HAITI, UN CHALLENGE A LA HAUTEUR DE LA VISION DE NOS
PERES FONDATEURS ?
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
30 AVRIL 2016
Après l’investiture
et l’installation du gouvernement Enex JEAN-CHARLES, qui, en d’autres
circonstances, aurait été perçu comme un
gouvernement idéal, il a a été plutôt accueilli avec indifférence. Toutefois, avec la présence des
personnalité comme Marcus Garcia, un journaliste de renom et homme de
culture à la Culture et Communication, Evelt Evéillard, qui a eu une longue
carrière au ministère des Travaux Publics,
Guito Laurore, un cadre du ministère de l’agriculture, promu ministre,
Yves Batien, un ingénieur civil et économiste de renom, au ministère de
l’économie et des finances, pour ne pas les citer, on peut qualifier sans ambages
ce gouvernement de consensus. Personne n’aurait à redire par rapport à ces personnalités
dans n’importe quel gouvernement issu d’élections ou pas. Il en a été de même
pour la mise en place du nouveau CEP provisoire et le choix des Directeurs généraux. Mais, là où
le bât blesse, c’est la nomination de Danton Léger au poste de commissaire de
gouvernement de Port-au-Prince, un opposant farouche à Martelly, qui a annoncé
la couleur dès sa prise de fonction, interdiction de départ, convocation des
hauts responsables de l’Etat sous l’administration Martelly. L’accouchement de la commission parlementaire d’éthique et
d’anti-corruption présidée par le Sénateur Youri Latortue, proche de Martelly,
est vite perçue comme une sorte de réaction
d’autoprotection de l’équipe d’en face et naturellement rejetée par le
groupe majoritaire au Sénat, proche du Président Privert, et la lettre ouverte
de Martelly à ce dernier l’accusant, entre autres, de « démartellisation » marque la
rupture entre les deux principaux protagonistes de l’Accord du 6 Février.
Enfin, c’est l’installation de la
commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale, « une commission d’élimination de
Jovenel MOISE », selon le célèbre historien et écrivain haïtien, Michel
Soukar (réf. Le point de Radio Métropole du 26 Avril 2016), une sorte de
compromis, selon moi, entre la commission prévue par l’Accord et celle exigée par l’ancienne opposition politique
à Martelly et certains secteurs de la société civile. Deux camps donc prêts à en découdre, soit disant pour Haïti,
discours oblige, mais, en réalité, qui se fichent du sort de notre Mère Patrie dont tous les indicateurs sont au rouge. C’est
dans cette atmosphère politique de suspicion, de méfiance et d’inquiétude qu’évolue
Haïti Chérie durant ce mois d’Avril 2016. Alors faut-il composer pour sauver ce
qui peut l’être encore ou aller vers le chaos et ses conséquences
néfastes?
Avant de
répondre à ce double questionnement, passons en revue les autres faits saillants
du mois, jetons une lumière sur leurs influences, pour la plupart, plutôt négatives par rapport à la situation actuelle
du pays, proposons des pistes pour cet impossible dialogue entre nous et
terminons sur des conclusions appropriées.
A. ANALYSE D’AUTRES FAITS SAILLANTS DU MOIS D’AVRIL 2016
L’ingérence de la communauté internationale
Les faits
saillants synthétisés à l’introduction de cet article auraient suffi pour une
analyse approfondie de la situation haïtienne sur le plan politique ;
malheureusement d’autres faits saillant sont venus assombrir le tableau.
L’ingérence ouverte de la communauté internationale qui avait mis une certaine
sourdine après la prise de pouvoir de M. Privert. On en prend pour preuves les
déclarations de John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, de Kennet Merten,
de l’ambassadeur américain, les visites en Haïti des représentants de cette
communauté, OEA, USA. Il faut noter aussi les diverses rencontres des
représentants de la communauté avec le Président Privert, avec le Parlement,
leur position anti-commission, leur insistance pour l’organisation sans délai
du second tour de la présidentielle, la convergence de vues de cette communauté
par rapport aux pro-martellistes. Ce qui rend suspicieuses aux yeux des
pro-Privert comme le Sénateur Bien-Aimé, toutes réflexions, déclarations et
actions de la Communauté internationale. C’est l’effet inverse chez les
pro-Martellistes.
Le voyage du Président Privert aux Nations Unies,
perception et réalité
Et puis,
brusquement, il est annoncé le voyage du Président Provisoire J. Privert aux
Nations Unies pour la signature de la COP21 à New York par les chefs d’Etat et
de Gouvernement en l’absence des Chefs d’Etat des deux plus grands pollueurs,
le Président de la Chine qui a délégué son Vice premier Ministre et le
Président Obama en déplacement à Londres pour le 90e anniversaire de
la Reine Elizabeth, il a délégué, son secrétaire d’Etat, John Kerry. Il faut
signaler que ce voyage, prévu depuis le Sommet de Paris Décembre 2015 (B. Ethéart réf. http://lesmeilleurstextes.blogspot.com/2016/04/signature-de-laccord-de-paris.html
), est perçu comme une convocation par
le grand frère américain pour rappeler à l’ordre le Président Privert. Suite à
la sortie du Secrétaire d’Etat américain vis-à-vis des « soit disant
leaders haïtiens » qui mettent à rude épreuve la patience des USA et de
ses alliés de la communauté internationale,
à celle de Kennett Merten, le responsable du dossier Haïti au
département d’Etat américain, à la rencontre du CORE GROUP avec la Président
Provisoire, aux visites de certains ambassadeurs du Core Group , Américain,
allemand pour ne citer que ceux-là au Parlement haïtien, au positionnement
anti-commission de vérification de la
Communauté internationale, la déduction est vite faite d’assimiler le voyage de
Privert aux USA à une convocation. Pourtant, il n’en était rien.
Les manifestions de rue de PHTK
Entre temps, le
Parti du Président Martelly met la pression. Les manifestations non violentes de rue de la PHTK, dont celle du 24 Avril
2016, mais nuisibles pour la circulation, augurent des lendemains préoccupants,
d’autant que des voix s’élèvent réclamant le départ du Président provisoire, le
14 mai prochain. Selon Jean Mona Metellus, on a enregistré des casses lors des
manifestations de PHTK aboutissant au Parlement, une voiture de Caraïbes FM a
subi des dommages. C’est encore préoccupant, si PHTK tombe aussi dans l’utilisation
de la violence. Le parti de l’Ex-Président Martelly réclame le respect de
l’accord signé le samedi 6 Février 2016, l’organisation du second tour des
élections tel que prévu par l’ancien CEP, le rejet de la commission de
vérification et le départ du Président Privert pour avoir violé l’accord et qui
serait en train de manœuvrer pour se
perpétuer au pouvoir. La sortie du Coordonnateur de LAPEH, l’ex-Sénateur Jean
Hector Anacacis, qui menacerait de rejoindre PHTK dans la rue, le Sénateur Riché
ANDRIS qui va déjà de sa proposition pour remplacer Privert après le 14 Mai,
les voix qui s’élèvent pour un nouvel accord, autant d’indices qui traduisent
un malaise. Un malaise sérieux, somme toute !
La fissure dans le mur du G8 provoquée par la
commission de vérification
De plus, il y a
l’annonce par le Leader de Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, que son groupe
investirait la rue très prochainement (menace à peine voilée contre PHTK)
pour exiger la mise en place de la
Commission de vérification sans ajouter, cette fois-ci, à l’avance, les
résultats de la commission, en insinuant seulement qu’il serait au second tour des élections.
Par déduction, il faudrait conclure la mise à pied de Jovenel Moïse et/ou de
Jude Célestin. Et puis, il y a ce spot d’Eric Jean-Baptiste (5e selon les résultats de l’ancien CEP) qui
passe sur les antennes de radio exigeant la mise sur pied de la commission de
vérification qui devrait mettre dehors de la course électorale tous les
fraudeurs, les juger, les mettre en tôle
et désigner deux candidats qui n’ont pas fraudé, dont naturellement
lui-même. Une lecture au second degré laisse entrevoir une fissure dans le mur
du G8 pour le second tour avec une probable dispersion des forces. En nous
basant sur la dernière sortie d’Anacacis, Jude Célestin se sentirait menacé par
l’équipe autour de Privert et par ses pairs du G8, M. Jean-Charles Moïse qui se verrait déjà au
second tour, de même que M. Eric
Jean-Baptiste qui parle des fraudeurs à éliminer, dont tout au moins, trois des
quatre candidats placés avant lui par le CEP déchu. Ces fraudeurs pourraient
être n’importe qui. Souvenez-vous que, lorsque la candidate Maryse Narcisse avait
contesté les résultats du CEP, le Camp Lavalas avait relevé sur un échantillon « non aléatoire » des cas d’irrégularités
assimilables à des fraudes. «
Parmi les Procès-Verbaux suspects, la grande majorité est profitable à
Jovenel Moïse, puis Jude Célestin et quelques-uns sont en faveur de Moïse Jean
Charles » selon Yvon Feuillé, avocat de Maryse Narcisse (Réf.http://www.hpnhaiti.com/site/index.php/elections/17371-haiti-elections-apres-confirmation-des-cas-de-fraudes-au-ctv-le-bcen-deliberera-c
). Donc, par déduction, seul Lavalas n’avait pas
fraudé, mais les autres, oui. Depuis, l’expression « unique bénéficiaire des fraudes » attribuée à Jovenel
Moïse est devenue « principal
bénéficiaire des fraudes ». Eric Jean-Baptiste, qui a vu le nombre de
ses votants revu à la baisse par l’ancien CEP comme tous les autres candidats
lors d’une épuration de certains procès-verbaux, sauf quelques rares cas, dont
Luco Désir, mais qui se targue, malgré tout, de n’avoir pas triché, profiterait
bien de la mise à pied de ses collègues du G8 placés en position favorable par
le CEP déchu.
La nature qui demande des comptes et nous pousse à la
réflexion
Par rapport à ce
constat politique plutôt dramatique à la limite plus comique que tragique, les
dernières pluies viennent nous rappeler notre vulnérabilité, inondations dans
plusieurs zones du pays, Léogane, Port-au-Prince, Cité Soleil, Tabarre, des
pertes en vies humaines, des dégâts matériels. Il s’en est suivi un
embouteillage monstre de plus de 4 heures de temps au niveau de la Plaine du Cul de Sac, le lundi
25 avril 2016 et durant toute la semaine du 25 au 29 avril 2016, le pont de la
route neuf ayant été effondré, le mois dernier, suite à son déboulonnage systématique par des
riverains affamés (?), la rivière Grise en crue, le Pont Croix-des-Missions (en
mauvais état) et le pont Tabarre n’ont pas permis de circuler correctement ce
jour-là du nord au sud de la zone métropolitaine (et vice versa) et de
desservir la partie Nord du département de l’Ouest et les départements de
l’Artibonite, du Centre, du Nord, du Nord-Est et du Nord-Ouest. Une journée de
perdue et une semaine au ralenti à cause des conséquences de nos
inconséquences, des milliers de dollars américains de perte pour ne pas dire
des millions ! La nature nous demande des comptes et nous pousse à la
réflexion. Ce qui nous a interpellé l’Ing. Brunet Georges et moi, sur la
nécessité de résoudre définitivement ce problème de communication du nord au
sud de la zone métropolitaine, en suggérant la construction de quatre (4) ponts supplémentaires sur la
Rivière Grise au niveau de Pernier, de Eddy One, de Santo 17, de Santo 8 et la reconstruction des
deux (2) ponts de la Croix des Mission
et de la Route Neuf. Ces ouvrages et les tronçons de route de raccordement et
de prolongation jusque vers les grands
axes routiers existants nécessiteraient approximativement 25 M USD
d’investissement de l’Etat haïtien. Une bagatelle par rapport à nos dépenses
futiles pour l’accession et le maintien de nos politiciens au pouvoir ou même
pour nous en débarrasser!
Le 6e Sommet du Groupe Croissance sous
le thème : «Financer les infrastructures en
Haïti ».
Heureusement
qu’il y a eu la semaine de la Finance et de la technologie du 18 au 22 avril
2016 et la martinée du bilan du projet
de « Participation de la Société Civile dans le processus budgétaire
d’Haïti », le 28 Avril 2016, un projet conduit par le Group Croissance
pour le compte de l’USAID. Ces deux évènements ont permis à la plupart d’entre
nous de sortir de l’intoxication des informations en provenance de la politique
politicienne pour penser réellement pays. La semaine de la Finance du Group
Croissance a mis à nu la situation de la finance du pays
par le gouverneur de la Banque centrale,Jean Baden Dubois, et le ministre des finances, M. Yves
Bastien : le déficit budgétaire de l’ordre de 7 milliards de
gourdes, l’utilisation de la planche à billets, la situation inflationniste qui
en découle (14.8 en Mars 2016). C’a été l’occasion de passer en revue la situation précaire de la
majorité des mairies du pays qui selon le
sénateur, Francenet Denius, responsable de la commission « Intérieur et
Collectivités territoriales », a déclaré que le budget annuel moyen des
communes haïtiennes est estimé seulement à 4 millions de gourdes, soit quelque
65 000 dollars américains. Le clou de ce 6e sommet a été la
présentation des travaux des élèves du Collège Gatts Pressoir sur la robotique.
De l’autre côté, 10 universités ont été primées par le Group Croissance pour
leurs travaux sur les objectifs de développement durable (ODD) et la
planification budgétaire y relative. Des réflexions sérieuses venant des jeunes
de tous les recoins du pays pour nous rappeler que, en dépit des turpitudes
actuelles, ils jettent les bases du « pays que nous voulons » à
l’horizon de 2030. Avec la participation du Député Gerry Tardieu et du Ministre
de la Planification, Me Aviol Fleurant, ces réflexions arriveront au niveau du
Parlement et du Gouvernement.
B. INFLUENCES DES
FAITS SUR LA SITUATION ACTUELLE DU PAYS
A partir de
l’analyse de la majorité de ces faits, un dénominateur commun saute aux yeux,
la bataille pour le pouvoir politique et
le partage des maigres ressources économiques actuelles du pays. Nous sommes
arrivés à cette extrémité, à ce « carrefour dangereux » selon le
mot de Marvel Dandin, tant au niveau politique, économique et écologique à
cause de notre manière de gérer nos 27750 km2, notre espace vital. La
gouvernance correcte de cet espace vital est le cadet de nos soucis depuis la
disparition de nos derniers Héros (Dessalines, Pétion et Christophe). Les nains
que nous sommes devenus n’ont jamais su s’élever à la hauteur de nos pères
fondateurs. On dirait que l’héritage légué est trop lourd pour nos frêles
épaules.
En outre, nous
avons de sérieuses difficultés à nous imprégner des notions démocratiques
occidentales. Chaque tentative de notre part pour organiser des élections démocratiques
débouche sur des crises qui mettent à mal notre développement. La licence que nous confondons avec la
démocratie nous pousse à dire n’importe quoi sans la vérification de nos
sources et d’accepter n’importe quelle rumeur sans une analyse critique. La
destruction de l’autre est notre sport favori. « L’ôte-toi que je m’y mette » est notre passe-temps et
notre jeu favori. La notion d’économie, tout au moins dans les faits, nous est
inconnue. La stabilité politique, garante de tout développement économique et
social, est une utopie à laquelle nos politiciens ne croient. L’opposition à une
administration élue ou pas se confond à son élimination pure et simple, par la
violence s’il le faut. Dès qu’une équipe est au pouvoir, elle est automatiquement
mauvaise. Il faut à tout prix la bloquer jusqu’à sa capitulation. Nous n’avons
pas la culture du compromis, du consensus, du dialogue gagnant-gagnant, mais
celle du dialogue pour la capitulation et la défaite de l’autre.
A titre d’exemples :
Le bloc minoritaire au Sénat (G6) a bloqué toutes les initiatives de Martelly,
car c’est un « vendeur de pays », un « vagabond », « un
dictateur » qui n’a pas voulu organiser des élections et qui n’a manifesté
aucune velléité en ce sens. Maintenant c’est
le tour de Privert, le modéré, l’homme qui avait la réputation de maitriser toutes les ficelles de la vie politique et d’être
un fin spécialiste de l’administration publique haïtienne. Le bloc minoritaire
au Sénat est pro-Martelliste et est très exigeant vis-à-vis de Privert. Allié au
bloc majoritaire de la Chambre basse, il a démontré sa force lors du rejet de l’énoncé
de politique général de Fritz Jean et de la ratification de celui d’Enex
Jean-Charles. Ce bloc est contre la commission de vérification et serait
favorable à un départ de Privert. Car, selon la plupart d’entre eux, Privert n’a
pas respecté l’accord signé dont il a été le principal auteur et bénéficiaire.
Ce crime commis du fait de la non-organisation du second tour des élections
dans les délais impartis devra se solder par son départ le 14 Mai 2016 au plus tôt
ou en Juin 2016 au plus tard. La même stratégie nihiliste : il faut
éliminer l’autre, le forcer à capituler.
Nous sommes donc
ramenés à l’organisation de ce fameux second tour de la présidentielle. Les
élections parlementaires et les municipales étaient plutôt acceptables, puisque
le Parlement fonctionne et que les
maires élus connaissent leur sort. Le nouveau CEP vient de publier les résultats
des municipales. Comme pour toutes élections, il y a des contestations. Pour la
présidentielle, les contestations ne suffisent pas. Il faut les vérifier jusqu’à
l’élimination des fraudeurs, parce que les fraudes s’étaient concentrées
uniquement au niveau de la présidentielle, car les fraudeurs, qui sont
tellement intelligents, se sont arrangés
pour ne pas trop frauder pour les législatives et les municipales
(ironie). Le problème est donc la présidentielle. Essayons donc de le résoudre.
C. PISTES
POUR CET IMPOSSIBLE DIALOGUE ENTRE NOUS
Nous avons de
sérieux problèmes à résoudre, l’insécurité alimentaire, le chômage, la misère
grandissante, la santé, l’éducation, la saison pluvieuse et la saison
cyclonique de 2016, la situation environnementale lamentable, le déficit d’infrastructures,
le déficit budgétaire, le manque de moyen financier, le déficit de gouvernance,
l’instabilité politique, l’insécurité en termes de banditisme, de viol, de vol,
de kidnapping, etc. Tout est prioritaire. Mais la politique nous prend à la
gorge et ne nous permet pas de réfléchir. Attaquons le problème politique lié
aux élections parlementaires
complémentaires, municipales et des collectivités territoriales, en laissant de
côté, tout au moins momentanément, la présidentielle à moins de trouver une
entente sur cette question. Il faudrait donc, d’abord et avant tout, enterrer la hache de guerre, une sorte de préalable
avant la mise en application de ces trois propositions.
a) Trouver un consensus pour l’organisation de ces
élections en Octobre 2016
La commission d’évaluation et de vérification
électorale pourra boucler correctement son mandat très certainement en
désaccord avec une partie de la classe politique. La leçon tirée du travail de
la commission aiderait à huiler la
machine électorale.
Il est capital d’arriver
à un consensus pour l’organisation de
ces élections avant la fin du mois d’Octobre 2016 avec l’introduction légale du
vote électronique. Et le CEP prendra toutes les dispositions pour l’organisation
de ces élections à titre de tests.
Une fois ces
élections achevées sans magouilles, le CEP actuel deviendrait un CEP permanent.
b) Maintenir l’administration actuelle jusqu’au 7 Février
2017
Parallèlement, l’administration
actuelle et le Parlement trouveraient une entente pour (i) prolonger le mandat
de l’administration provisoire jusqu’au 7 Février 2017, (ii) renforcer le
pouvoir judiciaire et (iii) organiser la
grande concertation nationale pour le développement d’Haïti axée sur (1) l’humain, (2) le social,
(3) l’environnemental, (4) l’infrastructurel, (5) l’économique et la finance,
et (6) la politique (gouvernance) avec des éléments de base des 17 objectifs de
Développement Durable (ODD) à regrouper autour des six (6) axes, en vue d’aboutir
à ce pays que nous voulons en 2030. Cette grande concertation nationale
amenderait ou changerait la constitution de 1987 en vue, entre autres, d’harmoniser
le calendrier électoral avec des élections générales tous les 5 ans.
c)
Trouver une
entente pour favoriser une gestion du
pouvoir par les protagonistes actuels
(i)
Durant deux ans
par l’opposition à Martelly du 7 Février 2017 à 7 Février 2019
(ii)
Durant deux ans par
Jovenel Moïse du 7 Février 2019 à 7 Février 2021
(iii)
Une autre
option serait l’organisation du second tour de la présidentielle en octobre
2016 en cas d’entente préalable entre nous ; toutefois le mandat de l’élu
s’étendrait du 7 Février 2017 au 7 Février 2021.
La communauté internationale,
qui jouerait un rôle d’observateur dans la grande concertation nationale, s’engagerait
à financer, en partie comme à l’ordinaire, les administrations issues de cette entente
entre Haïtiens et/ou de ces élections.
En guise de conclusion, Haïti sortira grandie de cette lourde épreuve soldée
par la grande concertation nationale jetant les bases du pays que nous voulons en 2030, et
sera le premier pays à prendre une option sérieuse pour la mise en application
des 17 Objectifs de Développement Durable. N’est-ce pas un challenge à la
hauteur de la vision de nos pères fondateurs ? Il est toujours bon de
rêver grand pour son pays ! Peut-être que nos politiciens et nos hommes
politiques, transformés en Hommes d’Etat, feront leur ce grand rêve d’une Haïti
émergente après 2030, le Rwanda de la Caraïbe!
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