HAITI: BILAN 2014,
PERSPECTIVES 2015, DU DIALOGUE A
L’ENTROPIE POLITIQUE VERS LES ELECTIONS AVEC OU SANS MARTELLY?
JEAN-ROBERT
JEAN-NOEL
31 DECEMBRE 2014
En ce mois de Décembre 2014, les
événements politiques se sont précipités. La commission consultative présidentielle
a sorti son rapport et ses recommandations. Le Président de la République qui,
selon ce rapport doit tout céder à l’opposition et à la rue sauf sa fonction,
a, malgré tout, accepté le rapport dans son ensemble en signe de bonne volonté.
Le Premier Ministre Lamothe a donné sa démission et remplacé ad intérim par la
Ministre de la Santé Publique, Mme Duperval, conformément à l’article 165 de la
Constitution 1987 amendée. C'est la nomination
d’Evans Paul par arrêté présidentiel en date du 25 Décembre 2014 en accord avec
les Présidents des deux chambres au poste de Premier Ministre de Consensus et
après consultation avec l’opposition modérée et la plupart des partis de
l’opposition radicale y inclus Lavalas (jouant sur les deux tableaux et choisissant enfin le déchoucage de Martelly) mais sans le MOPOD, la nouvelle plate
forme « Pitit Desalin » sous le leadership du Sénateur JEAN-CHARLES
et les groupes de base qui intensifient leurs manifestations de rue, sans trêve
de Noël ni du Nouvel an, en exigeant le départ pur et simple du Président de la
République . Les membres du Conseil Electoral Provisoire, issus de l’Accord Del
Rancho, ont accepté de démissionner pour être remplacés selon l’esprit de
l’article 289 de la Constitution de 1987. Les principaux prisonniers dits
politiques sont relâchés. Un accord politique tripartite est trouvé , le 29 décembre, entre le
Président de la République (Martelly), les Présidents des deux chambres (Timoléon et
Desras) et le Président de la Cour de Cassation (Arnel Alexis) sur la prolongation du mandat des parlementaires au delà de 12
janvier 2015. Il ne reste que la démission
du Président de la Cour de Cassation, Me Arnel Alexis (enfin obtenue la premiere semaine de Janvier 2015). Mise à part la
radicalisation de la situation politique en ce mois de décembre 2014 (poursuite
de « l’Opération Burkina Faso » ou démission de Martelly), tous
les autres mois de l’année 2014, ont été ponctués de manifestations politiques
anti gouvernementales avec une baisse significative en périodes carnavalesques
et footballistique (Mundial 2014 au Brésil) et durant la période du
« Dialogue del Rancho ». D’où le titre de ce dernier article de
2014: « Haïti, Bilan 2014, Perspectives 2015, du Dialogue à l’Entropie
politique vers les Elections avec ou sans Martelly. » Cet article
s’attardera sur le Bilan 2013-2014 en matière sociopolitique, socioéconomique,
dégagera les perspectives 2015 en matière sociopolitique et économique et se
terminera sur des conclusions et recommandations appropriées.
A.
BILAN
2013-2014
Rappeler la vision de Martelly
Avant de
présenter le bilan, il y a lieu de rappeler la vision de Martelly avant sa
prise de fonction. La vision de M. Martelly est exprimée dans ses prises de
parole, celles de ses conseillers et dans son programme, « Le
courage de changer ». Cette vision est axée sur : (i) La Relance
de la production agricole nationale, (ii) la Sécurité des personnes et des
biens, (iii) l’Education et la formation pour tous, (iv) Replacer Haïti sur la
carte du monde, (v) Tourisme et culture, (vi) Santé préventive et soins pour
tous, (vii) Dynamiser l’économie et le secteur privé. (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2011/04/inite-et-martelly-ou-le-changement-dans.html
). Cette vision s’est exprimée dans l’énoncé de politique générale du Premier
Ministre Conille et appliquée dans celui du Premier Ministre Lamothe dans son
programme axé sur les cinq (E) : Education, Emploi, Etat de droit,
Environnement, et Energie. Ce programme est lui-même ancré dans le Plan
d’Action pour le Relèvement et le Développement National d’Haïti (PARDNH),
transformé en Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH). Il faut noter
que le programme de Martelly était
estimé à 15 Mrds USD, soit un montant annuel d’environ 3 Mrds USD. Il faut
souligner que le budget annuel durant la période Martelly s’est rapproché de ce montant et est toujours
mis en œuvre en retard à cause des divergences politiques avec le Parlement. Il
a été de même pour l’exercice 2013-2014 sous étude.
Le bilan 2013-2014 sera donc analysé à
partir de la situation sociopolitique vécue tout le long de la période sous étude
ainsi que la situation socioéconomique de la même période et insistera aussi
sur les conséquences de la situation politique sur l’économie du pays avec des
incursions remontant à la prise de pouvoir de l’administration Martelly en mai
2011.
1.
LA
SITUATION SOCIO POLITIQUE
Comme signalé à l’introduction de ce chapitre, la
situation politique vécue au cours de ce mois de Décembre 2014 n’est pas
tellement différente de celle des autres mois de l’année si ce n’est le niveau
de radicalisation de la situation politique débouchant sur la nomination d’un
nouveau Premier Ministre en la personne d’Evans Paul.
Dialogue Raté
L’année 2014 a démarré avec le
Dialogue del Rancho. Personnellement, j’ai fondé beaucoup d’espoir sur ce processus. Malheureusement, ce Dialogue
n’a pas été compris de la même manière par tout le monde, en particulier par
l’opposition radicale qui a maintenu la pression jusqu’au départ de M. Lamothe
du pouvoir en Décembre 2014. C’était un
dialogue raté. Toutefois, le document de base du dialogue reste à mon avis un
modèle du genre. Dans le cadre d’une grande concertation nationale, il serait
intéressant de nous inspirer de ce document pour arriver à bien jeter les bases
de cette grande concertation nationale et ce document de base devrait avoir l'aval de l’ensemble des parties prenantes à cette concertation nationale pour
terminer avec cette entropie politique caractérisant la politique depuis la
création de l’Etat d’Haïti.
Entropie Politique
La situation sociopolitique du pays
s’est caractérisée durant toute l’année écoulée par une bataille rangée entre
le Parlement, en particulier, le Sénat, le MOPOD objectivement lié aux G6 du
Sénat, et l’Exécutif. Cette bataille rangée a beaucoup influencé la situation
globale du pays. On s’est retrouvé dans un véritable désordre politique, une entropie politique. Pas un mois s’est écoulé sans des interventions politiques
au niveau des médias, des manifestations de rue antigouvernementales, des
déclarations incendiaires, des accusations de corruption au sein de l’appareil
gouvernemental. On a même surnommé le Premier Ministre, « Laurent
Gagot’t ». La machine gouvernementale s’est défendue à coup de propagandes
confondant information et propagande et jetant le peuple haïtien dans une
véritable confusion qui ne lui a pas permis de se situer par rapport à ce flot
de mensonges. La vérité a été travestie pour les besoins de la cause. Ce qui
est sûr, dans les deux camps, on n’avait pas cette impression que, tant au
niveau du pouvoir qu’au niveau de l’opposition, le pays était au centre des
débats. En tout cas, si nos amis au pouvoir et ceux de l’opposition croient
qu’ils se battent pour le pays, ce n’est pas l’impression qu’ils ont transmise
à la majorité des haïtiens. La preuve c’est que ces querelles politiques ont
des incidences malheureuses sur la situation économique et financière.
2.
LA
SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
La situation économique et financière de 2013-2014 sera
analysée eu égard aux prévisions budgétaires et aux résultats en termes
macroéconomique et microéconomique.
2.1.
Les
prévisions financières 2013-2014
En
termes de prévisions financières, les considérations ont été faites autour de
deux aspects (i) la situation économique projetée et (ii) les secteurs
soutenant la croissance
Situation économique projetée
Dans
le cadre du projet de loi de finances 2013-2014 non approuvé par le
Senat, il était prévu une enveloppe budgétaire globale fixée à
126.4 Mrds de gourdes, en baisse de 5.2 Mrds de gourdes par rapport à l’exercice
précédent, un taux de croissance de 4.5%, un taux d’inflation contenu à 6.5%,
un déficit budgétaire cantonné à moins de 4% du PIB, un taux de pression
fiscale à 12.7% en ligne avec l’objectif de moyen terme fixé à 15%. Le taux de
change sera maintenu stable. Enfin le niveau des réserves brutes devrait rester
sous l’équivalent de 6 mois d’importation. Les recettes propres représentent
42.5% du total, le solde étant couvert par les dons pour 25.4%, par les
emprunts extérieurs pour 20.9% et par des financements intérieurs à hauteur de
11.2%, dont un peu plus de la moitié sous la forme d’émissions de Bons du Trésor.
Du côté des dépenses, les crédits de fonctionnement constituent 36.6% du total,
contre 61.3% pour les dépenses en capital et 2.1% pour l’amortissement de la
dette publique. (Réf. DISCOURS SUR LE BUDGET ENONCÉ DES MOTIFS du
ministre des Finances M. Wilson Laleau devant la Chambre des Députés le 27 juin
2013). Il est à souligner que ce budget a été revu à la baisse en avril 2014 à
118.7 Mrds HTG au retour de Mme Jean-Marie au Gouvernement suite aux tractations liées à l’accord del
Rancho, entrainant la réduction du taux de croissance du PIB (3.6%) et des allocations par rapport aux secteurs y
inclus les secteurs de la croissance.
Les secteurs soutenant la croissance
Les
grandes enveloppes sectorielles du projet de Budget se répartissent comme
suit : (i) le secteur économique avec
près de la moitié des crédits, soit 49% réduit à 48.1% du montant global révisé
de 118.7 Mrds HTG, à commencer par le Ministère des Travaux Publics, Transports et
Communications avec 20.7% des 126.4 Mrds HTG du budget de départ et réduit à 17.9%
du montant révisé. Le secteur agricole dont les investissements de départ
étaient de 6.4 milliards de gourdes, soit 5% du montant global, a vu réduire
son niveau d’investissement à 5.9 Mrds de gourdes, soit 5.8% du montant révisé.
(ii) Le secteur social qui
devait recevoir une dotation importante, de l’ordre de 21.7%, dont 12.8% au
profit de l’Education nationale et de la formation professionnelle, ce qui
représentait un total de 16.1 milliards de gourdes équitablement répartis entre
dépenses de fonctionnement et d’investissement, a vu augmenter le niveau de fonctionnement et
d’investissement à 27.33 Mrds de gourdes, soit 23 % du montant révisé avec
accent particulier sur l’Education (16.24
Mrds ou 13.7%) et la Santé (6.96 Mrds ou 5.9%). (iii) Le secteur politique, qui se voyait
réserver 15.4% des crédits, dont plus de la moitié (8.2%) au bénéfice du
Ministère de la Justice, en charge de la sécurité nationale, s’est vu attribuer
17.41 Mrds (14.7%). (Réf. MEF/ Group Croissance, Observatoire du Système
Financier Haïtien, Budget révisé avril 2014). Avec de telles réductions, baisse
et les retards enregistrés dans la mise en œuvre du budget, on ne pourrait pas
s’attendre à des résultats
spectaculaires tant du point de vue macroéconomique que microéconomique.
2.2.
Les
résultats en termes macroéconomique
« L'économie haïtienne n'a pas pu atteindre l'objectif de 3.6% de
croissance qui a été fixé pour l'exercice fiscal 2013-2014. Selon les estimations
préliminaires, le Produit Intérieur Brut (PIB), en volume, a crû de 2.8%, soit une décélération par rapport à l'année dernière
où l'économie avait franchi la barre de 4% de croissance. Ce ralentissement
peut être imputé à plusieurs goulots d'étranglement auxquels l'économie
nationale a dû faire face en 2014. On peut citer, entre autres: i) les difficultés
relatives au vote de la loi de finances de 2013-2014 qui ont empêché ou retardé
l'exécution à temps de certains projets d'infrastructure, porteurs de
croissance et de création d'emplois ; ii) l'incertitude créée par une situation
politique, pour le moins nébuleuse, qui a un peu affecté le dynamisme dont les
agents économiques avaient fait montre l'année dernière; iii) les conditions
climatologiques n'ont pas été tout à fait clémentes, car certaines régions du
pays ont connu une rude sécheresse qui a mis à mal la performance de la branche
agricole; iv) la réduction de l'aide externe a eu aussi des impacts négatifs
sur le financement de certaines activités. » (Réf. http://www.ihsi.ht/pdf/comptes_economiques_en_2014.pdf)
Selon les comptes économiques de l’IHSI, « En ce qui concerne
l'évolution de l'inflation, les prix à la consommation ont été maintenus à un
niveau relativement acceptable qui ne nuit pas trop au bon fonctionnement de
l'économie. L'inflation, à la fin de l'année fiscale, s'est chiffrée à 5.3%
contre 4.5% en septembre 2013, soit une hausse de 0.8 point de pourcentage. Ces
résultats ont été obtenus, en dépit de la décote de la gourde, grâce à la
relative stabilité macroéconomique sur le plan interne et à la baisse des cours
mondiaux sur le plan externe ». Pour ce même exercice, le taux de
change oscille entre 46 et 47 HTG pour 1 USD.
Alors qu’est-il de la situation microéconomique?
2.3.
Les
résultats en terme microéconomique
Selon les
comptes économiques, « Du point de
vue sectoriel, hormis l'Agriculture, la croissance de 2.8% du PIB en 2014 est
soutenue par les principales branches d'activité qui ont affiché une tendance
haussière, toutefois, moins élevée qu'en 2013, pour la plupart. En effet,
contrairement à l’exercice précédent, les estimations provisoires du Ministère
de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR)
indiquent un déclin du secteur agricole en 2014, notamment pour les cultures
céréalières et vivrières. Il en est résulté une chute de 1.5% de sa valeur
ajoutée à prix constants. Par contre, boostées par les fabrications de produits
alimentaires, de boissons et de tabac, les industries manufacturières s'en sont
relativement bien tirées avec une croissance, en volume, de 2.1%. La branche Bâtiments
et Travaux Publics, en hausse depuis 2011, a maintenu sa progression induite
par la poursuite des travaux de reconstruction et autres initiatives du secteur
privé avec un accroissement de 7.9%. Le secteur tertiaire a aussi contribué à
la hausse du PIB en 2014, particulièrement avec les branches Commerce,
Restaurants et Hôtels (4.2%), Transports et Communications (3.7%) et Autres
Services Marchands (5.1%) ».
Plus loin,
les comptes économiques fournissent les explications suivantes en relation avec
la demande globale : « l'analyse
des résultats montre que la croissance du PIB a été tirée par toutes ses
composantes (demandes interne et externe), mais avec des hausses moins élevées
qu'en 2013: la Consommation finale, en volume, a progressé de 2.3% contre 2.7%
en 2013; l'investissement, en termes réels, s'est accru de 2.0% contre 6.1%
précédemment; et l'exportation, à prix constants, a augmenté de 4.5% contre 5%
l'année dernière ».
Une analyse qualitative au regard de la vision de
Martelly
En
fonction de la vision rappelée plus haut
et axée sur : (i) La Relance de la production agricole nationale, (ii) la
Sécurité des personnes et des biens, (iii) l’Education et la formation pour
tous, (iv) Replacer Haïti sur la carte du monde, (v) Tourisme et culture, (vi)
Santé préventive et soins pour tous, (vii) Dynamiser l’économie et le secteur
privé, on pourrait tenter d’analyser à partir de ses 7 axes. Malheureusement,
les données quantitatives nous manquent. Par contre, on pourrait tenter une
analyse qualitative, en attendant la collecte des données chiffrées par
secteur.
(i)
La Relance de la production
agricole nationale fait l’objet d’un document
élaboré par le ministère de l’agriculture, « le programme triennal de relance agricole (2013-2016). Des actions
intéressantes sont menées en matière de réforme institutionnelle, la création
de nouvelles directions au sein du ministère de l’agriculture, la mise à la
retraite de certains anciens, le recrutement de jeunes cadres ; en matière
de mise en valeur agricole, des efforts sont consentis tant du point de vue de
l’agriculture familiale ( subvention engrais, crédit, voucher, assurance), que de
l’agriculture à caractère commercial ( accompagnement des entrepreneurs
agricoles, processus de création de la banque de développement agricole (BNDA), incitation financière, 129.5
M USD dans le secteur par le secteur privé, discussion pour des investissements
additionnels de 273 M USD au cours de l’exercice 2014-2015 ; et en matière de la mise en place des
infrastructures rurales et de l’aménagement des bassins versants, des milliers
d’ha sont réhabilités et/ou construits. Depuis 2011, le secteur agricole a
obtenu des résultats en dent de Cie en relation avec la situation politique et
les catastrophes naturelles (cyclones, sécheresse, changement climatique). C’est
un secteur en pleine mutation.
(ii)
La Sécurité des personnes et
des biens. Tout le long de la durée
de cette administration, il y a eu des efforts soutenus pour sécuriser les
personnes et les biens. Malheureusement, les résultats ont été en dents de Cie.
En période de manifestations de rue, le taux d’insécurité (morts par balles, biens
saccagés, voitures incendiées) suit la courbe ascendante. La Police Nationale a
fait de son mieux cette année même si, parfois, on enregistre des dérapages
mais pas beaucoup. Certes, on est encore loin de la sécurité totale, mais on ne
se sent pas non plus agressé en Haïti. De temps à autre, il y a au niveau des
routes nationales et des routes secondaires des manifestations non annoncées
qui dérangent les passants dont moi-même qui vis de consultations, ce qui
m’oblige souvent à être sur les routes.
(iii)
L’Education et la formation pour tous.
On peut reprocher beaucoup de choses à cette administration. Mais on ne peut
pas dire qu’elle n’a pas accordé de l’importance à l’éducation et à la
formation professionnelle. Tous les ministres qui se sont succédé à ce poste
ont fait des efforts pour améliorer la situation. Pour le dernier en date, M.
Nesmy Manigat, il m’a personnellement impressionné par son ouverture d’esprit
et son courage. Non seulement, il a continué le travail de ses prédécesseurs,
mais il l’a grandement amélioré en posant la problématique de la qualité de
l’Education. On a accusé ce gouvernement d’utiliser les fonds de la
Diaspora à des fins d’enrichissement
illicite. Mais personne n’a pu prouver jusqu’ici ces faits. L’avenir justifiera
si oui ou non, les fonds de la Diaspora ont été dilapidés par cette
administration ou mal utilisés.
(iv)
Replacer Haïti sur la carte du monde.
Les divers voyages effectués par les hautes autorités du pays, les fonctions
occupées au niveau régional, les démarches effectuées au niveau des
gouvernements étrangers, le slogan « Haïti is open for business »,
autant d’actions de cette administration qui témoignent des efforts consentis
pour replacer Haïti sur la carte du monde. Il faut noter aussi, les diverses
activités internationales organisées en Haïti depuis l’arrivée de cette
administration. Il en a été de même pour le Tourisme. La réhabilitation de
l’Aéroport International de Port-au-Prince, la mise en service de l’aéroport
international du Cap, l’initiation de la construction de l’aéroport
international des Cayes, de l’Ile à Vache, de l’aéroport de Jérémie, d’autres
actions achevées et en cours pour replacer notre pays sur la carte du monde.
(v)
Tourisme et culture. Si cette administration peut s’enorgueillir de quelque
chose, ce seront le Tourisme et la Culture. En trois ans, ils ont organisé six
(6) carnavals. Ce sont des moments extraordinaires de communion et de
démonstration de notre riche culture en dépit des critiques de l’opposition
politique. Ces moments ont favorisé grandement le tourisme intérieur et la
venue de touristes étrangers et de la Diaspora haïtienne. Le travail au niveau
de ce secteur est tout simplement fantastique tant au niveau de la grande terre
qu’au niveau des îles. Mme Stéphanie Villedrouin, ministre du Tourisme, fait
l’unanimité par son travail, sa compétence et sa détermination. Selon les
observateurs avertis, le nombre des chambres d’hôtel a plus que doublé sous cette
administration. En tout cas, cette administration a vu l’ouverture de l’hôtel Oasis, de Servotel,
de Best Western, l’agrandissement de Caribe Convention Center, la rénovation de Kinam, la
construction d’un hôtel Mariott en Haïti. Sans compter les divers
investissements privés dans les villes de province dans l’hôtellerie.
(vi)
Santé préventive et soins
pour tous. Là encore, c’est un des
secteurs où l’on peut parler de réussite, tout au moins en matière de
construction d’hôpitaux, de centres de santé, de dispensaires. Certes en
matière de santé préventive et de soins pour tous, on est encore loin. Mais les
éléments de base sont là. Il suffit de bien les agencer, les renforcer et de
les étendre. L’opposition politique peut reprocher à Mme Duperval son
accointance avec la Première Dame, Sophia Martelly, on ne peut dire qu’elle n’a
pas bien fait son travail. Ceci explique peut-être cela.
(vii)
Dynamiser l’économie et le
secteur privé. Le secteur économique,
constitué des ministères de l’Economie, de la Planification, du Commerce et de
l’Industrie, des Travaux publics, de l’Agriculture, de l’Environnement, et du Tourisme, a comme par le passé toujours
une partie importante du budget national (45-50%). Donc l’administration
Martelly a poursuivi cette politique budgétaire des administrations passées.
D’un autre coté, si cette administration a échoué sur le plan environnemental, elle
a redynamisé le ministère du commerce en accordant une place prépondérante à
l’entreprenariat, l’initiation de la mise en place des « Micro Parcs »,
a donné des résultats en dents de Cie en agriculture, acceptables en matière
touristique etc. Les mesures prises au niveau de la plupart de ces ministères
du secteur économique ont incité le secteur privé à investir dans l’économie
haïtienne. Quant au MTPTC, durant cette année et les quatre (4) ans de cette
administration et malgré les difficultés de toutes sortes, il a plutôt bien
tiré son épingle du jeu si l’on excepte le cas de l’énergie électrique. Ces
résultats sont dus aussi à la présence de l’Ing. J. Rousseau à la tête du
ministère des Travaux publics. En général, c’est le premier secteur contribuant
à la croissance et à l’emploi. Il faut noter que depuis la prise de pouvoir de
cette administration Martelly, si l’emploi n’a pas été l’objet de politique
systématique (non documenté et même négligé), la croissance économique a
toujours été au rendez-vous, très certainement en deçà des prévisions et pas
suffisante pour nous sortir de la pauvreté puisque trop proche du taux de
croissance de la population (2%). Rappelons les taux de croissance
du PIB des 4 dernières années : 2011
(5.5%) avec un apport de l’administration Préval, 2012 (2.9%) une année de catastrophes naturelles, 2013 (4.2%) et 2014 (2.8%) une année de catastrophe politique. Ces résultats sont,
à mon humble avis, plutôt acceptables quand on se réfère à la vulnérabilité du
pays en matière environnementale (changement climatique et autres) et surtout à
cette crise politique qui a été une constante de l’administration Martelly.
3.
LES
CONSEQUENCES DE LA SITUATION POLITIQUE SUR L’ECONOMIE
Comme pour l’exercice passé (2012-2013),
l’Exécutif a fait l’effort de soumettre au Parlement le projet de loi de
finances du 2013-2014 comme l’exige la Constitution. Malheureusement, une fois
de plus, une fois de trop, les querelles politiques entre la Présidence et le
Parlement n’ont pas permis le vote de la loi de finances à temps. Ce qui a
poussé l’Exécutif à reconduire le budget de l’exercice précédent durant les
sept (7) premiers de l’exercice 2013-2014. Les décaissements ont plus ou moins
suivi le même rythme, faibles durant ces premiers mois avec une accélération
durant les cinq (5) derniers mois avec les résultats que l’on sait. En plus de
ce retard dans le votre du budget, tout l’exercice a été traversé par des
manifestations de rue, des périodes de dialogue de sourds entre les
politiciens, de réjouissances carnavalesques et footballistiques, de
déclarations et actions dérangeantes qui envoient de mauvais signaux aux
investisseurs haïtiens et étrangers. A cause du changement climatique, le pays
a connu une période de sécheresse qui a affecté le secteur agricole, un des
piliers de la croissance, qui a lui-même fait l’objet d’un sérieux problème de
retard dans les décaissements. C’est une
situation d’incertitude jusqu’à la fin de l’exercice qui s’est radicalisée,
surtout sur le plan politique, durant les trois (3) premiers mois de l’exercice
2014-2015 en passant par des inondations dans le Nord du pays (Novembre 2014
avec des pertes dans le secteur agricole estimées à environ 7 M. USD par la
CNSA ! Heureusement, la mise en
application des recommandations du rapport de la Commission consultative semble
vouloir déboucher sur un dégel de la situation politique. Attendons avant de
crier victoire ! Car il ne faut pas oublier que le MOPOD ne jure que par
la tête du Président ! Démission ou rien!
Le vote de la loi de finances presque toujours en retard
par le Parlement depuis la prise de pouvoir par l’administration Martelly y
inclus pour cet exercice 2014-2015 qui a poussé l’Exécutif à mettre en
application la loi de finances en vertu d’un article du décret de 2005, a
toujours été une pierre d’achoppement dans la mise en œuvre de la politique
économique de l’administration Martelly. Ce retard est toujours dû à des
querelles politiques entre le Parlement et l’Exécutif et par extension entre
l’administration Martelly et l’opposition radicale. Les manifestations de rue
ont eu des effets négatifs sur le fonctionnement global du pays. La situation
de vulnérabilité du pays, sa position sur la route des cyclones, le manque
d’intérêt de nos politiciens pour les questions économiques (leur ignorance fort
souvent) sont autant de défis non pris en compte dans leur calcul politique le
plus souvent clanique et visant la prise du pouvoir sans se soucier du
développement réel du pays. L’exacerbation de la bataille des clans durant
cette administration nous cause énormément du tort. Très certainement, en dépit
de la lueur d’espoir qui pointe à l’horizon, de ce dégel (?), cette situation
politique aura des répercutions sur l’année 2015.
B.
PERSPECTIVES
2014-2015
Les
perspectives 2014-2015 s’articuleront autour du projet de loi de finances,
mettra l’emphase sur l’agriculture, sur une plus grande autonomie budgétaire du
pays, sur la situation socioéconomique et politique à venir au cours de
l’exercice 2014-2015 avec la nouvelle donne découlée des événement de Décembre
2014.
Situation Socioéconomique
Le
Projet de loi de finances 2014-2015 (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2014/07/haiti-football-gogo-beaucoup-de-bonnes.html )
Le projet de loi de finances 2014-2015, non
voté par le Sénat comme pour l’exercice précédent mais mis en œuvre par le GOH
à partir du 1er Octobre 2014, fixe le montant global du budget à
122.7 milliards de gourdes (122.7 Mrds HTG ou 2.7 Mrds USD). Le budget se
répartit comme suit : le secteur économique (44.3%), le secteur politique
(18.8%), le secteur socioculturel (27.8%), et autres dépenses (9.1%) dont 4.1%
pour le service de la dette externe. Les hypothèses de départ visent un taux de
croissance du PIB de 4.6%, un taux d’échange en adéquation avec le taux de
croissance, un taux d’inflation de 7.5%. Le
taux de croissance de 4,6% du PIB, « sera supporté par les secteurs de
l’agriculture +2,5%, de l’industrie +6 % et de la construction +8% » (Réf.
Le Nouvelliste du 22/07/2014).
Actions
de développement
« L’emphase
a été mise sur l’agriculture »
Comme l’a exigé le
Président Martelly à Damien (Réf. http://jrjean-noel.blogspot.com/2014/05/haiti-de-la-turbulence-politique-la.html ),
l’Education, l’Environnement et l’Agriculture ont subi une hausse budgétaire
par rapport à l’exercice écoulé mais n’ont pas crevé le plafond comme on s’y
attendait. Pour ce qui concerne l’agriculture, voici l’explication fournie par
la Ministre de l’Economie, Mme Jean-Marie : « Le
ministère des Travaux publics a été privilégié parce qu’il y a beaucoup de
projets en cours. Vous n’allez pas voir forcément de nouveaux chantiers. Il
importe de continuer avec les projets en cours. Quant au ministère de
l’Agriculture, c’est parce que tout l’effort déployé dans le cadre des
partenariats public-privé, l’emphase a été mise sur l’agriculture et la
transformation des produits agricoles. Le secteur agricole emploie jusqu’à
présent 40% de la population active. Cela ferait un grand bond si nous arrivons
à améliorer les revenus de cette tranche de la population ». Cet effort sur le
secteur agricole vise aussi à une augmentation de l’offre des produits alimentaires
et à diminuer les importations ». Selon
ce qu’a rapporté Le Nouvelliste du 22 juillet 2014. Il faut noter que
les 6.1%
du budget alloués au secteur agricole (7.49 Mrds HTG) sont loin
des 10% du budget de l’Etat souhaités par notre groupe,
la FONHDILAC, pour permettre au secteur de bien booster l’économie haïtienne.
« Une
plus grande autonomie budgétaire »
La précision de Mme
Jean-Marie :« Avec le recul constaté du financement externe des projets
d’investissement, le poids des recettes internes dans le budget est passé de
40% dans le budget 2012-2013, à 43% dans celui de 2013-2014 et pour le projet
de loi de finances déposé au Parlement dernièrement à 49%. Donc, nous
maintenons l’effort dans le sens d’une plus grande autonomie budgétaire et cela
commence à porter ses fruits » … « Progressivement, nous essayons de nous
affranchir de l’aide internationale. Dans la loi de finances 2014-2015, la part
financée par les ressources domestiques augmente progressivement par rapport à
celle financée par les dons et les prêts des bailleurs internationaux ». Concernant
la fiscalité : « Il n’y a aucune disposition fiscale prévue
pour augmenter les taxes, que ce soit les droits de douane ou les autres taxes.
A l’exception d’une disposition relative aux droits de douane concernant les
produits pétroliers. Une disposition qui vise à alléger le poids de la taxation
pesant uniquement sur la gazoline. On va répartir la taxation sur la gazoline,
sur le kérosène et le diesel », a révélé Madame Jean-Marie. Ce qu’elle
a mis en œuvre en octobre 2014 avec la hausse du prix du carburant sur le
marché local.
Risques
La mise en application de cette loi de
finances 2014-2015 ne sera pas évidente à partir des événements de décembre
2014, la nomination du Premier Ministre Evans Paul et l’accord tripartite entre
les trois (3) pouvoirs de l’Etat. Cet accord prévoit un certain nombre de
choses qu’il faudra mettre en application. Ce sera une année essentiellement
politique, une année électorale. Le budget doit refléter cette nouvelle donne. Or,
pour organiser des élections dans un climat serein, il faudra d’abord créer des
emplois pour améliorer les conditions de vie des plus défavorisés. Sans quoi,
ils seront utilisés à des fins politiciennes pour déstabiliser le pays et le
jeter dans le chaos. Le gouvernement de Consensus, au cas où l’accord
tripartite arriverait à être mis en application, devrait avoir un budget en
harmonie avec sa mission d’apaisement social et politique.
Situation Sociopolitique 2015
La mise en application de l’accord
tripartite fera face à un problème de délais. En effet, il sera très difficile
de respecter les délais car l’opposition a les bras longs au niveau du
Parlement. La position de l’ensemble de l’opposition par rapport à la
nomination du Premier Ministre Paul (la manière) pourrait les pousser à la
position de l’opposition radicale qui réclame la démission du Président
Martelly. Evans Paul devrait jouer serrer et essayer de convaincre ses pairs de
l’opposition. Il serait certes difficile, si ce n’est impossible, pour lui de
convaincre l’opposition radicale qui ne veut que la tête de Martelly. La majorité
des Sénateurs radicaux sont sur la même longueur d’onde. Ne vous étonnez pas de
voir ces Sénateurs radicaux sacrifier la prolongation de leur mandat dans l’espoir
que la rue finirait par obtenir la tête de Martelly. Dans ce cas précis, la
crise pourrait se radicaliser davantage, à moins d’un retournement de la
situation en faveur de Martelly et d’Evans Paul. Espérons que les dieux tutélaires
de la Nation et le Dieu Tout Puissant poussent nos politiciens à sacrifier
leurs intérêts au profit de celui d’Haïti.
C.
CONCLUSIONS
ET RECOMMANDATIONS
Haïti est une fois de plus à la
croisée des chemins. La radicalisation politique au cours de cette année 2014 n’a
pas été une bonne chose pour Haïti. Nous avons pu survivre économiquement avec
difficultés. Le taux de croissance de l’économie avoisine 2.8% au lieu des 4.5%
prévus au départ et même des 3.6% révisés. Comme en 2012, c’est une contre
performance de l’économie en comparaison avec l’année dernière (4.2%).
Toutefois, en nous référant à la situation sociopolitique, c’est plutôt une
performance normale de l’économie. La situation politique a été telle, c’est
comme si nous avions eu affaire à une catastrophe naturelle. D’ailleurs, sur le
plan microéconomique, Haïti n’a jamais senti autant la misère. La pauvreté ne s’est
jamais fait autant sentir. Le manque d’emploi, la décapitalisation de la
population, en particulier les plus défavorisés, nécessitent des actions urgentes pour apaiser la
population, alléger sa misère et lui permettre de survivre.
La tournure des événements politiques
à partir d’octobre 2014 m’avait surpris et aurait pu emporter Martelly. La
nomination d’Evans Paul et l’accord tripartite qui est plutôt controversé
(position du Sénateur Exius, des partis politiques de l’opposition, etc.),
semblent ouvrir des lueurs d’espoir mais paradoxalement soulèvent des
inquiétudes et nous jettent dans l’incertitude. Du 1er au 12 janvier
2015, Haïti va vivre un moment de suspens extraordinaire dans la mise en
application de cet accord tripartite. Et l’opposition radicale et les Sénateurs
radicaux mettront le paquet pour obtenir le départ du Président Martelly. Comme
je l’ai déjà écrit, tant qu’il y a une possibilité, même très mince, de capoter
Martelly, l’opposition radicale ne cédera pas un pouce de terrain et continuera
de réclamer le départ pur et simple de Martelly. En tout cas, au nouveau Premier Ministre PAUL d’ « agir
plus et de parler moins » comme promis.
« Enfin, selon IHSI, la nouvelle année
fiscale s’annonce plutôt morose avec l’incertitude politique qui perdure. Cette
situation est de nature à provoquer chez les agents économiques une sorte
d’attentisme qui serait plutôt néfaste pour le dynamisme de l’économie. Ainsi,
pour sauvegarder les acquis des années antérieures et maintenir Haïti sur une
trajectoire de croissance, les maitres mots restent et demeurent l’esprit de
discernement et le dépassement de soi qui permettront de transformer la
morosité annoncée de 2015 en une année de grandes opportunités pour l’économie
haïtienne.»
Recommandations
Pour cela,
1)
Le Premier
Ministre devrait agir vite et bien pour rester dans les délais imposés par l’Accord
Tripartite ;
2)
Le Président du Sénat devrait bien expliquer au Sénat, en
particulier aux radicaux, le bien fondé de sa signature et essayer de
convaincre ces Sénateurs sur la nécessité de faire taire leurs intérêts de clan
au profit de ceux du pays ;
3)
Le Parlement devrait voter la loi électorale, ratifier le
Premier ministre, respecter l’agenda législatif lié à la convocation à l’extraordinaire du Parlement par l’Exécutif prévue par l’Accord
Tripartite, un agenda inspiré de la proposition du Sénateur Privert ;
4)
Dans le cas où l’Accord Tripartite arriverait à être
appliqué avec ou sans difficultés, le Gouvernement de Consensus devrait
rapidement mettre sur pied un programme gouvernemental à la dimension de la
situation politique et de la crise électorale, tout en atténuant la souffrance
de la population avec un volet Création d’emplois à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO)
susceptible de mettre au travail 100,000 personnes/mois durant toute la durée
du Gouvernement de Consensus, et en maintenant les multiples programmes sociaux
de l’administration Martelly ;
5)
Le Gouvernement de Consensus devrait non seulement
organiser les élections à tous les niveaux, mais aussi jeter les bases d’un Dialogue
Politique pour aboutir à un plan de développement consensuel de 20 ans pour une
Haïti émergente à l’horizon 2035.
Ces recommandations n’auraient de sens
que dans le cas d’une entente entre Haïtiens pour Haïti. Dans le cas d’un
déchoucage du clan de Martelly (« opération Boukina Faso »), le clan
de l’opposition radicale jubilerait et aurait tout gagné sans aller aux
élections. Mais il aurait toutes les difficultés du monde à (i) mettre en place
un Gouvernement qui n’aurait d’autre choix que de « diriger par décret », (ii)
maintenir une trajectoire positive de la croissance économique et (iii) surtout
organiser les élections inclusives à tous les niveaux en 2015 à moins d’un
miracle. Haïti retombera tôt ou tard dans la même crise sous une forme ou une
autre avec cette fois-ci le clan Martelly en face, n’est-ce pas le cas
actuellement de Lavalas en souvenir de 2004 ? Alors pourquoi ne pas s’entendre
maintenant avec un Martelly affaibli pour une Haïti forte et unie? Au lieu d’hériter d’une Haïti faible, désunie et susceptible de
retomber dans les mêmes antagonismes dans un avenir pas trop lointain ?
Elections avec ou sans Martelly ? La balle est dans le camp du MOPOD et alliés.