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mardi 5 avril 2022

COVID-19- HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ?(25), INVASION RUSSE DE L’UKRAINE(2), INSTABILITE, INSECURITE ET IMPUNITE EN HAITI

 

COVID-19- HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ?(25), INVASION RUSSE DE L’UKRAINE(2), INSTABILITE, INSECURITE ET IMPUNITE EN HAITI

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

4 Avril 2022

                Le  29 mars 2022 marque  le 35e anniversaire de la constitution de 1987. Ce n’était pas  une journée de fête comme par le passé mais une journée de manifestation comme d’habitude depuis ces 5 dernières années, si l’on excepte l’année 2020 à cause du confinement lié au Covid-19. Ce mois de mars, c’est aussi  ma 25e chronique consacrée à la thématique : « Covid-19, Haïti et le monde à la croisée des chemins (?)» et ma 2e consacrée à la guerre en Ukraine qui continue d’occulter le Covid-19 en pleine mutation en France où la présidentielle est passée au second plan également. Toutefois, en ce qui concerne Haïti, je pense changer un peu de registre en introduisant les trois (3) «I» : Instabilité, Insécurité et Impunité.

En effet, nous avons souhaité en début d’année 2022 que l’insécurité soit atténuée à partir d’une solution inter-haïtienne à la bataille politique liée à l’instabilité politique quasi permanente du pays à la base de tous nos maux. J’ai compris que, à partir des diverses considérations faites par un jeune Youtubeur et à plusieurs reprises, l’impunité est un élément fondamental de cette trilogie qui empêche à notre pays de vivre un présent acceptable et de contempler un avenir serein et prometteur. Savez-vous que cette impunité est entretenue par notre système de  justice? Donc cette trilogie des trois «I», Instabilité, Insécurité et Impunité, se révèle le principal frein au développement de notre Haïti.

En assistant la semaine dernière à la restitution d’une étude sur l’impact des transferts de la diaspora en Haïti, un intervenant nous a rappelé que l’insécurité, l’instabilité et l’impunité sont les trois éléments qui nuisent aux investissements de la diaspora en Haïti et ce rappel me conforte dans l’idée de la responsabilité primordiale de cette trilogie dans le sous-développement de notre pays. Et c’est ce qui m’inspire le titre de la chronique du mois de mars 2022 : « COVID-19- HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ?(25), INVASION RUSSE DE L’UKRAINE(2), INSTABILITE, INSECURITE ET IMPUNITE EN HAITI ».

Dans cette chronique, on passera en revue la situation au niveau mondial, avec accent particulier sur le coronavirus et ce nouveau variant, Deltacron, et sur la guerre en Ukraine ; on s’attardera sur la situation haïtienne, avec accent particulier sur l’instabilité politique, l’insécurité  et l’impunité, et  sur la situation socioéconomique, et on terminera sur des conclusions appropriées.

1.       Situation au niveau mondial

Depuis le 24 février 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie demeure jusqu’à date le principal point d’actualité. Cette guerre entre la superpuissance Russe et la petite Ukraine influence la vie de chacun de nous sur la planète terre dans notre quotidienneté. Elle occulte tout, en particulier la pandémie mondiale qu’est le coronavirus qui ne  cesse de muter.

 

1.1.             La nouvelle mutation du Covid-19 nommée DELTACRON ou Variant XD

              Malgré les vaccins, les doses administrées et les rappels, le virus du SARS-CoV-2 continue son petit bonhomme de chemin. Au niveau mondial[1], les cas de personnes contaminées, au 1er Avril 2022, depuis son apparition en décembre 2019, se chiffrent à 488,938,781 et les cas de mortalité à 6,145,584, y inclus les cas enregistrés en Haïti qui se chiffrent respectivement à 30,547 cas de contamination et 833 cas de mortalité depuis son apparition dans notre pays, le 19 mars 2020. Les USA sont toujours en tête suivis de l’Inde, du Brésil, de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre, et de la Russie.

              Et, une fois de plus, le virus a muté. Le nouveau variant est une combinaison du variant Delta et du variant Omicron. D’où son nom DELTACRON ou XD. « On peut être infecté par deux variants du Covid en même temps comme avec le recombinant Delta/Omicron nommé variant XD (ex-"Deltacron")[2]. "Au 28 mars, 63 séquences [du variant XD] étaient détectées en France" selon Santé Publique France. "Les signes cliniques les plus fréquents étaient asthénie/fatigue, céphalées, fièvre, toux et maux de gorge, indique l'organisme. La différence principale avec les cas d'infections par Omicron investigués précédemment était le taux plus élevé d'agueusie (perte du goût) et d'anosmie (perte d'odorat)". Cette nouvelle mutation du coronavirus  a été détectée pour la première fois au début du mois de janvier 2022 et a été classée "en cours d'évaluation" par l'OMS ».


1.2.             L’Invasion de l’Ukraine, le plus grand pays d’Europe après la Russie

              On ne parle pas trop du Covid-19 et de sa dernière mutation, car le monde est trop préoccupé par ce qui se passe en Ukraine. En effet, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui, selon Putin, visait  « la dénazification de l’Ukraine », la mise à pied du président Zelensky, la dissolution de l’Armée, la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie et la séparation des deux républiques de Donbass  de l’Ukraine et la neutralité de l’Ukraine, semble changer d’orientation. En effet, Putin semble, après avoir tenté en vain de prendre la Capitale Kiev,  se concentrer sur l’est et le Sud-Est de l’Ukraine, la zone industrielle de Donbass sous contrôle russe, en particulier les républiques séparatistes de Louhansk et de Donestk, Marioupol dont une partie sous contrôle russe et qui favorisera la liaison entre Donbass et Crimée, et Odessa. A quoi est dû ce changement de stratégie ?

Certains croient à une sous-évaluation de la situation avant le déclanchement de « l’opération spéciale », faute de renseignements fiables par les services secrets russes, et à une sous-estimation des réactions des USA et du bloc occidental, l’Union Européenne et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Pour d’autres, c’est que, après la perte de tant de soldats dans cette opération spéciale, Putin veut transformer cet échec en une victoire, en ajoutant Marioupol et Odessa à des zones déjà acquises à sa cause comme la Crimée et le Donbass. Il faut dire que, si l’Armée russe arrive à faire la jonction entre le Donbass, Marioupol, la Crimée et l’Odessa (au sud-ouest), ce sera en grande partie l’isolement de l’Ukraine par voie maritime, par rapport à la mer d’Azov et une bonne partie de la mer noire (voir Carte). 

 


Quand on sait que l’Ukraine est une grande productrice de minerais d’importance stratégique et de produits agricoles (25% des produits agricoles du temps de l’URSS), on comprend l’obsession de Putin pour ce pays et sa stratégie  d’isoler par la mer l’Ukraine, les flottes russes étant la maitresse de ces zones maritimes.

 

1.2.1.                   Le massacre de Boutcha

 

Ce qui est grave dans cette histoire de guerre, on vient de découvrir 410 cadavres "exécutés" par les Russes en levant le siège de Kiev. La presse occidentale parle de massacre, « le massacre de Boutcha », les occidentaux, en particulier Boris Johnson de la Grande Bretagne, Justin Trudeau du Canada, et le président de l’Ukraine accusent l’armée russe de « crimes de guerre ». « Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev récemment reprise par les Ukrainiens où de nombreux civils ont été tués…Volodymyr Zelensky a précisé qu'un "mécanisme spécial" allait être créé pour "enquêter sur tous les crimes des occupants dans notre pays et les poursuivre", ajoutant qu'il fonctionnerait sur la base du "travail commun d'experts nationaux et internationaux".

 

1.2.2.                   Le Pape François offre ses bons offices et la Russie s’en défend

 

Le Souverain Pontife, François, condamne ces atrocités et s’offre en médiateur entre les belligérants, pour arrêter cette sale guerre  La Russie se défend d’avoir commis ces atrocités et exige une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU). Pourtant, elle continue de bombarder à distance certaines villes de l’Ukraine comme Kharkiv au nord-Est, Odessa au Sud-Ouest, tuant des innocents. C’est la situation de la guerre à date. Espérons que cela cesse sous peu et ne débouche pas sur la 3e guerre mondiale, comme le craignent certains analystes. En attendant, avec les nouvelles sanctions prévues contre la Russie, grande productrice de blé et de gaz, le monde et Haïti subissent déjà les conséquences de cette sale guerre.

 

2.       La situation au niveau d’Haïti

 

2.1.             Instabilité politique

La situation s’aggrave au niveau d’Haïti. Les protagonistes de la crise politique ne se parlent pas, je veux parler de nos politiciens des accords de  la Primature et de Montana. Les tentatives du reste du Sénat pour prendre le leadership d’une forme de dialogue n’ont pas pu avoir l’adhésion du premier ministre Ariel Henry. Le reste du Sénat s’est félicité d’avoir rencontré beaucoup de gens de la société civile, des partis politiques, des parties prenantes d’autres accords, et même certains membres de l’accord de la Primature, malheureusement pas le premier ministre Ariel, qui a ignoré trois invitations du Sénat, au point d’être considéré par le président du Sénat, Joseph Lambert, comme « le principal obstacle » à une entente inter-haïtienne.

Durant tout le mois de mars 2022, malgré les visites de deux officiels américains en Haïti, les lignes ne bougent pas. Comme le Congrès avait exigé une enquête sur le cas d’Haïti, (l’assassinat de Jovenel Moïse, les massacres de La Saline et autres), très certainement le département d’Etat américain se démène pour fournir un rapport de circonstance au moment venu. C’est dans ce cadre qu’il faut situer les visites de ces officiels ainsi que les démarches de FBI.

En tout cas, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, ne semble pas oublier Haïti et prévoit de nouveaux partenariats pour Haïti et d’autres pays dont la Lybie, deux pays dont la situation actuelle relève en grande partie de la politique américaine vis-à-vis d’eux. Selon RFM, « Les USA ont lancé aujourd’hui (1er Avril) de nouveaux partenariats avec Haïti et d’autres pays dont la Lybie pour prévenir les conflits et promouvoir la stabilité sur 10 ans. Le département d’Etat va développer un partenariat avec les acteurs clés dans ces pays pour atteindre ses objectifs. » Quels sont ces objectifs américains ? Les mêmes par le passé ou de nouveaux en tenant compte des besoins réels de ces pays ? En tout cas, Stabilité, le mot est lâché. Attendons voir !

2.2.             Insécurité

Dans toutes mes analyses par rapport à la situation haïtienne, et ce depuis plus de 20 ans, je reste persuadé que l’instabilité politique est le principal responsable de tous nos maux. Car, selon moi, l’insécurité découle de l’instabilité politique. Quand on regarde l’histoire d’Haïti, on constate des  liens de causes à effets entre l’instabilité politique  et l’insécurité. Cela est beaucoup plus criant depuis le 7 février 1986, date de la chute de la dictature des Duvalier. Durant ces 36 dernières années de démocratisation du pays, l’insécurité s’est accrue de manière exponentielle à la faveur de l’instabilité politique,  et culmine actuellement à un niveau tel que les bandits partagent le pays en de petits territoires autonomes gérés par des caïds. Ce constat s’illustre surtout au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, où les caïds décident du rythme de la vie en Haïti et réduisent drastiquement le fonctionnement normal du pays.

Mis à part les politiciens en général (pouvoir et oppositions)  et certaines catégories de bourgeois, ils kidnappent, volent, violent, sèment la panique comme bon leur semble, et tuent n’importe quelle personne issue des couches moyennes et de la masse. Depuis plus de 4 ans et à chaque fois avec des stratégies et des tactiques dignes des esprits militaires les plus aguerris, ils contrôlent des zones stratégiques (Martissant, zones frontalières, zones de ports, les principaux points clés des routes nationales menant vers Port-au-Prince). Souvent, ils kidnappent nos enfants, nos femmes, exigent des rançons faramineuses qui nous appauvrissent, les violent en nous les remettant en lambeaux ou les tuent et les jettent sur des piles d’immondices.

Face à l’insouciance et/ou à l’incapacité des pouvoirs en place pour contrer les bandits, nous dénonçons, nous gesticulons à la radio, à la télévision, sur les médias en ligne et sur les réseaux sociaux et dans la rue. Les manifestations du 29 mars contre l’insécurité et contre Ariel Henry se sont soldés par la tentative d’assassinat du leader politique et ex-député, Arnel Bélizaire, à Port-au-Prince, par l’incendie d’un petit avion, par des blessés et un mort,  aux Cayes, dans le sud du pays.   L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) a dû, en fonction de la dégradation de la situation, organisé, le 3 avril, « une émission spéciale sur l’insécurité[3] », sous le thème : « Leta kote w,sitwayen reveye ».  

Quand, par le passé, la Police Nationale d’Haïti (PNH)  arrêtait ces bandits ou les éliminait par accident ou par calcul, l’appareil judiciaire les libérait moyennant paiements de fortes sommes d’argent (corruption), et les organismes des droits humains avaient l’habitude d’accuser la police ou le pouvoir en place de violation des droits humains. Actuellement, c’est la barrière libre, l’appareil judiciaire les blanchit ou est aux abonnés absents et les organismes des droits humains n’en parlent même pas ou accusent les pouvoirs en place de connivence. C’est l’impunité pleine et entière.

 

2.3.             L’impunité

Comme on le voit plus haut, l’impunité est liée à notre système judiciaire, à l’instabilité politique. Souvent, on nous signale les interventions de gros potentats pour faire libérer leurs bandits à eux, leurs sympathisants et leurs acolytes. Ces corrompus et corrupteurs ont infesté l’appareil judiciaire et tous les interstices  des sphères de l’Etat de gens acquis à leurs mauvaises causes. Ils ont tissé des accointances  au niveau le plus élevé de l’Etat et actionnent ces leviers au besoin pour obtenir satisfaction. C’est tout un système de corruption qui est mis en place au fil du temps à tous les niveaux de l’Etat, au point d’arriver à assassiner un chef d’Etat dans sa résidence sans aucune résistance en plein 21e siècle. Et ils continuent d’opérer en toute impunité.

Les petits bandits à leur solde et à la solde des politiciens et de certaines catégories de bourgeois, certains clans, sont devenus grands et ont acquis de haute lutte leur autonomie. Ils opèrent maintenant pour leur propre compte. Ils prennent généralement pour cibles les gens des couches moyennes et de la masse. L’appareil judiciaire ne fonctionnant plus, ou les rares fois qu’il fonctionne, c’est pour prononcer des jugements  en leur faveur. Rappelez-vous le cas de Vitelhomme, actuellement en pleine guerre avec 400 Mawozo, la justice de la Croix-des-Bouquets l’avait blanchi de tout soupçon.  Et, aux dernières nouvelles, le groupe 400 Mawozo décide d’augmenter les taxes journalières au marché de la Croix-des-Bouquets.

C’est donc normal qu’au niveau de la plaine du Cul de Sac, et au niveau de l’ensemble du pays, ces bandits de grands chemins ou à cravate  accaparent vos biens et quand vous avez la chance d’aller au tribunal, il y a toujours un juge pour leur donner raison. Les rares bandits appréhendés par la police sont rapidement libérés par le système ou deviennent en prison des pensionnaires ayant à leur solde des policiers qui leur permettent de continuer à gérer leurs affaires de la prison étant.

C’est le règne absolu de l’impunité. On comprend dans ces conditions que ce que vit Haïti ne pouvait pas être autrement. Cette trilogie est donc à la base de la situation actuelle. Comme en remontant le temps, on constate une certaine constance de ces trois éléments à des degrés divers, leurs répercussions  sur  le système haïtien, ajoutées à celles de la guerre en Ukraine, se traduisent par la situation actuelle au niveau d’Haïti.

 

2.4.             La situation économique du pays s’en ressent

La vie en Haïti et particulièrement au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince devient intenable. Certains habitants retournent dans les villes de province et même dans des zones rurales, d’autres partent pour l’étranger. Les gens de la grande masse risquent leur vie dans des embarcations de fortune vers des cieux plus cléments, en particulier vers la Floride. C’est normal.

En effet, le kidnapping fait rage. Le CARDH, un organisme de droits humains, a recensé 225 cas durant les trois premiers mois de l’année 2022 contre 142 cas par rapport à l’année dernière pour la même période. En plus du kidnapping qui appauvrit le pays, « le taux moyen d’inflation calculé en rythme annuel au cours de la période: déc. 2021 - février 2022 est de 24,6%. Ceci indique une détérioration continue des conditions de vie de la population haïtienne», selon un tweet de l’économiste Kesner Pharel. La vie chère s’installe, le taux de change du dollar par rapport à la gourde  avoisine à l’achat 104.88 et 107.63 G à la vente pour 1 USD. Sur le marché parallèle, il faut 115 G pour 1 USD.

3.     Conclusion

C’est dans cette  ambiance délétère qu’évoluent le monde et Haïti. La guerre en Ukraine tue des militaires dans les deux camps, ce qui est normal. Mais ce qui est anormal, c’est l’assassinat des civils dans le camp ukrainien, le massacre de Boutcha et les dommages collatéraux  liés à des tirs de missiles qui tuent des innocents, des enfants, des femmes et des vieillards. C’est aussi la destruction d’un si beau pays à coup de missiles, la vague des réfugiés vers des pays limitrophes comme la Pologne et autres. On parle déjà de 5 millions. Et ça continue. Cette guerre occulte tout, la mutation du Covid-19, la présidentielle française, etc.

 Quant à notre pays, il s’enfonce un peu plus chaque jour dans sa crise multiforme et multidimensionnelle. Cette trilogie de l’instabilité, de l’insécurité et de l’impunité nous fait prendre conscience des causes de l’état lamentable de notre pays et de son sous-développement et nous explique pourquoi nous migrons à l’intérieur de notre pays et à l’extérieur vers des cieux plus cléments. Pourtant, on ne comprend pas jusqu’à présent l’attitude de nos politiciens qui n’arrivent pas à s’entendre pour donner un signal d’espoir vers des lendemains meilleurs.

Je reste persuadé qu’une entente inter-haïtienne au niveau politique est le premier pas à faire. Cette instabilité politique est et demeure la cause principale de tous nos maux. Une simple entente entre nous permettra d’adresser le problème de l’insécurité et de jeter les bases solides pour résoudre, un peu plus tard et de manière définitive, l’épineux problème d’impunité. L’impunité est ancrée dans le système actuel. Il nous faudra coûte que coûte changer de système. Je propose « le système équilatéral axé sur l’équilibre parfait entre les trois pouvoirs d’Etat, à savoir : le Judiciaire, le Législatif et l’Exécutif ». La mise en application de ce nouveau système équilatéral résoudra définitivement la problématique haïtienne liée à cette trilogie infernale d’instabilité politique, d’insécurité globale et d’impunité. Que Dieu nous vienne en aide !!!



[2] https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2789529-nouveau-variant-xd-deltacron-hybride-france-symptomes-covid-asthenie-cephalees-63/

mercredi 2 mars 2022

COVID-19- HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ?(24), INVASION RUSSE DE L’UKRAINE, INCLUSION VS EXCLUSION EN HAITI OU LE RISQUE DE CONTINUITE DANS L’INSTABILITE POLITIQUE (2)

 

COVID-19- HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ?(24), INVASION RUSSE DE L’UKRAINE, INCLUSION VS EXCLUSION EN HAITI  OU LE RISQUE DE CONTINUITE DANS L’INSTABILITE POLITIQUE (2)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

1er MARS 2022

 

Dans notre dernière chronique no 23, consacrée à la thématique « Covid-19, Haïti et le Monde à la Croisée des Chemins (?), nous avons analysé la bataille de l’inclusion par rapport à l’exclusion et poser l’interrogation liée au risque de continuité dans l’instabilité politique[1]. Dans cette chronique de février 2022, la 24e consacrée à la même thématique, nous conservons, en référence aux événements survenus, le même titre, si l’on fait exception de l’invasion russe de l’Ukraine. Effectivement, en Haïti, mise à part la conférence des bailleurs du 16 février 22 sur la reconstruction de la Péninsule Sud d’Haïti, certains événements survenus au cours de ce mois de février vont dans le sens de l’instabilité sociopolitique, entre autres : (i) l’échec des négociations entre les tenants de l’accord de Montana et ceux de l’accord de la Primature ; (ii) les manifestations des ouvriers du secteur de la sous-traitance pour l’augmentation du salaire minimum à 1500 G/jour ; et (iii) le kidnapping d’un ensemble de personnalités et les attaques des bandits contre les passagers innocents au niveau de Martissant.

              Cette chronique passera en revue la situation au niveau mondial, avec accent sur le coronavirus et l’invasion de la Russie de l’Ukraine, s’attardera sur la situation haïtienne, avec accent sur certaines thématiques soulignées plus haut, et se terminera sur des conclusions appropriées.

A.      SITUATION AU NIVEAU MONDIAL

La situation au niveau mondial est dominée par la guerre en Ukraine et ses conséquences immédiates sur le monde et le covid-19 est relégué au second plan.

Le coronavirus semble s’affaiblir

Dans cette conjoncture mondiale difficile et délétère, on entend parler très peu de la pandémie mondiale. Du coup, on a l’impression que le virus disparait de la circulation. La vérité, c’est que le Covid-19 est bien là mais occulté par les bruits de guerre. En effet, à date, la quantité de personnes contaminées se chiffre à 437,287,331 et les cas de mortalité à 5,958,817 au niveau mondial[2] ; tandis qu’en Haïti les cas de contamination s’élèvent à 30,342 et les cas de mortalité à 820. A noter donc 1125 cas de contamination et 34 cas de mortalité de plus par rapport au mois dernier.

Les USA sont toujours en première position suivis de l’Inde, du Brésil, de la France en pleine période de passe sanitaire, de la Grande Bretagne où la Reine Elizabeth II  est contaminée, et de la Russie en pleine guerre avec l’Ukraine, pratiquement encerclée mais offrant une résistance admirable face aux forces nettement supérieures de la Russie au niveau de la Capitale Kiev.

La Russie envahit l’Ukraine et Zelensky s’est révélé « le Churchill de l’Ukraine »

Le président de la Russie (17.125,191 km2) Vladimir Putin, a décidé d’envahir, pour la « dénazifier », sa voisine de l’Ouest, l’Ukraine (603,628 km2) dont le président Volodymyr Zelensky est trop pro-occidental, trop pro- Union Européenne et trop pro-OTAN (le traité de l’Atlantique Nord). Estimant que son pays est en danger par rapport à la présence trop rapprochée de l’OTAN dans certains pays ayant fait partie, récemment encore, de l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS), ou, dans un temps plus ancien, de l’Empire Tsariste, pour la plupart, il l’a très bien fait comprendre aux occidentaux, en particulier aux USA, leur chef de fil et plus grand rival de la Fédération de Russie en tant que superpuissance militaire et qu’il n’accepterait jamais que l’Ukraine fasse partie de l’OTAN (Réf. Son discours[3] avant le déclenchement des hostilités). Même après avoir annexé la Crimée en 2014, une partie de l’Ukraine, ce qui lui a valu les sanctions des Occidentaux, et même en incitant les zones de  l’Est de l’Ukraine à rentrer en rébellion  contre Kiev, il n’a pas été pris au sérieux, jusqu’à ce que l’invasion devienne inévitable. L’intensification de la navette diplomatique depuis plus d’un mois n’a rien donné. Actuellement, la Russie est en pleine guerre  avec l’Ukraine et son président Zelensky , qui a refusé une offre des USA d’être exfiltré : « Pas besoin d’un taxi, mais d’armes », s’est révélé « le Churchill de l’Ukraine », selon le mot d’un ancien général français, Vincent Déporte[4], qui pense que Putin  « ne peut pas sortir gagnant de ce conflit ». La frappe de kharkiv par l’armée russe en plein centre-ville est selon Zelensky « un crime de guerre ». « En envahissant l’Ukraine, Vladimir Putin s’est tiré une balle dans le pied», selon Antoine Arjakovsky, spécialiste de la Russie et de l’Ukraine.

Conséquences de la guerre sur le monde et sur Haïti et crainte d’une 3e guerre mondiale

Les Occidentaux ont dû recourir à des sanctions économiques qui affectent énormément la bourse de Moscou (chute de 30-40%, marché fermé actuellement) et certaines banques  russes (au bord de la banqueroute). Quant aux oligarques russes, ils ont déjà perdu 160 Mrds d’USD depuis le début de la guerre. Si au niveau de la Russie la situation continue de se détériorer au point de pousser le gouvernement à emprisonner plus de 6000 manifestants, en Ukraine, c’est l’exode vers l’Ouest. Plus de 660,000 réfugiés ont été enregistrés, selon l’ONU, la majorité en Pologne voisine et aussi dans les pays limitrophes. « Les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires ont publié aujourd’hui des appels de fonds d’urgence coordonnés pour un montant total de 1,7 milliard de dollars afin de fournir une assistance humanitaire aux populations en Ukraine et aux réfugiés dans les pays voisins ». Ce, pour faire face à la crise humanitaire liée à cette invasion russe. Il faut noter que 141 pays de l’Assemblée Générale de l’ONU ont voté contre l’agression russe de l’Ukraine. Il ne saurait être autrement d’autant que la force de dissuasion nucléaire russe est mise en alerte par Vladimir Putin.  Cette menace de la Russie est prise très au sérieux, surtout en fonction de ce qui se passe sur le terrain. Comme on ne sait pas trop jusqu’où peut aller Putin, le monde est très préoccupé par sa menace d’utilisation de l’arme  nucléaire. Depuis 1962, crise de missiles à Cuba, c’est la situation la plus dangereuse que vit le monde. Cela pourrait déboucher sur la 3e guerre mondiale.

En attendant, les bourses  sont globalement à la baisse. Le baril de pétrole avoisine les 100 USD. Aux USA, en particulier en Georgia, le gallon de gazoline est autour de $3.5. Au canada, aux USA, la vie devient de plus en plus chère (aggravation de l’inflation). Pour les pays comme Haïti, où la situation est déjà si compliquée,  il va y avoir des répercussions  d’une manière ou d’une autre, ne serait-ce que l’augmentation  des cours du carburant?

B.      SITUATION AU NIVEAU D’HAÏTI

La situation délétère haïtienne est certes occultée par la guerre en Ukraine, où le président Biden y a consacré plus d’une quinzaine de minutes dans son discours sur l’Etat de l’Union[5] et a promis  de nouvelles sanctions contre la Russie, mais elle demeure très préoccupante et catastrophique. Mise à part la conférence des bailleurs du 16 février 22 sur la reconstruction de la Péninsule Sud d’Haïti, et aussi les bandes carnavalesques à travers plusieurs villes du pays (5 morts et des bléssés à Desdunes) , toutes les nouvelles en provenance d’Haïti laissent voir un présent catastrophique, caractérisé par le règne quasi absolu des bandits,  et présager un avenir d’incertitudes liées à l’ouragan politique, cette entropie politique, cette instabilité politique, responsable de tous nos maux.

La conférence des bailleurs du 16 février 2022 pour la reconstruction du grand Sud

La conférence des bailleurs a eu lieu en présentiel et virtuel, avec la participation de l’ensemble des bailleurs de fonds du pays, tant multilatéraux que bilatéraux. Par rapport aux besoins d’Haïti, exprimés dans le PDNA 2021, équivalant à près de 2 Mrds d’USD, notre pays n’a pu obtenir des promesses que pour 30% de ses besoins (600 M d’USD) sur une période de 4 ans, contrairement à ce qui s’est passé en 2010, après le tremblement de terre où, lors de la conférence de New-York du 31 mars 2010, notre pays a pu obtenir des promesses correspondant à 86% ((9.9 Mrds d’USD) de ses besoins de l’époque (11.5 Mrd d’USD). En tout cas, c’est déjà une bonne chose que c’est la première fois que l’on a eu une conférence des bailleurs  sur Haïti depuis le 31 mars 2010. Malheureusement, le contexte ne se prête pas à des travaux de reconstruction au niveau de la Péninsule Sud du pays, isolée par les bandits de Martissant.

La nécessité d’une entente entre Montana et Primature : « Un Etat Inclusif »

Pourtant les protagonistes de la crise, les tenants de l’Accord de Montana et ceux de l’Accord de la Primature se chamaillent sur des détails insignifiants au lieu de se mettre ensemble pour négocier une sortie de crise pour Haïti et non pour leur clan respectif. En réalité, tout ce qui se joue c’est tout simplement la prise du pouvoir ou le maintien au pouvoir. Il ne faut pas oublier que la majorité de ces protagonistes d’aujourd’hui étaient des alliés d’hier dans la bataille pour le renversement de Jovenel Moïse. Actuellement, le président Moïse ayant été assassiné depuis près de huit mois, tel clan se croit plus légitime pour continuer ce qui a été entamé, et tel autre pour mener la « transition de rupture » et aboutir à la « rédemption du pays ».

Pour y parvenir, il faut exclure l’autre, alors que, par rapport à la situation délétère du pays, exacerbée par cette polarisation politique donnant lieu à cette crise du kidnapping et de la gangstérisation quasi généralisée du pays, il faudrait une entente entre nous, un vrai dialogue inter-haïtien sans exclusion aucune. Ce qui serait donc plus sage pour tout le monde et pour notre pays, c’est la recherche de l’inclusion. Tout le monde dit vouloir changer le système de prédation et de capture de l’Etat par un petit groupe de profiteurs, mis en place depuis l’assassinat de Dessalines, le 17 octobre 1806, et qui s’est perpétué en se renouvelant  au fil des ans, malgré les assauts répétés contre ce système honni.

 Ce système d’exclusion a une telle capacité de se reproduire et de s’adapter que même la constitution de 1987, qu’on croyait naïvement être en mesure de lui tordre le cou, n’a fait que favoriser « une transition circulaire », pour répéter Pierre Raymond Dumas, et une capture beaucoup plus restreinte de l’Etat par les oligopoles constitués de quelques familles. La bataille pour mettre en place un « Etat Inclusif », passe par la mise en place d’un système inclusif axé sur le peuple dans toutes ses composantes comme tenant et aboutissant du processus de développement d’Haïti. C’est donc la bataille de l’inclusion par rapport à l’exclusion. D’où la nécessité d’inclusion et de fusion des deux accords pour déboucher sur ce système et cet Etat inclusifs.

Nous avons tous intérêt à nous battre pour l’érection de cet Etat Inclusif. C’est ce type d’Etat qui nous permettra de bien intégrer les masses, en réduisant considérablement les inégalités socioéconomiques. Les manifestations des ouvriers du secteur de la sous-traitance pour l’augmentation du salaire minimum à 1500 G/jour trouvent leur origine dans le fonctionnement de cet « Etat prédateur » qu’il faudra à tout prix changer. Cette exploitation abusive des masses ne pourra cesser  que par l’érection de cet « Etat Inclusif ».

Le phénomène de l’insécurité globale

C’est aussi le mode de fonctionnement de cet «Etat Prédateur » qui est à la base de l’insécurité globale qui ronge le pays haïtien. A un moment donné de la durée, nos élites politiques et économiques avaient senti la nécessité, pour préserver leurs intérêts mesquins et claniques, d’utiliser une bonne partie des masses urbaines et même rurales. C’est ainsi qu’a débuté le phénomène du banditisme et du gangstérisme. Ces gangs ont fini par prendre conscience de leur importance, de leur force de frappe et se sont autonomisés pour se servir eux-mêmes. Ils se sont infiltrés dans toutes les sphères du pouvoir, de l’opposition et du secteur privé, pour capturer une partie du butin national. D’où le phénomène de kidnapping.

Et le kidnapping d’un ensemble de personnalités et les attaques des bandits, au cours de ce mois de février 2022, contre les passagers innocents au niveau de Martissant ne s’expliquent pas autrement. Comment expliquer le kidnapping et la libération contre rançon de l’ancien doyen de l'Institut National d'Administration de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI), Gérard Dorcely, actuel recteur de l’Université de Port-au-Prince, qui vit dans sa ferme dans le fief des 400 Mawozo depuis des lustres, et qui est censé être connu de tous ces jeunes gens constituant ce groupe de bandits, à moins qu’il ait été kidnappé par un autre gang ? Comment expliquer le kidnapping et la libération contre rançons (au pluriel) du pasteur Lochard Rémy, chanteur émérite et connu de toute la population haïtienne? Comment expliquer les tirs de ces bandits sur des bus, des véhicules remplis de passagers innocents dont le seul péché est d’être obligés de vaquer à leurs occupations en passant par ces zones dangereuses ? Comment expliquer le kidnapping de la fille du bien connu « Père Lebrun » et de sa non libération jusqu’à date, malgré le paiement de la forte rançon exigée ?

 Toutes ces interrogations traduisent notre impuissance face à un phénomène qui nous met à genoux et nous fait craindre des lendemains incertains et peut-être beaucoup plus terribles, surtout si l'instabilité politique s'aggrave à la faveur de cette guerre entre la Russie et l'Ukraine.

C.       CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

    Le monde pourrait basculer dans une escalade irréversible avec cette histoire de guerre en Ukraine. C’est vrai que le coronavirus semble perdre du terrain et pourrait muter à nouveau. Par contre, la guerre vient à peine de commencer. On sait quand on rentre en guerre, mais on ne sait jamais quand cela se termine. On sait aussi que la guerre coûte toujours la vie à beaucoup de personnes dans les deux camps, cause des dégâts toujours importants et se répercute sur des pays qui ne font pas partie directement de cette guerre.  "Le fait qu'un dictateur russe ait envahi un pays étranger a un coût sur toute la planète, a  affirmé le président américain Joe Biden dans son premier discours sur l’Etat de l’Union.

    Très certainement, notre pays va payer les contrecoups de cette guerre. Elle aura  des répercussions sur notre vie de tous les jours et viendra aggraver la situation délétère que nous vivons actuellement. Les fameux amis d’Haïti ont d’autres chats à fouetter car préoccupés par les efforts de guerre à soutenir. Nous serons donc seuls face à nos problèmes. Ce serait peut-être une bonne chose qui faciliterait une certaine entente inter-haïtienne sans trop d’influence du blanc, qui est suspecté de jeter de l’huile sur le feu depuis les tristes paroles du président Franklin D. Roosevelt.

    Actuellement, le pays se débat dans une sorte d’insécurité chronique et globale qui se traduit par un minimum de 5 à 6 cas de kidnapping par jour. Cette industrie, qui appauvrit en particulier la classe moyenne et les masses, est très florissante en Haïti. En effet, à la faveur de cette longue crise politique, l’insécurité globale s’amplifie, pousse vers l’exil, vole, viole et tue. On dirait que nos politiciens, qui ne sont jamais victimes directement de l’insécurité globale, s’en foutent et n’établissent pas de relation de causes à effets entre l’instabilité politique et l’insécurité globale d’où découle le phénomène du kidnapping.

    C’est pourquoi nous restons persuadés qu’une entente entre les protagonistes politiques enverra un signal fort aux gangs. Comme quoi, les forces de l’ordre auraient beaucoup plus de temps pour s’occuper des bandits. Il serait donc sage que les protagonistes politiques se mettent à se battre  ensemble pour l’inclusion de l’ensemble des fils et filles du pays dans la bataille pour le changement du système haïtien et la mise sur pied d’un « Etat Inclusif ».

    Dans le cas contraire, le pays continuera à péricliter au grand dam de la majorité silencieuse, des patriotes souffrant dans leur âme et dans leur cœur la déchéance de ce coin de terre  qui a fait l’histoire, en ayant réussi la seule révolution d’esclaves des temps modernes, en s’étant mis ensemble pour la réaliser. Dans cette bataille pour la survie de cette nation, il faudra inclure tout le monde. Nos politiciens pourront prêcher par l’exemple en trouvant un terrain d’entente entre eux.  Et Haïti sortira renforcée de cette crise multiforme, multidimensionnelle en instituant un système inclusif axé, entre autres, sur l’éducation comme pilier principal de l’édifice national, et servant de socle  à  cet « Etat Inclusif » rêvé par la plupart d’entre nous.

    La bataille de l’inclusion par rapport à l’exclusion, c’est  la porte de sortie pour Haïti ou, dans le cas contraire, c’est la continuité du règne de l’instabilité politique et ses conséquences désastreuses sur ce qui reste de l’Etat d’Haïti.