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lundi 6 juin 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE ?

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET  HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE ?

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

5 JUIN 2022

 

              Dans cette conjoncture mondiale dominée par la guerre en Ukraine et ses conséquences, la petite Haïti patauge dans sa crise multiforme et multidimensionnelle. Le New-York Times (NYT) a remis les projecteurs sur le pays, en soulevant la question de « la dette », de « l’indemnité » ou de «  la rançon de l’Indépendance » et ses répercussions sur son sous-développement, " le seul pays moins avancé de l’Hémisphère occidental"(PMA). De la perle des Antilles en tant que colonie française sous le nom de Saint-Domingue, la petite Haïti  a obtenu  de haute lutte, son indépendance en 1804 comme étant le premier pays nègre du monde. Elle est devenue le paria de la zone des Amériques, en pleine basse-cour de la première superpuissance mondiale, les USA. Une anomalie  eu égard à l’ensemble des pays de l’Amérique du Nord et du Sud, en passant par l’Amérique Centrale et la Caraïbe. D’où le titre de cette 27e chronique relative à la cette interrogation liée au Covid-19,  à l’entame du 4e  mois de  la Guerre en Ukraine et à ces articles du NYT sur la dette, indemnité ou rançon de l’Indépendance : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (27) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UCRAINE (4) ET L’INFLATION, ET  HAITI, LA RANCON DE L’INDEPENDANCE, QUE FAIRE? ».

              Comme d’habitude, on passera en revue la situation au niveau mondial, toujours avec accent sur le covid-19, la guerre  en Ukraine et ses multiples conséquences au niveau mondial. On s’attardera sur la situation haïtienne, avec accent sur la crise politique et sur les révélations du NYT qui pourraient nous ouvrir des opportunités sur l’avenir d’Haïti. On terminera sur des conclusions appropriées.

1.       La situation au niveau mondial

La situation au niveau mondial est, comme on l’a mentionné plus haut, dominée par la guerre en Ukraine et ses répercussions  sur  l’économie mondiale. La guerre en Ukraine fait oublier que le coronavirus est toujours là.

1.1.  Le coronavirus qui mute et la variole du singe qui revient

Le Covid-19 a franchi, au cours de ce mois de mai 2022, la barre symbolique de 1 million de morts aux USA et de plus de 5 millions au niveau mondial. En effet, au 5 juin 2022, les cas de contamination se chiffrent à 531, 714,125 et les cas de mortalité à 6,298, 452 au niveau mondial[1], y inclus les cas de contamination de 30,892 et les cas de mortalité de 835 en Haïti. Le virus ne cesse de muter. Cette fois-ci, on parle d’un nouveau variant  ayant pour nom, Omicron BA-5, découvert au Portugal. On craint une 6e vague dans ce pays à partir de l’automne prochain. En tout cas, l’immunité vaccinale et l’immunité naturelle, ou l’immunité hybride, aident dans la protection contre le virus, ou tout au moins  réduisent ses effets et les cas de mortalité.

Ce qui est triste dans cette histoire, c’est le réveil des virus[2], la variole du singe qui existe en Afrique depuis les années 1950, refait surface. Elle se transmettait d’animal à l’homme dans le passé, et d’humain à l’humain vivant dans une même communauté (transmission interhumaine), surtout dans une même famille où un membre l’avait contracté d’un animal. Maintenant, on la retrouve dans plusieurs pays où les personnes infectées n’ont jamais mis les pieds en Afrique. Elle se retrouve en Europe, en Amérique ou même dans la Caraïbe (transmission interhumaine dans des rapports sexuels entre hommes), et en Haïti où un cas aurait été signalé dans l’Artibonite. 200 cas relevés dans le monde (19 pays infectés dont 7 cas en France) jusqu’à date, c’est peut-être « le sommet de l’iceberg », pour reprendre le mot du directeur de l’OMS. Heureusement, les vaccins pour la variole du singe existent. Toutes ces informations sont occultées par la guerre en Ukraine.

1.2. La guerre en Ukraine, situation à date

La prise de Marioupol est totale. Sur demande du président Volodymyr  Zelensky, le bataillon d’Azov a accepté de se rendre aux Russes  qui ont vite fait de les orienter vers des prisons dans les républiques séparatistes de Dondbass, qui appliquent la peine de mort ; il y a donc un risque que ces prisonniers de guerre soient fusillés à la fin. Dans la chronique précédente[3], On a fait le point sur la situation  en Ukraine. Dans cette  chronique, on parle de l’évolution de la situation avec la concentration de la guerre au niveau de Dondbass dans l’est et le sud-est de l’Ukraine. La 2e ville du pays, Kharkiv, dans le nord-est, a été reprise par l’armée ukrainienne. La Russie a concentré toutes ses forces dans le Dondbass, avance petit à petit et surement. Son objectif actuel c’est la ville de Severodonetsk, occupée à 80%, mais sévèrement détruite.  Actuellement, la Russie contrôle 20% de l’Ukraine et toute une zone stratégique allant de la Crimée aux Républiques séparatistes, en passant par Marioupol. Malgré les moyens mis à disposition  par les USA et  l’Europe, plus de 50 milliards de dollars, prévus et fournis en partie à l’Ukraine par les Américains à date, la situation n'évolue pas trop en faveur de l’Ukraine, tout au moins dans le Dondbass.

Dans le Dondbass, l’armée ukrainienne confronte des difficultés, à cause des problèmes d’approvisionnement en armes et de munitions et aussi en hommes. Il faut noter que la Russie a détruit, à travers l’ensemble de l’Ukraine, et continue de détruire à distance et à l’aide de missiles guidés, des points stratégiques d’approvisionnement : rails, ponts, dépôts de stockage de produits agricoles, de carburants, d’armes ; usines de fabrication ; certains bâtiments de commandement ;  blocage de ports au sud et au sud-est de l’Ukraine, et contrôle de la mer d’Azov et de la mer noire pour empêcher l’exportation de produits alimentaires vers l’extérieur, etc. Par rapport à la livraison d’armes sophistiquées en provenance des USA et d’Europe, Vladimir Putin promet de les détruire et accuse les occidentaux de faire perdurer la guerre et d’augmenter la souffrance du peuple ukrainien, en fournissant des armes à l’Ukraine. Il Faut noter aussi la 6e batterie de sanctions adoptées par l’Union Européenne en relation avec le pétrole russe et autres secteurs de l’économie. Ce qui favorise l’analyse des conséquences de cette guerre, certes en Russie et en Ukraine, et mais aussi et surtout ses répercussions sur l’économie mondiale.  

1.3.  Les conséquences de la guerre sur le monde

L’invasion de l’Ukraine a conforté les relations entre les pays de l’OTAN, et l’Union Européenne. La Finlande et la Suède, membres de l’Union Européenne, décident, face à la menace Russe, d’abandonner leur neutralité de longue date et de rentrer dans l’OTAN. Certes, il y a la résistance de la Turquie, qui, il faut le rappeler, joue sur les deux tableaux Russe et Ukrainien et profite de l’occasion pour régler  ses contentieux avec ces deux pays de la Scandinavie, qui auraient abrité des rebelles kurdes considérés comme des terroristes par le président turque, Erdogan. La Finlande est privée du gaz russe en représailles et la Russie prévoit d’autres mesures, comme « une guerre hybride et totale », selon Serguei Lavrov, le ministre Russe des affaires étrangères, en fonction de l’évolution de la situation.

« La guerre en Ukraine n’est pas mondiale, mais la crise économique, oui ». On estime à 40% la quantité de blé qui transite par la Mer  Noire. Il faut noter aussi d’autres produits agricole comme les huiles de cuisine, le maïs, les 15% de l’engrais en provenance de la Russie. Les sanctions des Occidentaux contre la Russie se retournent aussi contre ces pays et leurs populations. D’où le phénomène d’inflation généralisée (aux USA, en Europe, en Russie, entre 5 et 19%), et la crise économique qui s’installe. On enregistre une augmentation des cours du carburant autour de 120 USD/baril, du blé, avec  des risques d’émeutes de la faim, en Afrique, au Moyen Orient, Yemen, Egypte, Liban, etc. Avec le phénomène de sécheresse au niveau mondial (2/3 de l’Europe, l’Inde, etc.) dû aux changements climatiques, l’année 2023 sera encore plus terrible. Tout cela a des répercussions sur Haïti.

2.       La situation au niveau d’Haïti

La situation au niveau d’Haïti est stationnaire sur le plan politique, si l’on excepte une petite tendance à des pourparlers entre les protagonistes, les efforts de la police nationale d’Haïti (PNH) et du commissaire Muscadin des Nippes face à l’arrogance des gangs, et surtout les articles du New-York Times (NTY) relatifs à la dette, rançon ou indemnité de l’Indépendance, qui entraine encore plus de division entre nous, alors qu’il faudrait s’accorder sur la stratégie pour obtenir réparation de la part  des deux puissances tutrices à la base en grande partie de notre situation actuelle.

2.1. Un semblant d’évolution au niveau politique

Le premier ministre Ariel Henry de l’accord 11 septembre 2021 a étonné tout le monde en se déplaçant pour aller discuter avec Mme Magali Como Denis de l’accord du 30 août 2021 dit de Montana. Cet entretien chez Magali à huit clos a fait couler beaucoup de salive, de diatribes de la part de la plupart des parties prenantes de Montana. Le plus important, les contacts ont été repris, il y a eu échange d’une sorte d’éléments de protocole. Entre temps, un comité  de médiation de la société civile s’est mêlé de la partie pour proposer un consensus plus large que les deux principaux accords dits d’Ariel Henry et de Montana. Ce comité de médiation est  composé de Religions pour la paix-Haïti, de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) et de la Conférence des recteurs et présidents des universités haïtiennes (CORPUHA). Le 31 mai, le comité a fait sortir pour expliquer sa méthodologie de travail et le Nouvelliste de titrer : « Crise, le comité de médiation se dirige vers un troisième accord[4] ». Va-t-on vers une réelle combinaison des accords ou est-ce un épisode de plus de la crise multiforme et multidimensionnelle? Ces discussions ont dominé l’actualité durant une bonne partie du mois de mai 2022 jusqu’à la sortie des articles du NYT, avant d’être détrônées  par d’autres faits d’actualité en relation avec les gangs, les vrais maîtres du pays.

2.2.  L’arrogance des gangs

Malgré les efforts de la PNH, l’arrogance des gangs se fait de plus en plus sentir. Ils continuent de se battre pour des territoires, de kidnapper, d’exiger des rançons faramineuses, de violer, de saisir des biens privés et de tuer de paisibles citoyens et aussi des policiers. Est-ce du terrorisme ou du gangstérisme ? En tout cas, le blocage de la route de Martissant vient de franchir un an, ce 1er juin 2022, les cas de kidnapping sont en augmentation par rapport à l’année dernière. A titre d’exemple, il est signalé une demie douzaines de cas à Duval 24 (Croix-des-Bouquets), du dimanche 29 au lundi 30 mai 2024, des cas non répertoriés par la PNH. Combien de cas de ce genre au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ? Il faut signaler la  reprise des activités du Gang du défunt Odma à Savien, en particulier au niveau de la Petite Rivière de l’Artibonite et au niveau de Carrefour Peye. Il en a été de même  au niveau de Milot dans  le Nord du Pays.

Ce ne sont pas les gangs qui tuent, mais le commissaire

Quant au Département des Nippes sous contrôle du commissaire Muscadin, ce ne sont pas les gangs qui tuent, mais le commissaire qui ordonne de les tuer ou qui les tue, selon une vidéo en circulation. Et le FJKL, un organisme des droits humains, exige la révocation du commissaire et les policiers qui l’accompagnent. Ce qui fait un tollé au niveau de la République et des prises de positions contradictoires. On comprend le message que veut envoyer le commissaire, mais il ne peut pas agir comme les bandits en tant que représentant de la loi. Mais, d’un autre côté, pourquoi les organismes des droits humains ne dénoncent pas les exactions des gangs, tuant des policiers, des civils en toute impunité? Le respect des droits humains incombe-t-il seulement aux responsables de l’Etat ? Ce sont des sujets controversés comme les articles du NTY sur « la rançon de l’indépendance » pour reprendre l’expression de l’ex-président français, François Hollande. 

2.3. Les articles du NYT[5] [6] [7] [8]sur la rançon de l’Indépendance

La question de la rançon de l’indépendance est analysée en profondeur par le NYT. Les faits sont rapportés avec précision, les dates, les acteurs impliqués, le montant de la rançon exigée de la petite Haïti (500 M de francs Or), les paiements effectués par l’Etat Haïtien de 1825 à 1947 (Estimation entre 21 et 115 Mrds d’USD), en principe c’aurait dû être les perdants qui paient, dans le cas d’Haïti, c’est l’inverse. Le président Salomon procéda à la création de la Banque Nationale d’Haïti en 1880, pour liquider la dette et équiper le pays d’infrastructures indispensables. Nad marinad! Cette banque, régie par un conseil d’administration composé de français relevant d’une banque française, Crédit Industriel et commercial (CIC)[9], filiale actuelle du consortium Crédit Mutuel Européen, exigea des commissions très élevées sur toutes les transactions effectuées par l’Etat. Le prêt effectué auprès de la banque française pour rembourser définitivement la dette ne fait que  rendre Haïti plus servile vis-à-vis de la France. « De cette façon, le prêt a contribué à prolonger la servitude financière d’Haïti envers la France. Bien après que les familles d’anciens esclavagistes aient été remboursées, Haïti a continué à payer — cette fois-ci, auprès du CIC ».

Les USA, la puissance montante qui a acheté la Louisiane de la France pour 80 M d’USD, l’équivalent de 15 Etats actuels,  va se mêler de la partie, conformément à la doctrine de Monroe, « l’Amérique aux Américains ». En 1914, à la faveur des turbulences politiques entre Haïtiens, les USA vont procéder à  la prise de la réserve d’or haïtienne de 500,000 USD par un commando américain, et à l’achat  à la France de ce qui reste de la dette/rançon à travers la National City Bank de New York, l’ancêtre de Citigroup d’aujourd’hui.

Il a fallu attendre 2003 pour voir un président Haïtien, en la personne de Jean Bertrand Aristide, réclamer de la France la somme de 21 Mrds d’USD sous forme de « Restitution et Réparation ». Et Aristide sera victime, le 29 février 2004, d’un « coup » selon l’ambassadeur Thierry Burkhard, fomenté par la France et les USA qui s’en défendent par son ambassadeur d’alors James B. Foley. Et il a fallu attendre le passage dans les Antilles Françaises de François Hollande, issu de la gauche française, pour prononcer le mot de « la rançon de l’indépendance » en ce qui a trait à la dette et parler de remboursement vite rectifié par son entourage, en la qualifiant de « dette morale ».

 Comment le NYT explique-t-il la situation d’Haïti  d’aujourd’hui ?

« La corruption chronique des dirigeants du pays constitue sans aucun doute une partie de la réponse. Mais une autre partie se trouve dans des textes tombés dans l’oubli, éparpillés à travers Haïti et la France dans des centres d’archives et des bibliothèques », selon le NYT. En d’autres termes, les deux grandes puissances tutrices, la France coloniale et la superpuissance américaine ont une grande part de responsabilité dans la situation actuelle d’Haïti. Il faudrait des réparations à la petite Haïti, exploitée jusqu’à l’os par ces deux pays devenus amis d’Haïti et essayant hypocritement de la sortir de là. Avec la sortie de ces articles sur la rançon de l’indépendance, c’est une opportunité pour nous de faire la paix entre nous et de nous mettre ensemble pour réclamer des réparations à ces deux puissances. Que faire et comment en tirer profit ?

 

2.3.1.        Que faire et Comment en tirer profit

Haïti a eu  une expérience plutôt fructueuse avec Taïwan en relation avec des ouvrages clés en main.  Il faudrait étendre cette expérience à la France et aux USA qui ont des expertises assez pointues dans plusieurs domaines. Mais, bien avant, comme l’a suggéré l’ex-premier ministre Gérard Latortue[10], il faudrait mettre en place une équipe pluridisciplinaire pour le montage d’un dossier sérieux sur la question de l’indemnité/rançon de l’indépendance en vue de discuter un processus négocié de  réparation pour Haïti. Pour absorber une telle somme (Entre 21 Mrds  et 115 Mrds d’USD), quand on arrive à une entente avec ces deux puissances tutrices sur cette question de réparation, il faudrait principalement mettre l’accent sur les infrastructures susceptibles d’absorber des sommes considérables sur une période de 25 ans  à raison de 4 Mrds d’USD par an. Dans cette chronique, nous faisons certaines suggestions sur les domaines d’infrastructures qui pourraient être rapidement chiffrés par des experts  et faire une différence énorme au moment de la mise en œuvre du  processus de renforcement de développement du pays :

v  En matière de construction de Route, La route périphérique d’Haïti à 4 voies au bord de la mer et au bord de la Frontière avec la République Dominicaine et les axes de pénétration vers les nationales 1, 2, 3,  etc., soit approximativement une longueur développée de 2500 Km ;

v  En matière de voies ferrées : on pourrait accompagner  ces routes de lignes de chemins de fer à grande vitesse traversant le pays du Nord au Sud et des bretelles vers certaines villes de l’intérieur, soit approximativement une longueur de 750 Km, avec des zones de stationnement équipées de complexes commerciaux, de complexes hôteliers, industriels et autres lieux de loisirs;

v  En matière d’agriculture Irriguée : la mise sous irrigation de 70,000 ha de terre, la réhabilitation de 80,000 ha, l’agriculture protégée (agriculture sous serres) ; la construction de barrages de régulation, d’hydroélectricité, de dérivation ;

v  En matière d’électrification du pays, des centrales thermiques, hydro, solaires et éoliennes  tant au niveau urbain que rural ;

v  En matière  de construction d’infrastructures aéroportuaires : transport aérien (4 aéroports et 8 aérogares) et portuaires : transport maritime (9 ports dont 2 post-panamax et 20 débarcadères) ;

v  En matière de  complexes administratifs : 10 complexes administratifs au niveau des chefs-Lieux, 32 complexes administratifs au niveau des arrondissements, 103 complexes administratifs au niveau des communes,  et 572 complexes administratifs et de loisirs au niveau des sections communales ;

v  En matière d’Infrastructures scolaires, universitaires, des écoles, des lycées et des complexes universitaires pour absorber la masse d’écoliers et d’étudiants haïtiens qui vont en République Dominicaine ;

v  En matière d’infrastructures Sanitaires : Des complexes hospitaliers  départementaux, Hôpitaux de référence, centres de santé et dispensaires au niveau des départements, communes et sections communales. 

3.       Conclusions appropriées

La situation au mondial n’est pas du tout rose, la mutation du coronavirus en Omicron BA.5, le réveil des virus comme la variole du singe, la guerre en Ukraine au seuil de son 4e mois qui pourrait  durer beaucoup plus que prévu. La prise de la zone de Dondbass par l’armée russe se fera tôt ou tard, à mon humble avis, et l’Ukraine, aidée par l’Occident en termes d’armes et de munitions, ne jettera pas l’éponge de sitôt, d’autant qu’elle croit fermement que Vladimir Putin vise plus haut et plus loin.  La prise de Dondbass, si elle se fera, ne sera qu’une halte comme pour la Crimée en 2014, avant l’envahissement total de l’Ukraine et d’autres pays de l’ancienne Union Soviétique. Il y a donc  risques d’escalade. Même à ce stade, le monde souffre déjà des conséquences de cette guerre sur l’économie mondiale, en provoquant une pénurie de denrées alimentaires, le prix du blé a pratiquement doublé, le baril de pétrole frôle les 120 USD. L’inflation frappe toutes les économies de 5 à 19% en Europe et aux USA.

En Haïti, c’est la stagflation avec 25.9% d’inflation en mars. Très certainement plus grave encore aujourd’hui. La situation  bouge un tout petit peu sur le plan politique. Va –t-on vers un 3e accord avec le Comité de Médiation? Est-ce une manœuvre liée au Sommet des Amériques auquel  participera le PM Ariel Henry ? Ce serait criminel de sa part. Le peuple Haïtien qui subit le terrorisme à outrance des gangs, a trop faim pour « japper ».  En effet, « Le coût nominal moyen du panier alimentaire, en Avril 2022 se situe autour de 3,209 gourdes par personne par mois, soit 16,045 gourdes pour une famille de 5 personnes, contre 3,016 gourdes en Mars 2022, soit respectivement une augmentation de 6% en rythme mensuel et une augmentation de 52% en rythme annuel. Selon les normes SPHERES qui fixe le nombre de kilocalories minimum à 2,100 kcal, le coût nominal moyen du panier alimentaire du mois d’Avril 2022 est de 3,604 gourdes par mois soit 18,018 gourdes pour une famille de 5 personnes ». Bulletin CNSA/MARNDR. Avec près de 60% de la population vivant avec  moins de 1USD/jour, c’est tout simplement catastrophique.

Il est donc urgent de trouver un compromis entre nous. Un accord politique pour gérer au mieux la transition avec un gouvernement de consensus serait fantastique : (i) lutter contre les gangs et rétablir la sécurité ; (ii) se mettre d’accord sur les éléments fondamentaux de la transition, comme jeter les bases du nouveau système, ce qui veut dire nouvelle constitution ou adaptation de celle de 1987 par consensus, la mise en place d’un conseil électoral provisoire, l’évaluation du système électoral, la mise en place d’un programme de fonctionnement et d’investissement, l’initiation des processus pour aboutir à des procès équitables pour l’assassinat du président Moïse, de Me Dorval et les autres cas se retrouvant dans tous les accords, la constitution d’une équipe pluridisciplinaire sur le dossier de réparation de l’indemnité de l’Indépendance ; (iii) organiser des consultations populaires pour l’adoption de la constitution ; (iv) Organiser les élections générales dans le pays sous l’égide de la constitution adoptée ; (v) Remettre le pouvoir aux élus le 1er Octobre 2023, le jour de l’ouverture de la nouvelle année fiscale.   

 



mardi 3 mai 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ? (26). LE MONDE ET L’INVASION DE L’UKRAINE(3), HAITI, LA PAUSE POLITIQUE, LA GUERRE DES GANGS, ET ESPOIR (?)

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ? (26). LE MONDE ET L’INVASION DE L’UKRAINE(3), HAITI, LA PAUSE POLITIQUE, LA GUERRE DES GANGS, ET ESPOIR (?)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

2 MAI 2022

              

              Dans cette 26e chronique consacrée à la thématique « Covid-19 : Haïti et le monde à la croisée des chemins (?), l’invasion russe de l’Ukraine demeure le point dominant de l’actualité internationale en dépit de la présidentielle française et du covid-19. Quant à notre pays, Haïti, rien ne bouge sur le plan politique, c’est la pause. Par contre, les gangs occupent le devant de la scène. Ils sont très occupés à se battre pour élargir leurs territoires, et donc  obligés de réduire leur principale activité, le kidnapping. Et un certain espoir avec la 12e  édition du Sommet International de la Finance ? D’où le titre de cette 26e chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS ? (26). LE MONDE ET L’INVASION DE L’UKRAINE(3), HAITI, LA PAUSE POLITIQUE, LA GUERRE DES GANGS, ET ESPOIR (?) »

              Dans cette chronique, on passera en revue la situation au niveau mondial,  en mettant l’accent sur le coronavirus, la présidentielle française et la guerre en Ukraine ; on s’attardera sur la situation haïtienne, avec accent particulier sur la situation politique, sur la guerre des gangs au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et sur un événement positif, organisé annuellement contre vents et marées par le Group Croissance, « la 12e édition du Sommet International de la Finance, ayant pour thème : Financer les petites et moyennes entreprises » , et on débouchera sur des conclusions appropriées avec un brin d’espoir.

A.      LA SITUATION AU NIVEAU MONDIAL

Comme annoncé à l’introduction, le monde se focalise sur la guerre en Ukraine, et à un degré presqu’insignifiant sur la présidentielle française et le coronavirus.

Coronavirus

 

Au 2 mai 2022, le monde[1] a enregistré 513,884,517 cas de contamination et 6,236,635 cas de mortalité, y inclus les 30,690 cas de contamination et les 835 cas de mortalité d’Haïti. Ce qui se traduit, au niveau mondial, par une augmentation de 24,945,736 cas de contamination en  et 91,051 cas de mortalité en plus par rapport au mois de mars 22, y inclus les 143 cas de contamination et les 2 cas de mortalité enregistrés en Haïti. En ce qui a trait à la répartition par pays, rien ne change : Les USA sont toujours en tête suivis de l’Inde, du Brésil, de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre, et de la Russie.

Même si la guerre en Ukraine occulte tout, on a cette forte sensation que le covid-19 recule à grand pas. Même si les nouvelles parlent d’une certaine recrudescence dans une ville de la Chine, rapidement confinée, et du cas de contamination de la vice-présidente des USA, Kamala Harris, on a cette agréable impression que le virus s’affaiblisse de plus en plus. En tout cas, pour la présidentielle française, on a vu les candidats évoluer pratiquement sans masque, prenant leur bain de foule sans aucune protection, serrant les mains, faisant des selfies avec des fans.

Présidentielle française

Selon le Journal Le Monde : « L'élection présidentielle 2022, qui s'est tenue le 10 avril pour le premier tour et le 24 avril pour le second tour, a permis d'élire le président de la République  pour un nouveau mandat de cinq ans. Emmanuel Macron (LRM) a été réélu à 58,54% contre 41,46% pour Marine Le Pen (RN). Le pourcentage de votes blancs s’est élevé à 6,35% et le taux de participation à 71,99%. ».

Depuis le passage du septennat au quinquennat, c’est le premier président à être réélu pour un second mandat. C’est vrai que la marge est beaucoup plus réduite par rapport à la candidate Marine Le Pen pour cette présidentielle que celle de 2017,  mais l’écart reste assez important et la participation de 2/3 de la population est de très loin supérieure au taux de participation aux élections haïtiennes.  On croirait que la guerre en Ukraine, qui a occulté la présidentielle, allait faire descendre le taux de participation en deçà de 70%, il n’en est rien. 

L’invasion de l’Ukraine, évolution de la situation

Par rapport au changement de stratégie[2] des russes de se concentrer sur l’est et le sud-est de l’Ukraine en abandonnant la prise de la Capitale Kiev, le monde a pu constater  les faiblesses de l’armée russe, le massacre de Boutcha a fait basculer les opinions par rapport à la Russie et Vladimir Poutine. Les frappes aveugles sur des cibles avec des dommages collatéraux et de nombreuses pertes en vies humaines ont fini par pousser les américains et l’Occident à s’engager davantage du côté des Ukrainiens. Il faut dire aussi et surtout que la résistance ukrainienne a été admirable. Non seulement l’armée ukrainienne a éliminé le fleuron de la marine russe, le Moskva, un croiseur de lancement de missiles, elle a repris certaines villes occupées par les russes.

 Maintenant, avec les aides militaires qui affluent de l’occident, en particulier des américains, plus de 8 milliards de USD autant pout les alliés européens, et auxquels il faut ajouter les 33 milliards d’USD sollicités par le président Biden du Congrès américain, on parle désormais de la possible victoire de l’Ukraine. Le secrétaire d’Etat américain à la défense, Lloyd Austin, qui a accompagné le secrétaire d’Etat, Antony J. Blinken, en Ukraine, a parlé ouvertement de la nécessité d’affaiblir la Russie pour l’empêcher d’envahir d’autres pays et a organisé en ce sens une rencontre avec les Européens. Une rencontre mensuelle est programmée sur la situation en Ukraine en vue de dégager  les réponses à donner selon l’évolution de la situation.

Il faut noter que Boris Johnson a été le premier personnage important de l’occident à faire le voyage en Ukraine depuis le déclanchement de l’invasion russe, le 24 février 22. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est aussi rendu en Ukraine, après sa rencontre avec Vladimir Putin, pour rencontrer Volodymyr Zelensky en vue de trouver un terrain d’entente entre les belligérants. Putin a profité de la présence de M. Guterres en Ukraine, pour envoyer un missile sur un immeuble, une heure après le passage de ce dernier dans la zone. On interprète cette action comme  une provocation de la part de Putin.  Il faut noter aussi la visite en Ukraine de Nancy Pelosi, le speaker du Congrès, le 3e personnage dans la hiérarchie de succession aux USA, qui  promet l’appui des USA au côté de l’Ukraine jusqu’à la fin du conflit.

En tout cas, comme il faut une victoire  de Putin pour présenter au peuple russe à la date symbolique du 9 mai, l’armée russe se jette à corps perdu dans la bataille pour occuper totalement le Donbass et Marioupol, la ville rebelle, défendue par le bataillon Azov, qui a empêché Putin d’occuper cet espace depuis 2014, lors de l’annexion de la Crimée. La prise de Marioupol, détruite à 90%, est pratiquement acquise pour les Russes, malgré le retranchement du reste de bataillon d’Azov dans les souterrains d’une usine et qui continue, à date, de résister contrairement à l’annonce russe de la prise totale  de la ville. Ce bataillon, accusé par Putin d’être composé de nazis, sait qu’il faut se battre jusqu’à la mort, car s’il capitule, il sera de toute manière éradiqué par l’armée russe sans aucune considération. Se battre ou mourir, on dirait un slogan de l’armée de libération haïtienne face à l’armée napoléonienne, conduite par le boucher Rochambeau, la même étiquète attribuée au général russe, Alexandre Dvornikov, le boucher de la Syrie, en charge de l’armée russe en Ukraine.    

Actuellement, l’Est de l’Ukraine est de plus en plus sous domination de la Russie qui avance lentement et surement, d’autant que Putin avait reconnu, le 22 février 2022, les deux Républiques séparatistes de Donbass. L’armée Ukrainienne perd du terrain. Les armes promises n’arrivent pas encore, et  certaines  sont détruites par la Russie, les rails d’acheminement (trains), certains ouvrages de traversée sont aussi détruits, rendant difficilement l’approvisionnement de l’Est et le Sud-Est de l’Ukraine.

Dans les territoires occupés, la Russie introduit le système russe. Education, administration, télécommunication. Dans ces espaces, les ukrainiens se considèrent comme prisonniers dans leur propre pays. Malgré tout, vu la résistance offerte, la Russie a décidé de ne plus déclarer la victoire le 9 mai 2022, car elle pressent que la guerre serait rude et longue, surtout avec l’appui de l’occident et la détermination des Ukrainiens, qui préfèrent la mort à la domination russe. On dirait la situation des futurs Haïtiens à la veille de 1804. 

B.      LA SITUATION AU NIVEAU D’HAITI

La situation haïtienne actuelle est  dominée, entres autres,  par 3 points d’actualité, la pause inexplicable au niveau politique, la guerre des gangs et la 12e édition du Sommet International de la Finance organisée par le Group Croissance.

La pause au niveau politique, si l’on excepte la manifestation du 29 avril

Durant tout le mois d’avril 22, la situation politique n’a pas évolué par rapport au mois de mars, malgré l’injonction de l’ambassadeur,  Merten, chargé d’affaires US en fin de mission en Haïti,  invitant les politiciens haïtiens à être « responsables ». « Le peuple haïtien mérite des acteurs politiques responsables » a titré Le Nouvelliste, en rapportant les propos de l’ambassadeur. Il a déploré le fait que les politiciens refusent de se parler pour se mettre d’accord sur une sortie de la crise actuelle. L’ambassadeur Brian Dean Curran avait exhorté, sans succès, les protagonistes politiques à faire de même en 2003. 19 ans déjà !

Mises à part la manifestation du 29 avril et la bastonnade d’André Michel, Haïti était en pause politique

Comme quoi, plus que ça dure, plus c’est la même chose. Tout le mois d’avril s’est écoulé sans aucun signe en lien avec la résolution de la crise. On ne relève pas non plus une quelconque initiative de la part du gouvernement. Il a fallu attendre le 29 avril pour avoir une manifestation anti gouvernementale sous l’incitation d’Arnel Bélisaire, grièvement blessé lors de la dernière manifestation du 29 mars, dans la zone de Bélair, une tentative d’assassinat, et à peine convalescent. L’ex-député a pardonné ses agresseurs et promet de continuer la lutte. Il faut noter que le leader du secteur démocratique et populaire, (SDP), qui avait demandé au peuple de souffleter le président Moïse après le 7 février 2021, comme n’importe quel petit vagabond, a été bastonné dans un club, à Pétionville, le weekend écoulé, par « une dizaine de mulâtres », partisans de Martelly, selon son tweet. 

Donc, durant tout le mois d’avril 22, mises à part la manifestation du 29 et la bastonnade d’André Michel, Haïti était en pause politique, mais pas les gangs.

La guerre des gangs

Le mois de mars s’est achevé sur la guerre entre les 400 Mawozo et Vitelhomme, les gangs de Grand Ravine se sont mis à se battre presqu’en parallèle. Ces guerres de gangs ont fait plus d’une vingtaine de morts et des dizaines  de déplacés. Le dimanche 24 avril, les 400 Mawozo ont attaqué le gang de Chen Mechan. Durant plus de trois jours, la situation a été très critique au niveau de la Plaine du Cul de Sac, partie nord de Port-au-Prince, en particulier, Croix-des –Bouquets, Santo, Croix-des-Mission, Bute Boyer, le fief de Chen Mechan, sans aucune intervention des forces de l’ordre. Le 4e jour, il y a eu l’intervention de la Police et de l’Armée pour calmer l’ardeur des belligérants qui ont fait des dizaines de morts, dont l’assassinat de toute une famille, soient 3 sœurs, selon ce qui a été rapporté.

 L’intervention conjointe de la PNH et de la FADH a permis de stopper certains bandits et de procéder à l’arrestation d’autres. Ce qui a provoqué la frustration de « Lanmò 100 jou », le chef des 400 Mawozo, estimant que les forces de l’ordre sont plus du côté de Chen Mechan, et promet, en fonction des rumeurs faisant croire que la Police allait assassiner leur chef emblématique, Yonyon, en prison depuis belle lurette, de fermer tous les bureaux de l’Etat au niveau de la zone, de tuer  4 M de citoyens, de fermer les écoles, etc.

A ce qu’il parait, la guerre s’est reprise ce matin dans la zone de Barbancourt, du nom de la prestigieuse Rhum d’Haïti, faisant fuir des dizaines  de personnes. Selon un tweet de RFMINFO : « L’exode des résidents de la zone Nord de Port-au-Prince se poursuit en raison de la guerre entre les gangs 400 Mawozo et Chen Mechan. Des femmes et des enfants fuient les zones de combat sous les balles. @Delphine Gardere CEO de Barbancourt à Damien a dénoncé cette situation.». Dans un tweet, Mme Gardère a demandé aux autorités : « Que Faites-Vous ? ».

Cette situation, on ne peut plus contraignante, n’a pas empêché le Group Croissance d’organisé la 12e édition du Sommet International de la Finance.

La 12e Edition du Sommet International de la Finance (SIF)

La 12e  édition du Sommet international de la finance a pour thème : Financer les petites et moyennes Entreprises. Comme pour le thème de l’année dernière, Renforcer le capital humain, cette année, l’éducation a été au rendez-vous, même orientée un peu plus vers l’éducation financière, la science informatique, la gestion d’entreprises, l’intelligence artificielle, qui favorise une croissance exponentielle. Pour financer tout cela, une interview de Pharel avec deux spécialistes dont M. Atié, nous a éclairés sur le modèle de financement de MIT. On a donc eu droit à un graphique de financement de MIT (cette prestigieuse Université de Massachussetts, dont seulement 10%  du financement proviennent des étudiants, tout le reste vient des partenariats établis avec l’Etat, d’autres institutions privées qui placent des commandes à l’Université. Un modèle à suivre et à adapter à la situation haïtienne. 

Une étude commanditée par un programme de financements des étudiants permet de retenir que, quand on investit dans un étudiant, son apport au PIB, tout au long de son existence, avoisine 300,000 USD. Imaginez ce que rapporteraient les 300 étudiants diplômés déjà dans ce programme financés à hauteur de 12,000 USD par étudiant !  De là à croire que pour changer le pays, il faudra former une élite de quelques centaines de personnes au niveau doctorat, il n’y a qu’un pas. En tout cas, il se pose le problème de l’absorption de cette élite au niveau du pays, en particulier au niveau de l’Etat et du Secteur Privé, pour qu’elle ne reparte pas vers l’étranger. C’est vrai  que, pour la plupart des cas, l’Etat et le secteur privé ont pu absorber certains, mais dans le cas d’une masse critique, il faudrait toute une politique sérieuse pour les absorber pour qu’ils ne partent pas grossir les rangs de nos talents (plus de 84%) déjà  à l’extérieur du pays.

Ce qu’il faut retenir, ces exemples ne sont qu’une infirme partie de ce qu’on a pu apprendre durant ces journées de la 12e édition du sommet international de finance. Il faut visiter le site de PROFINTV pour en apprendre davantage.

 « A la clôture de la 12e édition du Sommet International de l Finance (SIF) la Banque de la République d’Haïti (BRH) et le Group Croissance ont honoré la caisse Succès qui s’est distinguée par la qualité de sa gouvernance, sa croissance en 2021, son apport au sein de la communauté et sa bonne gestion des risques », selon un tweet de Kesner Pharel.

C.       CONCLUSION

Contrairement à toutes les prévisions des spécialistes en matière militaire, l’Ukraine a pu tenir face à la superpuissance Russe. Elle a même forcé l’Ourse Russe à se rapprocher de sa tanière vers l’Est et le Sud-Est, dont une bonne partie était acquise à sa cause bien avant l’invasion. Peut-être pour mieux rebondir ?  L’avenir se chargera de nous mieux expliquer cette stratégie de concentration sur des zones presque déjà acquises. En tout cas, cette guerre, qui a des répercussions sur la vie de chacun de nous sur la planète Terre, occulte tout, le coronavirus qui s’affaiblit, la présidentielle française qui s’est soldée par la réélection d’Emmanuel Macron.

En tout cas, malgré ses effets et ceux de nos turpitudes  sur la vie de nos concitoyens en termes d’augmentation de la vie chère, de crise de carburant et autres, nos politiciens ont pu trouver les ressources de leur « je m’enfourtisme », pour laisser stagner la situation politique, alimenter l’instabilité politique, et  même prendre une pause sans se chamailler durant un mois environ. Il a fallu attendre la convalescence de Bélisaire et la bastonnade de Me André Michel pour voir les faits politiques revenir dans l’actualité.

Nos gangs ont bien choisi ce moment de pause politique pour s’entredéchirer pour des territoires et des ambitions personnelles et par ainsi nous donner un certain répit dans le kidnapping, mais en nous tuant comme des collatéraux dans des guerres de territoires et en nous forçant à abandonner nos tanières pour nous refugier sur des places publiques ou chez des amis, et enfin, pour ceux qui en ont les moyens à s’expatrier en avion, et pour ceux qui n’en ont pas à envisager la voie de frêles embarcations  pour laisser cette galère au péril de leurs vies vers des cieux plus cléments ou la mort durant la traversée.

Heureusement que le Group Croissance nous pousse à croire  en quelque chose pour tenir, espérer et continuer à survivre. L’éducation, en particulier l’éducation financière, nous permettra d’investir dans nos jeunes dans des créneaux innovants pour devenir plus compétitifs à l’échelle mondiale et reprendre en main ce beau pays réduit à un état paria par nos élites, en particulier nos élites politiques. L’éducation, étant la base fondamentale de tout processus réel de développement, la Scandinavie, le Singapour, la Corée du Sud, la Chine, le Rwanda, on pourra contempler cet avenir radieux, en faisant le choix de l’éducation. C’est ce qui nous permettra de mettre en place cet Etat Inclusif basé sur un système équilatéral avec un équilibre parfait entre les trois pouvoirs d’Etat. Rêvons pour ne pas sombrer dans la dépression et continuer à espérer !