BILAN 2013,
PERSPECTIVES 2014 : TURPITUDES POLITIQUES, CROISSANCE ECONOMIQUE ET UNE
ENTENTE POUR LE DEVELOPPEMENT D’HAÏTI (?).
JEAN-ROBERT JEAN-NOEL
31 DECEMBRE 2013
En 2012, il a été
projeté une croissance économique de 6.9%, un taux d’inflation compris entre 6
et 7% en glissement annuel, un taux de change autour de 42 HTG pour 1 USD dans le cadre d’un budget annuel de plus de
3.25 Mrds d’USD dont 31% de fonctionnement et 69% d’investissement. « Les
principaux secteurs bénéficiant des priorités de ce budget sont le secteur
économique (53% du total du budget) avec notamment des investissements de
l’ordre de 18.2 milliards HTG pour les infrastructures de transport, 2.3
milliards pour l’eau, 4.2 milliards pour l’énergie, et le secteur social (25%
du total du budget) dont des investissements de 12.3 milliards pour l’éducation
et de 9.5 milliards pour la santé. Le développement territorial disposera d’un
programme d’investissement de 12.9 milliards ». (Réf. Communiqué de
Presse du MEF, Dépôt Loi de Finance 2012-2013 au Parlement. 29 Juin 2012).
Au mois de mai 2013, le taux de croissance a été revu à la baisse autour de 3.4%.
Pour atteindre ces objectifs,
toute une série de mesures d’accompagnement a été envisagée par le Gouvernement
haïtien auxquelles nous avons ajouté une série de recommandations impliquant
les trois pouvoirs, les Collectivités territoriales, la Société Civile et la
Communauté internationale (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/search?updated-min=2012-01-01T00:00:00-08:00&updated-max=2013-01-01T00:00:00-08:00&max-results=12).
En cette fin du
mois de décembre 2013, c’est le temps des bilans et des perspectives pour 2014.
D’où le titre de ce dernier article de l’année 2013 : « Haïti,
Bilan 2013 et Perspectives 2014 : Turpitudes politiques, croissance
économique et une entente pour le développement d’Haïti (?). L’article passera
en revue les faits saillants de l’année 2013, s’attardera sur la situation
économique et les perspectives pour 2014, et se terminera par des conclusions
appropriées.
FAITS
SAILLANTS 2013
Les faits saillants
reflètent la situation sociopolitique, économique et internationale en relation
ou non avec Haïti. Ils sont articulés autour des faits de décembre 2013 et des
autres mois de l’année 2013.
Décembre 2013
C’était la reprise du dialogue entre Haïti et la
République Dominicaine sous les auspices du Venezuela. La question liée à
l’arrêt du 23 septembre de la Cour Constitutionnelle Dominicaine est noyée dans
une problématique plus large des
relations entre les deux pays. Ce qui a poussé Agronome Michel William à mettre en garde le Président
MARTELLY contre un retournement de la situation en faveur des dominicains et la
remise en question de son administration avant la fin de son mandat officiel.
En tout cas, le Ministre des Affaires Etrangères, qui est retenu par Le
Nouvelliste parmi les personnalités de l’année 2013, doit veiller à ce que
l’avantage haïtien dans cet épineux dossier ne soit galvaudé et traité en
simple banalité ; car c’est un dossier sérieux qui mérite un traitement à
part puisqu’il dépasse largement le cadre des relations haïtiano-dominicaines.
En ce mois de décembre,
Haïti a connu un calme politique relatif avec très peu de manifestations
antigouvernementales contrairement aux mois de septembre, octobre et Novembre.
Les manifestations de rues (Salaire minimum, 16 décembre, etc.) n’étaient pas
trop violentes. La conférence épiscopale Haïtienne s’est proposée comme
médiatrice dans la crise politique haïtienne. Quelle sera le sort de la
« Religion pour la Paix » ? S’est interrogée Le Nouvelliste.
Le mois de décembre
2013 a vu la mort de Nelson Mandela à l’âge de 95 ans, l’apôtre de la
réconciliation en Afrique du Sud dont l’aura est universelle, et l’entrée de
Dany Laférière parmi les immortels de l’Académie Française. Ce qui a valu à
Mandela des funérailles grandioses avec
la présence des principaux chefs d’Etat, de Gouvernement et des leaders
mondiaux dont celui d’Haïti, M. Michel MARTELLY. C’était un événement à
l’échelle planétaire. Les chefs d’Etat et de gouvernement, qui ont honoré la
mémoire de Madiba, devraient s’en inspirer pour appliquer chez eux les leçons
issues (les idéaux) de la vie politique
de ce géant du 20e siècle, le dernier grand homme de l’histoire
mondiale, qui a su réussir la politique de réconciliation tentée sans succès à
Saint Domingue par « le Premier des noirs », Toussaint Louverture.
N’est-ce pas l’occasion pour Michel MARTELLY de reprendre cette politique de
réconciliation nationale pour mettre définitivement Haïti sur les rails du
développement et rentrer dans l’histoire universelle comme Louverture et
Mandela?
Année 2013 de Novembre à Janvier (Réf. www.jrjean-noel.blogspot.com)
Depuis ces 25
dernières années, c’est pour la première fois qu’on a vu un président du Senat
s’ériger en chef de l’opposition par rapport au chef de l’Etat en fonction.
C’est l’exploit qu’a réalisé M. DESRAS. De plus, il pose des conditions
préalables pour reprendre le dialogue avec le chef de l’Etat comme la
publication dans le journal officiel des noms des personnes sélectionnées par
le Senat pour intégrer la Cour Supérieur des Comptes et du Contentieux
Administratif (CSCCA) et autres au même titre que la loi électorale publiée
récemment. Ce qui est de bonne guerre. Mais aller jusqu’à demander l’appui d’un
Parlement étranger pour l’aider dans sa lutte pour renverser le pouvoir en
place a été un pas de trop qu’il ne fallait pas franchir. Peut-être que cette
stratégie a eu l’aval de ses paires du Senat hostiles à la présidence de M.
Martelly et pour lesquels tous les moyens sont bons pour renverser ce
« président à double nationalité ».
C’est pour la
première fois dans l’Histoire d’Haïti qu’une épouse de Chef d’Etat au pouvoir et son fils aient été accusés
d’usurpation de fonction et de corruption. « La femme de César est
toujours au dessus de tout soupçon ». Certes, cette histoire s’est achevée
par « la mort suspecte » du juge Joseph. Mais elle témoigne aussi de
la vitalité de notre jeune démocratie. Ce qui a valu à l’un des avocats
accusateurs, Me André Michel, de figurer parmi les personnalités de l’année 2013,
le renvoi du Commissaire F. RENE, le Barreau ayant pris fait et cause pour Me
Michel et conditionné la reprise de ses activité au renvoi de René.
Au cours d’un même
mois (Avril 2013), on a enregistré la mort de trois hautes personnalités ayant
marqué l’histoire du monde, Maggy Thatcher, et l’histoire haïtienne, Mgr
LIGONDE et Georges Covington, le grand historien haïtien de
« Port-au-Prince au cours des ans », une œuvre colossale laissée à la
postérité.
C’étaient les
convocations successives par la Justice des anciens présidents, Jean Claude
Duvalier, René Préval, et Jean Bertrand Aristide et sa démonstration de force
qui a un peu paniqué le pouvoir en place et qui, selon moi, nous a valu les
festivités du 2e anniversaire de la prise de pouvoir de M. Martelly
et toutes les turpitudes politiques vécues de cette période jusqu’en novembre 2013.
Cette Justice vassalisée allait se perdre par la suite en donnant l’impression
criante de n’être qu’un pouvoir dépendant et surtout corrompu.
C’étaient le
lancement de « l’Assistance Mortelle » de Raoul PECK, ce film qui a
dessillé les yeux de plus d’un sur les relations d’Haïti avec la Communauté
internationale ; la démission du Pape Benoit XVI et l’élection du Pape
François ; la mise sur pied d’un autre conseil électoral provisoire sous
l’appellation farfelue du Collège Transitoire du Conseil Electoral Permanent
(CTCEP), avec à sa tête M. Menard ; la seconde inauguration du Président
OBAMA pour son second et dernier mandat de 4 ans, et enfin la merveilleuse
aventure de KITA NAGO dont, selon moi, on n’a pas suffisamment exploité le
symbolisme, sans oublier l’augmentation du taux de croissance économique
inespéré après le passage de Sandy en début d’exercice, la révision à la baisse
du taux de croissance économique à 3.4%
en milieu d’exercice et la démission de la ministre de l’économie et des finances, Mme Marie Carmelle Jean Marie,
en avril 2013.
BILAN
2013
Le bilan 2013
tiendra compte de l’aspect macroéconomique, de l’aspect microéconomique et
s’attardera sur l’aspect agricole.
Situation
macroéconomique
En 2011, la
croissance a cru de 5.5%. En 2012, on a enregistré un ralentissement de l’’economie autour de 2.9%. En 2013, on
constate un regain d’activité économique qui a permis un accroissement de
l’économie autour de 4.3%, atteignant, selon l’IHSI, le niveau de 15 Mrds en
gourdes constantes et de 365 Mrds en gourdes courantes. Ces informations proviennent des « Comptes
économiques en 2013 », une publication de l’Institut haïtien de statistique et
d’informatique (IHSI), l’entité chargée légalement de calculer et de diffuser
les statistiques du secteur réel de l’économie, notamment le PIB et
l’inflation. « Cette bonne performance économique au cours
de l'année fiscale écoulée, selon le FMI, résulte de la reconduction des
dépenses de reconstruction, d'un accroissement des exportations dans le secteur
textile et d'un résultat meilleur que prévu dans l'agriculture ».
(Réf. Thomas Lalim, in Le Nouvelliste)
Un peu plus loin, Lalim rapporte
que « L'inflation, toujours selon la
mission du FMI, qui avait culminé à près de 8 % après la sécheresse et les
ouragans de l'année précédente, s'est établie à 4,5 % au terme de l'année
fiscale 2013, en raison d'une stabilisation des prix des matières premières sur
le marché international et d'un resserrement de la politique monétaire plus tôt
dans l'année ». Le taux de change a connu une évolution
stable autour de 43,71 gourdes pour 1 USD mais
supérieures aux 42 gourdes projetées en début d’exercice.
Situation
microéconomique
Selon la Primature,
il a été mis en œuvre, cette année, (i) une cinquantaine de projets (50) d’investissements pour un montant de 698
millions de dollars américains, dont 473 millions en provenance d’investisseurs
nationaux et 225 millions d’investisseurs étrangers, soit une augmentation de
plus de 25 % par rapport à l’année dernière, (ii) entrepris une rationalisation
des dépenses de l’État , également des réformes économiques (lutte contre la
corruption et la contrebande, entre autres), et aussi une importante réforme des finances publiques,
(iii) constaté une augmentation de
l’offre agricole, notamment de la production des céréales et des vivres
alimentaires, qui a joué un rôle prépondérant dans la stabilité des prix sur le
marché et la réduction de l’inflation durant l’année 2013.
Selon
l’IHSI, les performances de l’économie
sont dues aussi à la branche « bâtiments
et travaux publics (BTP) » qui, sous l’impulsion des grands travaux
d’infrastructure, de la reconstruction des édifices publics et de certaines
initiatives du secteur privé, a pu accroître sa valeur ajoutée, en volume, à
plus de 9%, tandis que "Le commerce, restaurant et hôtels ", a cru de
5% de sa valeur ajoutée. D’une manière générale, les autres branches
d’activité, ayant une participation moins importante à la formation du PIB, ont
aussi affiché des tendances haussières en 2013.
Il faut
noter à titre d’exemples dans le secteur touristique l'inauguration de l'hôtel Best
Western à Pétion-Ville ainsi que le vol inaugural de Jet Blue : deux grandes
entreprises internationales. Ces
exemples peuvent servir d’incitation à
d’autres groupes d’investisseurs qui
pourraient regarder les opportunités qu'offre Haïti. « Car, selon
l’économiste Thomas Lalim, pour les prévisionnistes, ces ouvertures expriment
une certaine confiance dans l'avenir ».
Ce qui nous amène à insister sur
le secteur agricole comme pilier de la croissance et qui dans le cadre du
programme triennal de relance agricole mis en place par le ministère de
l’agriculture, fait la part belle aux investisseurs agricoles (sous programme
agriculture commerciale), une vingtaine d’entre eux actuellement, selon le
Secrétaire d’Etat Dorcin, travaillent ou sont en négociation avec le ministère
de l’agriculture.
Plein
feu sur le secteur agricole, pilier de la croissance
Parmi les
performances les plus prononcées, on peut noter celle de la branche agriculture
qui a tiré la croissance du PIB en affichant une augmentation, en termes réels,
de 4,6% de sa valeur ajoutée, contre une chute de 1,3% l’année dernière.
Au cours de cet exercice 2012-2013, le MARNDR
a déployé des efforts importants suite au passage des cyclones Isaac et Sandy.
Le programme d’urgence Post-Sandy a été mis sur pied ainsi que le programme
Triennal de relance agricole (PTRA 2013-2016). Dans ces deux programmes
partiellement financés, il a été procédé, selon le bilan agricole 2012-2013 du
MARNDR, à (i) la Réhabilitation/réparation (95%) et construction (5%), soit un total
de 30054
ha de terre sur 54 périmètres,
(ii) la Réhabilitation de 140 km de berges de rivières, (iii) la Réhabilitation
de 250 Km de seuils de ravine et autres
actions correspondant à 17658 ha de bassins versants (BV), (iv) la Réhabilitation de 424 km de pistes rurales,
(v) la mise à disposition en termes de Mécanisation agricole de 190 motopompes, 1000 rayonneuses, 1000 sarcleuses, 58
tracteurs agricoles, 40 charrues et 100 attelages.
Selon le ministère de
l’agriculture, rapporté par Jean Gardhère, « l’année agricole, qui a débuté en mars 2013 et s’achèvera en février
2014, se révèle excellente au niveau de la production avec une augmentation de
60% du volume de production par rapport à l’année dernière. De plus , environ
75% de la superficie agricole, en maïs, haricot, pois congo, banane et
tubercules a livré une bonne production facilitant les programmes d’achats
locaux mis en place par le programme Ede Pèp de l’Etat haïtien et incitant les
producteurs à investir davantage et à bénéficier des conditions favorables de
production, sans grosses pertes ».
« La production de céréales a augmenté de 52% par rapport à l’année 2012,
notamment la culture du riz qui passe de 44 000 hectares l’an dernier à 50 000
hectares en 2013, ou encore le riz non décortiqué (paddy) qui, de 147 599 TM
produites en 2012 a dépassé les 158,000 TM en 2013. Quant au riz décortiqué de
81 179, il est maintenant à 95 606 TM en fin d’année 2013, soit une
augmentation de 18%, selon le ministre de l’Agriculture, Thomas Jacques ».
PERSPECTIVES
2014
En termes de perspectives, les
considérations seront faites autour de deux aspects (i) la situation économique
projetée et (ii) les secteurs soutenant la croissance
Situation
économique projetée
Dans
le cadre du projet de loi des finances
2013-2014 non approuvée par le Senat, il est prévu une
enveloppe budgétaire globale fixée à 126.4 Mrds de gourdes, en baisse de
5.2 Mrds par rapport à l’exercice précédent, un taux de croissance de 4.5%, un
taux d’inflation contenu à 6.5%, un déficit budgétaire cantonné à moins de 4%
du PIB, un taux de pression fiscale à
12.7% en ligne avec l’objectif de moyen terme fixé à 15%. Le taux de change
sera maintenu stable. Enfin le niveau des réserves brutes devrait rester sous
l’équivalent de 6 mois d’importation. Les recettes propres représentent 42.5%
du total, le solde étant couvert par les dons pour 25.4%, par les emprunts
extérieurs pour 20.9% et par des financements intérieurs à hauteur de 11.2%,
dont un peu plus de la moitié sous la forme d’émissions de Bons du Trésor. Du
côté des dépenses, les crédits de fonctionnement constituent 36.6% du total,
contre 61.3% pour les dépenses en capital et 2.1% pour l’amortissement de la
dette publique. (Réf. DISCOURS SUR LE BUDGET ENONCÉ DES MOTIFS du ministre des Finances M. Wilson Laleau devant
la Chambre des Députés le 27 juin 2013).
Les
secteurs soutenant la croissance
Les grandes
enveloppes sectorielles du projet de Budget se répartissent comme suit :
(i) le secteur économique avec près
de la moitié des crédits, soit 49%, à commencer par le Ministère des Travaux
Publics, Transports et Communications avec 20.7%. Plus de 25 milliards de gourdes
seront ainsi consacrés aux investissements dans les infrastructures, dont 5.1
milliards pour la rénovation de l’urbain, 10.4 pour la mise en place du réseau
de transport national, 4.3 milliards
pour le renforcement de l’approvisionnement de
8 centrales électriques du pays, 2.6 milliards pour l’alimentation en
eau potable et l’assainissement. Le secteur agricole aura des investissements de 6.4 milliards de
gourdes (5%). (ii) Le secteur social recevra une dotation importante, de l’ordre de
21.7%, dont 12.8% au profit de l’Education nationale et de la formation
professionnelle, ce qui représente un total de 16.1 milliards de gourdes
équitablement répartis entre dépenses de fonctionnement et d’investissement. La
santé recevra près de 7 milliards de gourdes de crédits, soit 5.5% du budget.
Le secteur culturel recevra 2.8 milliards de gourdes (2.2%). (iii) Le secteur politique se voit réserver
15.4% des crédits, dont plus de la moitié (8.2%) iront au bénéfice du Ministère
de la Justice, en charge de la sécurité nationale.
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
En principe, la
croissance économique projetée de 4.5% est réaliste et devrait être atteinte
sans grandes difficultés par rapport aux investissements prévus dans les
secteurs soutenant la croissance comme
le domaine agricole, les infrastructures, le tourisme et autres. Il est
possible même d’avoir un taux de croissance supérieur par rapport à celui de
l’exercice 2012-2013.
La croissance
économique de 4.3% pour l’exercice passé aurait pu être plus élevée sans le
passage de Sandy en début d’exercice et sans ces manifestations de rues de
l’opposition qui ont envoyé de mauvais signaux aux investisseurs étrangers.
Peut-être aussi, si on n’avait pas eu ces manifestations, « les dérives
dictatoriales » du Président Martelly auraient pris corps, qu’on n’aurait
pas la loi électorale votée au cours de cette année 2013. De toute manière, ce
taux de croissance du en partie à une augmentation du taux de croissance du
secteur agricole (4.6%) témoigne d’un bon regain de l’activité économique à
travers la majorité des secteurs du pays. On pourrait encore faire mieux si on
se référait à l’ensemble de mes
recommandations faites l’année dernière à pareille époque aux divers acteurs de
la vie nationale tels le Pouvoir Exécutif, le Pouvoir Législatif, le Pouvoir
Judiciaire, les Collectivités Territoriales, la Société Civile et la Communauté
Internationale et auxquels il faut ajouter les partis politiques. Mon article
du mois dernier, Entente ou Déchoucage penche beaucoup plus pour une entente
entre nous (réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2013/11/haiti-dechoucage-ou-entente.html).
Ce matin, en
écoutant la rubrique « Invité du Jour » de Radio Vision 2000,
conduite par Marie Lucie Bonhomme, on sent que le manque d’information et de
formation aussi pousse les gens à des positions extrêmes qui ne nous mèneront nulle part. Puisse cet
article leur faire comprendre que la croissance économique a besoin de paix et
d’harmonie pour s’obtenir et que les effets de la croissances doivent être
équitablement répartis pour réduire les écarts entre riches et pauvres en vue
d’aboutir à ce développement pour lequel on se bat tous, tout au moins ceux qui
aiment charnellement ce coin de terre, Haïti.
Mais pour cela, il
nous faudra bien gérer 2014, nous entendre sur le plan politique dans le cadre
d’une grande concertation inter haïtienne, bien investir le peu de moyens dont
nous disposons, bien gérer les risques
liés aux éventuelles catastrophes naturelles, investir dans la protection de
l’environnement et dans l’agriculture (budget agricole= 10% budget global),
avoir une politique de contrôle de naissance avec un taux de croissance de
population à long terme autour de 1%, tout en visant un taux de croissance
soutenue de l’économie supérieur à 10% sur une période d’au moins 10 ans. Le
développement du pays sera au bout de ce sacrifice collectif. Dans le cas d’un
déchoucage de l’administration actuelle, 2014 retarderait notre développement
d’au moins une vingtaine d’années. Alors, choisissons ensemble et sans
contraintes une entente nationale non pour le développement de nos petits clans respectifs mais pour le développement
durable d’Haïti!