana pour des assises sur la situation du pays avec pour objectif de mettre sur pied une structure pour favoriser le dialogue politique. C’est une victoire pour le Parlement qui a pu permettre la mise en place du « Groupe des 13 » pour assurer le suivi de ces assises, en particulier pour dialoguer avec l’Exécutif (Réf. http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120636#.UiBuJ1ovXRM.facebook.).

Durant la période de ces assises, l’Exécutif a décidé enfin d’envoyer le projet de loi modifié à la Chambre basse 10 jours avant la vacance des Députés. Ce projet de loi envoyé deux mois après sa soumission à la Présidence par le CTCEP nécessite un effort appréciable de la part du Parlement avant de se transformer en une loi acceptable pour les deux parties. Le Président de la Chambre pense qu’il faudrait un mois de travail pour y parvenir et croit de ce fait qu’il serait impossible d’organiser les élections en 2013. Il faut noter que les modifications apportées par la Présidence ne semblent pas plaire à M. Edouard Paultre du CONAN, un membre de la société civile, qui suggère au Parlement de « déclarer irrecevable » ce projet de loi modifié, « en attendant un compromis ». Pour le Président du Sénat, c’est « un show médiatique » du pouvoir Exécutif ; c’est du « show biz », selon le Sénateur JEAN-CHARLES.

Dans le cas où le Parlement appliquerait cette suggestion du CONAN déjà adoptée par le Député Bélisaire, très farouche opposant au Président Martelly, peut-être que la solution serait de « chasser Martelly du pouvoir » pour répéter le mot d’un autre farouche opposant au Président, le Sénateur Moise JEAN-CHARLES. En cas de non présentation du Président au Parlement le 2e lundi de Janvier 2014, ce qui confirmerait les rumeurs selon lesquelles le Président Martelly voudrait déclarer « la caducité du Parlement », le Parlement constatera « la démission du Chef de l’Etat », menace le Président DESRAS très applaudi par l’opposition. C’est « une mise en garde » a déclaré le Président de la Chambre Basse, Tolbert ALEXIS, à l’émission Le Point de Radio Métropole du 28 aout 2013. Il est à noter que les assises convoquées par le Parlement ne sont réalisées qu’avec les partis d’opposition. Le Président du Sénat aurait « oublié » d’inviter les partis politiques proches du Président Martelly.

En guise de conclusion
Tous ces faits prouvent, s’il en était besoin, qu’il y a une consolidation de l’opposition contre le Président. Cette opposition pourrait se massifier comme en 2003 et 2004,  et n’envisager que le départ du Président Martelly en 2014 comme solution  à la crise politique.  En fonction de cette perception naturellement erronée, c’est à se demander si le groupe des 13 n’aurait pas la tentation de s’opposer davantage au Président au lieu de chercher à dialoguer avec lui. Partant du principe que nous sommes plus enclins à faire alliance contre quelqu’un au pouvoir que pour Haïti, il y a de forte chance que le renvoi du Président, d’ailleurs fortement souhaité par l’opposition et par le Parlement, ne soit pas la seule option envisagée. J’espère vraiment me tromper et que le « Groupe des 13 » arrive à se convaincre et à convaincre le Président à entrer dans un processus de concertation nationale, de Dialogue politique, de pacte de gouvernabilité ou de conférence nationale, la seule voie de sortie à la crise permanente haïtienne. Une mise à pied de Martelly t’irait mieux, mon cher ami, mais ferait, à mon humble avis, beaucoup plus de mal au pays. A toi de choisir, mon ami, tout en te rappelant 2004 !!!