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lundi 3 octobre 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (31) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (8) : LA CONTRE OFFENSIVE, MOBILISATION RUSSE, REFERENDUM DANS 4 REGIONS ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL 2 ET PROPOSITIONS (?)

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (31) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (8) : LA CONTRE OFFENSIVE, MOBILISATION RUSSE, REFERENDUM DANS 4 REGIONS ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL 2 ET PROPOSITIONS (?)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

  3 OCTOBRE 2022

              Dans la 31e chronique liée au Covid-19, l’interrogation  sur la croisée des chemins du monde et du pays Haïtien demeure. C’est  aussi la 8e chronique sur la guerre en Ukraine, en pleine contre-offensive sur le Donbass dans l’Est et  Kherson dans le sud du pays, ce qui entraine la mobilisation partielle des russes et le référendum d’annexion de 4 régions de l’Ukraine par la Russie. Aux USA, la saga de l’ex-président Trump continue, avec (i) cette histoire d’attaque sur le Capitole, le 6 Janvier 2021, pour changer le résultat de l’élection présidentielle en sa faveur, et (ii) surtout avec l’histoire de la  confiscation illégale de documents classifiés appartenant à la Maison Blanche (WH). Avec l’approche de l’Automne, le covid-19, on en parle presque plus, devrait, en principe, prendre de l’ampleur quand bien même cette maladie devenait de moins en moins mortelle. Pourtant, en ce qui a trait à  notre Haïti, on  conserve  le même sous-titre[1] du mois dernier tant l’instabilité politique s’oriente de plus en plus vers un chaos total (?). D’où la dénomination  de cette 31e  chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (31) ? LE MONDE : (i) LA GUERRE EN UKRAINE (8) : LA CONTRE OFFENSIVE, MOBILISATION RUSSE, REFERENDUM DANS 4 REGIONS ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL 2 ET PROPOSITIONS (?). »

              Cette 31e chronique sur la croisée des chemins depuis Mars 2020 se développera autour, dans un premier temps, de la situation au niveau mondial, avec accent sur le Covid-19, sur la guerre en Ukraine et sur la Saga Trump ; et autour, dans un second, de  la situation haïtienne caractérisée par cette instabilité politique de plus en plus orientée vers un chaos total (?), avec, cette fois-ci, certaines propositions. Finalement, elle se clôturera par des conclusions appropriées. 

              1. Situation au niveau mondial

 

1.1.  Le Covid-19 : baisse des cas de contamination et de mortalité au niveau mondial

Voici comment se présente la situation[2] : au niveau mondial, les cas de contamination s’élèvent à 618,019,066 au mois de septembre 22 par rapport au mois d’août qui accusait 603,713,661 cas de contamination, soit une augmentation de 14,305,405 cas de contamination très inférieur par rapport aux  26,554,407 de cas du mois d’août, soit une baisse de 53.87% par rapport au mois d’août 22. En ce qui a trait aux cas de mortalité, ils  se chiffrent à 6,546,734 en septembre par rapport au mois d’août 22 qui accusait 6,495,642, soit une augmentation de 51,092 cas nettement inférieure aux  95,693  cas enregistrés au mois d’août, soit une baisse de 53.39%  au mois de Septembre 2022.

Haïti, augmentation des cas de mortalité de 500.33% par rapport au mois d’août 22

Tandis qu’en Haïti, les cas de contamination se chiffrent à 33,756 contrairement aux 33,381 cas du mois d’août, et les cas de mortalité  à 857  contrairement au 841 du mois d’août depuis mars 2020, soit une augmentation de 375 cas de contamination, et une augmentation de 16 cas de mortalité nettement supérieur par rapport aux   3 morts du mois d’Aout, soit 500.33% des cas de mortalité par rapport au mois d’août 22. Si on observe une baisse au niveau mondial pour les cas de contamination et  de mortalité, au niveau d’Haïti, on relève une augmentation de 500.33% des cas de mortalité dus au covid-19.

Les USA occupent toujours la première place, suivis de l’Inde, du Brésil et de la France. A noter que les 51,092 décès enregistrés, au cours du mois de septembre 22, à travers le monde et liés au Covid-19, se rapprochent  du nombre de personnes tuées dans la guerre en Ukraine depuis son déclanchement le 24 Février 2022.

1.2. Guerre en Ukraine[3], contre-offensive[4] au Kharkiv, Donbass, Zaporijia et Kherson  

Dans la zone de Donbass toujours en grande partie  sous domination Russe, la situation change malgré l’annexion officielle des républiques séparatistes de Louhansk, de Donnetz et des régions de Zaporijia et de Kherson par la Russie. Certes, c’est toujours la guerre d’attrition ou d’usure. L’Ukraine reprend de plus en plus de territoires, la région de Kharkiv, une partie de Louhansk, une partie de Donetsk, elle grignote des territoires sur Zaporijia et sur Kherson. Aucune région n’est totalement sous domination russe. Malgré la mobilisation partielle et l’annexion des quatre régions citées plus haut, la Russie reste sur la défensive et subit les assauts de l’armée ukrainienne. Elle se contente de défendre, de bombarder à distance, détruisant des infrastructures civiles comme un barrage hydroélectrique provoquant des inondations et des dommages sur des ouvrages de traversée, des infrastructures d’électricité alimentant la ville de Kharkiv. Il faut signaler qu’elle occupe toujours la centrale nucléaire de Zaporijia qu’elle a officiellement annexée. Après l’annexion des quatre régions, elle menace de recourir aux armes de destructions massives, dont le nucléaire si nécessaire, pour changer le cours de la guerre : le président Putin en a fait allusion à plusieurs reprises, l’ancien président Medvedev et l’allié Kadyrov de la Tchétchénie en parlent ouvertement comme s’il s’agit de l’utilisation d’un jouet.  

Quant à L’Ukraine, avec les armes modernes reçues de l’Occident et surtout des américains (les HIMARS) et les moyens financiers mis à disposition, elle attaque sur plusieurs fronts, avance bien dans certains cas, recule parfois, rebondit. La bataille de Kherson se révèle plutôt difficile mais avec des gains plutôt acceptables. L’armée ukrainienne continue aussi de bombarder  les territoires occupés par les Russes dans le Donbass et dans les autres régions sous occupation en visant surtout les dépôts de munitions, les centres de commandement russes, la logistique, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi mais aussi en subissant de lourdes pertes puisque l’Ukraine est en position d’attaque. C’est la loi de la guerre. Il faut noter que, dans la plupart des cas, l’armée russe se détale en laissant des matériels militaires,  électroniques et des munitions à l’armée ukrainienne. L’une des prises stratégiques de l’armée ukrainienne[5], c’est la ville de Lyman dans le Donbass, limitant par ainsi l’approvisionnement de l’armée russe en hommes et en matériels.

D’un autre côté, les Gazoducs Nord stream 1 et 2 sont frappés en trois endroits. Les russes accusent les américains, les britanniques accusent les russes, président Biden récuse cette accusation des russes. Pourtant le Fox News, une chaine proche des républicains, n’hésite pas à jeter le doute sur Biden dans cette affaire. En tout cas, la mer baltique est partiellement envahie par le reste de gaz qui se trouvait dans ces gazoducs. Sur des centaines de mètres, il n’est pas possible de circuler dans la mer baltique aux risques d’accidents regrettables. Heureusement que cela ne devrait pas durer longtemps et cela n’a pas duré ; mais cela démontre clairement la capacité de nuisance de l’auteur. Dans cette mer baltique, il  y a aussi les câbles sous-marins d’où passent 98% des télécommunications mondiales susceptibles, dans le cas d’une escalade de cette « guerre hybride », d’être volontairement endommagées au besoin.

Va-t-on vers une escalade ou un gel de la situation ?

Avec les menaces  de la Russie sur le nucléaire, le sabotage des nord stream 1 et 2, les réponses des américains, la posture du président Zelensky de l’Ukraine qui veut reprendre tous les territoires occupés et poser, après l’annexion de ses territoires par la Russie, la candidature de son pays à l’OTAN avec un appui favorable  de près d’une dizaine de pays de l’OTAN, et l’arrivée du général Hiver, va-t-on vers une escalade ou un gel de la situation[6] ? Une escalade avec l’utilisation des armes nucléaires dans le cadre d’une 3e guerre mondiale, c’est le monde qui disparaitrait. Un gel pourrait arriver à cause de l’Hiver, à cause du lâchage par les occidentaux de l’Ukraine(?), à cause d’un cessez-le-feu forcé imposé par les américains (?). Espérons que la raison finira par l’emporter au profit de l’Ukraine et de l’humanité, et que les républicains avec Trump ne gagnent pas les élections de mi-mandat en novembre 2022, en cas de victoire, blocage des investigations sur Trump (?).

1.3.   La saga Trump continue

Pour faire durer le plaisir, la même juge fédérale, Aileen Cannon, de la Floride, qui a été désavouée par 3 juges de la Cour d’Appel de Georgia sur une partie du dossier de « documents classifiés », vient de proroger contre toute attente les délais pour la remise du rapport du Special Master jusqu’à mi-décembre sur demande des avocats de Trump. Ce dernier a écrit à la Cour Suprême de se saisir du dossier. Que va-t-il se passer au niveau de cette Cour composée de 6 juges nommés par les républicains et de 3 juges nommés par les démocrates ? On rappelle que cette juge Cannon a été  nommée par Trump, le 12 Novembre 2020, soit moins d’une dizaine de jours après l’élection présidentielle gagnée par Biden.

Reprenons ce qu’on a écrit sur la saga Trump dans notre dernière chronique : « Quand on regarde toute cette saga de ce monsieur et les réactions de ses partisans et proches, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Haïti où les exemples de partisans de nos politiciens, qui bloquent les rues, pillent les magasins, tuent d’innocentes personnes, et prêts à  en découdre à nouveau pour leur leader, sont légion. On dirait qu’on assiste à une saga à l’haïtienne. Haïti a donc fait école[7]».

2.   Situation au niveau d’Haïti

Globalement, la situation haïtienne de ce dernier mois de septembre 2022 suscite de sérieuses préoccupations sur l’avenir du pays. Le dossier Haïti a été évoqué dans son discours à l’ONU par le président Biden; le premier ministre Canadien, Trudeau, a présidé une commission  de travail de l’ONU sur Haïti. Qu’en est-il exactement et Haïti pourrait-elle subir une autre occupation?

2.1. L’instabilité politique orientée vers le chaos total 2 (?)

Actuellement, Haïti confronte tous les problèmes du monde. Quand on regarde les préambules des diverses propositions de sortie de crises, on comprend la profondeur de la problématique haïtienne. C’est un pays au bord du gouffre, sous domination des gangs au niveau de sa capitale, avec des problèmes sociopolitiques et économiques hors du commun et d’une rare complexité. C’est le règne de la terreur imposée par les gangs inféodés, eux-mêmes, aux secteurs politiques au pouvoir et dans l’opposition et aux secteurs des affaires. Certains politiciens, des fauteurs de trouble professionnels, ont su allumer l’étincelle au bon moment pour provoquer l’explosion actuelle. Résultat, le pays est « locké » comme en 2019. Rappelez-vous les trois épisodes  de « pays lock » de 2019. Cette fois-ci, les gangs se font un malin plaisir dans le vol, le viol, le kidnapping, la saisie des biens d’autrui et la tuerie de simples citoyens, la prise en otage par le G9 de Varreux où sont stockés 70% des carburants importés par le pays. A titre d’exemples de viols, une jeune femme victime de viols multiples en a fait un récit digne d’un roman des bas-fonds, l’autre c’est celui de cette enfant de 12 ans violée par les 7 malfrats de Canaan à l’entrée nord de Port-au-Prince. Ce sont ces actions des bandits qui provoquent principalement le départ en masse des cerveaux du pays, des masses urbaines vers des cieux plus cléments. Le pays rentre donc dans sa quatrième année consécutive de récession économique. Tout ceci est lié à l’instabilité politique, l’impunité et l’insécurité à la base des crises multiformes et multidimensionnelles que traverse le pays haïtien.

Les propositions de sortie de crise

Pourtant, nos politiciens ne semblent pas trop s’émouvoir outre mesure, sinon c’est la bataille pour le maintien et la prise du pouvoir. Il y a  un certain rapprochement entre le président de Montana, Fritz Alphonse Jean et le premier ministre, Ariel Henry. Ceci provoque le courroux des autres membres influents de Montana. Heureusement que, devant le Congrès américain, certains organismes des droits humains  et l’ancienne ambassadrice, Pamela White, proposent[8]. Tout le monde demande le départ d’Ariel Henry comme celui de Jovenel Moïse en son temps. Mais Mme White va plus loin : «  Tous les acteurs internationaux ne cessent de répéter que le renforcement de la sécurité, la croissance du secteur privé, l'amélioration de l'éducation et des services de santé sont nécessaires - et ils ont raison.  Mais pourquoi ne pas admettre que ce dont on a besoin MAINTENANT, ce n'est pas d'un plan quinquennal compliqué pour résoudre tous les défis d'Haïti, mais de bottes sur le terrain dès maintenant, a indiqué Pamela Ann White. « Si l'administration Biden ne parvient pas à trouver un moyen de sécuriser les rues et de fournir au minimum une aide humanitaire, 1,3 million d'Haïtiens risquent de mourir de faim ». Le problème, selon elle, ne pourra s’atténuer que dans le cadre d’une intervention américaine, d’autant que les côtes américaines sont « infestées » de temps à autre de nos masses en provenance de notre « chithole Country », pour répéter l’autre.

La proposition des anciens collaborateurs de Jovenel Moïse[9]

"Pour sortir durablement de la crise multidimensionnelle haïtienne", un groupe de personnalités dont Wilson Laleau, Mathias Pierre, Louis-Naud Pierre, Pierre-Raymond Dumas propose un manifeste en plusieurs composantes pour sortir de l’impasse actuelle : (i) pacte de sauvegarde de la nation haïtienne, (ii) pacte de civilité, (iii) pacte de responsabilité sociale des entreprises et des entrepreneurs, (iv) pacte d’engagement citoyen », résume le Nouvelliste.

Dans ce manifeste en cinq composantes dont 4 sont citées dans le paragraphe précédent, la 5e composante marque un aboutissement aux 4 précédentes, elle se formule ainsi : « Composante 5 : Un Pacte pour le Développement Economique et Social. La réalisation de ces démarches préalables crée les conditions nécessaires à l’élaboration d’un Programme de Développement Economique et Social cohérent et inclusif pour les 30 prochaines années, intitulé : PDES-HAITI 2054. Il mobilisera l’ensemble des secteurs organisés de la société et tiendra compte de tous les travaux déjà effectués au sein de l’administration depuis les 10 dernières années. Les grandes lignes de ce plan constitueront les lignes de base des programmes des candidats et des partis politiques qui voudront briguer la magistrature suprême de l’Etat. »

Reproduisons la composante 1 pour mieux saisir le sens de cette proposition qui s’étendrait sur une période d’un an : « Pacte de Sauvegarde de la Nation haïtienne proprement dit. Il engage l’ensemble des anciens présidents de la république et des premiers ministres à tout faire pour calmer les tensions au sein de leurs groupes de supporteurs par des discours et actions diverses. Une action solennelle où l’ensemble de ces dignitaires se présente devant la Nation pour porter un message d’apaisement enverra un message fort à la société et au monde. Ce sera une manière de dire qu’Haïti veut rentrer dans la majorité politique et dépasser les vieilles rancœurs qui ont causé tant de tort à la société. Ces hauts dignitaires s’entendent avec le Premier ministre actuel, le tiers du Sénat restant ainsi que les regroupements politiques et associations de la Société Civile pour supporter la mise en place d’un gouvernement provisoire composé de professionnels expérimentés et compétents qui inspirent confiance à toutes les parties et acceptent de s’engager à créer les conditions pour l’organisation des élections générales dans le pays dans un délai qui ne dépasse pas un an ». Il est prévu aussi un comité de suivi.

 Revenons sur la composante 5. Cette dernière composante correspond  exactement à ce que j’appelle : « Haïti, Vision 2054, Pays Phare du monde en 2054 », qui a fait l’objet d’un de mes articles en 2019[10], a été mis en exergue en conclusion de ma 30e chronique et a été l’objet d’une de mes vidéos sur cette  vision[11], dont l’éducation demeure le pilier central.

L’école prise en otage

Il faut signaler à l’encre forte  que la rentrée des classes prévue pour début Septembre et renvoyée pour le 3 Octobre n’a pas pu avoir lieu. Car les périodes d’ouvertures des classes sont traditionnellement utilisées pour lancer des manifestations anti-gouvernementales par les opposants politiques et, paradoxalement, par les syndicats d’enseignants, sauf l’année 2021 où le gouvernement actuel ne bouclait pas encore son 100e jour. Ce n’est donc pas étonnant que l’ouverture des classes ait été une fois de trop boycottée par les associations d’enseignants et nos politiciens des oppositions ce 3 octobre 2022. En effet, en 2019,  j’avais écrit un article pour expliquer tout cela, «Haïti, l’école prise en otage[12]». Cette prise en otage de l’école par la politique politicienne expliquerait s’il en était besoin les déconvenues d’aujourd’hui de notre pays, où, pour répéter Isaac Asimov, « La violence est le dernier refuge de l’incompétence ». Cette incompétence, qui est la caractéristique principale de la grande majorité des politiciens haïtiens actuels, les pousse à utiliser la stratégie de la violence (krazebrize) dans leur lutte pour accéder au pouvoir, avec l’objectif unique de s’en servir pour s’enrichir au détriment d’Haïti.

3.       Conclusion

Le Covid-19 semble amorcer une tendance nettement à la baisse, en témoignent les cas de contamination  et de mortalité pour ce mois de septembre 2022. Les cas de mortalité qui s’accroissent de 500.33% en Haïti au mois de septembre par rapport au mois d’août 22, méritent une certaine surveillance, d’autant que, à ce qu’il parait, le choléra refait son apparition dans le pays.

 Il se confirme de plus en plus  que la guerre en Ukraine est « une guerre hybride », avec des conséquences sur l’économie mondiale, en témoigne le sabotage des deux Nord Stream 1 et 2. La contre-attaque ukrainienne dans le nord, l’est et le sud traduit un certain tournant dans cette guerre, ce qui pousse la Russie à des décisions de moins en moins réfléchies, comme la mobilisation partielle, le référendum d’annexion et les menaces d’utilisation de armes nucléaires tactiques et autres pour changer le cours de la guerre. Les réponses musclées des américains et les actions entreprises traduisent une escalade au niveau de langage. De là à passer aux actes, on espère que la raison aura le dernier mot. C’est le moment de se poser la question : Va-t-on vers une escalade ou vers un gel de la situation ?  Il est à noter que les élections en Suède et en Italie se traduisent par la montée en puissance de la droite et de l’extrême droite. Y-a-t-il un lien de cause à effet avec cette guerre à la base de l’inflation et de la crise énergétique en Europe ?

Les répercussions de cette guerre  sur Haïti ne sont plus à démontrer. Ces répercussions ajoutées à nos vieux démons de division sont en train de nous enfoncer dans le chaos total. c’est que le chaos que nous vivons actuellement, qui est le fruit de cette instabilité politique, elle-même, à la base de l’impunité, de l’insécurité globale et de cette stratégie « krazebrize » qui nous a valu durant, ces derniers jours, le pillage des écoles secondaires dont Collège Immaculée Conception (CIC), des écoles professionnelles dont celle de Praville et de l’Université en Région aux Gonaïves , ce chaos ne pouvait que déboucher sur cette gouvernance gangstérisée.

Avec les propositions des uns et des autres, la communauté internationale, en particulier les USA et le Canada, semble vouloir répondre à notre appel. Il nous faudrait nous orienter  vers ce sursaut patriotique pour changer définitivement Haïti, avec l’appui de la Communauté internationale qui nous aiderait à mettre en application ces propositions et ce Plan, ce PDES-Haïti 2054, qui nous conduira à en faire d’elle le pays phare du monde, un modèle de démocratie solidaire en vue de réduire drastiquement les inégalités sociales et économiques.



[1] https://jrjean-noel.blogspot.com/2022/09/covid-19-haiti-et-le-monde-la-croisee.html  

[3] https://www.youtube.com/watch?v=UsfCuI1NBNU  vidéo de Xavier Tytelman du mois d’Aout 2022.

jeudi 8 septembre 2022

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (7) ET LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?)

 

COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : LA GUERRE EN UKRAINE (7) ET LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP ; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?)

JEAN-ROBERT JEAN-NOEL

  8 SEPTEMBRE 2022

              La 30e chronique est toujours consacrée à l’interrogation  sur la croisée des chemins du monde et du pays Haïtien. Elle est aussi la 7e chronique sur la guerre en Ukraine. L’Ukraine amorce une contre-offensive sur Kherson dans le sud du pays. Tandis qu’aux USA, c’est l’ex-président Trump qui occupe l’actualité, avec (i) cette histoire d’attaque sur le Capitole, le 6 Janvier 2021, pour changer le résultat de l’élection présidentielle en sa faveur, et (ii) la confiscation illégale de documents classifiés appartenant à la Maison Blanche (WH), sans énumérer d’autres scandales où l’on relève beaucoup d’évidences de son implication. Quant au covid-19, on en parle presque plus, malgré la contagiosité du variant Omicron qui continue de frapper sans trop tuer. Pour ce qui concerne notre Haïti, on aurait pu conserver  le même titre[1] du mois dernier tant l’instabilité politique s’oriente vers un chaos total (?). D’où le titre de cette 30e  chronique : « COVID-19 : HAITI ET LE MONDE A LA CROISEE DES CHEMINS (30) ? LE MONDE : (i) LA GUERRE EN UKRAINE (7) et LA CONTRE OFFENSIVE, LES USA ET LA SAGA TRUMP; HAITI, L’INSTABILITE POLITIQUE VERS LE CHAOS TOTAL (?). »

              Naturellement, cette 30e chronique sur la croisée des chemins depuis Mars 2020 se développera autour, dans un premier temps, de la situation au niveau mondial, avec accent sur le Covid-19, sur la guerre en Ukraine et sur la Saga Trump ; et autour, dans un second, de  la situation haïtienne caractérisée par cette instabilité politique de plus en plus orientée vers un chaos total (?). Elle  débouchera, finalement, sur des conclusions appropriées.  

1    1.     Situation au niveau mondial

 

1.1.  Le Covid-19 ne fait plus les grands titres de l’actualité

Malgré la contamination de la First Lady des USA, Gil Biden, au cours  du mois d’Août 22, la pandémie du covid-19 ne fait plus les grands titres de l’actualité mondiale. Pourtant, avec la contagiosité du variant Omicron, des cas de contamination se multiplient tant en Europe qu’aux Etats Unis. J’ai relevé, ici aux USA, GA, parmi certaines connaissances, des cas de contamination qui se sont confirmés lors des examens de routine et des cas de transmission du virus d’enfants aux parents avec la réouverture des classes. Voici comment se présente la situation[2] : au niveau mondial, les cas de contamination s’élèvent à 603,713,661, soit une augmentation 26,554,407 de plus que le mois de Juillet 22, et les cas de mortalité à 6,495,642, soit une augmentation de 95,693 cas  de plus que le mois de Juillet 22, au 2 Septembre 2022 ; tandis qu’en Haïti, les cas de contamination se chiffrent à 33,381 et les cas de mortalité à 841 depuis Mars 2020, soit un total de 3 morts en plus par rapport au mois de Juillet. Les USA occupent toujours la première place, suivis de l’Inde, du Brésil et de la France. A noter que les 95,693 décès, enregistrés, au cours du mois d’Août 22, à travers le monde et liés au Covid-19, sont nettement supérieurs au nombre de personnes tuées dans la guerre en Ukraine depuis son déclanchement le 24 Février 2022.

1.2. La guerre en Ukraine[3], la stagnation au Donbass et la contre-offensive dans le Sud  

Dans la zone du Donbass en grande partie  sous domination Russe, la situation n’a pas évolué. C’est la guerre d’attrition ou d’usure. C’est la stagnation. La Russie continue son bombardement à distance  de certaines  villes Ukrainiennes, comme Kharkiv (Nord-Est). Elle a aussi frappé une station ferroviaire faisant plus de 25 personnes tuées (Izioum). L’Ukraine fait la même chose sur les territoires occupés par les Russes dans le Donbass en visant surtout les dépôts de munitions (6 dépôts), les centres de commandement russes, la logistique. Les armes modernes reçues de l’Occident et surtout des américains permettent à l’Ukraine de contraindre les russes dans les limites des territoires conquis dans le Donbass. Par rapport à l’incident controversé coutant la vie à une cinquantaine de prisonniers du régiment d’Azov dans une prison dans le Donbass, il est de plus en plus clair que c’est un coup des russes pour éliminer ces soldats inscrits dans les archives de la Croix-Rouge internationale. Essayons maintenant de voir ce qui se passe dans le sud de l’Ukraine.

Contrairement à cette stagnation observée dans l’Est, l’armée ukrainienne rentre dans une phase offensive dans le sud. Après avoir frappé la Crimée et Kherson et endommagé certaines infrastructures importantes (ponts routiers et ferroviaires, dépôts et convois de munitions, centres de commandement, destructions d’avions, de blindés, de ponts flottants), pour isoler la ville de Kherson, l’armée ukrainienne a, suite à un discours du président Zelensky demandant aux soldats russes de déposer les armes, lancé une contre-offensive sur cette ville défendue par plus de 20,000 soldats russes. A ce stade, on sait très peu sur ce qui se passe dans cette contre-offensive, mise à part la prise de certains villages par les ukrainiens, secret militaire oblige, et guerre de communications jetant la confusion.

Les occidentaux estiment à plus de 50,000 les soldats tués des deux côtés. Quant aux matériels de guerre, on estime à plus de 5000 les blindés et autres armes qui sont détruits du côté russe, à 1500 les blindés et autres armes du côté ukrainien et 11 M de réfugiés dans les pays limitrophes et autres. Comme nous l’avons écrit dans la dernière chronique en relation avec les  soldats : « Les pertes ukrainiennes sont certes moins nombreuses, l’Ukraine étant en position défensive, mais elles n’en demeurent pas moins importantes[4]», surtout des pertes de populations civiles.

Il faut noter que Vladimir Putin continue de manier avec beaucoup de maestria les armes alimentaires en laissant passer des tonnes de céréales vers le Moyen Orient et l’Afrique par le port d’Odessa, et les armes énergétiques en fermant les robinets de gaz alimentant l’Europe et en les rouvrant aux compte-gouttes (réduction des débits). Aux dernières nouvelles, Putin les a tout simplement fermés (pour combien de temps ?) pour entretien, officiellement, mais pour montrer ses muscles à l’approche de l’automne en réalité et surtout de l’hiver, privant la France et l’Allemagne de son gaz et en espérant diviser l’Europe et pousser les populations européennes à se révolter contre leur gouvernement. Ces deux armes géostratégiques permettent à Putin de mener une « guerre hybride » vis-à-vis du monde et de l’Europe en particulier.

L’occupation de la Centrale nucléaire de Zaporijia par la Russie devrait être vue sous cet angle, en y érigeant un centre de commandement, une base militaire, à l’abri des répliques ukrainiennes et en détournant l’énergie produite par la centrale vers la Crimée annexée depuis 2014. La mission de l’AIEA, qui y séjourne après d’âpres négociations avec Putin et après des discussions avec Zelensky, constate effectivement l’occupation militaire de la centrale par l’armée russe au risque de provoquer un accident nucléaire à la Tchernobyl, soit par une fausse manœuvre de l’artillerie russe, soit par une réplique malencontreuse de l’artillerie ukrainienne. En tout cas, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il est interdit de faire la guerre aux environs des centrales nucléaires, voire y établir un campement militaire. La mission a recommandé « d’établir un périmètre de sécurité autour de la centrale » en vue de faire respecter « les 7 piliers de sécurité » requis en la matière. La Russie accepterait-elle de courber aux injonctions de  la mission de l’ONU, ou faudrait-il se tourner une fois de plus vers le président R. Erdogan de la Turquie, l’incontournable pour tout ce qui a trait à des négociations entre la Russie et l’Ukraine depuis le déclanchement de cette guerre, le 24 Février 2022 ? A noter qu’Erdogan, une sorte d’autocrate qui ne dit pas son nom, joue sur les deux tableaux russe et européen pour préserver ses propres intérêts, avec une inflation qui avoisine 80% donc de grosses difficultés internes, et pourrait fissurer le bloc européen en attaquant la Grèce, un autre membre de l’OTAN, un ancien ennemi, qui, selon Erdogan, militariserait ses îles à proximité de la Turquie.

1.3.   La saga Trump et ses ressemblances avec Haïti

Alors que l’Europe se débat sous les coups de massue énergétiques de Putin, la France est privée du gaz russe sans avertissement, officiellement pour  des questions de maintenance du réseau de gazoduc[5] . Les USA, qui s’y attendaient, sont mécontents de la décision russe qui est arrivée plus tôt que prévue et le font savoir par l’organe de Joe Biden, lui-même empêtré dans ses problèmes internes, malgré de petites victoires liées aux dossiers de l’infrastructure et de la dette des étudiants.  Toutefois, c’est l’ex-président Trump, impliqué dans des scandales à n’en plus finir, qui occupe le devant de l’actualité, avec (i) cette histoire d’attaque  de ses partisans sur le Capitole, le 6 Janvier 2021, pour changer le résultat de l’élection présidentielle en sa faveur, actuellement sous investigation d’un Comité du Congrès, et (ii) la confiscation illégale de documents classifiés appartenant à la Maison Blanche (WH), sans oublier d’autres scandales comme l’affaire des fraudes fiscales à New-York où il s’est caché derrière le 5e Amendement pour ne pas répondre aux plus de 400 questions de la Juge en charge du dossier, comme la tentative de fraude électorale dans l’Etat de Georgia où son ex-avocat, Rudy Giuliani, vient d’être auditionné, où le sénateur L. Graham, un autre proche de Trump, refuse de courber jusqu’à présent  à la convocation de la Juge en charge du dossier, et où l’on relève beaucoup d’évidences de l’implication directe de l’ex-président américain.

Pour faire durer le plaisir, une juge fédérale de la Floride nommée par Trump, le 12 Novembre 2020, soit moins d’une dizaine de jours après l’élection présidentielle gagnée par Biden, vient d’accepter de lui accorder un « special Master » contrairement à toutes attentes sur le dossier des « documents classifiés » illégalement gardés chez lui. Il faut noter que durant sa présidence, l’ex-président Trump a nommé, à tous les niveaux du système judiciaire, 234 juges de tendance conservatrice, dont 3 à la Cour Suprême portant par ainsi à 6 le nombre de conservateurs sur les 9 juges qui constituent la Cour Suprême des USA. En d’autres termes, le système judiciaire, qui fait la force de la démocratie américaine, serait sous la coupe de Trump et du Parti Républicain, donc « vassalisé ».

Quand on regarde toute cette saga de ce monsieur et les réactions de ses partisans et proches, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Haïti où les exemples de partisans de nos politiciens, qui bloquent les rues, pillent les magasins, tuent d’innocentes personnes, et prêts à  en découdre à nouveau pour leur leader, sont légion. On dirait qu’on assiste à une saga à l’haïtienne. Haïti a donc fait école[6].

       2.     Situation au niveau d’Haïti

Avant de passer à la situation haïtienne, il serait intéressant de signaler trois faits en liaison avec l’Europe et Haïti :

(i)                  Il s’agit du décès de Michail Gorbatchev, 91 ans, le dernier président de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), l’apôtre de la Glasnost (la transparence) et de la perestroïka (la restructuration), admiré en occident et méprisé en Russie, à cause de la dislocation de l’URSS, au point que Vladimir Putin, à tendance tsariste et autocratique, qui rêve de la grande Russie, de l’URSS et de ses anciens territoires dont l’Ukraine envahie, le 24 Février 22, ne lui a même pas accordé les funérailles dignes d’un ancien chef-d ‘Etat.

(ii)                Il faut noter, aussi aux dernières nouvelles, le décès, ce 8 Septembre 2022, de la Reine Elisabeth II d’Angleterre, 96 ans, qui a eu la chance d’investir, très récemment, sa 15e première ministre de tendance conservatrice en la personne de  Liz Truss depuis Winston Churchill. Elle est à elle seule toute une histoire. Avec elle, c’est tout un monde qui disparait. Le Monde ne sera plus jamais comme avant sans Elisabeth II.  

(iii)               Enfin, c’est le décès du Général Hérard Abraham,82 ans, président par intérim après la chute du Général Avril en 1990, durant trois jours, et qui a eu ses mots célèbres lors de la remise du pouvoir à Mme Ertha Pascal-Trouillot, le seule femme président d’Haïti, « Mme la présidente, les Forces Armées d’Haïti sont à vos ordres ».  Sous le gouvernement de transition d’Alexandre-Lotortue, j’ai eu la chance de côtoyer, entre autres, en tant que consultant, directeur de cabinet et conseiller spécial du premier ministre Latortue, deux grands hommes et deux grands patriotes ayant le sens du devoir, le ministre de l’Economie et des Finances, M. Henri Bazin, et le ministre des Affaires Etrangères, le Général Hérard Abraham. Ce qui m’a fasciné chez ces hommes, c’est leur simplicité et leur discrétion. C’est la différence fondamentale entre ces hommes d’Etat et les politiciens actuels qui se battent pour les broutilles du pouvoir, avec un seul objectif, « ôte-toi que je m’y mette », et une seule stratégie, « krazebrize». On comprend que l’instabilité politique ait provoqué la situation actuelle.

 

2.1. L’instabilité politique orientée vers le chaos total (?)

Après l’échec des pourparlers entre les protagonistes des accords du 11 Septembre et 30 Août 21 en juillet, on savait quelque chose allait se passer. C’est pourquoi dans la chronique précédente, on avait écrit : « La crise multiforme et multidimensionnelle se perpétue sans aucune volonté de tenter de la résoudre. On est revenu à la case de départ, gouvernement monocéphale  vs gouvernement bicéphale… Ariel Henry, 1er Ministre choisi par Jovenel Moise, se maintient au pouvoir pour organiser les consultations populaires en vue de changer la constitution, de mettre en place un conseil électoral provisoire consensuel, et enfin pour organiser les élections générales dans le pays. Quand ? Aucune date.» Le pouvoir se maintient sans fournir de dates précises pour réaliser le mandat, sans se soucier du sort de la population, victime de l’insécurité, de la vie chère, de la crise du carburant, etc.

Haïti s’embrase !

Certains politiciens ont senti que le moment était venu de retourner dans la rue pour inciter le peuple à la révolte. Alors que la police nationale, sans les armes commandées, commence à coincer très sérieusement les bandits, en particulier les 400 MAWOZO, la plupart de nos politiciens ont fleuré le moment d’agir au niveau de la rue, jouant sur la corde sensible de la population qui ne sait à quel se vouer, tant les problèmes sont nombreux et nécessitent des solutions urgentes. En effet, après l’assassinat et l’incinération, dans leur voiture, des corps  de l’ex-sénateur Buisreth et de son chauffeur par le gang Ti Makak au niveau de Laboule et la répétition de cette nouvelle façon de tuer, au niveau du Pont de Tabarre, sur la famille Desanclos, une mère et deux de ses filles par le Gang de Cité Doudoune, membre de 400 Mawozo, et tous les problèmes que confronte le pays, dont l’implication de la plupart des membres de l’Eglise Episcopale dans l’importation des armes et munitions dans le pays, l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles, expert en discours violent et apôtre de la stratégie « krazebrize », a jugé le moment propice pour pousser le pays à la révolte. Haïti s’embrase[7]!

Sur ce théâtre haïtien, le conflit russo-américain à travers la guerre en Ukraine trouve son écho

D’où des manifestations violentes dans l’ensemble des dix départements où tout est amalgamé, l’insécurité, la vie chère, la crise du dollar, la crise du carburant et naturellement le départ du premier ministre Ariel Henry. Les leaders ne proposent pas de solutions à la crise multiforme et multidimensionnelle. Ils se contentent d’haranguer les foules, les poussent à la violence pour attaquer les banques, le secteur privé, les institutions étatiques, le gouvernement et le Core Group rendus responsables de la situation chaotique actuelle. Cette approche de la situation par ces leaders est en partie vraie. Ils ont oublié de se responsabiliser par rapport à tout cela en tant que parties prenantes de la crise. Ce qui est triste dans tout ce chaos, le drapeau américain est brulé et piétiné tandis que certains manifestants portent des drapeaux russes, et se déguisent en se badigeonnant avec le blanc, le rouge et le bleu du drapeau russe. Comme quoi, sur ce théâtre haïtien, le conflit russo-américain à travers la guerre en Ukraine trouve son écho.

Il faut dire aussi que la rentrée des classes prévue pour début Septembre et renvoyée pour le 3 Octobre est traditionnellement utilisée pour lancer des manifestations anti-gouvernementales, sauf l’année 2021 où le cadavre de J. Moïse était encore chaud. Ce n’était pas étonnant que les manifestations anti-gouvernementales de 2022 aient démarré après la mi-Août. En 2019,  j’avais écrit un article, «Haïti, l’école prise en otage[8]» : « Assez ! C’est la même stratégie pratiquée depuis belle lurette qui nous a valu la situation catastrophique d’aujourd’hui. Il faut changer de disque. Arrangez-vous autrement pour jeter le régime en place et prendre sa place (ôte-toi que je m’y mette), laissez les enfants aller à l’école, même si on sait que seulement 10% de ces enfants ( comme vous et moi, les génies du système éducatif actuel) auront la chance de traverser la grille de ce système éducatif sélectif mise en place beaucoup  plus pour perpétuer le système global actuel, fait de prébendes, de prédations, de corruption, que pour amorcer le développement réel, équitable et durable du pays Haïtien.»

Ce chaos que nous vivons actuellement, qui est le fruit de cette instabilité politique et de cette stratégie « krazebrize », nous conduirait plus vers une gouvernance gangstérisée que vers un sursaut patriotique pour changer définitivement Haïti.

3.       Conclusion

Comme nous l’avons constaté dans la chronique précédente, le Covid-19 semble de plus en plus s’acheminer vers une maladie saisonnière, une sorte de grippe, certes capable de tuer en cas de comorbidité grave, mais acceptable pour la majorité de la population mondiale. Ceci étant dit, la guerre en Ukraine devient « une guerre hybride », avec des conséquences sur l’économie mondiale. Ce qui est en train de se passer au niveau mondial, « la grande bascule », pour reprendre le mot du président français, E. Macron, met le monde en face de nouveaux défis. D’où la nécessité de trouver des formules innovantes pour évoluer dans ce nouvel environnement tout en gérant les risques qui pourraient mettre la planète en danger. Les blocs se forment autour de la Chine et des USA, avec des alliés puissants dans les deux camps. Il faudra gérer les risques pour éviter tout dérapage suicidaire, en particulier  la dissuasion atomique, l’accélération des réglementations  climatiques où il faudra trouver rapidement des formules pour atténuer le réchauffement de la planète, et gérer d’autres défis quotidiens comme la question énergétique, l’alimentation mondiale, l’inflation, tout cela mis à mal par la guerre en Ukraine.

Les répercussions de cette guerre sur le monde sont générales et particulières sur Haïti, qui gère très mal ses propres démons dont la plupart influencent Donald Trump. Le chaos actuel demande des sacrifices de la part de chacun de nous tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Avec ce taux d’inflation de 30.5% en rythme annuel, le pays explose. On ne sait pas jusqu’où cette explosion sociale va aller. Depuis bien longtemps, on a pressé la sonnette d’alarme. Malheureusement, l’instabilité politique et ses conséquences désastreuses nous empêchent jusqu’ici de prendre conscience du gouffre dans lequel on s’enfonce. Demandons de l’aide pour nous asseoir ensemble et jeter les bases de la nouvelle Haïti.

Une vision, Haïti pays phare du monde en 2054 en 34 ans  

Voici ce que j’avais écrit en Décembre 2019[9]  et que j’ai repris avec quelques modifications de dates en lien avec des étapes dans une vidéo[10] à destination de l’événement annuel « Prochen Lidè », à Atlanta, le 24 Août 22: « Seule la grande concertation nationale pourrait nous aider à : (i) Vider nos différends et dépasser nos différences ; (ii) Mettre en place un gouvernement inclusif ;  (iii) Elaborer un grand programme d’apaisement social de 150 M USD /an à côté d’un programme de développement participatif et durable de 1.5 Mrd de USD/an ; (iv) Jeter les bases du nouveau système réclamé par tout le monde ; (v) Organiser le procès PETROCARIBE et les autres procès réclamés par la population ; (vi) Organiser les élections par un Conseil Electoral Permanent ; (vii) Appliquer le nouveau système basé sur une nouvelle Constitution où l’équilibre des trois pouvoirs d’Etat est garanti ; (viii) Faire d’Haïti un pays émergent en 2040 selon le modèle de Rwanda  et de la Scandinavie et un pays Phare du monde en 2054, l’année de notre 250e anniversaire d’indépendance… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[3] https://www.youtube.com/watch?v=UsfCuI1NBNU  vidéo de Xavier Tytelman du mois d’Aout 2022.

[4] https://www.youtube.com/watch?v=HjUEE59fk1U vidéo de Xavier Tytelman video du mois de juillet

[5] Dernièrement, Putin a clairement fait savoir que les robinets ne s’ouvriraient pas si l’Occident ne revenait totalement sur les sanctions.