HAITI ET
LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (42) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE
(18-19), STAGNATION DE LA CONTRE-OFFENSIVE DE L’UKRAINE ; GUERRE
ISRAELO-HAMAS ; HAITI : CANAL MASSACRE, INSECURITE ALIMENTAIRE ET
INSECURITE GLOBALE.
6 DECEMBRE 2023
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
Durant ces mois
d’octobre et de novembre 2023, la situation tant au niveau d’Haïti qu’au niveau
mondial a connu des évolutions plutôt tristes, la guerre des gangs en Haïti,
surtout au niveau de Carrefour/Mariani, de Cité Soleil, de Solino, etc. ; en
plus de la guerre en Ukraine, il faut dorénavant compter avec la guerre
Israélo-HAMAS. Cette dernière occulte celle de l’Ukraine et crée des conditions
plutôt favorables pour la Russie, même si le sommet Biden/Xi Jinping, en
Californie, a beaucoup décrispé la situation au niveau mondial. Heureusement,
au niveau d’Haïti, le canal Massacre demeure au centre de l’actualité malgré
les exactions des gangs et l’indifférence de nos politiciens tant au niveau du
pouvoir qu’au niveau des oppositions. Pourtant avec l’arrestation de Joseph
Félix Badio, présenté comme le cerveau de l’assassinat crapuleux de Jovenel
Moïse, et les sanctions internationales contre la plupart de nos politiciens et
de nos hommes d’affaires les plus-en-vue et les plus connus, tout ce beau monde
aurait dû regarder avec beaucoup plus d’intérêt la situation du pays haïtien
victime de leurs magouilles pour la capture de l’Etat. Il n’en est rien. C’est
encore l’instabilité politique, l’insécurité et l’impunité. D’où le titre de
cette 42e chronique : « HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE
DES CHEMINS (42) ? LE MONDE : GUERRE EN UKRAINE (18-19), STAGNATION
DE LA CONTRE-OFFENSIVE DE L’UKRAINE, GUERRE ISRAELO-HAMAS ; HAITI :
CANAL MASSACRE, INSECURITE ALIMENTAIRE ET INSECURITE GLOBALE ».
1. LA
SITUATION AU NIVEAU MONDIAL
1.1.
La guerre Israélo-Hamas
détrône l’Ukraine[1]
L’attaque surprise de Hamas le 7 octobre 2023 contre des jeunes israéliens qui s’amusaient dans le désert au sud de la Bande de Gaza, a fait plus de 1300 morts et des otages. Les combattants du HAMAS qui ont bien préparé leur coup à l’insu du service secret israélien, le MOSAD, se sont réfugiés dans la Bande de Gaza, un territoire palestinien de 385 km2, en particulier dans des tunnels, des galeries de centaines de km réalisés sous des bâtiments administratifs et des centres hospitaliers et scolaires, qui ont mis en grande difficulté l’armée israélienne dans sa riposte. Ce qui a donné lieu à des milliers de victimes palestiniennes dont plus de 15,000 morts civiles selon le Hamas, au point qu’un haut fonctionnaire de l’ONU aurait évoqué la notion de crimes de guerre, d’autres dirigeants utilisent le vocable génocide. De victime Israël est passé à l'état de bourreau. Dans les pays occidentaux qui soutiennent Israël, il a été enregistré des manifestations monstres en faveur des Palestiniens, sans compter celles enregistrées dans les pays arabes.
Il est à noter que cette attaque du Hamas
n’est pas le fruit du hasard. L’Iran qui contrôle le HAMAS palestinien, le HEZBOLLAH
libanais et le Yemen, et aussi allié de la Russie, y est très certainement pour
quelque chose. Cela explique en partie le
contentement de Vladimir Poutine et sa position face à ce nouveau conflit qui,
alliance oblige, force les USA à disperser ses ressources et ses forces sur un autre front
autre que l’Ukraine et aussi tout l’Occident. En effet, les USA et l’Occident
ont dû porter main forte à Israël, en déployant des forces navales dans la
zone, en actionnant leurs bases au niveau de la zone de conflit, pour intimider
les puissances propalestiniennes de la zone, en particulier l’Iran et ses
alliés, le Yemen, la Syrie. D’autant que l’une des puissances régionales, la
Turquie, a pris fait et cause pour les Palestiniens et a eu des pourparlers
avec l’Iran sur ce conflit et condamne sans ambages Israël.
Israël, tout en opérant au niveau de Gaza
City, encerclée et pénétrée, a dû surveiller et répliquer contre le Hezbollah
libanais au Nord et les activistes syriens à l’Est en frappant certaines bases
et au moins deux aéroports en Syrie, et en se protégeant des drones et missiles
seul et avec l’aide des Américains. On comprend dans ces conditions que tout
cela est favorable à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine abandonnée par
ses alliés occidentaux et n’ayant pas suffisamment de moyens propres pour combattre
la grande Russie dont l’économie de guerre tourne à plein régime avec l’aide des
coréens du nord, de l’Iran et de celle indirecte de la Chine et de la Turquie,
commerce bilatéral oblige.
1.2.
La guerre
en Ukraine stagnation ou échec de la contre-offensive ?
Par rapport à notre dernière rubrique, on n’enregistre pas de changements trop significatifs, sinon une certaine assurance de la part de la Russie avec le déclenchement de la guerre israélo-HAMAS. L’Ukraine, en particulier la contre-offensive ukrainienne, a pu produire certaines brèches, mais, jusqu’à date, pas de percées. La guerre d’attrition se concentre toujours dans le Donbass. Les deux armées se neutralisent. La Russie s’est permise de contre-attaquer et de reprendre certaines localités. Dans cette partie de l’Ukraine, les deux armées perdent beaucoup d’hommes, la Russie un peu plus. Il faut noter que la Russie a l’avantage du nombre avec ses plus de 150 millions d’habitants et sa doctrine militaire qui n’accorde pas trop d’importance à la vie des soldats, elle peut se permettre de sacrifier beaucoup de soldats pour atteindre certains objectifs militaires jugés cruciaux (la prise de Bakhmuth par exemple).
C’est pourquoi, elle lance plusieurs contre-offensives dont la plus connue est celle d’Avdiivka et autres qui engloutissent environ 900 soldats par jour selon la presse occidentale. Ce que ne peut se permettre l’armée ukrainienne pour deux raisons : premièrement, ce n’est pas dans sa doctrine, et de deux c’est une armée qui se bat à l’occidental, mais aussi avec des réflexes soviétiques.
Avec des pertes enregistrées depuis le lancement de la contre-offensive, on sent une sorte d’essoufflement, et l’interview sincère du Général Valery Zaloujny[2], le chef d’Etat-Major ukrainien, avec le journal anglais, The Economist, vient confirmer cet état de fait. De plus, face au manque de ressources humaines dans l’armée ukrainienne et des difficultés à recruter de jeunes hommes, l’Ukraine se défend comme elle peut avec les moyens dont elle dispose, la production de drones navals et de drones kamikazes (50,000/mois). Les propos tenus par le général Zaloujny ne sont très rassurants pour le camp ukrainien. Malgré les propos du président Zelensky en contradiction avec ceux du général, la presse occidentale commence à s’interroger sur un éventuel échec de l’Ukraine.
Les rivalités entre Zelensky et le général Zaloujny, très populaire et qui pourrait se déclarer candidat aux prochaines élections dans le cas où elles se tiendraient en 2024 tel que prévu par la Constitution et dont Zelensky pourrait évoquer l’état de guerre pour ne pas les organiser, apparaissent au grand jour et pourraient affaiblir l’armée ukrainienne.
Les USA et
l’Occident, qui soutiennent, à coup de milliards d’USD et de matériels, les
efforts de guerre de l’Ukraine face à la Russie, concentrent actuellement leurs
efforts dans la protection d’Israël. Toute une armada de l’armée américaine est
envoyée dans la zone du conflit, pour dissuader les ennemis d’Israël, en
particulier l’Iran, le patron du HAMAS et aussi du Hezbolla libanais (au nord
d’Israël) mieux équipés en matériels et en hommes grâce à l’appui de l’Iran.
2. LA
SITUATION AU NIVEAU D’HAÏTI
D’un autre côté, Haïti se range derrière le Canal Massacre qui fait
la une de l’actualité, malgré l’arrestation de Badio, le principal suspect dans
l’assassinat crapuleux du président Jovenel Moïse, malgré les multiples
sanctions internationales à l’encontre de la plupart des politiciens et hommes
d’affaires, malgré le 1er Sommet Arabie Saoudite/CARICOM auquel a
pris part le premier ministre Ariel Henry, malgré le retour au pays après 6 ans
d’emprisonnement aux USA de l’ex-sénateur Guy Philippe, le principal instigateur
de terrain de la révolte militaire contre le président Aristide en 2004 et qui
est bien accueilli par les populations de la Péninsule sud d’Haïti.
2.1.
Le Canal
Massacre la solidarité continue
La ferveur des Haïtiens tant en Haïti que dans la diaspora ne faiblit pas. Les travaux continuent de plus bel au niveau du canal, en particulier au niveau de la prise principale. Les murs latéraux en béton armé prolongés par des murs en gabions sont à un stade avancé ainsi que le seuil en rivière. A distance, les travaux semblent de qualité. Et ce, malgré les tensions palpables entre l’armée dominicaine et la population de la zone, malgré l’ouverture de la frontière du coté dominicain et restée fermée du coté haïtien sur demande d’une bonne partie de la population. Ce qui fait perdre des dizaines de milliers de dollars aux dominicains et exige beaucoup de sacrifices de la part des Haïtiens qui s’approvisionnent généralement en République Dominicaine pour leurs besoins primaires et autres (+1.8 Mrds d'USD/An).
Cette détermination haïtienne face aux décisions unilatérales et exagérées de la part du gouvernement dominicain a surpris la partie dominicaine. Abinader, le président dominicain, se retrouve dans ses petits souliers et pourrait payer très cher ses décisions précipitées contre Haïti pour la continuation des travaux sur un simple canal de 1.5 m3/s, alors que, du coté dominicain, ils en ont déjà réalisé 11 prises sur la rivière Massacre. Non seulement la République Dominicaine a déjà porté plainte contre Haïti au niveau de l’OEA et d’autres instances régionales, mais aussi a envoyé au niveau de l’Union Européenne (UE) une délégation de haut niveau sur ce dossier. A noter que l’UE est l’un des financeurs des actions au niveau de la zone frontalière entre les deux pays. L’OEA a visité la RD et Haïti. L’ex-premier ministre britannique, Tony Blair, sollicité par le gouvernement haïtien pour jouer un rôle d’intermédiaire entre les deux pays, a déjà visité la RD.
Normalement, eu égard à notre connaissance
de ce dossier, c’est le gouvernement haïtien (GH) qui aurait dû porter plainte
conte la RD avec des chances sérieuses de confondre cette dernière. Malheureusement,
le GH est beaucoup plus préoccupé par des problèmes de son maintien au pouvoir que
par ce dossier fédérateur du canal massacre qui fait l’unanimité chez tous les Haïtiens.
2.2.
Sur le plan politique, le statu quo
Comme je l’ai constaté dans ma dernière chronique[3],
« Rien ne bouge sur le plan politique malgré la dernière tentative de
la CARICOM, malgré les bruits de bottes de l’armée kenyane. Les positions
restent figées. Ariel Henry et son équipe restent sur leur position, tandis que
les opposions font pareil. Haïti demeure le cadet de leurs soucis. « Je me
maintiens », dit l’un ; « ôte-toi que je m’y mette », dit
l’autre. Même s’ils ne le disent pas de cette manière, c’est ce qu’on ressent
dans leurs attitudes, comportements et propos. On dirait qu’ils ne voient pas
ce qui se passe autour d’eux, dans notre pays qui meurt à petit feu à cause des
bandits en particulier. »
Il est bruit que la CARICOM, l’ONU et d’autres entités internationales continuent de mettre la pression sur la classe politique haïtienne pour trouver un consensus le plus rapidement possible. Une délégation kenyane a séjourné en Haïti et a eu des discussions avec le PM Henry. On a comme l’impression que la communauté internationale voudrait trouver un consensus politique avant l’arrivée de la mission de l’ONU prévue pour le début de l’année 2024. Des rumeurs persistantes parlent d’un draft d’accord entre les protagonistes politiques haïtiens. Le vrai problème demeure l’exigence préalable d'une partie de l’opposition politique, l'éviction du PM Henry. Ce qui nous ramène au problème de départ qui a conduit à l’assassinat du président Moïse : « Ote-toi que je m’y mette ».
Il est clair que
la communauté internationale ne voudrait plus d’une autre transition. Elle veut
aller le plus vite possible aux élections générales. Il se pose le problème du
mandat du PM Henry qui, selon le dernier accord, devrait prendre fin le 7
février 2024 par le transfert du pouvoir aux élus issus d’élections générales
dans le pays. Or rien n’a été fait en ce sens, pas de mise en place de conseil
électoral, pas de nouvelle constitution/ou d’amendements à l’actuelle
constitution et naturellement pas de consultation populaire y relative, et en
fin de compte pas de nouvelles élections. Qui nous garantit que tout cela va se
faire au cours de 2024 avec un Ariel Henry toujours au pouvoir ? Dans le
cas où Henry devrait partir, comment le remplacer ? En l’absence de provision
constitutionnelle, par un tweet de la communauté internationale ? Et les gangs
dans tout ça ?
2.3.
Le règne des bandits, leurs exactions et la guerre des
gangs
Les Gangs ne chôment
pas. Ils continuent de kidnapper, de piller, de violer, de tuer, d’élargir
leurs territoires et surtout de s’entretuer. Les gangs de Port-au-Prince par
exemple se battent au niveau de Carrefour/Mariani,
de Cité Soleil, de Solino, de Tabarre et Croix-des-Bouquets. Plusieurs membres
et chefs de gangs sont tombés. C’est la même chose au niveau de Mariani, de Carrefour,
de Martissant, de Bélair, et aussi de Tabarre dans le camp de Vitelhomme.
Quant aux Gangs de l’Artibonite, ils font des exactions terribles sur la population de la zone, agissant comme ceux de la zone métropolitaine mais ne se battent entre eux; ils détournent des camions de marchandises, violent et tuent des jeunes filles qui refusent de céder à leurs avances sexuelles et même de coucher avec eux sous pression. Le Haut et le Bas Artibonite exigent l’intervention de la Police Nationale pour neutraliser ces gangs. Des manifestations de protestation sont organisées le 5 décembre aux Gonaïves et à Saint-Marc pour demander à M. Paul Menard, le commandant de la PNH au niveau du département de l’Artibonite, de prendre ses responsabilités, et lancent des appels au gouvernement et au commandant en chef de la PNH de fournir les moyens au responsable de l’Artibonite pour éradiquer les gangs au niveau de ce département, le principal grenier du pays.
2.4.
La situation de l’insécurité alimentaire tend à s’aggraver
Ces gangs tant au
niveau de l’Ouest que de l’Artibonite, les deux plus grands départements du
pays et mieux équipés en périmètres irrigués, réduisent considérablement la
capacité de ces départements à produire suffisamment d’aliments pour le pays et
empêchent la libre circulation des produits agricoles d’une zone à une autre.
Ce qui augmente le niveau d’insécurité alimentaire dans le pays (plus de 5 M de
personnes), d’autant que, avec le conflit avec la RD, la situation de l’insécurité
alimentaire tend à s’aggraver. On ne sait pas ce qui va se passer. On sait que
la force multinationale aura du pain sur la planche.
Pour Guy Philippe, le problème de l’insécurité globale pourrait se résoudre en 90 jours. La PNH et l’Armée d’Haïti pourraient trouver une solution durable à ce problème. Lui il est prêt si la population lui fait confiance et accepte de l’accompagner dans cette aventure. Il ne pense pas que la communauté internationale (le blanc) puisse faire grand'chose par rapport à cette problématique. Selon l'ancien rebelle de 2004, seuls les Haïtiens sont en mesure de résoudre définitivement la problématique de l’insécurité globale avec les forces de l’ordre du pays, à savoir l’Armée d’Haïti et la Police Nationale d’Haïti (PNH). Et enfin, Guy Philippe croit dur comme fer que le Kenya n’est pas capable de résoudre ce problème d’insécurité.
2.5.
Le Kenya viendra-t-il ou pas ?
Si l’on se réfère à la délégation kényane qui a séjourné en Haïti ces derniers jours, tout serait fin prêt pour démarrer la mission au début de l’année 2024. Dans ces conditions, on dirait que les problèmes de moyens à mettre à dispositions du Kenya par la communauté internationale seraient résolus ainsi que ses problèmes internes. En tout cas, attendons voir ce qui va se passer. Pour nous qui suivons ce qui se passe au Kenya avec la Cour Suprême qui doit se prononcer définitivement sur le dossier Haïti, ainsi que la position de l’opposition politique de ce pays vis-à-vis du dossier, on aurait tendance à croire que rien n’est gagné d’avance.
Haïti devra donc se
préparer pour bien gérer cette énième intervention de la communauté internationale
à son avantage en s’organisant pour avoir un bon dossier de développement de notre
pays qui tienne compte des aspects d’urgence, de relèvement et de développement.
3. CONCLUSIONS
ET PERSPECTIVES
Une
fois de plus, un petit problème de santé ne m’a pas permis de produire à temps cette 42e
chronique. Comme à mes habitudes, dans ces circonstances, et pour me faire
pardonner, j’ai fait un certain nombre de vidéos en vue d’analyser les faits
les plus saillants de cette période de deux mois tant au niveau mondial qu’au
niveau national.
Au niveau mondial, malgré la rencontre, en
Californie, entre les représentants des deux plus grandes puissances actuelles,
à savoir les USA et la Chine, la guerre israélo-Amas et la guerre russo-ukrainienne occupent l’actualité internationale, avec une nette domination de la première,
parce que c’est Israël et parce qu’aussi et surtout c’est le chouchou des
américains et de l’Occident. Cette guerre fait des milliers de morts civiles.
L’attaque surprise du Hamas du 7 octobre, a fait plus de 1300 victimes, tandis
que la réponse Israélienne en a fait plus de 15,000 selon le Hamas. En
tout cas, cette guerre pourrait embraser tout le Moyen-Orient au cas où une
solution durable ne se pointerait pas à l’horizon le plus rapidement possible.
Quant à la guerre russo-ukrainienne, la situation n’évolue pas de manière significative par rapport au mois de septembre 23. Peut-être en termes d’augmentation du nombre de morts des deux côtés. On a parlé de 900 morts par jour du côté russe, en particulier à Avdiivka, ce qui nous rappelle la bataille de Bakhmuth. On suppose que, eu égard aux confidences du Général Jaloujny à The Economist, un journal anglais, le nombre de morts du côté ukrainien est très significatif, peut-être pas au même niveau que celui des Russes. Ce qui est sûr, c’est que les territoires sous contrôle russe pourront être difficilement récupérables par les ukrainiens ; donc la guerre sur ces territoires, particulièrement au niveau du Donbass, pourra durer longtemps encore et consacrera la suprématie des drones comme la principale arme de cette guerre et des guerres futures.
En Haïti, le Canal Massacre occupe
toujours le devant de la scène. Les travaux avancent assez bien sous le label
KPK (Kanal La Pap Kanpe), surtout au niveau de la prise principale. Les
dominicains ont porté plainte à l’OEA contre le gouvernement haïtien et envoient une délégation de haut niveau à l’Union Européenne pour plaider leur
cause en relation avec la construction du canal. Une délégation de l’OEA a été
en République Dominicaine et ensuite en Haïti. Le Premier Ministre Ariel Henry
a, en marge du Sommet Arabie Saoudite-CARICOM, sollicité l’appui de
l’ex-Premier Ministre anglais, Tony Blair, pour une médiation entre Haïti et la
République Dominicaine. Qu’adviendra-t-il de tout cela ?
En attendant, la situation politique n’a
connu officiellement aucune évolution malgré l’insistance de la CARICOM pour
trouver un consensus entre les protagonistes politiques haïtiens, en vue de la
mise en place d’un gouvernement de consensus, l’élargissement du Haut
Conseil de Transition, la mise en place du Conseil Electoral Provisoire, l’organisation
des consultations populaires eu égard à la constitution, et l’organisation des
élections générales dans le pays. Certaines entités de l’opposition restent sur
leur position : le départ préalable d’Ariel Henry. Les gangs de leur côté
mettent le pays à feu et à sang dans l’Ouest et dans l’Artibonite. Et le Kenya
n’arrive pas à point pour prendre la tête de la force multinationale qui
viendrait combattre les gangs, à cause des problèmes internes et des moyens qui tardent à se mettre en
place par la communauté internationale.
En attendant, le pays haïtien périclite
sous le poids d’une insécurité alimentaire touchant plus de 5 millions de
personnes, d’une insécurité globale qui pousse plus de 90,000 personnes à
quitter le pays dans le cadre du programme Biden, et aussi des milliers d’autres
par avion vers le Nicaragua, programme suspendu par les Américains et doublé de
mesures drastiques contre les organisateurs de ces voyages. Sans compter
ceux-là qui continuent de prendre de frêles embarcations vers des cieux plus
cléments.
Tout cela sous le regard indifférent de
nos politiciens dont les plus connus sont sous sanctions internationales et/ou
menacés d’emprisonnement par les enquêtes de l’Unité de Lutte Contre la
Corruption (ULCC), et le petit groupe restant se bat pour le maintien et
l’accès à tout prix aux broutilles du pouvoir politique. Y-a-t-il de l’Espoir
pour Haïti ?
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