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jeudi 8 septembre 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (7) ET LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?)

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (7) ET LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

  8 SEPTEMBRE 2022

              La 30e chronique est toujours consacrée à l’interrogation  sur la croisée des chemins du monde et du pays Haïtien. Elle est aussi la 7e chronique sur la guerre en Ukraine. L’Ukraine amorce une contre-offensive sur Kherson dans le sud du pays. Tandis qu’aux USA, c’est l’ex-président Trump qui occupe l’actualité, avec (i) cette histoire d’attaque sur le Capitole, le 6 Janvier 2021, pour changer le résultat de l’élection présidentielle en sa faveur, et (ii) la confiscation illégale de documents classifiés appartenant à la Maison Blanche (WH), sans énumérer d’autres scandales où l’on relève beaucoup d’évidences de son implication. Quant au covid-19, on en parle presque plus, malgré la contagiosité du variant Omicron qui continue de frapper sans trop tuer. Pour ce qui concerne notre Haïti, on aurait pu conserver  le même titre[1] du mois dernier tant l’instabilité politique s’oriente vers un chaos total (?). D’où le titre de cette 30e  chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : (i) LA GUERRE EN UKRAINE (7) et LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?). »

              Naturellement, cette 30e chronique sur la croisée des chemins depuis Mars 2020 se développera autour, dans un premier temps, de la situation au niveau mondial, avec accent sur le Covid-19, sur la guerre en Ukraine et sur la Saga Trump ; et autour, dans un second, de  la situation haïtienne caractérisée par cette instabilité politique de plus en plus orientée vers un chaos total (?). Elle  débouchera, finalement, sur des conclusions appropriées.  

1    1.     Situation au niveau mondial

 

1.1.  Le Covid-19 ne fait plus les grands titres de l’actualité

Malgré la contamination de la First Lady des USA, Gil Biden, au cours  du mois d’Août 22, la pandémie du covid-19 ne fait plus les grands titres de l’actualité mondiale. Pourtant, avec la contagiosité du variant Omicron, des cas de contamination se multiplient tant en Europe qu’aux Etats Unis. J’ai relevé, ici aux USA, GA, parmi certaines connaissances, des cas de contamination qui se sont confirmés lors des examens de routine et des cas de transmission du virus d’enfants aux parents avec la réouverture des classes. Voici comment se présente la situation[2] : au niveau mondial, les cas de contamination s’élèvent à 603,713,661, soit une augmentation 26,554,407 de plus que le mois de Juillet 22, et les cas de mortalité à 6,495,642, soit une augmentation de 95,693 cas  de plus que le mois de Juillet 22, au 2 Septembre 2022 ; tandis qu’en Haïti, les cas de contamination se chiffrent à 33,381 et les cas de mortalité à 841 depuis Mars 2020, soit un total de 3 morts en plus par rapport au mois de Juillet. Les USA occupent toujours la première place, suivis de l’Inde, du Brésil et de la France. A noter que les 95,693 décès, enregistrés, au cours du mois d’Août 22, à travers le monde et liés au Covid-19, sont nettement supérieurs au nombre de personnes tuées dans la guerre en Ukraine depuis son déclanchement le 24 Février 2022.

1.2. La guerre en Ukraine[3], la stagnation au Donbass et la contre-offensive dans le Sud  

Dans la zone du Donbass en grande partie  sous domination Russe, la situation n’a pas évolué. C’est la guerre d’attrition ou d’usure. C’est la stagnation. La Russie continue son bombardement à distance  de certaines  villes Ukrainiennes, comme Kharkiv (Nord-Est). Elle a aussi frappé une station ferroviaire faisant plus de 25 personnes tuées (Izioum). L’Ukraine fait la même chose sur les territoires occupés par les Russes dans le Donbass en visant surtout les dépôts de munitions (6 dépôts), les centres de commandement russes, la logistique. Les armes modernes reçues de l’Occident et surtout des américains permettent à l’Ukraine de contraindre les russes dans les limites des territoires conquis dans le Donbass. Par rapport à l’incident controversé coutant la vie à une cinquantaine de prisonniers du régiment d’Azov dans une prison dans le Donbass, il est de plus en plus clair que c’est un coup des russes pour éliminer ces soldats inscrits dans les archives de la Croix-Rouge internationale. Essayons maintenant de voir ce qui se passe dans le sud de l’Ukraine.

Contrairement à cette stagnation observée dans l’Est, l’armée ukrainienne rentre dans une phase offensive dans le sud. Après avoir frappé la Crimée et Kherson et endommagé certaines infrastructures importantes (ponts routiers et ferroviaires, dépôts et convois de munitions, centres de commandement, destructions d’avions, de blindés, de ponts flottants), pour isoler la ville de Kherson, l’armée ukrainienne a, suite à un discours du président Zelensky demandant aux soldats russes de déposer les armes, lancé une contre-offensive sur cette ville défendue par plus de 20,000 soldats russes. A ce stade, on sait très peu sur ce qui se passe dans cette contre-offensive, mise à part la prise de certains villages par les ukrainiens, secret militaire oblige, et guerre de communications jetant la confusion.

Les occidentaux estiment à plus de 50,000 les soldats tués des deux côtés. Quant aux matériels de guerre, on estime à plus de 5000 les blindés et autres armes qui sont détruits du côté russe, à 1500 les blindés et autres armes du côté ukrainien et 11 M de réfugiés dans les pays limitrophes et autres. Comme nous l’avons écrit dans la dernière chronique en relation avec les  soldats : « Les pertes ukrainiennes sont certes moins nombreuses, l’Ukraine étant en position défensive, mais elles n’en demeurent pas moins importantes[4]», surtout des pertes de populations civiles.

Il faut noter que Vladimir Putin continue de manier avec beaucoup de maestria les armes alimentaires en laissant passer des tonnes de céréales vers le Moyen Orient et l’Afrique par le port d’Odessa, et les armes énergétiques en fermant les robinets de gaz alimentant l’Europe et en les rouvrant aux compte-gouttes (réduction des débits). Aux dernières nouvelles, Putin les a tout simplement fermés (pour combien de temps ?) pour entretien, officiellement, mais pour montrer ses muscles à l’approche de l’automne en réalité et surtout de l’hiver, privant la France et l’Allemagne de son gaz et en espérant diviser l’Europe et pousser les populations européennes à se révolter contre leur gouvernement. Ces deux armes géostratégiques permettent à Putin de mener une « guerre hybride » vis-à-vis du monde et de l’Europe en particulier.

L’occupation de la Centrale nucléaire de Zaporijia par la Russie devrait être vue sous cet angle, en y érigeant un centre de commandement, une base militaire, à l’abri des répliques ukrainiennes et en détournant l’énergie produite par la centrale vers la Crimée annexée depuis 2014. La mission de l’AIEA, qui y séjourne après d’âpres négociations avec Putin et après des discussions avec Zelensky, constate effectivement l’occupation militaire de la centrale par l’armée russe au risque de provoquer un accident nucléaire à la Tchernobyl, soit par une fausse manœuvre de l’artillerie russe, soit par une réplique malencontreuse de l’artillerie ukrainienne. En tout cas, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est interdit de faire la guerre aux environs des centrales nucléaires, voire y établir un campement militaire. La mission a recommandé « d’établir un périmètre de sécurité autour de la centrale » en vue de faire respecter « les 7 piliers de sécurité » requis en la matière. La Russie accepterait-elle de courber aux injonctions de  la mission de l’ONU, ou faudrait-il se tourner une fois de plus vers le président R. Erdogan de la Turquie, l’incontournable pour tout ce qui a trait à des négociations entre la Russie et l’Ukraine depuis le déclanchement de cette guerre, le 24 Février 2022 ? A noter qu’Erdogan, une sorte d’autocrate qui ne dit pas son nom, joue sur les deux tableaux russe et européen pour préserver ses propres intérêts, avec une inflation qui avoisine 80% donc de grosses difficultés internes, et pourrait fissurer le bloc européen en attaquant la Grèce, un autre membre de l’OTAN, un ancien ennemi, qui, selon Erdogan, militariserait ses îles à proximité de la Turquie.

1.3.   La saga Trump et ses ressemblances avec Haïti

Alors que l’Europe se débat sous les coups de massue énergétiques de Putin, la France est privée du gaz russe sans avertissement, officiellement pour  des questions de maintenance du réseau de gazoduc[5] . Les USA, qui s’y attendaient, sont mécontents de la décision russe qui est arrivée plus tôt que prévue et le font savoir par l’organe de Joe Biden, lui-même empêtré dans ses problèmes internes, malgré de petites victoires liées aux dossiers de l’infrastructure et de la dette des étudiants.  Toutefois, c’est l’ex-président Trump, impliqué dans des scandales à n’en plus finir, qui occupe le devant de l’actualité, avec (i) cette histoire d’attaque  de ses partisans sur le Capitole, le 6 Janvier 2021, pour changer le résultat de l’élection présidentielle en sa faveur, actuellement sous investigation d’un Comité du Congrès, et (ii) la confiscation illégale de documents classifiés appartenant à la Maison Blanche (WH), sans oublier d’autres scandales comme l’affaire des fraudes fiscales à New-York où il s’est caché derrière le 5e Amendement pour ne pas répondre aux plus de 400 questions de la Juge en charge du dossier, comme la tentative de fraude électorale dans l’Etat de Georgia où son ex-avocat, Rudy Giuliani, vient d’être auditionné, où le sénateur L. Graham, un autre proche de Trump, refuse de courber jusqu’à présent  à la convocation de la Juge en charge du dossier, et où l’on relève beaucoup d’évidences de l’implication directe de l’ex-président américain.

Pour faire durer le plaisir, une juge fédérale de la Floride nommée par Trump, le 12 Novembre 2020, soit moins d’une dizaine de jours après l’élection présidentielle gagnée par Biden, vient d’accepter de lui accorder un « special Master » contrairement à toutes attentes sur le dossier des « documents classifiés » illégalement gardés chez lui. Il faut noter que durant sa présidence, l’ex-président Trump a nommé, à tous les niveaux du système judiciaire, 234 juges de tendance conservatrice, dont 3 à la Cour Suprême portant par ainsi à 6 le nombre de conservateurs sur les 9 juges qui constituent la Cour Suprême des USA. En d’autres termes, le système judiciaire, qui fait la force de la démocratie américaine, serait sous la coupe de Trump et du Parti Républicain, donc « vassalisé ».

Quand on regarde toute cette saga de ce monsieur et les réactions de ses partisans et proches, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Haïti où les exemples de partisans de nos politiciens, qui bloquent les rues, pillent les magasins, tuent d’innocentes personnes, et prêts à  en découdre à nouveau pour leur leader, sont légion. On dirait qu’on assiste à une saga à l’haïtienne. Haïti a donc fait école[6].

       2.     Situation au niveau d’Haïti

Avant de passer à la situation haïtienne, il serait intéressant de signaler trois faits en liaison avec l’Europe et Haïti :

(i)                  Il s’agit du décès de Michail Gorbatchev, 91 ans, le dernier président de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), l’apôtre de la Glasnost (la transparence) et de la perestroïka (la restructuration), admiré en occident et méprisé en Russie, à cause de la dislocation de l’URSS, au point que Vladimir Putin, à tendance tsariste et autocratique, qui rêve de la grande Russie, de l’URSS et de ses anciens territoires dont l’Ukraine envahie, le 24 Février 22, ne lui a même pas accordé les funérailles dignes d’un ancien chef-d ‘Etat.

(ii)                Il faut noter, aussi aux dernières nouvelles, le décès, ce 8 Septembre 2022, de la Reine Elisabeth II d’Angleterre, 96 ans, qui a eu la chance d’investir, très récemment, sa 15e première ministre de tendance conservatrice en la personne de  Liz Truss depuis Winston Churchill. Elle est à elle seule toute une histoire. Avec elle, c’est tout un monde qui disparait. Le Monde ne sera plus jamais comme avant sans Elisabeth II.  

(iii)               Enfin, c’est le décès du Général Hérard Abraham,82 ans, président par intérim après la chute du Général Avril en 1990, durant trois jours, et qui a eu ses mots célèbres lors de la remise du pouvoir à Mme Ertha Pascal-Trouillot, le seule femme président d’Haïti, « Mme la présidente, les Forces Armées d’Haïti sont à vos ordres ».  Sous le gouvernement de transition d’Alexandre-Lotortue, j’ai eu la chance de côtoyer, entre autres, en tant que consultant, directeur de cabinet et conseiller spécial du premier ministre Latortue, deux grands hommes et deux grands patriotes ayant le sens du devoir, le ministre de l’Economie et des Finances, M. Henri Bazin, et le ministre des Affaires Etrangères, le Général Hérard Abraham. Ce qui m’a fasciné chez ces hommes, c’est leur simplicité et leur discrétion. C’est la différence fondamentale entre ces hommes d’Etat et les politiciens actuels qui se battent pour les broutilles du pouvoir, avec un seul objectif, « ôte-toi que je m’y mette », et une seule stratégie, « krazebrize». On comprend que l’instabilité politique ait provoqué la situation actuelle.

 

2.1. L’instabilité politique orientée vers le chaos total (?)

Après l’échec des pourparlers entre les protagonistes des accords du 11 Septembre et 30 Août 21 en juillet, on savait quelque chose allait se passer. C’est pourquoi dans la chronique précédente, on avait écrit : « La crise multiforme et multidimensionnelle se perpétue sans aucune volonté de tenter de la résoudre. On est revenu à la case de départ, gouvernement monocéphale  vs gouvernement bicéphale… Ariel Henry, 1er Ministre choisi par Jovenel Moise, se maintient au pouvoir pour organiser les consultations populaires en vue de changer la constitution, de mettre en place un conseil électoral provisoire consensuel, et enfin pour organiser les élections générales dans le pays. Quand ? Aucune date.» Le pouvoir se maintient sans fournir de dates précises pour réaliser le mandat, sans se soucier du sort de la population, victime de l’insécurité, de la vie chère, de la crise du carburant, etc.

Haïti s’embrase !

Certains politiciens ont senti que le moment était venu de retourner dans la rue pour inciter le peuple à la révolte. Alors que la police nationale, sans les armes commandées, commence à coincer très sérieusement les bandits, en particulier les 400 MAWOZO, la plupart de nos politiciens ont fleuré le moment d’agir au niveau de la rue, jouant sur la corde sensible de la population qui ne sait à quel se vouer, tant les problèmes sont nombreux et nécessitent des solutions urgentes. En effet, après l’assassinat et l’incinération, dans leur voiture, des corps  de l’ex-sénateur Buisreth et de son chauffeur par le gang Ti Makak au niveau de Laboule et la répétition de cette nouvelle façon de tuer, au niveau du Pont de Tabarre, sur la famille Desanclos, une mère et deux de ses filles par le Gang de Cité Doudoune, membre de 400 Mawozo, et tous les problèmes que confronte le pays, dont l’implication de la plupart des membres de l’Eglise Episcopale dans l’importation des armes et munitions dans le pays, l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles, expert en discours violent et apôtre de la stratégie « krazebrize », a jugé le moment propice pour pousser le pays à la révolte. Haïti s’embrase[7]!

Sur ce théâtre haïtien, le conflit russo-américain à travers la guerre en Ukraine trouve son écho

D’où des manifestations violentes dans l’ensemble des dix départements où tout est amalgamé, l’insécurité, la vie chère, la crise du dollar, la crise du carburant et naturellement le départ du premier ministre Ariel Henry. Les leaders ne proposent pas de solutions à la crise multiforme et multidimensionnelle. Ils se contentent d’haranguer les foules, les poussent à la violence pour attaquer les banques, le secteur privé, les institutions étatiques, le gouvernement et le Core Group rendus responsables de la situation chaotique actuelle. Cette approche de la situation par ces leaders est en partie vraie. Ils ont oublié de se responsabiliser par rapport à tout cela en tant que parties prenantes de la crise. Ce qui est triste dans tout ce chaos, le drapeau américain est brulé et piétiné tandis que certains manifestants portent des drapeaux russes, et se déguisent en se badigeonnant avec le blanc, le rouge et le bleu du drapeau russe. Comme quoi, sur ce théâtre haïtien, le conflit russo-américain à travers la guerre en Ukraine trouve son écho.

Il faut dire aussi que la rentrée des classes prévue pour début Septembre et renvoyée pour le 3 Octobre est traditionnellement utilisée pour lancer des manifestations anti-gouvernementales, sauf l’année 2021 où le cadavre de J. Moïse était encore chaud. Ce n’était pas étonnant que les manifestations anti-gouvernementales de 2022 aient démarré après la mi-Août. En 2019,  j’avais écrit un article, «Haïti, l’école prise en otage[8]» : « Assez ! C’est la même stratégie pratiquée depuis belle lurette qui nous a valu la situation catastrophique d’aujourd’hui. Il faut changer de disque. Arrangez-vous autrement pour jeter le régime en place et prendre sa place (ôte-toi que je m’y mette), laissez les enfants aller à l’école, même si on sait que seulement 10% de ces enfants ( comme vous et moi, les génies du système éducatif actuel) auront la chance de traverser la grille de ce système éducatif sélectif mise en place beaucoup  plus pour perpétuer le système global actuel, fait de prébendes, de prédations, de corruption, que pour amorcer le développement réel, équitable et durable du pays Haïtien.»

Ce chaos que nous vivons actuellement, qui est le fruit de cette instabilité politique et de cette stratégie « krazebrize », nous conduirait plus vers une gouvernance gangstérisée que vers un sursaut patriotique pour changer définitivement Haïti.

3.       Conclusion

Comme nous l’avons constaté dans la chronique précédente, le Covid-19 semble de plus en plus s’acheminer vers une maladie saisonnière, une sorte de grippe, certes capable de tuer en cas de comorbidité grave, mais acceptable pour la majorité de la population mondiale. Ceci étant dit, la guerre en Ukraine devient « une guerre hybride », avec des conséquences sur l’économie mondiale. Ce qui est en train de se passer au niveau mondial, « la grande bascule », pour reprendre le mot du président français, E. Macron, met le monde en face de nouveaux défis. D’où la nécessité de trouver des formules innovantes pour évoluer dans ce nouvel environnement tout en gérant les risques qui pourraient mettre la planète en danger. Les blocs se forment autour de la Chine et des USA, avec des alliés puissants dans les deux camps. Il faudra gérer les risques pour éviter tout dérapage suicidaire, en particulier  la dissuasion atomique, l’accélération des réglementations  climatiques où il faudra trouver rapidement des formules pour atténuer le réchauffement de la planète, et gérer d’autres défis quotidiens comme la question énergétique, l’alimentation mondiale, l’inflation, tout cela mis à mal par la guerre en Ukraine.

Les répercussions de cette guerre sur le monde sont générales et particulières sur Haïti, qui gère très mal ses propres démons dont la plupart influencent Donald Trump. Le chaos actuel demande des sacrifices de la part de chacun de nous tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Avec ce taux d’inflation de 30.5% en rythme annuel, le pays explose. On ne sait pas jusqu’où cette explosion sociale va aller. Depuis bien longtemps, on a pressé la sonnette d’alarme. Malheureusement, l’instabilité politique et ses conséquences désastreuses nous empêchent jusqu’ici de prendre conscience du gouffre dans lequel on s’enfonce. Demandons de l’aide pour nous asseoir ensemble et jeter les bases de la nouvelle Haïti.

Une vision, Haïti pays phare du monde en 2054 en 34 ans  

Voici ce que j’avais écrit en Décembre 2019[9]  et que j’ai repris avec quelques modifications de dates en lien avec des étapes dans une vidéo[10] à destination de l’événement annuel « Prochen Lidè », à Atlanta, le 24 Août 22: « Seule la grande concertation nationale pourrait nous aider à : (i) Vider nos différends et dépasser nos différences ; (ii) Mettre en place un gouvernement inclusif ;  (iii) Elaborer un grand programme d’apaisement social de 150 M USD /an à côté d’un programme de développement participatif et durable de 1.5 Mrd de USD/an ; (iv) Jeter les bases du nouveau système réclamé par tout le monde ; (v) Organiser le procès PETROCARIBE et les autres procès réclamés par la population ; (vi) Organiser les élections par un Conseil Electoral Permanent ; (vii) Appliquer le nouveau système basé sur une nouvelle Constitution où l’équilibre des trois pouvoirs d’Etat est garanti ; (viii) Faire d’Haïti un pays émergent en 2040 selon le modèle de Rwanda  et de la Scandinavie et un pays Phare du monde en 2054, l’année de notre 250e anniversaire d’indépendance… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[3] https://www.youtube.com/watch?v=UsfCuI1NBNU  vidéo de Xavier Tytelman du mois d’Aout 2022.

[4] https://www.youtube.com/watch?v=HjUEE59fk1U vidéo de Xavier Tytelman video du mois de juillet

[5] Dernièrement, Putin a clairement fait savoir que les robinets ne s’ouvriraient pas si l’Occident ne revenait totalement sur les sanctions.

mardi 2 août 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (29) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (6), LES ARMES DE PUTIN ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE ET CONSEQUENCES

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (29) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (6), LES ARMES DE PUTIN ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE ET CONSEQUENCES

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

1er  AOUT 2022

              Dans cette 29e chronique consacrée à l’interrogation  sur la croisée des chemins du monde et du pays Haïtien et dans cette 6e chronique sur la guerre en Ukraine, il est de plus en plus clair que, le covid-19 étant occulté, la situation évolue vers quelque chose de nouveau, tant au niveau mondial, avec la guerre en Ukraine et les armes utilisées dans les deux camps, qu’au niveau d’Haïti, avec l’instabilité politique et ses conséquences désastreuses sur la vie de nos compatriotes haïtiens, guerres des gangs, le kidnapping, l’exode des haïtiens vers des zones plus clémentes dans le pays et vers les pays voisins. Ces  guerres (Ukraine et gangs en Haïti), sont en train de bousculer l’ordre des choses établies. D’où le titre de cette chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (29) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (6), LES ARMES DE PUTIN ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE ET CONSEQUENCES. »

              La 29e chronique sur la croisée des chemins depuis Mars 2020 s’attardera sur la situation au niveau mondial avec accent sur le Covid-19 et sur la guerre en Ukraine ; analysera la situation haïtienne à la faveur de l’instabilité politique et ses conséquences catastrophiques sur la vie des Haïtiens et débouchera sur des conclusions appropriées.  

            1.    Situation au niveau mondial

 

1.1.  Le Covid-19 occulté.

Le Covid-19 est occulté par la guerre en Ukraine qui rentre dans son  6e mois. Malgré la double contamination du président des USA, Joe Biden, 79 ans, à la fin du mois de juillet 22, la pandémie du covid-19 n’a pas pu revenir au-devant de l’actualité mondiale  pour ce mois de Juillet. Pourtant, on relève une recrudescence des cas de contamination tant en Europe qu’aux Etats Unis. Voici comment se présente la situation[1] : au niveau mondial, les cas de contamination se chiffrent à 577,159,254, et les cas de mortalité à 6,399,949 au 31 Juillet 2022 ; tandis qu’en Haïti, les cas de contamination se chiffrent à 32,263 et les cas de mortalité à 838 depuis Mars 2020. Les USA sont toujours en tête suivis de l’Inde, du Brésil et de la France. Il est à remarquer que ces quatre pays appartiennent à deux blocs rivaux, si l’on se réfère aux dernières rencontres du G7 (USA/France) et des BRICS (Brésil/Inde) au mois de Juin écoulé, soldées par des positions respectivement pro ukrainiennes et pro russes dans le cadre de la guerre en Ukraine.

1.2. La guerre en Ukraine 

Le Donbass est en grande partie  sous domination Russe. L’avancée russe en Ukraine est de 0.4% par rapport au mois de Juin 2022, soit 20.4% du territoire Ukrainien conquis. La Russie n’a pas cessé le bombardement à distance  des villes de l’Ukraine, en particulier ODESSA après la signature d’un accord pour laisser passer les céréales ukrainiennes vers l’Afrique et le moyen Orient. La contrattaque ukrainienne dans le Sud a favorisé la reprise de l’Ile aux serpents, occupée par les Russes quelque temps après l’envahissement de l’Ukraine, le 24 Février 2022. La bataille pour la reprise de Kherson fait rage, une ville sous domination russe pratiquement depuis le début de la guerre. La destruction par l’armée ukrainienne d’un pont et des dépôts d’armes et de munitions  permettant l’approvisionnement de l’armée russe pourrait favoriser la reprise de cette ville par les Ukrainiens et compliquer la vie des russes dans le Donbass, surtout depuis l’arrivée des armes américaines et occidentales. Un incident controversé, le bombardement d’une prison dans la zone occupée par les Russes, où une cinquantaine de soldats prisonniers du bataillon d’Azov, héros de Marioupol, ont été tués. La Russie et l’Ukraine s’en sont mutuellement accusées.

Il semblerait que, selon certains analystes occidentaux, en particulier les services de renseignements américains, l’armée russe connaisse une certaine pénurie en hommes (75,000 tués et blessés), d’où les appels aux recrutements des Russes, et en matériels (4000 véhicules blindés perdus), d’où le voyage de Putin en Iran pour l’achat de drones iraniens en vue de contrecarrer les drones turcs utilisés avec succès par les Ukrainiens. Les pertes ukrainiennes sont certes moins nombreuses, l’Ukraine étant en position défensive, mais elles n’en demeurent pas moins importantes[2].  En attendant, Vladimir Putin continue d’exercer la pression sur l’Occident en se servant de deux armes redoutables, l’arme alimentaire et l’arme énergétique.

1.3.  Les armes de Putin 

Selon certains analystes, les difficultés dont font face le monde en général et l’Europe en particulier sont liées à deux armes utilisées par Putin : (i) l’arme alimentaire en vue de provoquer des émeutes dans le monde ; (ii) l’arme énergétique : le carburant et surtout le gaz naturel pour mettre à genoux l’Europe. Dans les deux cas, Putin a réussi son pari jusqu’à présent.

L’arme alimentaire

Tant au niveau de l’Asie (Siri Lanka), de l’Afrique et de l’Amérique Latine (l’Argentine), les émeutes ont déjà commencé. Putin, à travers son ministre des affaires étrangères, M. Lavrov, sillonne l’Afrique pour accuser les occidentaux de la responsabilité de  la pénurie alimentaire à cause des sanctions prises contre la Russie. Pourtant, il est prouvé que c’est la Russie qui a volé le blé ukrainien dans les territoires occupés, fait sauter des dépôts entiers de blé, occupé les ports ukrainiens et mis un blocus naval au niveau de la Mer Noire. Et même, sous l’instigation de la Turquie et l’ONU, le lendemain de la signature de l’accord pour laisser passer les céréales, la Russie n’a pas hésité à bombarder un port dans la ville côtière d’Odessa. Ce qui n’a pas tout-à-fait contrarié la sortie des céréales. Sécheresse aidant, les spéculations et le manque de carburant sur le marché mondial ont provoqué une inflation généralisée dans le monde, dont 9.67% aux USA aux dernières nouvelles.

L’arme énergétique

A côté de la crise de carburant provoquée, la Russie a fermé les robinets de gaz naturel mettant une bonne partie de l’Europe à genoux, l’Europe étant dépendante du gaz Russe à hauteur de plus de 50% en moyenne. L’Europe est donc en train de subir le contrecoup de ses sanctions vis-à-vis de la Russie. La Russie a donc bien préparé son coup en envahissant l’Ukraine et a gardé jusqu’au dernier moment ses deux armes secrètes.

L’occident, à travers le président français, E. Macron, en Afrique, et le président américain Biden, au Moyen Orient et en Israël, a dû prendre son bâton de pèlerin, pour aller convaincre les africains  de son innocence dans la pénurie de céréales et offrir ses aides dans la résolution du problème, et chercher des alliés comme l’Arabie Saoudite (succès mitigé), pour atténuer le problème énergétique. Dans ce même ordre d’idées, le prince héritier saoudien a été en France officiellement, toujours dans le cadre de la résolution du problème énergétique. Parallèlement, chaque bloc cherche à se renfoercer et une autre forme de gouvernance mondiale est en train de se mettre en place.  

1.4.  Les blocs prennent forme :

D’un côté, il y a le bloc de l’Ouest sous le leadership américain (G7, OTAN, UE et d’autres pays) qui se targue de la démocratie, et de l’autre, le bloc des BRICS sous le leadership de la  Chine et de la Russie, dominé, en grande partie, par l’autocratie et qui fait l’apologie de la multipolarité. La guerre froide est donc déjà là, la course aux armements est ouverte, la crise économique frappe à la porte. La récession mondiale pointe à l’Horizon. Et Haïti dans tout cela ? 

            2.  Situation au niveau d’Haïti

2.1. L’instabilité politique et conséquences

Depuis l’année dernière, le pays a connu plusieurs accords dont deux ont sorti du lot : l’accord de Montana et  l’accord de la primature. Tout le monde croyait qu’au 7 Février 2022, fin de mandat de Jovenel Moïse (2017-2022), quelque chose allait se passer. Rien. Ariel Henry, 1er Ministre choisi par Jovenel Moise, se maintient au pouvoir pour organiser les consultations populaires en vue de changer la constitution, de mettre en place un conseil électoral provisoire consensuel, et enfin pour organiser les élections générales dans le pays. Quand ? Aucune date. Le pays est entré dans une sorte de pause politique. Montana et Primature se regardent en chiens de faïence, tandis que la population se fait kidnapper, voler, violer et assassiner. Coup de théâtre, Ariel Henry s’est rendu chez Magalie Comeau Denis, le leader de Montana, avant de  se rendre au Sommet des Amériques. Les contacts se sont repris en sous-main jusqu’à la rencontre  de ce mois de Juillet soldé par un échec. La crise multiforme et multidimensionnelle se perpétue sans aucune volonté de tenter de la résoudre. On est revenu à la case de départ, gouvernement monocéphale  vs gouvernement bicéphale. Entre temps, les gangs se mettent au diapason.

2.1.1.        La guerre des Gangs G9 vs GPEP et le kidnapping

Le G9 a attaqué le GPEP. Le bilan est lourd, 209 morts, des dizaines de blessés, des centaines de déplacés, plus de 125 maisons incendiées. Parallèlement, d’autres groupes défient le gouvernement, en kidnappant de paisibles citoyens, en donnant des ultimatums au gouvernement car bien alimentés par des armes et munitions en provenance de l’étranger. Ex. Les armes et munitions trouvées aux ports de Port-de-Paix et de Port-au-Prince. L’église Episcopale est sur la sellette comme commanditaire pour les munitions de Port-au-Prince. Démenti formel. Des gens ont utilisé la franchise de l’église pour commettre leur forfait. Certaines arrestations sont opérées. De même qu’à Port-de-Paix, le Commissaire du Gouvernement est arrêté et jeté en prison pour complicité, un avocat de renom, membre du barreau d’Haïti et conseillé du ministre Berthaud Dorcé, est arrêté aussi. Naturellement, le Barreau a aussitôt réagi pour demander sa libération. Quelles sont les suites de tout cela ? On verra.

400 Mawozo tuent des policiers, en particulier, l’inspecteur de police, Réginald Laleau. Il a été assassiné dans une église et son corps emporté. Et Lanmò 100 jou, leader des 400 Mawozo, pavane sur les réseaux sociaux, expliquant les raisons de cet assassinat crapuleux et défie la police nationale d’Haïti (PNH). Les gangs Gran Grif et Jean Denis s’entredéchirent au niveau de l’Artibonite. Un gang basé entre Gros Morne et Bassin Bleu (Artibonite) tire sur un véhicule d’une organisation non gouvernementale, faisant 6 blessés dont un grièvement. Enfin, les départements de la Péninsule Sud d’Haïti sont toujours bloqués par des gangs Ti Lapli, IZO et Krisla, un an et plus d’un mois déjà.

2.1.2.       La vie chère,

On comprend, dans ces conditions, la situation d’inflation au niveau de l’ensemble du pays (27.8%) ; le taux de référence du dollar est à 115.1159 G à l’achat et 118. 5127 G à la vente ; le nombre de personnes en insécurité alimentaire aigue dépasse le million, l'insécurité alimentaire globale est 4.5 millions de personnes;  le risque probable d’une  4e année consécutive de récession économique en Haïti se précise de plus en plus.

2.1.3.       Les Réfugiés internes et externes

Ne sachant à quel saint se vouer, la population se déplace en masse vers des cieux plus cléments au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, au niveau des villes de province, en particulier vers le nord du Pays. Des familles entières prennent de frêles embarcations vers  les côtes de la Floride, échouant souvent à Cuba, à Porto-Rico, aux Bahamas, arrivent parfois aux USA, dans la zone de Miami, si elles  ne périssent pas en mer ou si elles ne sont pas interceptées par des Gardes Côtes Américaines. Très souvent, elles sont rapatriées manu militari et refoulées sans aucune forme de procès en Haïti. Une véritable tragédie ! 

Va-t-on vers une gouvernance gangstérisée et renforcée ou vers un sursaut patriotique pour changer définitivement Haïti ?  Et qu'est-ce qui est en train de changer dans le monde? 

3.       Conclusions

L’interrogation  en relation avec la croisée des chemins pour le monde et pour Haïti, introduite avec la crise du Covid-19 en Mars 2020, semble trouver sa réponse et est en train  de prendre corps et forme avec la guerre en Ukraine. Un nouvel ordre mondial se met en place petit à petit, axé sur deux blocs non tout-à-fait monolithiques, mais très liés par des intérêts géopolitiques et économiques et par la course aux armements, le bloc de l’Occident sous domination américaine et se targuant de la démocratie libérale et le bloc des BRICS sous domination chinoise (Tension très vive avec les USA sur la question taiwanaise et la visite de Nancy Pelosi, le 3e personnage dans la succession aux USA, à Taiwan) et russe embrassant globalement l’autocratie et la multipolarité.

Tandis qu’en Haïti les intérêts nationaux perdent de plus en plus de pied par rapport aux intérêts de clans qui ont créé des gangs pour continuer à brasser des affaires louches et lucratives et se perpétuer au pouvoir par tous les moyens (personnes interposées et autres), mais les gangs ont  de plus en plus conscience de leurs forces, conquièrent de nouveaux territoires, exploitent en particulier les masse et les couches moyennes (Kidnapping, viols, vols, assassinats), et visent, en s’échappant de la tutelle des politiques et des oligarques, de plus en plus le pouvoir politique direct. Du train où ça va, il ne serait pas étonnant qu’un jour ils assautent le pouvoir, en prenant ce qui reste du Palais National, et en occupant  la Primature.

Pour éviter cette perspective honteuse et sombre qui achèverait de nous enterrer aux yeux du monde civilisé, il est impératif qu’ un sursaut patriotique s’empare de ce qui nous reste des hommes et femmes politiques susceptibles de sacrifier leurs intérêts de clans, en s’efforçant de trouver un accord politique, et en se mettant ensemble pour faire face aux bandits, pour changer le cours des choses et pour  mettre Haïti sur de nouveaux rails.

vendredi 1 juillet 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (28) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (5), L’EUROPE, L’AMERIQUE LE G7 ET LE SOMMET DE L’OTAN ; HAITI, LA BATAILLE POLITIQUE AU NIVEAU DE LA RUE

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (28) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (5), L’EUROPE, L’AMERIQUE,  LE G7 ET LE SOMMET DE L’OTAN ; HAITI, LA BATAILLE POLITIQUE AU NIVEAU DE LA RUE

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

30 JUIN 2022

              Dans la 27e  chronique[1], on s’est penché, entre autres,  sur la situation au niveau mondial, avec, en toile de fond, la guerre en Ukraine, et sur la situation haïtienne, en particulier sur la question de la dette de l’Indépendance, l’indemnité ou la rançon, pour reprendre le mot d’un ex président français, François Hollande. Dans cette 28e chronique, il faut noter que la guerre en Ukraine s’inscrit dans la durée et amorce la crise économique mondiale due à la guerre, elle-même, et aussi à la situation post-COVID-19 (?). L’Occident se solidarise avec l’Ukraine qui voit sa candidature à l’Europe acceptée. Les USA, qui cherchent la vérité sur les événements du 6 janvier 2021 au Capitol pour changer le résultat de la présidentielle de 2020 en faveur de Trump, se voient infliger un retour en arrière de 50 ans par rapport à l’annulation de la loi sur l’avortement par sa Cour Suprême composée en majorité de républicains (6/9). Après le Sommet des Amériques sans Cuba, sans Nicaragua et sans Venezuela, organisé à Los Angeles, Californie, le président Biden s’est rendu en Allemagne pour le Sommet du G7 et le Sommet de l’OTAN dominé par la guerre en Ukraine et les mesures contre la Russie, la menace no 1 pour la sécurité de l’Europe. En Haïti, la bataille politique s’accentue avec des manifestations de rue contre l’insécurité, contre le PM Ariel Henry, pro Montana et surtout pro Aristide, occultant celles réclamant la justice pour Jovenel Moïse, qui aurait 54 ans ce mois-ci, et dont l’assassinat crapuleux connaitra sa première année, le 7 Juillet 2022. Ce qui est résumé dans le titre de la 28e chronique consacrée à cette interrogation liée au COVID-19 et à cette croisée des chemins que connaissent le monde et Haïti : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (28) ? LE MONDE, LA GUERRE EN UKRAINE (5), L’EUROPE, L’AMERIQUE, LE G7 ET LE SOMMET DE L’OTAN ; HAITI, LA BATAILLE POLITIQUE AU NIVEAU DE LA RUE ».

              L’analyse de la situation  se fera au niveau mondial avec accent sur le Covid-19, la guerre en Ukraine, le G7, le Sommet de l’OTAN ;  tandis qu’en Haïti, elle s’articulera autour la bataille politique pour le remplacement à la tête de l’Etat de Jovenel Moïse qui se joue dans la rue, malgré la persistance de l’insécurité (kidnapping, assassinats, blocage des zones entières du pays, vie chère, crise carburant, etc.), avec les manifestations de rue anti-gouvernementales et pour une hypothétique présidence d’Aristide de la transition, et, enfin, avec un clin d’œil sur la constitution par Ariel Henry d’une équipe de négociation pour discuter avec l’équipe de Montana. Enfin, elle se terminera sur des conclusions appropriées.

1.       La situation au niveau mondial

1.1. Le  Coronavirus.

Commençons par le COVID-19. Même occulté par la guerre en Ukraine, le Covid-19 est toujours là. On parle même d’une 7e  vague en France[2] où on relève une recrudescence des cas de contamination.  En effet, dans un pays où le taux de vaccination a atteint 80.8% de la population totale, on relève en une semaine 15,496 cas d’hospitalisation et 37 cas de mortalité en 24 heures, pour un total de 149, 443 décès depuis le début de la pandémie. Voyons globalement[3] comment cela se présente : les cas de contamination se chiffrent à  546,945, 487,  les cas de mortalité à 6,334,557, y inclus Haïti avec 31,550 cas de contamination et 837 cas de mortalité. Les USA sont toujours en tête suivis de l’Inde, du Brésil et de la France.

1.2.  Sommet des BRICS[4] (Brésil, Russie, Inde, Chine)  

L’Union Européenne s’est réunie pour endurcir les sanctions contre la Russie pour la punir à cause de l’invasion de l’Ukraine, un 6e parquet de sanction, les pays émergents, appelés les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), se sont réunis en Chine en présentiel et par visioconférence dans le cadre de ce que l’on appelle le Sommet des BRICS qui s’est tenu les 23 et 24 Juin 2022 à Pékin, capitale de la Chine. Il est à noter que :

(i)     L’Historique des BRICS. « Les BRICS sont une organisation intergouvernementale créée en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. L’Afrique du Sud s’est jointe à ce groupement en 2011 » ;

(ii)   Le Poids des BRICS. « Les BRICS représentent 41% de la population mondiale, 24% du PIB mondial, et 16% du commerce mondial. Le classement actuel mondial par le PIB des pays des BRICS place la Chine en 2ème position, l’Inde en 7ème, le Brésil en 9ème, la Russie en 11ème, l’Afrique du Sud en 32ème ».

(iii)  Les objectifs visés. « Le Sommet des BRICS du 23 Juin 2022 à Pékin dans le contexte de la guerre en Ukraine avait pour thème « Favoriser un partenariat de qualité entre les BRICS : ouvrir une nouvelle ère pour le développement mondial ».

(iv)  Les Points débattus. «  Quelques 1.000 participants ont pris part à ce Sommet en ligne et en présentiel, pour débattre dans 5 séminaires : la réforme du système multilatéral, la reprise économique, le partage des technologies, la lutte contre les épidémies, et le développement durable ».

(v)   Les USA dans le collimateur du Président chinois. « Dans le discours d’ouverture, le président chinois Xi Jinping a déclaré que « Les gens s’inquiètent de voir l’économie mondiale tomber dans le bourbier des crises ».Il a exhorté les BRICS à relancer l’économie mondiale, à opposer un « contre-récit positif » aux sanctions du G7, et à proposer un autre modèle de développement que celui des Etats-Unis ».

(vi) Quant à Vladimir Putin, « Il a condamné les sanctions à motivation politique, qui causent une rupture volontaire des liens de coopération, et qui détériorent les chaines de transport et de logistique. Tout cela d’après lui se fait au détriment des intérêts commerciaux mondiaux, et affecte négativement le bien-être de populations. Il a critiqué les « actions égoïstes » des pays occidentaux, notamment le fait de se servir des mécanismes financiers (Swift) pour rendre le monde entier responsable de leurs propres erreurs. Il a ajouté que les BRICS devraient jouer un rôle de meneur pour élaborer une politique unificatrice, positive et visant à créer un système mondial multipolaire. Il a enfin affirmé que les BRICS pourraient compter sur le soutien de plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ».


1.3.  Le G7, le Sommet de l’Otan et La guerre en Ukraine


L’Historique du G7 et Invitations Spéciales. « Au lendemain du Sommet des BRICS, le G7 s’est réuni le 26 Juin 2022 en Bavière (Allemagne). Rappelons que suite au premier choc pétrolier de 1973, un G5 informel est lancé en 1974 regroupent les Etats-Unis, le Japon, la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Royaume-Uni. En 1976, l’Italie a rejoint le G5, et en 1976 ce fût le tour du Canada, pour aboutir au G7 actuel qui a également intégré l’Union européenne. Entretemps, la Russie avait rejoint le G7 en 1997, mais a été suspendue en 2014 après l’annexion de la Crimée. Ont été invités au Sommet du G7 du 26 Juin : l’Indonésie, l’Inde, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Argentine. »

Appui de l’Occident à l’Ukraine. « Le Président américain Joe Biden a annoncé un nouvel appel à l’unité du G7 et de l’OTAN face à Moscou qui a de nouveau bombardé Kiev le Dimanche 26 Juin. Rappelons que dès le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Moscou le 24 Février 2022, le camp Occidental a pris le parti de l’Ukraine, en condamnant vivement cette agression, en prenant des sanctions sévères contre la Russie, en fournissant à l’Ukraine une aide financière importante, ainsi que des armes légères et lourdes et des renseignements militaires. En outre, le Conseil européen des 23 et 24 Juin 2022 a accordé à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’Union européenne ».

« L’OTAN a décidé de ne pas intervenir directement dans la guerre en Ukraine, car le président Poutine a menacé à plusieurs reprises qu’il utiliserait si nécessaire l’arme nucléaire. Il a annoncé le Samedi 25 Juin son intention de livrer à la Biélorussie des missiles capables de transporter des charges nucléaires. Le Sommet du G7 a décidé de nouvelles sanctions contre la Russie, dont l’interdiction d’importer de l’or russe. Il a décidé également d’augmenter la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine en ce moment critique du conflit qui entame son cinquième mois ».

600 Mrds d’USD pour l’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine. « L’objectif est de renverser le cours de la guerre en faveur de l’Ukraine et de ne pas entamer des négociations maintenant. Le Président Biden a demandé à ses alliés non seulement de tenir tête à la Russie, mais de faire face également à la Chine, qui est entrain de structurer sa domination économique sur le monde grâce à ses « nouvelles routes de la soie ». C’est pourquoi à l’initiative des Etats-Unis, le G7 a décidé de mobiliser 600 milliards de dollars d’ici 2022 pour investir dans les infrastructures des pays défavorisés en Afrique, Asie, et Amérique latine. Ces pays défavorisés sont du fait de la guerre en Ukraine exposés au risque de pénuries alimentaires et à l’explosion des coûts de l’énergie ».

Retour de la guerre Froide entre deux blocs. « En conclusion, on ne peut que conclure au retour de la guerre froide entre deux blocs antagonistes : le bloc Occidental comprenant les Etats-Unis et l’Europe, et le bloc des BRICS. Le premier bloc se targue d’être un espace de liberté, de démocratie, de respect de l’Etat de droit et des droits de l’homme. Sur le plan économique, il prône le libéralisme et la lutte contre le changement climatique, et représente 45% de la richesse mondiale. Les BRICS ont plutôt des régimes autoritaires peu respectueux des libertés et des droits de l’Homme (Chine et Russie) et ne représentent que 24% de la richesse mondiale ».

« L’issue de la guerre en Ukraine aura des conséquences importantes sur le nouvel ordre mondial en devenir ». La Finlande et la Suède ont officiellement intégré l’OTAN au sommet de Madrid en acceptant les conditions imposées par la Turquie. L’Otan s’est donc renforcée. Selon l’AFP, les USA décident de « renforcer leur positionnement militaire en Europe » en vue de permettre à l’Otan de « répondre à des menaces venant de toutes les directions et dans tous les domaines : la terre, l’air et la mer », a précisé Joe Biden lors du sommet de l’OTAN.  

2.       La situation au niveau d’Haïti

La situation haïtienne se caractérise par une crise multiforme et multidimensionnelle, une sorte de descente aux enfers d’un pays au passé glorieux, savamment réduit, avec des complicités internes, à une sorte de gouvernorat par des bandits à cravates et à sapâtes  

2.1.  La domination  des gangs et ses conséquences

Alors que le monde rentre à nouveau dans la guerre froide, Haïti se déchire dans une sorte de bataille politique sans fin sous le règne des gangs[5] au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Le local du Palais de Justice  est toujours entre les mains d’Izo 5 segond. Vitelhomme a mis en défi le gouvernement de facto dans la zone de Tabarre (Torcelle). 400 Mawozo mène la danse à Croix-des-Bouquets, Ti Lapli à Martissant, krisla à Fontamara, Barbecue à Delmas, Chen Mechan à Croix-des-Missions, etc. Port-au-Prince est encerclé, avec en vue, selon des rumeurs persistantes, la prise du Palais National par les Gangs.

Quant au kidnapping, ce phénomène fait rage au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Je connais une famille qui a été kidnappée, Mari, femme et enfant. Le mari a été  libéré pour aller chercher de l’argent en vue de la libération de sa femme et de son fils. Ce qui a été fait. Ce cas n’est pas reporté et la police n’est pas au courant. Combien de personnes subissant le même sort au moment où nous écrivons ces lignes ?

Selon RNDDH, un organisme des droits humains, le bilan en lien avec la guerre des gangs pour la conquête de territoires entre 400 Mawozo et Chen Mechan, est de 191 personnes assassinées, 18 femmes violées, et 17 exécutées par la suite, 81 maisons et 57 véhicules incendiés.

D’un autre côté, Radio RFM 104.9 a rapporté dans un tweet en date du 28 Juin 2022, qu'un bateau avec plus de 178 migrants haïtiens s’est échoué sur les côtes cubaines, le 27 Juin, selon le quotidien Granma. Les migrants haïtiens tentaient de se rendre aux USA. Ils ont été secourus par les autorités cubaines. Combien d’Haïtiens périssent en mer sans être secourus ? Nous devons nous pencher sur le problème des boat people Haïtiens. C’est un problème très sérieux malheureusement occulté par l’instabilité politique, l’insécurité et l’impunité qui en sont les causes profondes.

2.2.  L’instabilité politique, la mère de tous nos maux

Parlons-en. C’est l’instabilité politique qui est à la base de tous nos problèmes. Malheureusement, elle s’est accentuée depuis l’assassinat crapuleux du président Moïse le 7 Juillet 2021. Les groupes politiques et de la société civile, qui se sont liguées contre lui et  qui ont largement contribué à son assassinat, certains en sont même complices, n’arrivent pas à s’entendre pour partager le pouvoir. Cela va faire un an depuis qu’ils se battent pour leur clan respectif au détriment du pays. En effet, la situation globale s’est totalement dégradée, vie chère, crise carburant, kidnapping, guerres des gangs, crise alimentaire, crise migratoire. Pourtant, au niveau politique, il n’y a  pas vraiment d’avancées significatives.

              La bataille politique revient donc logiquement au niveau de la rue. On a relevé des manifestions de rue motivées politiquement, à Hinche, aux Cayes, à Port-au-Prince, au Cap-Haïtien, etc., contre l’insécurité, contre le pouvoir de facto sans programme, sans limite, sans chronogramme d’actions, et surtout en faveur d’un retour hypothétique au pouvoir de l’ex-président Aristide pour mener à bien la transition politique, surtout après les visites de Mme Lalime, la représentante des Nations Unies, et du PM Henry chez M. Aristide. Ce qui est triste dans cette histoire de manifestation, un chef de Gangs, nommé Ezéchiel Alexandre, « alias Ze », chef de gangs de  base Pilate, appréhendé par la Police Nationale d’Haïti, le dimanche 26 Juin 2022, à Carrefour Feuilles, au niveau de la Place Jérémie, a eu droit à des manifestations de rue.

Aux dernières nouvelles, 5 camions de marchandises en provenance de l’Artibonite ont été détournés au niveau de Canaan, Route Nationale no 1. Les « Madan Sara » (marchandes) ont été dépouillées de tout, téléphones, argent, marchandises. Un trailer, pris en chasse par des bandits, a provoqué l’accident de deux camionnettes bondées de passagers dont la plupart sont écrabouillés sur le coup. Ces informations sont rapportées par Haitian Public Media (HPM).

Enfin, le PM Henry a mis en place une équipe de l’accord du 11 Septembre 21  pour négocier avec les membres de l’accord Montana ou de 30 Aout 21. Malheureusement, les deux équipes sont contestées de part et d’autre par des alliés d’hier. Donc, personne ne sait ce qui va se passer.

En attendant la vie en Haïti, surtout au niveau de la zone métropolitaine, le centre de décision du pays, est tout simplement intenable. Les gangs opèrent, décident du rythme de la vie, forcent 55,000 enfants à ne plus fréquenter l’école, un vrai réservoir pour leur futur, leur pérennité, une vraie guerre de tranchées contre l’intelligence et pour le maintien d’une gouvernance scélérate du premier pays nègre indépendant du monde.  

3.       Conclusion

L’Ukraine continue de se battre contre l’envahisseur Russe qui domine de plus en plus la zone de Donbass, la prise de la ville de Severodonetsk  se fait au prix de beaucoup de sang versé dans les deux camps. En tout cas, selon les estimations, on n’est pas loin de 50,000 morts dans les deux camps et aussi surtout des civils Ukrainiens. Il se dessine, à cause de cette guerre, deux blocs non monolithiques, l’Occident sous le leadership américain, et un autre bloc, encore moins monolithique, qui se constitue sous le leadership Chinois et Russe. Le monde est entrain de changer sous les assauts du Covid-19 et de la guerre en Ukraine.

 Tandis que, au niveau interne, les USA, la superpuissance mondiale, apôtre de la démocratie libérale,  font un retour en arrière  de 50 ans par rapport à l’élimination de la loi sur l’avortement et par la domination d’un ex-chef d’Etat, Donald Trump, à forte tendance autocratique, qui influence la vie politique et demeure intouchable malgré les évidences de sa participation à un « coup d’Etat manqué », le 6 Janvier 2021, qui a coûté la vie à des policiers chargés de la protection du Capitol, le symbole de la démocratie américaine, et qui aurait pu couter la vie au 2e personnage du pays, le vice-président américain, Mark Pence, et le 3e personnage, le speaker du Congrès américain, Nancy Pelosi. 

La Cour Suprême, dominée par les conservateurs dont la plupart ont été nommés par Trump, et qui vient de recevoir sa première femme noire juge, Kentanji Brown Jackson, « a limité jeudi les moyens fédéraux de lutter contre le réchauffement climatique dans un arrêt qui pourrait plus largement compliquer tous les efforts de régulation de l’État américain ». « Notre planète est en feu et cette Cour suprême extrémiste détruit la capacité du pouvoir fédéral de se battre », a ajouté la sénatrice Elizabeth Warren.

Pas trop loin de là, la petite Haïti est en train d’expérimenter un régime ni autocratique ni démocratique, une sorte d’innovation dans le mal, caractérisée par une sorte de banditisme à cravates et à sapâtes dont l’objectif inavoué est de perpétuer un non-état, une sorte de laboratoire, un échantillon de la gouvernance nègre, surtout de ces descendants de nègres qui avaient osé défier la gouvernance esclavagiste mondiale en 1804, 500,000 va-nu-pieds qui se sont défaits de 25,000  combattants aguerris de la plus grande armée du monde de l'époque, celle de Napoléon Bonaparte, le génie militaire français.  

Alors, où sont passés les penseurs Haïtiens? Nos élites d’aujourd’hui, où sont-elles ? Sommes-nous arrivés à ce point où la faim, comme celle de ces prisonniers squelettiques du Pénitancier National dont les images sur les reseaux sociaux font pleurer beaucoup d'Haïtiens, nous empêche de penser, de réfléchir, de proposer et d’agir. Comment se fait-il que les gangs arrivent à s’organiser au détriment de tout un peuple, surtout la masse et les couches moyennes, nous poussant à devenir des boat-people ou des fly- people, vidant le pays de substance (jeunesse instruite et cadres bien formés). Qu’arrive – t- il à nos élites politiques actuelles pour continuer à se battre pour des broutilles de pouvoir sous contrôle de fait des gangs ? La bataille politique pour ces broutilles de pouvoir vous transforme-t-elle tout simplement en gangs à cravates ? Les gangs à sapâtes travaillent-ils pour vous ?  

Ressaisissez-vous, entendez-vous sur un minimum vital pour Haïti, en ramenant la bataille politique autour de la table, la sortant une fois pour toutes de la rue. Utilisez le peu de ressources  du pays; équipez la PNH et l’Armée d’Haïti de plus que les 12 millions d’USD dépensés pour les 20 blindés et les matériels commandés en vue d'atténuer l'insécurité; demandez de l’aide à nos vrais/faux amis de la communauté internationale pour changer cette crise multiforme et multidimensionnelle en de vraies opportunités pour Haïti. Il y va de notre avenir à tous et  de celui de ce coin de terre légué à nous au prix du sang !